Séance du 27 mars 1999
ALLOCUTION DE M. LE PRÉSIDENT
M. le président.
Il n'est pas fréquent qu'un président qui ouvre la séance soit reçu par une
salve d'applaudissements ! Mais cela arrive !
(Sourires.)
Monsieur le ministre, chers collègues sénateurs, chers sénateurs-juniors,
chers amis, je voudrais tout d'abord vous souhaiter à toutes et à tous la plus
cordiale bienvenue dans l'hémicycle de la Haute Assemblée de la République
française pour cette journée qui va constituer le couronnement des efforts
méritoires que vous avez accomplis pendant des mois.
Je saisis cette occasion pour féliciter toutes celles et tous ceux, au Sénat
bien sûr, mais aussi dans toutes les académies, qui ont prêté leur concours à
cette lourde organisation.
Chers jeunes collègues, vous le savez peut-être, notre hymne national comporte
un couplet peu connu, le couplet des enfants, qui proclame : « Nous entrerons
dans la carrière quand nos aînés n'y seront plus. » Il s'agissait, à l'époque,
de la carrière des armes, embrassée pour combattre les ennemis de la
République.
Aujourd'hui, fort heureusement, vous n'avez plus besoin, pour entrer dans la
carrière, d'attendre la mort de vos aînés et encore moins de la précipiter.
Vous êtes déjà des sénateurs-juniors et - qui sait ? - certains d'entre vous,
saisis par la vocation, brigueront, dans quelque temps, des mandats électifs.
Je souhaite que vous ayez, les uns et les autres, cette vocation du service de
la collectivité.
Ce qui n'a pas changé, sinon dans les formes, c'est le combat qu'il nous faut
mener, qu'il vous faudra mener, au service de la République. En France, les
inégalités, les injustices n'ont pas toutes reculé. A l'étranger, les pays où
les droits proclamés en 1789 ne sont pas respectés sont encore trop nombreux.
L'actualité, hélas ! nous en apporte une douloureuse confirmation.
En travaillant à cette charte, qui sera la vôtre, en méditant sur la
complexité de la tâche qui consiste à traduire des exigences simples en
principes généraux, à combiner bien souvent des exigences contradictoires, vous
avez mesuré, je dois le souligner, avec une rare maturité, la difficulté de
l'oeuvre de celui qui légifère et vous avez accédé à une compréhension plus
profonde des règles de la vie en société : savoir aller vers l'autre,
l'écouter, le comprendre et chercher à concilier des préoccupations différentes
mais aussi légitimes les unes que les autres.
Je souhaite donc à vos travaux un plein succès, et je forme le voeu sincère
que cette journée fasse de vous des citoyens éclairés, pleinement conscients de
l'importance du Sénat, cette haute institution de la République française,
importance tenant à l'équilibre que notre assemblée confère à nos institutions
démocratiques, à la qualité qu'elle contribue à apporter à notre législation et
surtout à l'action qu'elle conduit pour la défense de nos libertés.
Je vous souhaite donc bon courage et bon travail !
(Applaudissements.)
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