ÉLOGE FUNÈBRE DE RÉGIS PLOTON,
SÉNATEUR DE LA HAUTE-LOIRE
M. le président.
Mes chers collègues, je vais prononcer l'éloge funèbre de Régis Ploton.
(M.
le secrétaire d'Etat, Mmes et MM. les sénateurs se lèvent.)
La maladie a eu raison des forces de notre collègue Régis Ploton, sénateur de
la Haute-Loire, disparu le 2 février dernier.
Régis Ploton avait rejoint notre assemblée, il y a deux ans, dans des
circonstances dramatiques. Suppléant de Jean-Paul Chambriard, brutalement
décédé dans un tragique accident de voiture, il lui avait succédé sur nos bancs
avec beaucoup de réserve et de délicatesse. Nous avions pu apprécier alors la
simplicité de cet homme patient et disponible, qui savait allier à une forme de
réserve une grande convivialité. Il comptait des amis sur tous les bancs de
notre assemblée.
Régis Ploton naît, en 1936, à Saint-Didier-en-Velay, où ses parents gèrent une
exploitation agricole.
L'attachement à la terre d'Auvergne et le souci de la chose publique sont
profondément ancrés dans les valeurs familiales. Son père et son grand-père,
engagés dans la vie politique locale, transmettront au jeune homme l'envie
d'oeuvrer à son tour pour la communauté laborieuse des agriculteurs de
montagne.
Après un an à la faculté de droit de Lyon, Régis Ploton part pour l'Algérie et
y participe pendant deux années aux opérations de maintien de l'ordre. Il
revient de cette épreuve douloureuse avec la Croix de la valeur militaire et le
souhait de continuer à servir comme officier de réserve.
A son retour, Régis Ploton travaille dans la ferme de ses parents. Il ne
quittera plus le monde agricole, dont les valeurs de travail et de convivialité
sont les siennes, et qu'il servira avec dévouement.
En 1965, il entre au conseil municipal de Saint-Didier-en-Velay, sa ville
natale, comme adjoint au maire. Elu maire en 1977, il reste à la tête du
conseil municipal pendant plus de vingt ans avant de redevenir conseiller
municipal jusqu'en 1995.
En février 1975, il entre au conseil général comme représentant du canton de
Saint-Didier. Il est alors chargé des routes, responsabilité qui le conduit à
sillonner sans relâche le département. Il parfait ainsi, sous un angle plus
technique, sa connaissance déjà profonde des gens et des lieux de son cher
département.
Au sein de l'assemblée départementale, il prend la parole avec un bon sens et
une sincérité très appréciés de ses collègues.
Mais c'est au sein du monde agricole que Régis Ploton se révèle le plus actif.
En GAEC avec son fils Jean-François, il exerce un métier qu'il aime
passionnément.
Régis Ploton sait les difficultés des agriculteurs montagnards pour en
partager la vie et les préoccupations.
Dans la région d'élevage qu'est le Velay, il poursuit l'oeuvre parternelle à
la tête de l'ORLAC, une importante coopérative laitière. Très actif à la
chambre d'agriculture de la Haute-Loire, il est aussi administrateur de la
caisse locale du Crédit agricole, ne négligeant aucun des aspects de la vie
rurale.
Patient et disponible, il s'attarde souvent à la fin des réunions publiques
pour prêter une oreille attentive aux difficultés de ses administrés. Tous lui
savent gré de ses capacités d'écoute et de sa simplicité.
Attaché aux valeurs chrétiennes et familiales, il puise dans la solidité de
son foyer les forces qui le font aller, toujours, vers les autres.
Amoureux de la forêt, des plaisirs simples et vrais, il apprécie la proximité
de la nature, à l'ombre bienveillante de la vierge du Puy.
Dans une région que la géographie force à l'isolement et au cloisonnement, il
oeuvre pour les échanges et l'intercommunalité avec la Loire à la tête du
syndicat inderdépartemental Velay-Pilat. Au sein de la Société pour la mise en
valeur de la région Auvergne-Limousin, il travaille avec efficacité à la mise
en valeur de l'Auvergne et du Limousin.
Avec la disparition de Régis Ploton, nous perdons un collègue apprécié,
attaché à servir ses contemporains, défenseur opiniâtre du monde agricole.
Au nom du Sénat tout entier, je veux dire notre profonde sympathie à ses amis
et collègues du groupe des Républicains et Indépendants, ainsi qu'à ceux de la
commission des affaires étrangères. J'adresse nos plus sincères condoléances à
son épouse, qui reprend avec courage l'exploitation familiale, ainsi qu'à son
fils et à ses deux filles.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat au budget.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat.
Monsieur le président, le Gouvernement s'associe à
l'éloge de Régis Ploton, sénateur de terrain et homme de sagesse rurale. Il
assure de sa sympathie la Haute Assemblée, qui vient de perdre l'un des
siens.
M. le président.
Mes chers collègues, selon la tradition, nous allons suspendre nos travaux
quelques instants en signe de deuil.
La séance est suspendue.