Séance du 6 octobre 1998
SOMMAIRE
PRÉSIDENCE DE M. CHRISTIAN PONCELET
1.
Démission d'un sénateur
(p.
0
).
2.
Remplacement d'un sénateur démissionnaire
(p.
1
).
3.
Election des vice-présidents et des questeurs du Sénat
(p.
2
).
Mme Hélène Luc, M. le président.
Suspension et reprise de la séance (p. 3 )
M. le président, Mme Hélène Luc, M. Claude Estier.
M. le président.
Suspension et reprise de la séance (p. 4 )
M. le président.
Suspension et reprise de la séance (p. 5 )
M. le président.
Suspension et reprise de la séance (p. 6 )
4. Nomination des secrétaires du Sénat (p. 7 ).
Suspension et reprise de la séance (p. 8 )
M. le président.
5.
Procès-verbaux
(p.
9
).
6.
Communication de M. le président de l'Assemblée nationale
(p.
10
).
7.
Candidatures aux commissions
(p.
11
).
Suspension et reprise de la séance (p. 12 )
8.
Nomination des membres des commissions
(p.
13
).
9.
Convocation des commissions
(p.
14
).
10.
Ordre des travaux ultérieurs du Sénat
(p.
15
).
11.
Décision du Conseil constitutionnel
(p.
16
).
12.
Contestation de l'élection de sénateurs
(p.
17
).
13.
Dépôt de rapports du Gouvernement
(p.
18
).
14.
Dépôt de rapports en application de lois
(p.
19
).
15.
Ordre du jour
(p.
20
).
COMPTE RENDU INTÉGRAL
PRÉSIDENCE DE M. CHRISTIAN PONCELET
M. le président.
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à dix heures.)
1
DÉMISSION D'UN SÉNATEUR
M. le président.
J'informe le Sénat que M. Robert Pagès a démissionné, à compter du 2 octobre
1998, à minuit, de son mandat de sénateur de la Seine-Maritime.
J'ai pris acte, au nom du Sénat, de cette démission, qui a été publiée au
Journal officiel
et notifiée au Gouvernement.
2
REMPLACEMENT D'UN SÉNATEUR
DÉMISSIONNAIRE
M. le président. M. le ministre de l'intérieur m'a fait connaître qu'en application de l'article L.O. 320 du code électoral M. Thierry Foucaud est appelé à remplacer, en qualité de sénateur de la Seine-Maritime, à compter du 3 octobre 1998, M. Robert Pagès, démissionnaire. (Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen).
3
ÉLECTION DES VICE-PRÉSIDENTS
ET DES QUESTEURS DU SÉNAT
M. le président.
L'ordre du jour appelle les scrutins à la tribune pour l'élection des six
vice-présidents et des trois questeurs du Sénat.
Mme Hélène Luc.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à Mme Luc.
Mme Hélène Luc.
Monsieur le président, je vous avais demandé, avec mon ami Claude Estier,
président du groupe socialiste, de réunir les présidents de groupe, ce que vous
avez bien voulu faire de cette réunion ce matin.
Afin que nous puissions rendre compte de cette réunion aux membres de nos
groupes respectifs, je demande une suspension de séance d'une demi-heure.
M. le président.
Le Sénat va accéder à votre demande.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à dix heures cinq, est reprise à dix heures
trente-cinq.)
M. le président.
La séance est reprise.
Mme Hélène Luc.
Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président.
La parole est à Mme Luc.
Mme Hélène Luc.
Monsieur le président, mon intervention se fonde sur les articles 2 et 3 du
règlement du Sénat.
Le président élu, nous allons passer à l'élection des vice-présidents et des
questeurs.
Depuis 1991, le nombre de vice-présidents est passé de quatre à six. Cette
modification avait pour objectif clairement affiché de permettre la répartition
des sièges de vice-président entre chacun des groupes existants dans notre
assemblée, le
Journal officiel
en fait foi.
Ni en 1992 ni en 1995 la majorité sénatoriale n'a respecté l'esprit du
règlement puisque, systématiquement, le groupe communiste républicain et
citoyen a été écarté, cinq groupes se partageant les six postes.
Ainsi, notre groupe, d'une activité et d'une présence reconnues, n'accède à
aucun des quinze postes importants : vice-présidents, questeurs, présidents de
commission. La gauche dans son ensemble ne dispose que de deux postes occupés
par le groupe socialiste.
Cet ostracisme est inacceptable. Continuer dans cette voie, c'est mettre en
cause le statut même de groupe politique. Ce statut ouvre en effet le droit à
prendre part à l'organisation de l'assemblée.
Cet ostracisme est d'autant plus inacceptable, monsieur le président, que,
nouvellement élu vous avez affirmé à la tribune de la Haute Assemblée le 1er
octobre, votre volonté d'être « le président de tous les sénateurs ». Vous avez
également évoqué sur les ondes la nécessité d'un « fonctionnement collégial
».
Ces propos, que nous approuvons, sont-ils conciliables avec l'exclusion de
l'un des groupes politiques des postes de vice-président ?
Sur tous les bancs de cette assemblée, l'idée d'une nécessaire rénovation du
Sénat est avancée.
Un premier pas significatif serait, de toute évidence, d'accorder dans la
transparence une poste de vice-président à chaque groupe.
Le pluralisme, le respect de chaque opinion sont les garants du fonctionnement
démocratique d'une institution, à l'instar de l'Assemblée nationale qui
reproduit au sein du bureau la configuration politique de l'assemblée.
Il apparaît indispensable de modifier notre règlement dans le sens de celui de
l'Assemblée nationale.
Nous proposons donc la candidature de notre ami Guy Fischer, sénateur du
Rhône, à la vice-présidence du Sénat.
Son élection serait un acte essentiel, significatif d'une volonté réelle de
respecter la sensibilité dont notre groupe est porteur, et que personne ne nous
conteste, et de rétablir l'équité à notre égard.
En effet, non seulement le scrutin antidémocratique prive notre groupe de sa
juste représentation, puisque, avec 10 % des voix dans le pays, nous ne
disposons que de 5 % des sièges dans notre assemblée, mais, de surcroît, vous
voudriez priver le Sénat de notre contribution aux postes de vice-président.
Si vous persistiez dans votre attitude, cela indiquerait que la majorité
sénatoriale n'a pas en réalité perçu l'urgence de changer le Sénat.
En refusant l'apport de notre contribution, la majorité sénatoriale éloigne
toujours plus notre assemblée de ce qu'est le pays réel, qui ne s'y reconnaît
pas.
Ce serait de mauvais augure pour qui prétend vouloir améliorer l'image et le
rôle du Sénat.
Si le vote à venir confirmait la mise à l'écart du groupe communiste
républicain et citoyen des postes de vice-président, nous ne participerions
plus à la commission spéciale chargée de vérifier et d'apurer les comptes.
Un sénateur du RPR.
Bonne nouvelle !
Mme Hélène Luc.
Je vous demande donc, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, de
prendre vos responsabilités pour faire respecter au Sénat l'un des principes
essentiels du droit parlementaire : le respect de la minorité.
(Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et
citoyen.)
M. Claude Estier.
Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président.
La parole est à M. Estier.
M. Claude Estier.
Ce rappel au règlement vise précisément à poser le problème du changement dans
notre règlement, des modalités de désignation des membres du bureau.
En effet, comme nous avons déjà eu l'occasion de le dire au cours de la
réunion des présidents de groupe que vous avez bien voulu accepter d'organiser
ce matin, monsieur le président, contrairement à ce qui se passe à l'Assemblée
nationale, les postes du bureau du Sénat sont tous sur le même plan : le poste
de président équivaut à un poste de secrétaire, et la répartition à la
proportionnelle s'applique pour tous les postes du bureau, ce qui est
totalement illogique et contraire à notre tradition démocratique.
A l'Assemblée nationale, des points sont attribués aux différents postes, ce
qui veut dire que le poste de président - c'est la logique même - vaut beaucoup
plus que les autres postes ; ce n'est pas le cas ici.
En l'état actuel de notre règlement, nous aurons un président RPR - vous,
monsieur le président - et deux vice-présidents RPR. Autrement dit, sur sept
personnalités appelées à présider nos débats, trois appartiendront au groupe du
RPR. Cela n'est pas conforme à la représentation proportionnelle de notre
assemblée.
M. Michel Dreyfus-Schmidt.
Absolument !
M. Claude Estier.
Nous ne pouvons pas accepter cette situation, qui est totalement contraire à
toute règle démocratique comme à toute logique démocratique.
(Murmures sur
les travées du RPR).
Ajoutons à cela le fait que, depuis un certain nombre d'années, dans cette
assemblée, les présidences de commission, ont été retirées à la gauche.
Mme Hélène Luc.
Absolument !
M. Claude Estier.
Ainsi, monsieur le président, lorsque vous réunirez chaque semaine la
conférence des présidents, les représentants de la gauche qui participent à
cette instance suprême au sein de notre assemblée seront trois contre le bloc
considérable de la majorité sénatoriale, alors que la gauche dans son ensemble
représente environ le tiers de cette assemblée, ce qui est déjà très inférieur
à la réalité politique du pays, mais cela est un autre débat.
Vous voulez perpétuer ce déséquilibre au sein de notre assemblée. Il y a là
quelque chose d'inacceptable. C'est pourquoi je pose dès aujourd'hui le
problème. Il faut modifier notre règlement, afin que les postes de
responsabilité, dans notre assemblée, soient répartis plus équitablement.
(Applaudissements sur les travées socialistes ainsi que sur les travées du
groupe communiste républicain et citoyen.)
M. Roland du Luart.
A l'Assemblée nationale, vous avez pris tous les postes !
M. le président.
Mes chers collègues, je tiens à rappeler que la procédure que nous allons
suivre est fixée par les alinéas 7, 8 et 9 de l'article 3 de notre règlement
que nous - et vous - avons voté.
Il y est précisé que les vice-présidents et les questeurs sont élus par tous
les sénateurs au scrutin secret : c'est bien là une démarche démocratique !
Chaque sénateur peut être candidat, même si l'usage qui s'est établi au sein
de notre assemblée veut que les candidats à ces fonctions soient présentés par
leurs groupes respectifs, comme vous l'avez souligné, monsieur Estier.
En tout état de cause, il résulte clairement du règlement que, si la
proportionnelle s'applique à l'ensemble des postes du Bureau, elle ne
s'applique pas à chacune de ces catégories séparément.
M. Michel Dreyfus-Schmidt.
Ce n'est pas incompatible !
M. le président.
Elle ne s'applique pas séparément !
M. Michel Dreyfus-Schmidt.
C'était la tradition dans cette maison jusqu'à présent.
M. le président.
Non, pas jusqu'à présent... Le règlement a été appliqué conformément à ce que
je viens d'indiquer.
M. Estier a fait référence à l'Assemblée nationale, où il est tenu compte,
dans la répartition, d'un certain nombre de points affectés aux différentes
fonctions. Je n'insisterai pas à ce sujet.
A la place que j'occupe, il est de mon devoir - si je procédais autrement,
vous ne le comprendriez pas et vous auriez raison - d'appliquer le règlement
que le Sénat, je le rappelle, a voté, et ce quels que soient mon sentiment et
le désir que j'ai de vous faire plaisir aux uns et aux autres. Il existe un
règlement : il s'impose à moi comme à chacun d'entre nous.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et
Indépendants et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du
RDSE.)
Mme Hélène Luc.
Vous ne voulez donc rien changer !
M. le président.
Je rappelle que chaque sénateur a la possibilité dès maintenant, puisque le
règlement le prévoit, de déposer une proposition de résolution tendant à
modifier le règlement.
Mme Hélène Luc.
Nous l'avons déjà fait !
M. le président.
Le Sénat appréciera. Je suis ici pour appliquer un règlement qui existe et que
le Sénat a adopté.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et
Indépendants et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du
RDSE.)
Ainsi, en application de l'article 3, alinéa 7, du règlement, les
élections pour les vice-présidents et pour les questeurs auront lieu au scrutin
secret, par scrutins séparés et par bulletins plurinominaux. Il sera procédé
simultanément à ces deux scrutins.
Si la majorité absolue des suffrages exprimés n'a pas été acquise au premier
ou au deuxième tour, au troisième tour la majorité relative suffit - démarche
particulièrement démocratique ; en cas d'égalité des suffrages, le plus âgé est
proclamé élu.
Mme Hélène Luc.
M. Renar a demandé la parole pour un rappel au règlement !
(Protestations sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
M. le président.
Il va être procédé au tirage au sort de huit scrutateurs titulaires et de
quatre scrutateurs suppléants qui opéreront le dépouillement des scrutins.
Sont désignés :
Scrutateurs titulaires : MM. Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Cazeau,
Pierre Martin, Jean-Luc Bécart, Marcel Vidal, André Lejeune et Alain Dufaut.
Scrutateurs suppléants : MM. Hubert Durand-Chastel, Jean Huchon, René-Pierre
Signé et Mme Josette Durrieu.
Les sénateurs qui ont reçu une délégation voudront bien venir voter soit à
l'appel de leur nom, soit lorsque le nom du délégant sera appelé.
La liste des délégations de vote régulièrement adressées à la présidence a été
remise à MM. les secrétaires afin qu'ils puissent procéder au contrôle.
Il va être procédé à l'appel nominal de nos collègues en appelant tout d'abord
ceux dont le nom commence par une lettre tirée au sort ; il sera ensuite
procédé à un nouvel appel des sénateurs qui n'auront pas répondu au premier
appel de leur nom.
Je vais tirer au sort la lettre par laquelle commencera l'appel nominal :
(Le sort désigne la lettre X.)
M. le président.
Je rappelle que les bulletins de vote sont à la disposition de nos collègues
dans la salle des conférences et qu'ils ne doivent pas comporter plus de six
noms pour les vice-présidents et plus de trois noms pour les questeurs, sous
peine de nullité.
Pour permettre à nos collègues d'aller retirer ces bulletins, les scrutins ne
seront ouverts que dans quelques minutes.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à dix heures cinquante, est reprise à onze heures
cinq.)
M. le président.
La séance est reprise.
Les scrutins pour l'élection des six vice-présidents et des trois questeurs du
Sénat sont ouverts.
Ils seront clos quelques instants après la fin de l'appel nominal.
Huissiers, veuillez commencer l'appel nominal.
(L'appel nominal a lieu.)
M. le président.
Le premier appel nominal est terminé.
Il va être procédé au nouvel appel.
(Le nouvel appel a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Les scrutins sont clos.
J'invite MM. les scrutateurs qui ont été désignés au début de la séance à se
rendre dans la salle des conférences pour procéder au dépouillement des
scrutins.
La séance est suspendue pendant l'opération de dépouillement des scrutins.
(La séance, suspendue à douze heures dix, est reprise à douze heures
cinquante.)
M. le président.
La séance est reprise.
Voici le résultat du scrutin pour l'élection des six vice-présidents du Sénat
:
Nombre de votants : 296
Bulletins blancs ou nuls : 5
Suffrages exprimés : 291
Majorité absolue des suffrages exprimés : 146
Ont obtenu :
M. Jean Faure : 171 voix.
M. Gérard Larcher : 171 voix.
M. Paul Girod : 163 voix.
M. Jacques Valade : 159 voix.
M. Guy Allouche : 151 voix.
M. Jean-Claude Gaudin : 149 voix.
M. Guy Fischer : 49 voix.
M. Lucien Neuwirth (non candidat) : 2 voix.
M. Philippe Adnot (non candidat) : 1 voix.
MM. Jean Faure, Gérard Larcher, Paul Girod, Jacques Valade, Guy Allouche et
Jean-Claude Gaudin ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés, je
les proclame vice-présidents du Sénat.
(Applaudissements sur les travées de
l'Union centriste, du RPR, du RDSE, sur les travées socialistes, ainsi que sur
les travées des Républicains et Indépendants.)
Voici le résultat du scrutin pour l'élection des trois questeurs du Sénat :
Nombre de votants : 296
Bulletins blancs ou nuls : 7
Suffrages exprimés : 289
Majorité absolue des suffrages exprimés : 145
Ont obtenu :
M. Serge Mathieu : 224 voix.
M. Claude Huriet : 210 voix.
M. François Autain : 165 voix.
Mme Marie-Claude Beaudeau : 42 voix.
MM. Serge Mathieu, Claude Huriet et François Autain ayant obtenu la majorité
absolue des suffrages exprimés, je les proclame questeurs du Sénat.
(Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, des Républicains et
Indépendants, du RPR, du RDSE, ainsi que sur certaines travées
socialistes.)
Nous allons maintenant suspendre la séance pour que les présidents des groupes
et le délégué des sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe se
réunissent afin d'établir la liste des candidats aux fonctions de secrétaire
selon la représentation proportionnelle des groupes.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à douze heures cinquante-cinq, est reprise à treize
heures.)
M. le président. La séance est reprise.
4
NOMINATION DES SECRÉTAIRES DU SÉNAT
M. le président.
Je rappelle que l'ordre du jour de la présente séance comporte la nomination
des douze secrétaires du Sénat.
En application de l'article 3, alinéa 9 et suivants, du règlement, la liste
des candidats aux fonctions de secrétaire a été établie par les présidents des
groupes et le délégué des sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe
selon la représentation proportionnelle des groupes et compte tenu de la
représentation acquise aux groupes aux autres postes du bureau.
Cette liste est affichée. Elle sera ratifiée par le Sénat à l'expiration du
délai d'affichage s'il n'y a pas d'opposition pour inapplication de la
représentation proportionnelle, et les noms des candidats nommés seront
proclamés en séance publique.
Conformément à la décision antérieurement prise par le Sénat, la séance va
être maintenant suspendue.
Elle sera reprise à quinze heures pour la nomination des douze secrétaires du
Sénat.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à treize heures cinq, est reprise à quinze
heures.)
M. le président.
La séance est reprise.
L'ordre du jour appelle la nomination des douze secrétaires du Sénat.
Je rappelle que la liste des candidats, établie par les présidents des
groupes, a été affichée.
Je n'ai été saisi, pendant le délai d'affichage prévu par l'article 3, alinéa
10, du règlement, d'aucune opposition à cette liste.
Dans ces conditions, la liste est ratifiée, et je proclame secrétaires du
Sénat :
MM. Gérard César, Yvon Collin, Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Michel
Doublet, François Gerbaud, Hubert Haenel, Jacques Machet, Gérard Miquel,
Philippe Nachbar, Bernard Piras, Ivan Renar et Philippe Richert.
(Applaudissements.)
Tous les membres du bureau ayant été désignés, je déclare, en application
de l'article 4 du règlement, le Sénat constitué.
Communication en sera donnée à M. le Président de la République, à M. le
Premier ministre et à M. le président de l'Assemblée nationale.
5
PROCÈS-VERBAUX
M. le président.
Le bureau du Sénat étant constitué, il est possible de procéder à l'adoption
du procès-verbal de la séance du 8 juillet 1998, dernier jour de la session
précédente, et de celui de la séance du 1er octobre 1998, date d'ouverture de
la présente session.
Il n'y a pas d'observation ?...
Les procès-verbaux sont adoptés.
6
COMMUNICATION DE M. LE PRÉSIDENT
DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
M. le président. J'ai reçu de M. le président de l'Assemblée nationale la lettre suivante :
« Paris, le 2 octobre 1998
Monsieur le président,
J'ai l'honneur de vous informer qu'à la suite des nominations auxquelles
l'Assemblée nationale a procédé dans sa séance du 1er octobre 1998, son bureau
se trouve ainsi composé :
Président : M. Laurent Fabius.
Vice-présidents : MM. Jean Glavany, Yves Cochet, Patrick Ollier, Arthur
Paecht, Michel Péricard et François d'Aubert.
Questeurs : MM. Bernard Derosier, Patrick Braouzec et Henri Cuq.
Secrétaires : MM. René André, Bernard Charles, Mmes Nicole Feidt et Bernadette
Isaac-Sibille, MM. Serge Janquin, Christian Kert et Germinal Peiro, Mmes
Marie-Françoise Pérol-Dumont et Yvette Roudy, MM. Michel Suchod, Guy Teissier
et Jean Ueberschlag.
Je vous prie, monsieur le président, de croire à l'assurance de ma haute
considération.
Signé : Laurent Fabius. »
Acte est donné de cette communication.
7
CANDIDATURES AUX COMMISSIONS
M. le président.
Je rappelle que l'ordre du jour de la présente séance comporte également la
nomination des membres des commissions permanentes et de la commission spéciale
chargée de vérifier et d'apurer les comptes.
Conformément au calendrier précédemment arrêté par le Sénat, les listes
nominatives des candidats devront être remises avant seize heures quarante-cinq
au service des commissions.
Ces listes seront affichées à dix-huit heures trente et la nomination pourra
intervenir à dix-neuf heures trente.
La séance sera donc reprise à dix-neuf heures trente.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à quinze heures cinq, est reprise à dix-neuf heures
trente.)
M. le président. La séance est reprise.
8
NOMINATION DES MEMBRES
DES COMMISSIONS
M. le président.
L'ordre du jour appelle la nomination des membres des commissions permanentes
et de la commission spéciale chargée de vérifier et d'apurer les comptes.
Conformément à l'article 8 du règlement, la liste des candidats remise par les
bureaux des groupes et le délégué des sénateurs ne figurant sur la liste
d'aucun groupe a été affichée à dix-huit heures trente.
Cette liste n'a fait l'objet d'aucune opposition pendant le délai
réglementaire.
En conséquence, cette liste est ratifiée et je proclame membres :
DE LA COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES
MM. François Abadie, Jean Arthuis, Jean-Paul Bataille, Jean Bernadaux, Jean Bernard, André Bohl, James Bordas, Louis de Broissia, Jean-Claude Carle, Jean-Louis Carrère, Michel Charzat, Xavier Darcos, Fernand Demilly, André Diligent, Michel Dreyfus-Schmidt, Alain Dufaut, Ambroise Dupont, Jean-Léonce Dupont, Daniel Eckenspieller, Bernard Fournier, Adrien Gouteyron, Jean-Noël Guérini, Roger Hesling, Jean-Paul Hugot, Pierre Jeambrun, Pierre Laffitte, Serge Lagauche, Robert Laufoaulu, Louis Le Pensec, Jacques Legendre, Serge Lepeltier, Mme Hélène Luc, MM. André Maman, Pierre Martin, Jean-Luc Miraux, René Monory, Philippe Nachbar, Jean-François Picheral, Guy Poirieux, Mme Danièle Pourtaud, MM. Jack Ralite, Ivan Renar, Victor Reux, Philippe Richert, Michel Rufin, Claude Saunier, Franck Sérusclat, René-Pierre Signé, Jacques Valade, Albert Vecten et Marcel Vidal.
DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES
ET DU PLAN
MM. Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Georges Berchet, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cléach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut, Jean-Paul Emin, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, André Ferrand, Hilaire Flandre, Philippe François, Jean François-Poncet, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Jean Huchon, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, Jean-François Le Grand, Pierre Lefebvre, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Louis Moinard, Bernard Murat, Paul Natali, Jean-Marc Pastor, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Jean-Pierre Raffarin, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel et Henri Weber.
DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGE`RES,
DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
MM. Bertrand Auban, Michel Barnier, Jean-Michel Baylet, Jean-Luc Bécart, Daniel Bernardet, Pierre Biarnès, Mme Danielle Bidard-Reydet, MM. Didier Borotra, André Boyer, Jean-Guy Branger, Mme Paulette Brisepierre, MM. Michel Caldaguès, Robert Calmejane, Mme Monique Cerisier-ben Guiga, MM. Charles-Henri de Cossé-Brissac, Marcel Debarge, Robert Del Picchia, Bertrand Delanoë, André Dulait, Hubert Durand-Chastel, Mme Josette Durrieu, MM. Claude Estier, Hubert Falco, Jean Faure, Jean-Claude Gaudin, Philippe de Gaulle, Daniel Goulet, Emmanuel Hamel, Marcel Henry, Roger Husson, Christian de La Malène, Philippe Madrelle, René Marquès, Serge Mathieu, Pierre Mauroy, Jean-Luc Mélenchon, Mme Lucette Michaux-Chevry, MM. Aymeri de Montesquiou, Paul d'Ornano, Charles Pasqua, Michel Pelchat, Guy Penne, Alain Peyrefitte, Xavier Pintat, Bernard Plasait, Jean-Marie Poirier, Jean Puech, Yves Rispat, Gérard Roujas, André Rouvière, Xavier de Villepin et Serge Vinçon.
DE LA COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES
MM. Henri d'Attilio, François Autain, Jacques Bimbenet, Paul Blanc, Mmes Annick Bocandé, Nicole Borvo, MM. Louis Boyer, Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Gilbert Chabroux, Jean Chérioux, Philippe Darniche, Jean Delaneau, Christian Demuynck, Charles Descours, Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Claude Domeizel, Jacques Dominati, Michel Esneu, Guy Fischer, Jean-Pierre Fourcade, Alfred Foy, Serge Franchis, Francis Giraud, Alain Gournac, Roland Huguet, Claude Huriet, André Jourdain, Dominique Larifla, Henri Le Breton, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Jean-Louis Lorrain, Simon Loueckhote, Jacques Machet, Georges Mazars, Georges Mouly, Lucien Neuwirth, Philippe Nogrix, Mme Nelly Olin, MM. Lilian Payet, André Pourny, Mme Gisèle Printz, MM. Henri de Raincourt, Bernard Seillier, Louis Souvet, Simon Sutour, Martial Taugourdeau, Alain Vasselle, Paul Vergès, André Vezinhet et Guy Vissac.
DE LA COMMISSION DES FINANCES,
DU CONTRÔLE BUDGÉTAIRE
ET DES COMPTES ÉCONOMIQUES DE LA NATION
MM. Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré, René Ballayer, Jacques
Baudot, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Claude Belot, Mme Maryse Bergé-Lavigne,
MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet,
Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jacques-Richard
Delong, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel,
Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Alain Lambert, Claude
Lise, Paul Loridant, Roland du Luart, Philippe Marini, Marc Massion, Michel
Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin,
Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Michel Sergent, Henri Torre,
René Trégouët, François Trucy et André Vallet.
DE LA COMMISSION DES LOIS CONSTITUTIONNELLES, DE LÉGISLATION, DU SUFFRAGE
UNIVERSEL, DU RÈGLEMENT ET D'ADMINISTRATION GÉNÉRALE
MM. Nicolas About, Guy Allouche, Jean-Paul Amoudry, Robert Badinter, José
Balarello, Jean-Pierre Bel, Christian Bonnet, Robert Bret, Guy-Pierre Cabanel,
Charles Ceccaldi-Raynaud, Marcel Charmant, Raymond Courrière, Jean-Patrick
Courtois, Charles de Cuttoli, Luc Dejoie, Jean-Paul Delevoye, Gérard Deriot,
Mme Dinah Derycke, MM. Michel Duffour, Pierre Fauchon, Gaston Flosse, Yves
Fréville, René Garrec, Patrice Gélard, Paul Girod, Daniel Hoeffel,
Jean-François Humbert, Jean-Jacques Hyest, Pierre Jarlier, Charles Jolibois,
Philippe Labeyrie, Lucien Lanier, Jacques Larché, René-Georges Laurin, Jacques
Mahéas, François Marc, Paul Masson, Georges Othily, Jacques Peyrat, Jean-Claude
Peyronnet, Henri de Richemont, Jean-Pierre Schosteck, Alex Türk et Maurice
Ulrich.
DE LA COMMISSION SPÉCIALE CHARGÉE DE VÉRIFIER
ET D'APURER LES COMPTES
MM. Georges Berchet, Joël Bourdin, Michel Charasse, Luc Dejoie, Yves Fréville, Rémi Herment, Philippe Marini, Marc Massion, Jacques Oudin et François Trucy.
9
CONVOCATION DES COMMISSIONS
M. le président.
Conformément à l'article 13 du règlement, les commissions permanentes sont
convoquées pour leur constitution le mercredi 7 octobre 1998, dans l'ordre et
selon l'horaire suivants :
- commission des finances, à neuf heures trente, salle 131 ;
- commission des lois, à dix heures, salle 207 ;
- commission des affaires économiques, à dix heures trente, salle 263 ;
- commission des affaires sociales, à onze heures, salle 213 ;
- commission des affaires culturelles, à onze heures trente, salle 245 ;
- commission des affaires étrangères, à douze heures, salle 216.
Enfin, la commission spéciale chargée de vérifier et d'apurer les comptes est
convoquée pour se constituer à douze heures trente, salle 261.
10
ORDRE DES TRAVAUX ULTÉRIEURS
DU SÉNAT
M. le président.
En accord avec M. le ministre des relations avec le Parlement, la conférence
des présidents aura lieu demain à seize heures quinze, et la séance publique à
dix-sept heures.
L'ordre des travaux du Sénat pour demain mercredi 7 octobre 1998 est, en
conséquence, fixé comme suit :
A partir de neuf heures trente, constitution des bureaux des commissions ;
A seize heures quinze, conférence des présidents ;
A dix-sept heures, séance publique :
- allocution du président du Sénat ;
- fixation de l'ordre du jour.
11
DÉCISION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
M. le président.
M. le président du Sénat a reçu de M. le président du Conseil constitutionnel,
par lettre en date du 29 juillet 1998, le texte de la décision rendue par le
Conseil constitutionnel qui concerne la conformité à la Constitution de la loi
d'orientation relative à la lutte contre les exclusions.
Acte est donné de cette communication.
Cette décision du Conseil constitutionnel a été publiée au
Journal
officiel,
édition des Lois et décrets.
12
CONTESTATION DE L'ÉLECTION
DE SÉNATEURS
M. le président.
En application de l'article 34 de l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958
portant loi organique sur le Conseil constitutionnel, j'ai été informé que le
Conseil constitutionnel a été saisi, le 1er octobre 1998, d'une requête contre
les élections sénatoriales du 27 septembre 1998, dans les départements de la
Charente et de la Corrèze.
Acte est donné de cette communication.
13
DÉPÔT DE RAPPORTS DU GOUVERNEMENT
M. le président.
J'ai reçu de M. le Premier ministre :
- le rapport sur les conclusions d'une étude relative à la mise en oeuvre d'un
régime d'indemnisation des marins pêcheurs contre les risques de chômage,
établi en application de l'article 52 de la loi n° 97-1051 du 18 novembre 1997
d'orientation sur la pêche maritime et les cultures marines ;
- le rapport pour 1997 relatif aux conditions de mise en oeuvre de l'agrément
prévu en faveur des investissements réalisés dans certains secteurs économiques
des départements et territoires d'outre-mer, établi en application du
paragraphe III de l'article 120 de la loi n° 91-1322 du 30 décembre 1991
portant loi de finances pour 1992 ;
- le rapport analysant les conséquences sur le financement de la sécurité
sociale et sur la situation des entreprises d'une modification de l'assiette
des cotisations sociales à la charge des employeurs, établi en application de
l'article 6 de la loi n° 97-1164 du 19 décembre 1997 de financement de la
sécurité sociale pour 1998 ;
- le rapport du Conseil national des assurances pour 1997, établi en
application de l'article L. 411-2 du code des assurances ;
- le rapport, établi en application de l'article 8 de la loi de financement de
la sécurité sociale pour 1997, présentant les raisons du dépassement des
limites prévues au 5° du I de l'article L.O. 111-3 du code de la sécurité
sociale ;
- le rapport, établi en application de l'article 22 de la loi n° 94-665 du 4
août 1994 relative à l'emploi de la langue française, sur l'application de
cette loi.
14
DÉPÔT DE RAPPORTS
EN APPLICATION DE LOIS
M. le président.
J'ai également reçu :
- le rapport sur la gestion en 1997 des crédits du Fonds national pour le
développement du sport, établi en application de l'article 43 de la loi de
finances pour 1980 ;
- le rapport pour 1997 sur l'exécution de la loi de programme n° 93-1437
relative au patrimoine monumental.
J'ai reçu de M. le Premier président de la Cour des comptes :
- le rapport sur l'exécution des lois de finances pour 1997 ;
- le rapport du Conseil national du crédit pour l'année 1997 établi en
application de l'article 24 de la loi du 24 janvier 1984 relative à l'activité
et au contrôle des établissements de crédit.
Acte est donné du dépôt de ces rapports.
15
ORDRE DU JOUR
M. le président.
Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment
fixée au mercredi 7 octobre 1998, à dix-sept heures :
1. Installation du bureau définitif.
2. Allocution de M. le président du Sénat.
3. Fixation de l'ordre du jour.
Personne ne demande la parole ? ...
La séance est levée.
(La séance est levée à dix-neuf heures trente-cinq.)
Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON
NOMINATION DE MEMBRES DE COMMISSIONS
Dans sa séance du mardi 6 octobre 1998, en exécution des articles 8 et 103 du règlement, le Sénat a nommé membres :
COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES
MM. François Abadie, Jean Arthuis, Jean-Paul Bataille, Jean Bernadaux, Jean Bernard, André Bohl, James Bordas, Louis de Broissia, Jean-Claude Carle, Jean-Louis Carrère, Michel Charzat, Xavier Darcos, Fernand Demilly, André Diligent, Michel Dreyfus-Schmidt, Alain Dufaut, Ambroise Dupont, Jean-Léonce Dupont, Daniel Eckenspieller, Bernard Fournier, Adrien Gouteyron, Jean-Noël Guérini, Roger Hesling, Jean-Paul Hugot, Pierre Jeambrun, Pierre Laffitte, Serge Lagauche, Robert Laufoaulu, Louis Le Pensec, Jacques Legendre, Serge Lepeltier, Mme Hélène Luc, MM. André Maman, Pierre Martin, Jean-Luc Miraux, René Monory, Philippe Nachbar, Jean-François Picheral, Guy Poirieux, Mme Danièle Pourtaud, MM. Jack Ralite, Ivan Renar, Victor Reux, Philippe Richert, Michel Rufin, Claude Saunier, Franck Sérusclat, René-Pierre Signé, Jacques Valade, Albert Vecten, Marcel Vidal.
COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES
MM. Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Georges Berchet, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut, Jean-Paul Emin, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, André Ferrand, Hilaire Flandre, Philippe François, Jean François-Poncet, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Jean Huchon, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, Jean-François Le Grand, Pierre Lefebvre, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Louis Moinard, Bernard Murat, Paul Natali, Jean-Marc Pastor, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Jean-Pierre Raffarin, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGE`RES
MM. Bertrand Auban, Michel Barnier, Jean-Michel Baylet, Jean-Luc Bécart, Daniel Bernardet, Pierre Biarnes, Mme Danielle Bidard-Reydet, MM. Didier Borotra, André Boyer, Jean-Guy Branger, Mme Paulette Brisepierre, MM. Michel Caldaguès, Robert Calmejane, Mme Monique Cerisier-ben Guiga, MM. Charles-Henri de Cossé-Brissac, Marcel Debarge, Robert Del Picchia, Bertrand Delanoë, André Dulait, Hubert Durand-Chastel, Mme Josette Durrieu, MM. Claude Estier, Hubert Falco, Jean Faure, Jean-Claude Gaudin, Philippe de Gaulle, Daniel Goulet, Emmanuel Hamel, Marcel Henry, Roger Husson, Christian de La Malène, Philippe Madrelle, René Marquès, Serge Mathieu, Pierre Mauroy, Jean-Luc Mélenchon, Mme Lucette Michaux-Chevry, MM. Aymeri de Montesquiou, Paul d'Ornano, Charles Pasqua, Michel Pelchat, Guy Penne, Alain Peyrefitte, Xavier Pintat, Bernard Plasait, Jean-Marie Poirier, Jean Puech, Yves Rispat, Gérard Roujas, André Rouvière, Xavier de Villepin, Serge Vinçon.
COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES
MM. Henri d'Attilio, François Autain, Jacques Bimbenet, Paul Blanc, Mmes Annick Bocandé, Nicole Borvo, MM. Louis Boyer, Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Gilbert Chabroux, Jean Chérioux, Philippe Darniche, Jean Delaneau, Christian Demuynck, Charles Descours, Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Claude Domeizel, Jacques Dominati, Michel Esneu, Guy Fischer, Jean-Pierre Fourcade, Alfred Foy, Serge Franchis, Francis Giraud, Alain Gournac, Roland Huguet, Claude Huriet, André Jourdain, Dominique Larifla, Henri Le Breton, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Jean-Louis Lorrain, Simon Loueckhote, Jacques Machet, Georges Mazars, Georges Mouly, Lucien Neuwirth, Philippe Nogrix, Mme Nelly Olin, MM. Lilian Payet, André Pourny, Mme Gisèle Printz, MM. Henri de Raincourt, Bernard Seillier, Louis Souvet, Simon Sutour, Martial Taugourdeau, Alain Vasselle, Paul Vergès, André Vezinhet, Guy Vissac.
COMMISSION DES FINANCES
MM. Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Claude Belot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jacques-Richard Delong, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Alain Lambert, Claude Lise, Paul Loridant, Roland du Luart, Philippe Marini, Marc Massion, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Michel Sergent, Henri Torre, René Trégouët, François Trucy, André Vallet.
COMMISSION DES LOIS
MM. Nicolas About, Guy Allouche, Jean-Paul Amoudry, Robert Badinter, José Balarello, Jean-Pierre Bel, Christian Bonnet, Robert Bret, Guy-Pierre Cabanel, Charles Ceccaldi-Raynaud, Marcel Charmant, Raymond Courrière, Jean-Patrick Courtois, Charles de Cuttoli, Luc Dejoie, Jean-Paul Delevoye, Gérard Deriot, Dinah Derycke, Michel Duffour, Pierre Fauchon, Gaston Flosse, Yves Fréville, René Garrec, Patrice Gélard, Paul Girod, Daniel Hoeffel, Jean-François Humbert, Jean-Jacques Hyest, Pierre Jarlier, Charles Jolibois, Philippe Labeyrie, Lucien Lanier, Jacques Larché, René-Georges Laurin, Jacques Mahéas, François Marc, Paul Masson, Georges Othily, Jacques Peyrat, Jean-Claude Peyronnet, Henri de Richemont, Jean-Pierre Schosteck, Alex Türk, Maurice Ulrich.
NOMINATION DE MEMBRES DE COMMISSION
Dans sa séance du mardi 6 octobre 1998, en exécution de l'article 103 du
règlement, le Sénat a nommé membres de la commission spéciale chargée de
vérifier et d'apurer les comptes :
MM. Georges Berchet, Joël Bourdin, Michel Charasse, Luc Dejoie, Yves Fréville,
Rémi Herment, Philippe Marini, Marc Massion, Jacques Oudin, François Trucy.
REQUÊTES EN CONTESTATION
D'OPÉRATIONS ÉLECTORALES
En application de l'article 34 de l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel, M. le président du Sénat a été informé que le Conseil constitutionnel avait été saisi, le 1er octobre 1998, d'une requête contre les élections sénatoriales du 27 septembre 1998 dans les départements de la Charente et de la Corrèze.
DÉMISSION D'UN SÉNATEUR
M. le président du Sénat a pris acte de la démission de M. Robert Pagès de son mandat de sénateur de la Seine-Maritime, à compter du 2 octobre 1998, à minuit.
REMPLACEMENT D'UN SÉNATEUR
Conformément à l'article LO 179 du code électoral, M. le ministre de
l'intérieur a fait connaître à M. le président du Sénat qu'en application de
l'article LO 320 du code électoral M. Thierry Foucaud est appelé à remplacer,
en qualité de sénateur de la Seine-Maritime, à compter du 3 octobre 1998, M.
Robert Pagès, démissionnaire de son mandat.
LISTES DES MEMBRES DES GROUPES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT LE LUNDI 5
OCTOBRE 1998 EN APPLICATION DES ARTICLES 5 ET 6 DU RÈGLEMENT
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN
(16 membres)
Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Jean-Luc Bécart, Mmes Danielle Bidard-Reydet, Nicole Borvo, MM. Robert Bret, Michel Duffour, Guy Fischer, Thierry Foucaud, Gérard Le Cam, Pierre Lefebvre, Paul Loridant, Mme Hélène Luc, MM. Jack Ralite, Ivan Renar, Mme Odette Terrade, M. Paul Vergès.
La présidente du groupe,
Hélène Luc
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE
(49 membres)
MM. Jean-Paul Amoudry, Philippe Arnaud, Jean Arthuis, Denis Badré, René Ballayer, Bernard Barraux, Jacques Baudot, Michel Bécot, Jean Bernadaux, Daniel Bernardet, Maurice Blin, Mme Annick Bocandé, MM. André Bohl, Didier Borotra, Jean-Guy Branger, Marcel Deneux, Gérard Deriot, André Diligent, André Dulait, Pierre Fauchon, Jean Faure, Serge Franchis, Yves Fréville, Francis Grignon, Marcel Henry, Pierre Hérisson, Rémi Herment, Daniel Hoeffel, Jean Huchon, Claude Huriet, Jean-Jacques Hyest, Pierre Jarlier, Alain Lambert, Henri Le Breton, Marcel Lesbros, Jean-Louis Lorrain, Jacques Machet, Kléber Malécot, René Marquès, Louis Mercier, Michel Mercier, Louis Moinard, René Monory, Philippe Nogrix, Jean-Marie Poirier, Philippe Richert, Michel Souplet, Albert Vecten, Xavier de Villepin.
Rattachés administrativement aux termes de l'article 6 du règlement
(3 membres)
MM. Claude Belot, Jean-Pierre Cantegrit, André Maman.
Le président de groupe,
Jean Arthuis
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS
(46 membres)
M. José Balarello, Mme Janine Bardou, MM. Jean-Paul Bataille, Christian Bonnet, James Bordas, Joël Bourdin, Jean Boyer, Louis Boyer, Jean-Claude Carle, Jean Clouet, Charles-Henri de Cossé-Brissac, Jean Delaneau, Jacques Dominati, Ambroise Dupont, Jean-Léonce Dupont, Jean-Paul Emin, Jean-Paul Emorine, Hubert Falco, André Ferrand, Jean-Pierre Fourcade, René Garrec, Jean-Claude Gaudin, Louis Grillot, Mme Anne Heinis, MM. Jean-François Humbert, Charles Jolibois, Jean-Philippe Lachenaud, Jacques Larché, Roland du Luart, Serge Mathieu, Philippe Nachbar, Michel Pelchat, Jean Pépin, Xavier Pintat, Bernard Plasait, Guy Poirieux, Ladislas Poniatowski, Jean Puech, Jean-Pierre Raffarin, Henri de Raincourt, Charles Revet, Henri Revol, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Bernard Seillier, Henri Torre, François Trucy.
Apparenté aux termes de l'article 6 du règlement
(1 membre)
M. Nicolas About.
Rattachés administrativement aux termes de l'article 6 du règlement
(2 membres)
MM. Marcel-Pierre Cleach, André Pourny.
Le président du groupe,
Henri de Raincourt
GROUPE DU RASSEMBLEMENT
DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN
(20 membres)
MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, Georges Berchet, Jacques Bimbenet, André Boyer, Guy-Pierre Cabanel, Yvon Collin, Fernand Demilly, Jean François-Poncet, Paul Girod, Pierre Jeambrun, Bernard Joly, Pierre Laffitte, Aymeri de Montesquiou, Georges Mouly, Georges Othily, Lylian Payet, Jacques Pelletier, Raymond Soucaret, André Vallet.
Rattaché administrativement aux termes de l'article 6 du règlement
(1 membre)
M. Jean-Marie Rausch.
Le président du groupe,
Guy-Pierre Cabanel
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE
(89 membres)
MM. Louis Althapé, Pierre André, Michel Barnier, Jean Bernard, Roger Besse, Jean Bizet, Paul Blanc, Mme Paulette Brisepierre, MM. Louis de Broissia, Michel Caldaguès, Robert Calmejane, Auguste Cazalet, Charles Ceccaldi-Raynaud, Gérard César, Jacques Chaumont, Jean Chérioux, Gérard Cornu, Jean-Patrick Courtois, Charles de Cuttoli, Luc Dejoie, Jean-Paul Delevoye, Jacques Delong, Charles Descours, Michel Doublet, Alain Dufaut, Xavier Dugoin, Michel Esneu, Hilaire Flandre, Gaston Flosse, Bernard Fournier, Philippe François, Philippe de Gaulle, Patrice Gélard, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Francis Giraud, Daniel Goulet, Alain Gournac, Adrien Gouteyron, Georges Gruillot, Hubert Haenel, Emmanuel Hamel, Jean-Paul Hugot, Roger Husson, André Jourdain, Alain Joyandet, Christian de La Malène, Lucien Lanier, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, René-Georges Laurin, Dominique Leclerc, Jacques Legendre, Jean-François Le Grand, Guy Lemaire, Serge Lepeltier, Simon Loueckhote, Philippe Marini, Pierre Martin, Paul Masson, Mme Lucette Michaux-Chevry, MM. Jean-Luc Miraux, Bernard Murat, Paul Natali, Lucien Neuwirth, Mme Nelly Olin, MM. Paul d'Ornano, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Charles Pasqua, Jacques Peyrat, Alain Peyrefitte, Christian Poncelet, Victor Reux, Henri de Richemont, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Michel Rufin, Jean-Pierre Schosteck, Louis Souvet, Martial Taugourdeau, René Trégouët, Maurice Ulrich, Jacques Valade, Alain Vasselle, Serge Vinçon, Guy Vissac.
Apparentés aux termes de l'article 6 du règlement
(5 membres)
MM. Gérard Braun, Dominique Braye, Désiré Debavelaere, Daniel Eckenspieller, Yann Gaillard.
Rattachés administrativement
aux termes de l'article 6 du règlement
(5 membres)
MM. Xavier Darcos, Robert Del Picchia, Christian Demuynck, Robert Laufoaulu, Yves Rispat.
Le président du groupe,
Josselin de Rohan
GROUPE SOCIALISTE
(75 membres)
MM. Guy Allouche, Bernard Angels, Henri d'Attilio, Bertrand Auban, François
Autain, Robert Badinter, Jean-Pierre Bel, Jacques Bellanger, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Jean Besson, Pierre Biarnès, Marcel Bony, Mme Yolande Boyer,
MM. Jean-Louis Carrère, Bernard Cazeau, Mme Monique Cerisier-ben Guiga, MM.
Gilbert Chabroux, Michel Charasse, Marcel Charmant, Michel Charzat, Raymond
Courrière, Roland Courteau, Marcel Debarge, Bertrand Delanoë, Jean-Pierre
Demerliat, Mmes Dinah Derycke, Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Claude
Domeizel, Michel Dreyfus-Schmidt, Mme Josette Durrieu, MM. Bernard Dussaut,
Claude Estier, Léon Fatous, Serge Godard, Jean-Noël Guérini, Claude Haut, Roger
Hesling, Roland Huguet, Alain Journet, Philippe Labeyrie, Serge Lagauche, André
Lejeune, Louis Le Pensec, Philippe Madrelle, Jacques Mahéas, François Marc,
Marc Massion, Pierre Mauroy, Georges Mazars, Jean-Luc Mélenchon, Gérard Miquel,
Michel Moreigne, Jean-Marc Pastor, Guy Penne, Daniel Percheron, Jean-Claude
Peyronnet, Jean-François Picheral, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Mmes
Danièle Pourtaud, Gisèle Printz, MM. Paul Raoult, Roger Rinchet, Gérard Roujas,
André Rouvière, Claude Saunier, Michel Sergent, Franck Sérusclat, René-Pierre
Signé, Simon Sutour, Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, André Vezinhet, Marcel
Vidal, Henri Weber.
Apparentés aux termes de l'article 6 du règlement
(3 membres)
MM. Rodolphe Désiré, Dominique Larifla, Claude Lise.
Le président du groupe,
Claude Estier
SÉNATEURS NE FIGURANT SUR LA LISTE D'AUCUN GROUPE
(6)
MM. Philippe Adnot, Philippe Darniche, Gérard Delfau, Hubert Durand-Chastel, Alfred Foy, Alex Türk.
Le délégué,
Philippe Adnot
DÉCLARATIONS POLITIQUES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT LE LUNDI 5 OCTOBRE
1998 EN APPLICATION DE L'ARTICLE 5 DU RÈGLEMENT
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN
Il y a un an la droite a été battue et une majorité de gauche plurielle élue à
l'Assemblée nationale. La volonté de changement ainsi exprimée par les
électeurs est immense.
C'est dans le cadre de cette situation politique nouvelle que les sénateurs du
groupe communiste républicain et citoyen agissent pour la défense des intérêts
des populations qui souffrent des effets de la crise économique et sociale en
métropole et dans les DOM-TOM.
Mettre l'homme au coeur de la société et non plus la logique financière
constitue un objectif majeur de l'époque qui s'ouvre.
Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen interviendront pour
soutenir les projets gouvernementaux qui, correspondant aux engagements de juin
1997, ouvrent des perspectives à la lutte contre le chômage, au progrès social,
à la formation et au développement de la démocratie. C'est en ce sens qu'ils
ont approuvé, avec de nombreuses propositions d'amélioration, des projets de
loi importants, comme ceux relatifs aux 35 heures, aux emplois-jeunes ou à la
lutte contre les exclusions.
Ils agiront pour que le changement avance, pour que des réformes de structure
soient engagées afin de garantir une juste redistribution des richesses en
faveur de la croissance par la relance de la consommation. Ils proposent un
moratoire sur les licenciements.
Ils interviendront dans la première discussion budgétaire pour qu'une réforme
fiscale d'envergure soit mise en oeuvre permettant de mettre l'argent au
service de l'emploi et non plus de la spéculation.
Ils proposent notamment que soit engagée une réforme du crédit permettant de
favoriser l'investissement productif.
Outre l'emploi et le pouvoir d'achat, les sénateurs du groupe communiste
républicain et citoyen interviendront en faveur du développement harmonieux des
régions, départements, communes et territoires.
Ils seront d'ardents défenseurs de la diversité et de l'autonomie communale,
qui constituent les richesses essentielles de notre pays.
Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen agiront pour la
revalorisation des retraites et des pensions et pour le maintien de
l'allocation de rentrée scolaire au niveau actuel, dont il se félicite.
Ils agiront pour le développement de la sécurité sociale.
C'est en ce sens qu'ils interviendront sur la nécessaire égalité devant le
droit à la santé. Ils seront force de propositions pour la promotion du
logement social.
La situation de la jeunesse, frappée par l'exclusion, de l'école à la vie
professionnelle, sera au centre de leur préoccupation. Ils agiront pour le
respect des droits de l'enfant dans l'esprit de leur proposition de loi adoptée
en 1995.
Ils proposeront un plan d'urgence pour la lutte contre le sida ainsi que le
combat contre le terrible fléau de la drogue.
C'est bien par l'utilisation de l'argent au service de l'épanouissement humain
que ces objectifs pourront être poursuivis.
Par ailleurs, l'action du groupe communiste républicain et citoyen portera en
particulier sur les grands axes suivants :
- développement du potentiel et des atouts économiques, scientifiques et
culturels. Action pour la défense et la rénovation des services publics, face à
la pression internationale et notamment européenne en faveur de la libre
concurrence. Promotion du secteur public dans ce cadre avec une proposition
pour la création d'un grand secteur public de l'eau, de l'assainissement, de la
collecte et du traitement des déchets ;
- développement de leur action pour une réorientation progressiste de la
construction européenne. Ils agissent pour une Europe de la justice sociale, de
la liberté et de la paix, qui ne trouve pas son expression dans le traité de
Maastricht. Ils s'opposent à la ratification du traité d'Amsterdam et demandent
l'organisation d'un référendum sur ce thème ;
- ils dénoncent le pouvoir exorbitant et antidémocratique de la Banque
centrale européenne, institution dépouvue de toute légitimité démocratique ;
- ils soutiennent l'émergence d'un véritable mouvement social européen qui
permette de bousculer l'ordre financier mis en place actuellement et de
déboucher ainsi sur des coopérations nouvelles ;
- démocratisation de l'Etat, de la sécurité et en particulier de l'entreprise.
Le changement ne peut être conçu sans le développement de la citoyenneté sur le
lieu de travail. Des droits nouveaux doivent être accordés aux salariés ;
- approfondissement de la décentralisation par l'assurance pour les
collectivités locales de leurs moyens financiers de fonctionnement. Ils
proposent la création d'un véritable statut de l'élu ;
- mise en oeuvre d'une politique offensive de développement économique de la
Corse et soutien de l'action du Gouvernement pour le retour à l'Etat de droit
;
- préservation des extensions des droits et libertés, notamment du droit de
grève, des libertés syndicales ;
- acteur pour l'égalité réelle entre hommes et femmes. Ils proposent la parité
au niveau des mandats électifs et la création d'une délégation permanente aux
droits des femmes au sein du Parlement ;
- soutien à la recherche de nouveaux droits pour les personnes partageant une
vie commune hors du mariage.
Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen agissent pour une
France actrice de la coopération avec le tiers monde, aujourd'hui écrasé sous
le poids de la dette de ses Etats. Ils oeuvrent au respect des droits de
l'homme partout où ils sont violés.
Ils agissent pour créer les conditions du développement économique, culturel
et démocratique des DOM-TOM afin de lutter contre les disparités et inégalités
qui marquent les départements et territoires.
Ils approuvent l'évolution du statut de la Nouvelle-Calédonie. Ils appellent
de leurs voeux la mise en oeuvre des mesures adaptées qu'exige le développement
des autres DOM-TOM en tenant compte des spécificités propres à chacun d'eux et
dans l'écoute la plus grande des populations, forces vives et élus locaux.
Les sénateurs membres du groupe communiste républicain et citoyen agissent de
manière déterminée pour la protection et la mise en valeur de l'environnement,
pour des coopérations européennes et la conclusion d'accords internationaux
dans le domaine de l'écologie, de la prévention et de la sécurité, de la lutte
et de l'organisation de la solidarité contre les catastrophes et fléaux
naturels.
Ils préconisent l'application stricte et le renforcement des lois en matière
de sécurité et d'information concernant les installations, le transport, le
stockage, le traitement des déchets pour les produits toxiques et dangereux.
Les sénateurs membres du groupe communiste républicain et citoyen continueront
leur action pour une France active en faveur de la paix et du désarmement, pour
une coopération mutuellement avantageuse entre les peuples du monde.
Ils proposent l'instauration de taxes sur les mouvements internationaux de
capitaux dont le produit serait versé à l'aide au développement.
Ils agiront pour le rayonnement de la culture et de la langue française dans
le monde.
Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen, fidèles à
l'histoire d'un groupe qui a agi sans défaillance à travers les années pour les
droits de l'homme et l'indépendance des peuples, notamment par les luttes
contre l'oppression coloniale et son engagement dans la Résistance contre le
fascisme et le nazisme, ne cesseront de se dresser contre le danger que
représente pour la République une extrême droite fascisante, raciste et
antisémite.
Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen réaffirment leur
attachement à l'indépendance des partis politiques à l'égard de tout groupe de
pression. Ils dénoncent toute immixtion des puissances financières dans la vie
politique.
Ils se prononcent pour le plein respect du suffrage universel et s'opposent au
mode de scrutin sénatorial actuel, qui n'assure pas une juste représentation de
chaque formation politique.
Ils estiment que pour moderniser réellement le Sénat il est indispensable de
démocratiser son mode d'élection.
Le dernier renouvellement a confirmé cette nécessité. Ils ont déposé plusieurs
propositions de loi en ce sens.
Ils déplorent la sous-représentation des femmes dans la Haute Assemblée en
notant que sur dix-sept femmes cinq sont au groupe communiste républicain et
citoyen.
Ils proposent d'abaisser l'âge d'éligibilité des sénateurs de trente-cinq ans
à vingt-trois ans.
Les sénateurs membres du groupe communiste républicain et citoyen tiennent à
réaffirmer leur attachement au pluralisme et à une profonde démocratisation des
institutions qui doit donner au Parlement les moyens de décider de la politique
de la France, d'élaborer la loi et de contrôler l'action du Gouvernement, face
à un pouvoir exécutif et des institutions européennes dominatrices.
Ces propositions ne sont pas à adopter ou à rejeter de manière manichéenne.
Dans leur action au Sénat, les sénateurs du groupe communiste républicain et
citoyen comptent s'appuyer en permanence sur l'intervention du mouvement social
nécessaire pour porter le changement. Ils continueront à susciter l'avis des
citoyens et la concertation dans le cadre de l'élaboration de leur travail
législatif.
Dans cette situation politique inédite, porteuse d'espoir, nécessitant la
recherche de solutions nouvelles, les sénateurs du groupe communiste
républicain et citoyen agissent pour une nouvelle étape dans le changement,
fondée sur la transparence, le débat avec les citoyens, la solidarité et la
justice sociale.
Afin de contribuer à cet immense effort, les sénateurs du groupe communiste
républicain et citoyen entendent bien faire de la politique autrement, écoute
rimant avec débat pour développer l'intervention citoyenne.
A ce titre, ils comptent bien perfectionner le fonctionnement démocratique de
leur groupe, où chaque sénateur compte pour un et où aucune décision, aucun
vote, aucune proposition de loi n'est imposé à ses membres, l'unité d'action
nécessaire réalisée par le libre débat.
Signée de :
Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Jean-Luc Bécart, Mmes
Danielle Bidart-Reydet, Nicole Borvo, MM. Robert Bret, Michel Duffour, Guy
Fischer, Thierry Foucaud, Gérard Le Cam, Pierre Lefebvre, Paul Loridant, Mme
Hélène Luc, MM. Jack Ralite, Ivan Renar, Mme Odette Terrade, M. Paul Vergès.
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE
A l'aube du troisième millénaire, dans un monde ouvert où les économies sont
désormais interdépendantes, où les nouvelles technologies influent
considérablement sur l'organisation de la société, où, au sein même de la
nation, du fait de l'implosion de L'Etat-providence, la responsabilité et la
solidarité se disjoignent, entraînant la remise en cause du rôle des
institutions, où l'Europe enfin tarde à s'imposer dans toute sa plénitude
politique, sociale et culturelle, notre pays doit plus que jamais savoir
relever le défi de l'adaptation.
C'est par des réformes pleinement acceptées, grâce à la participation de
chaque acteur de la communauté nationale et à un dialogue renouvelé entre les
citoyens et leurs représentants, que la France peut s'engager durablement dans
une dynamique de progrès.
Le groupe de l'Union centriste appelle donc de ses voeux une démarche
constructive de modernisation qui préserve une authentique solidarité entre les
Français.
Elle implique :
La création et la préservation des conditions d'un environnement économique
stable et apte à favoriser la création de richesses et d'emplois :
- par l'abaissement des charges pesant sur le travail ;
- par la reconnaissance de l'activité et de la responsabilité, au travers
notamment de la redéfinition des aides à l'emploi.
Le renforcement de la cohésion sociale :
- par le recentrage de l'Etat sur ses grandes missions - sécurité des
personnes et des biens, justice, protection des plus démunis - et sa
renonciation à tout réglementer ;
- par la poursuite de la réforme de la protection sociale et la mise en oeuvre
des mesures aptes à assurer la pérennité du système de retraites ;
- par la recherche d'une formation adaptée aux évolutions des métiers et une
éducation à la citoyenneté ;
- par la préparation des jeunes à leur responsabilité de citoyen ;
- par la protection de la famille et sa reconnaissance comme cellule de base
de la société.
La modernisation des structures :
- par l'affirmation d'un assainissement des finances publiques, en réduisant
la dépense et en programmant la disparition du déficit public ;
- par un allégement et une simplification de la fiscalité ;
- par la poursuite de la décentralisation, en clarifiant les compétences, en
respectant l'autonomie financière des collectivités locales, en instaurant un
véritable statut de l'élu local, en libérant les capacités d'initiative et de
créativité.
L'achèvement de la construction européenne et le renforcement de la présence
française dans le monde :
- en consolidant le marché unique et l'euro ;
- en renforçant l'Europe politique au plan institutionnel et par des
procédures qui associent les citoyens à la construction de leur avenir commun
;
- en faisant en sorte que l'élargissement en préparation représente une vraie
chance pour notre continent ;
- en développant la francophonie et l'influence de notre pays sur tous les
continents.
C'est à ces conditions, dans la transparence et avec le souci constant de
placer l'homme au coeur de l'action politique, que la France jouera pleinement
son rôle dans le monde globalisé. Les réformes entreprises doivent consolider
le lien social qui unit les membres de la communauté nationale. Il importe donc
de renforcer les solidarités qui protègent tous ceux qui sont en difficulté et
permettent à chacun d'affirmer son identité, sa responsabilité et d'assumer son
rôle en participant à la vie de la société.
Ces réformes impliquent l'expression d'une réelle volonté politique. C'est
dans cet esprit que le Sénat doit jouer son rôle avec vigueur. Le groupe de
l'Union centriste réaffirme à cet égard la nécessaire vigilance démocratique du
Sénat dans l'exercice renforcé :
- de sa spécificité de représentation des collectivités décentralisées et des
Français établis à l'étranger ;
- de sa fonction d'évaluation de la législation ;
- de son rôle naturel de législateur ;
- de sa mission essentielle de contrôle du Gouvernement et des administrations
publiques ;
- de sa capacité à éclairer l'avenir, à conduire des études prospectives sur
les problèmes de société ;
- de sa réflexion sur les évolutions du monde.
Dans cette optique, le groupe de l'Union centriste s'inscrit comme une
véritable force de proposition.
Signée de :
MM. Jean-Paul Amoudry, Philippe Arnaud, Jean Arthuis, Denis
Badré, René Ballayer, Bernard Barraux, Jacques Baudot, Michel Bécot, Jean
Bernadaux, Daniel Bernardet, Maurice Blin, Mme Annick Bocandé, MM. André Bohl,
Didier Borotra, Jean-Guy Branger, Marcel Deneux, Gérard Deriot, André Diligent,
André Dulait, Pierre Fauchon, Jean Faure, Serge Franchis, Yves Fréville,
Francis Grignon, Marcel Henry, Pierre Hérisson, Rémi Herment, Daniel Hoeffel,
Jean Huchon, Claude Huriet, Jean-Jacques Hyest, Pierre Jarlier, Alain Lambert,
Henri Le Breton, Marcel Lesbros, Jean-Louis Lorrain, Jacques Machet, Kléber
Malécot, René Marquès, Louis Mercier, Michel Mercier, Louis Moinard, René
Monory, Philippe Nogrix, Jean-Marie Poirier, Philippe Richert, Michel Souplet,
Albert Vecten, Xavier de Villepin.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS
Le groupe des Républicains et Indépendants réunit des sénateurs représentant
toutes les tendances libérales.
Sur le plan parlementaire, il respecte la liberté individuelle de vote.
Le groupe des Républicains et Indépendants, qui fait partie intégrante de
l'actuelle opposition parlementaire, entend, par tous les moyens mis à sa
disposition, exercer pleinement sa capacité de proposition et poursuivre une
critique constructive des projets du Gouvernement, dans la loyauté au Président
de la République.
Fidèle aux valeurs de justice, de liberté et de progrès, auxquelles il est
attaché, il se fixe comme objectifs prioritaires :
- la défense des libertés publiques, individuelles et collectives. Elle doit
être la préoccupation première de son action politique ;
- la défense des valeurs qui fondent la famille, auxquelles il réaffirme son
attachement ;
- la défense des libertés locales et des compétences décentralisées aux trois
échelons communal, départemental et régional, ainsi que l'obtention des moyens
financiers modernes suffisants aux collectivités territoriales ;
- la défense des institutions républicaines, du bicamérisme et de la place du
Sénat démocratiquement élu et garant des équilibres territoriaux ;
- la contribution à une politique résolue et pragmatique tendant à assurer la
sécurité des personnes et des biens, et la maîtrise des flux migratoires ;
- le redressement de l'économie, dans un esprit de liberté et de
responsabilité ; le développement d'une économie de marché, fondée sur des
entreprises compétitives, dynamiques et modernes. L'application de ces
principes doit permettre d'assurer le progrès social, de remédier aux
déséquilibres structurels persistants : chômage, déficits, et conduire à la
réduction indispensable des prélèvements obligatoires ;
- la création d'emplois avec pour corollaire une politique forte,
l'attribution de moyens importants réservés à l'éducation nationale, à la
formation professionnelle, à la recherche, et au développement des nouvelles
technologies, afin de garantir à la jeunesse de notre pays le maximum de
chances pour gagner dans la compétition internationale ;
- une politique sociale novatrice et réaliste, en matière d'emploi et de
prévoyance, fondée sur la responsabilité et la solidarité ;
- l'association de nos compatriotes résidant à l'étranger au rayonnement
international de la France, sur les plans économique et culturel ;
- le maintien et l'affermissement de la défense nationale assurant
l'indépendance du pays dans le respect de nos alliances ;
- la consolidation, puis l'élargissement de l'Union européenne aux plans
politique, économique et social ;
- la poursuite de la modernisation structurelle technique et qualitative de
l'agriculture française, en assurant sa compétitivité et en maintenant le
niveau de revenu des agriculteurs ;
- l'élaboration d'une politique harmonieuse d'aménagement du territoire
prenant en compte le nécessaire développement de l'espace rural.
Le groupe des Républicains et Indépendants réaffirme sa volonté de servir une
politique de redressement fondée sur l'efficacité libérale, la justice et le
progrès social, qui redonne aux Français confiance dans leur avenir.
Signée de :
M. José Balarello, Mme Janine Bardou, MM. Jean-Paul
Bataille, Christian Bonnet, James Bordas, Joël Bourdin, Jean Boyer, Louis
Boyer, Jean-Claude Carle, Jean Clouet, Charles-Henri de Cossé-Brissac, Jean
Delaneau, Jacques Dominati, Ambroise Dupont, Jean-Léonce Dupont, Jean-Paul
Emin, Jean-Paul Emorine, Hubert Falco, André Ferrand, Jean-Pierre Fourcade,
René Garrec, Jean-Claude Gaudin, Louis Grillot, Mme Anne Heinis, MM.
Jean-François Humbert, Charles Jolibois, Jean-Philippe Lachenaud, Jacques
Larché, Roland du Luart, Serge Mathieu, Philippe Nachbar, Michel Pelchat, Jean
Pépin, Xavier Pintat, Bernard Plasait, Guy Poirieux, Ladislas Poniatowski, Jean
Puech, Jean-Pierre Raffarin, Henri de Raincourt, Charles Revet, Henri Revol,
Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Bernard Seillier, Henri Torre, François Trucy.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE
ET SOCIAL EUROPÉEN
Fondé voici plus de cent ans, héritier des grandes traditions républicaines,
hostile à tout dogmatisme, notre groupe a pour règle d'assurer à tous ses
membres une totale liberté d'expression, de décision et de vote.
Il entend que l'esprit de tolérance et de compréhension préside à toutes ses
délibérations, ce qui n'exclut pas, le cas échéant, des prises de position
d'une grande fermeté à titre individuel ou collectif.
Ses membres se retrouvent sur des choix essentiels.
Ils affirment, dans le respect des principes républicains, leur attachement à
l'Etat de droit, aux libertés publiques et aux droits de l'homme.
Sur le plan des institutions, ils confirment leur volonté d'assurer un respect
rigoureux de la Constitution, préservant les droits du Parlement et notamment
du Sénat qui représente, au terme de la Constitution, les collectivités
locales.
Réservés à l'égard des idéologies, ils croient à la valeur de la politique
qu'ils ne réduisent pas aux seuls impératifs de gestion. A un moment où
celle-ci connaît un certain discrédit et où les clivages traditionnels sont
remis en cause, ils se sentent dépositaires d'une volonté, d'une responsabilité
et d'une légitimité qui les conduisent à s'engager au service de leurs
concitoyens :
- pour poursuivre la construction de l'Europe, dans le sens d'une
démocratisation accrue des institutions communautaires ;
- pour moderniser et décentraliser l'Etat qui doit être plus efficace dans la
gestion de ses finances et dans son rôle de régulateur d'une société en proie
au doute et aux tensions ;
- pour réformer notre système d'enseignement et de formation professionnelle,
le rendre propre à assurer à notre démocratie un avenir conforme aux idéaux qui
l'ont fait naître ;
- pour protéger l'environnement en tenant compte des besoins propres à l'homme
dans le développement économique et social, ces deux notions étant
complémentaires.
Composé d'hommes venus d'horizons divers, qui mettent leur engagement
personnel et leur pragmatisme politique au service d'un renouveau de la vie
publique, le groupe du Rassemblement démocratique et social européen mène un
combat pour la liberté et l'épanouissement de l'homme. Il entend poursuivre ce
combat.
Signée de :
MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, Georges Berchet,
Jacques Bimbenet, André Boyer, Guy-Pierre Cabanel, Yvon Collin, Fernand
Demilly, Jean François-Poncet, Paul Girod, Pierre Jeambrun, Bernard Joly,
Pierre Laffitte, Aymeri de Montesquiou, Georges Mouly, Georges Othily, Lylian
Payet, Jacques Pelletier, Raymond Soucaret, André Vallet.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE
Rassemblés autour du Président de la République et fidèles aux valeurs du
gaullisme, les sénateurs soussignés déclarent constituer un groupe
parlementaire dénommé « groupe du Rassemblement pour la République ». Ils
réaffirment ainsi solennellement leur idéal républicain et leur souci de rester
unis dans leur action commune au service de la France.
Attachés à la Constitution de la Ve République, respectueux de sa lettre comme
de son esprit, soucieux de la préservation de l'équilibre des pouvoirs qu'elle
institue, ils renouvellent leur pleine confiance au Président de la République
pour assurer le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la
continuité de l'Etat.
Les sénateurs du groupe du Rassemblement pour la République réaffirment leur
total soutien aux politiques étrangère et de défense conduites depuis
l'élection de Jacques Chirac à la Présidence de la République.
Pour une France forte
Les gaullistes sont attachés à leur pays et à sa place dans le monde et ont
une vision élevée de ce que doit être la France. La patrie, la nation, ne sont
pas de vains mots pour nous et c'est la raison pour laquelle nous voulons
conserver notre indépendance nationale et rester maîtres de notre défense. Dans
un monde où la menace nucléaire, pour être plus diffuse, n'a pas pour autant
disparu, nous ne pouvons nous en remettre à d'autres pour assurer l'intégrité
de notre territoire et notre pleine souveraineté. Dans une Europe en
recomposition, nous devons être avec l'Allemagne le centre d'un ensemble qui
doit unir des nations fortes. C'était l'objectif du général de Gaulle et cela
doit être le nôtre sous l'impulsion du Président de la République.
Une nation forte est une nation qui croit en elle-même, en ses valeurs, en la
nécessité de l'effort de tous. C'est une nation qui refuse de se replier sur
elle-même et sur ses privilèges lorsqu'il s'agit de surmonter les épreuves
qu'elle rencontre. Notre pays a une histoire, une identité, une unité qui
furent longues à construire. Rien n'est plus éloigné du gaullisme que le
défaitisme et le renoncement. C'est la reconnaissance et la fierté de notre
passé, comme la foi dans notre avenir, qui nous permettront de construire une
France forte dans une Europe démocratique.
Pour une société française plus solidaire
Parmi l'une des valeurs fondatrices de notre mouvement, nous attachons un prix
tout particulier à la solidarité.
Notre société a été trop longtemps marquée par un individualisme qu'on peut
qualifier de forcené. La pyramide sociale s'est effilée au point que le tissu
social est prêt de se dissoudre. Les Français ont vu dans bien des cas la
politique politicienne et les manoeuvres à courte vue remplacer le sens de
l'intérêt général, le sens de l'Etat, le respect des institutions, tandis que
l'égalité, valeur profondément républicaine et qui doit permettre à chacun
d'occuper la place qu'il mérite dans notre société, était bafouée.
La solidarité entre les hommes, la possibilité de s'intégrer dans notre
société pour ceux qui se sont installés sur notre sol ont été remplacées par le
droit à la différence qui est souvent devenu le droit à l'indifférence. Au nom
d'une France multiculturelle, on a laissé les communautés ethniques se couper
de l'ensemble de la société française et s'exclure. Le modèle français
d'intégration qui consiste à fondre dans le creuset républicain ceux qui sont
installés sur notre territoire a été longtemps une des grandes réussites et des
grandes fiertés de la France. Il doit le devenir à nouveau.
Nous connaissons tous aujourd'hui, dans nos départements, nos territoires, les
difficultés que rencontrent les plus déshérités. Il y a là une situation qui ne
peut que choquer les gaullistes que nous sommes. C'est la raison pour laquelle
nous devrons lutter pour que ceux qui sont sans emploi puissent en retrouver
un, pour que ceux qui sont sans logis puissent avoir un domicile et pour que
ceux qui sont sans espoir retrouvent l'espérance.
Le droit à l'activité, l'insertion des exclus doivent être, à nos yeux, un
devoir national.
C'est par l'effort de tous que nous recréerons des réseaux de solidarité, par
l'effort des élus, des chefs d'entreprise, des administrations. Libérer les
initiatives, engager des réformes structurelles, demande une politique
volontariste.
De plus, la nécessaire réduction des déficits publics, et notamment celle du
déficit de la sécurité sociale, ne doit pas faire obstacle à la mise en oeuvre
de mesures d'ordre social, particulièrement en faveur des personnes âgées.
Notre système social assure un degré élevé de protection ; cet héritage,
construit depuis la Libération, doit être sauvegardé même s'il faut imaginer un
financement différent de celui qui existe à l'heure actuelle. Il faut maintenir
les équilibres qui doivent permettre à notre pays de demeurer une grande
puissance et à nos concitoyens de vivre décemment.
Les transformations de notre société, l'afflux des populations vers les grands
centres urbains ont changé le visage même de notre pays, surpeuplé dans
certaines régions, déserté dans d'autres. Les services de l'Etat ont suivi ce
mouvement mais il faut, par l'aménagement du territoire, y mettre un terme et,
plus encore, renverser la tendance.
L'oeuvre à laquelle les gaullistes ont participé dans les années 60 était
passionnante : il s'agissait de faire entrer la France au rang de grande
puissance industrielle, ce qu'elle est devenue.
L'oeuvre à laquelle nous devons nous atteler avec ardeur n'est pas moins
ambitieuse, puisqu'il s'agit, d'une part, que le droit, la loi, la justice
soient présents et respectés sur tout notre territoire et, d'autre part, que
les usagers puissent se réconcilier avec l'administration.
Notre action doit conduire à ce que toute la France vive et à faire cesser
cette spirale des sociétés modernes qui vide des régions pour en surpeupler
d'autres, en les transformant en métropoles inhumaines. L'Etat, comme les
collectivités locales, a un rôle d'incitation, d'impulsion indispensable à
jouer, c'est pourquoi le groupe du Rassemblement pour la République pèsera de
toute son influence pour que la décentralisation nous permette d'atteindre nos
objectifs.
Enfin, nous voulons réconcilier les Français avec la classe politique. Rien
n'est plus dangereux, en effet, pour la démocratie que ce scepticisme amer dont
font preuve aujourd'hui beaucoup de nos compatriotes. Il nous faut conserver
notre cohésion nationale et restaurer la confiance des Français.
Pour une France solidaire à l'égard des pays les plus démunis
Cette solidarité, inséparable de la compassion dont les Français témoignent
souvent puisqu'ils s'engagent très généreusement dans des causes humanitaires,
est le fondement de notre démocratie. Elle doit s'exercer à l'intérieur de nos
frontières mais également à l'extérieur. A l'aube du xxie siècle, il n'est pas
pensable de laisser des continents comme l'Afrique, avec lequel nous avons tant
de liens, souffrir de la famine, de la guerre, du sous-développement. Il n'est
pas moralement supportable, pour nous gaullistes, qu'une partie du monde soit
contrainte de réduire sa production agricole, tandis qu'une autre partie est
hantée par la famine. Notre ambition est donc grande puisqu'elle est d'atténuer
ces inégalités choquantes. Mais toute politique digne de ce nom doit être
guidée par une grande ambition. C'est ce que nous a montré le général de
Gaulle.
Notre pays connaît, certes des moments difficiles, mais qui oserait dire qu'il
n'en a pas connu bien d'autres ? Il a toujours su les surmonter. Nous,
sénateurs gaullistes, nous croyons en la France, nous croyons en notre peuple
et en sa vertu qui est mieux partagée que certains veulent bien le dire.
C'est pourquoi les signataires de ce manifeste estiment que les grands
objectifs qu'ils viennent de se fixer permettront de restaurer un pacte
républicain fondé sur la liberté, la solidarité et la responsabilité.
Signée de :
MM. Louis Althapé, Pierre André, Michel Barnier, Jean
Bernard, Roger Besse, Jean Bizet, Paul Blanc, Mme Paulette Brisepierre, MM.
Louis de Broissia, Michel Caldaguès, Robert Calméjane, Auguste Cazalet, Charles
Ceccaldi-Raynaud, Gérard César, Jacques Chaumont, Jean Chérioux, Gérard Cornu,
Jean-Patrick Courtois, Charles de Cuttoli, Luc Dejoie, Jean-Paul Delevoye,
Jacques Delong, Charles Descours, Michel Doublet, Alain Dufaut, Xavier Dugoin,
Michel Esneu, Hilaire Flandre, Gaston Flosse, Bernard Fournier, Philippe
François, Philippe de Gaulle, Patrice Gélard, Alain Gérard, François Gerbaud,
Charles Ginésy, Francis Giraud, Daniel Goulet, Alain Gournac, Adrien Gouteyron,
Georges Gruillot, Hubert Haenel, Emmanuel Hamel, Jean-Paul Hugot, Roger Husson,
André Jourdain, Alain Joyandet, Christian de La Malène, Lucien Lanier, Gérard
Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, René-Georges Laurin, Dominique
Leclerc, Jacques Legendre, Jean-François Le Grand, Guy Lemaire, Serge
Lepeltier, Simon Loueckhote, Philippe Marini, Pierre Martin, Paul Masson, Mme
Lucette Michaux-Chevry, MM. Jean-Luc Miraux, Bernard Murat, Paul Natali, Lucien
Neuwirth, Mme Nelly Olin, MM. Paul d'Ornano, Joseph Ostermann, Jacques Oudin,
Charles Pasqua, Jacques Peyrat, Alain Peyrefitte, Christian Poncelet, Victor
Reux, Henri de Richemont, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Michel Rufin,
Jean-Pierre Schosteck, Louis Souvet, Martial Taugourdeau, René Trégouët,
Maurice Ulrich, Jacques Valade, Alain Vasselle, Serge Vinçon, Guy Vissac.
GROUPE SOCIALISTE
Le but du parti socialiste est de libérer la personne humaine de toutes les
aliénations qui l'oppriment et, par conséquent, d'assurer à l'homme, à la
femme, à l'enfant, dans une société fondée sur l'égalité et la fraternité, le
libre exercice de leurs droits et le plein épanouissement de leurs facultés
naturelles dans le respect de leurs devoirs à l'égard de la collectivité.
Avec François Mitterrand, Président de la République, les socialistes ont été
au pouvoir de mai 1981 à mars 1986 et de mai 1988 à mars 1993. Pendant cette
période, ils ont beaucoup réalisé. Priorité a été donnée à la décentralisation,
à la recherche, à la formation professionnelle, à l'industrie, à la
revalorisation de l'école publique, à la modernisation de l'appareil productif,
à l'assainissement économique et à la lutte contre l'inflation, à la
démocratisation du secteur public, à la conquête de nouveaux espaces de liberté
et au foisonnement culturel, à l'ouverture de droits nouveaux pour les
travailleurs, aux efforts pour accélérer la construction politique et
économique de l'Europe.
A ces priorités qui demeurent s'ajoute désormais la volonté d'assurer un plus
juste partage des fruits de la croissance retrouvée.
Revenus au pouvoir en juin 1997, au sein du Gouvernement de la gauche
plurielle et dirigé par Lionel Jospin, les socialistes ont repris le combat
pour le progrès de la justice sociale. La courbe du chômage a pu être inversée
au cours de l'année 1998. De nombreuses lois sociales ont vu le jour
(emplois-jeunes, 35 heures, lutte contre les exclusions, etc.) grâce aux votes
de l'Assemblée nationale et en dépit de l'opposition de la majorité
sénatoriale.
Les sénateurs socialistes savent que l'effort pour moderniser la France trouve
son sens et sa portée dans une volonté de justice qui se traduit par une
fiscalité plus équilibrée, par un relèvement des bas salaires, par une
solidarité effective avec les chômeurs, les personnes âgées, les handicapés,
par un système éducatif qui assure une véritable égalité des chances, par la
défense partout et toujours des droits de l'homme.
Les idéaux de liberté, d'égalité, de solidarité et de laïcité de l'Etat, qui
constituent le legs de la République française à l'histoire universelle,
demeurent les nôtres. Ils ont toujours besoin d'être défendus.
Nous voulons la consolidation des libertés nouvelles conférées aux
collectivités locales dans le cadre des lois de décentralisation. Nous refusons
que la modernisation de notre pays et l'adaptation de son appareil de
production à l'environnement international se traduisent par l'instauration
d'une société « à deux vitesses » dans laquelle de nombreux travailleurs
seraient voués aux emplois précaires et mal rétribués.
Nous veillerons au maintien de notre système de protection sociale, conquis à
travers des décennies de lutte syndicale. Nous lutterons contre les tentations
de racisme, de xénophobie et plus généralement de refus de l'autre, qui se
manifestent dans le camp conservateur sous l'influence de son aile la plus
extrême.
Les sénateurs socialistes savent la responsabilité qui est la leur. Ayant
prouvé leur capacité à participer activement à la gestion du pays, ils mettront
au service de la France leur volonté et leur travail pour que ne soient pas
dilapidés les acquis des efforts des Français et pour que soient rassemblées
les forces qui permettront de bâtir une France juste et solidaire.
Signée de :
MM. Guy Allouche, Bernard Angels, Henri d'Attilio, Bertrand
Auban, François Autain, Robert Badinter, Jean-Pierre Bel, Jacques Bellanger,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Jean Besson, Pierre Biarnès, Marcel Bony, Mme
Yolande Boyer, MM. Jean-Louis Carrère, Bernard Cazeau, Mme Monique Cerisier-ben
Guiga, MM. Gilbert Chabroux, Michel Charasse, Marcel Charmant, Michel Charzat,
Raymond Courrière, Roland Courteau, Marcel Debarge, Bertrand Delanoë,
Jean-Pierre Demerliat, Mmes Dinah Derycke, Marie-Madeleine Dieulangard, MM.
Claude Domeizel, Michel Dreyfus-Schmidt, Mme Josette Durrieu, MM. Bernard
Dussaut, Claude Estier, Léon Fatous, Serge Godard, Jean-Noël Guérini, Claude
Haut, Roger Hesling, Roland Huguet, Alain Journet, Philippe Labeyrie, Serge
Lagauche, André Lejeune, Louis Le Pensec, Philippe Madrelle, Jacques Mahéas,
François Marc, Marc Massion, Pierre Mauroy, Georges Mazars, Jean-Luc Mélenchon,
Gérard Miquel, Michel Moreigne, Jean-Marc Pastor, Guy Penne, Daniel Percheron,
Jean-Claude Peyronnet, Jean-François Picheral, Bernard Piras, Jean-Pierre
Plancade, Mmes Danièle Pourtaud, Gisèle Printz, MM. Paul Raoult, Roger Rinchet,
Gérard Roujas, André Rouvière, Claude Saunier, Michel Sergent, Franck
Sérusclat, René-Pierre Signé, Simon Sutour, Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel,
André Vezinhet, Marcel Vidal, Henri Weber.
BUREAU DU SÉNAT
Dans ses séances des 1er et 6 octobre 1998, le Sénat a procédé à l'élection de
son bureau, qui se trouve ainsi composé :
Président :
M. Christian Poncelet.
Vice-présidents :
M. Jean Faure ;
M. Gérard Larcher ;
M. Paul Girod ;
M. Jacques Valade ;
M. Guy Allouche ;
M. Jean-Claude Gaudin.
Questeurs :
M. Serge Mathieu ;
M. Claude Huriet ;
M. François Autain.
Secrétaires :
M. Gérard César ;
M. Yvon Collin ;
Mme Marie-Madeleine Dieulangard ;
M. Michel Doublet ;
M. François Gerbaud ;
M. Hubert Haenel ;
M. Jacques Machet ;
M. Gérard Miquel ;
M. Philippe Nachbar ;
M. Bernard Piras ;
M. Ivan Renar ;
M. Philippe Richert.