Séance du 4 mai 2000
SOMMAIRE
PRÉSIDENCE DE M. GÉRARD LARCHER
1.
Procès-verbal
(p.
0
).
2.
Solidarité et renouvellement urbains.
- Suite de la discussion d'un projet de loi déclaré d'urgence (p.
1
).
Article 11 bis (p. 2 )
Amendement n° 521 rectifié de M. Ladislas Poniatowski. - MM. Ladislas
Poniatowski, Louis Althapé, rapporteur de la commission des affaires
économiques ; Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article additionnel après l'article 11 bis (p. 3 )
Amendement n° 706 de M. Daniel Eckenspieller. - MM. Daniel Eckenspieller, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 12 (p.
4
)
Article L. 230-1 du code de l'urbanisme
(p.
5
)
Amendement n° 261 de la commission. - Adoption.
Adoption de l'article du code, modifié.
Article L. 230-2 du code de l'urbanisme (p. 6 )
Amendement n° 262 de la commission. - Adoption.
Adoption de l'article du code, modifié.
Article L. 230-3 du code de l'urbanisme (p. 7 )
Amendement n° 263 de la commission. - Adoption.
Adoption de l'article du code, modifié.
Articles L. 230-4 et L. 230-5
du code de l'urbanisme. - Adoption
(p.
8
)
Article L. 230-6 du code de l'urbanisme
(p.
9
)
Amendement n° 264 de la commission. - Adoption.
Adoption de l'article du code, modifié.
Adoption de l'article 12, modifié.
Article additionnel avant l'article 13 (p. 10 )
Amendement n° 265 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 13 (p. 11 )
Amendements identiques n°s 54 rectifié de M. Ladislas Poniatowski et 763 de M.
Pierre Hérisson ; amendements n°s 742 rectifié de Mme Lucette Michaux-Chevry,
596 de M. Ambroise Dupont et sous-amendement n° 1077 rectifié de M. Bernard
Joly, repris par la commission. - MM. Ladislas Poniatowski, Pierre Hérisson,
Alain Gournac, Ambroise Dupont, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption
des amendements n°s 54 rectifié et 763, les amendements n°s 742 rectifié, 596
et le sous-amendement n° 1077 rectifié devenant sans objet.
Adoption de l'article modifié.
Article 14 (p. 12 )
Amendement n° 116 de M. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis. - MM. Pierre
Jarlier, rapporteur pour avis de la commission des lois ; le secrétaire d'Etat.
- Adoption.
Amendement n° 266 de la commission. - Adoption.
Amendement n° 55 rectifié de M. Ladislas Poniatowski. - Retrait.
Adoption de l'article modifié.
Article 15 (p. 13 )
Amendement n° 118 de M. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis. - Adoption.
Amendements identiques n°s 267 de la commission et 117 de M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis. - MM. le rapporteur, Pierre Jarlier, rapporteur pour avis
; le secrétaire d'Etat. - Adoption des deux amendements.
Amendements n°s 119 et 120 de M. Pierre Jarlier, le rapporteur pour avis. - MM.
Pierre Jarlier, rapporteur pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption des
deux amendements.
Amendement n° 900 de M. Pierre Hérisson. - MM. Pierre Hérisson, le rapporteur,
le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 16 (p. 14 )
Amendements n°s 268 de la commission, 121 rectifié
bis
de M. Pierre
Jarlier, rapporteur pour avis, et 597 de M. Ambroise Dupont. - MM. le
rapporteur, Pierre Jarlier, rapporteur pour avis ; Ambroise Dupont, le
secrétaire d'Etat, Charles Revet, Jacques Bellanger. - Retrait des amendements
n°s 268 et 597 ; rejet de l'amendement n° 121 rectifié
bis
.
Adoption de l'article.
Article 17 (réserve) (p. 15 )
Amendements n°s 269 de la commission et 1009 du Gouvernement. - MM. le
rapporteur, le secrétaire d'Etat, Charles Revet, André Vezinhet, Mme Odette
Terrade, MM. Ladislas Poniatowski, Jean-Pierre Plancade. - Retrait de
l'amendement n° 269 ; réserve de l'amendement n° 1009.
Réserve de l'article.
Article additionnel après l'article 17 (p. 16 )
Amendement n° 1010 du Gouvernement. - MM. le secrétaire d'Etat, le rapporteur. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 18. - Adoption (p.
17
)
Article 19 (p.
18
)
Amendement n° 712 rectifié
bis
de M. Patrick Lassourd. - MM. Patrick
Lassourd, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Pierre Jarlier, rapporteur pour
avis ; André Vezinhet. - Adoption.
Amendement n° 1088 de la commission. - Adoption.
Amendement n° 1045 du Gouvernement. - MM. le secrétaire d'Etat, le rapporteur.
- Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article additionnel après l'article 19 (p. 19 )
Amendement n° 957 de M. Gérard Le Cam. - MM. Robert Bret, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Alain Vasselle, Pierre Jarlier, rapporteur pour avis. - Rejet.
Article 19 bis (p. 20 )
Amendements n°s 684 rectifié
ter
de Mme Janine Bardou, repris par la
commission, 802 rectifié de M. Paul Raoult et 1011 du Gouvernement. - MM. le
rapporteur, Bernard Piras, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement n°
684 rectifié
ter
supprimant l'article, les amendements n°s 802 rectifié
et 1011 devenant sans objet.
PRÉSIDENCE DE M. PAUL GIROD
Articles additionnels après l'article 19
bis
(p.
21
)
Amendement n° 270 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat,
Pierre Jarlier, rapporteur pour avis ; Pierre Hérisson, Alain Vasselle. -
Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Amendement n° 271 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat.
- Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
MM. le secrétaire d'Etat, Jean François-Poncet, président de la commission des
affaires économiques.
Articles additionnels après l'article 19
bis
ou après l'article 20 (p.
22
)
Amendements n°s 438 rectifié et 439 rectifié de M. Ladislas Poniatowski. - MM.
Ladislas Poniatowski, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Pierre Hérisson. -
Retrait de l'amendement n° 438 rectifié ; adoption de l'amendement n° 439
rectifié insérant un article additionnel après l'article 20.
Amendement n° 440 rectifié de M. Ladislas Poniatowski. - MM. Ladislas
Poniatowski, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Denis Badré, Pierre Hérisson.
- Adoption de l'amendement insérant un article additionnel après l'article 20.
Articles additionnels après l'article 19 bis (p. 23 )
Amendement n° 272 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat.
- Adoption de l'amendement insérant un article aditionnel.
Amendement n° 273 rectifié de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire
d'Etat, Charles Revet, le président de la commission, Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis ; Ambroise Dupont, Alain Vasselle, Jean Chérioux, Alain
Gournac, Jean-Pierre Plancade, Pierre Hérisson, André Vezinhet. - Adoption, par
scrutin public, de l'amendement insérant un article additionnel.
Article additionnel avant l'article 20 (p. 24 )
Amendement n° 921 rectifié de M. Pierre Hérisson. - MM. Pierre Hérisson, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 20 (p. 25 )
Amendement n° 122 de M. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis. - MM. Pierre
Jarlier, rapporteur pour avis ; le rapporteur, le secrétaire d'Etat. -
Adoption.
Amendements n°s 56 rectifié et 57 rectifié de M. Ladislas Poniatowski. - MM.
Ladislas Poniatowski, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rectification des
deux amendements.
Amendement n° 123 de M. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis. - MM. Pierre
Jarlier, rapporteur pour avis ; le rapporteur, le secrétaire d'Etat. -
Adoption.
Amendements identiques n°s 598 de M. Ambroise Dupont et 764 de M. Pierre
Hérisson. - MM. Ambroise Dupont, Pierre Hérisson, le rapporteur, le secrétaire
d'Etat. - Adoption des deux amendements.
Amendements n°s 714 de M. Patrick Lassourd, 274 de la commission et
sous-amendement n° 1086 de M. Pierre Hérisson ; amendement n° 58 rectifié
bis
de M. Ladislas Poniatowski. - MM. Patrick Lassourd, le rapporteur,
Pierre Hérisson, Ladislas Poniatowski, le secrétaire d'Etat. - Retrait des
amendements n°s 58 rectifié
bis
et 714 ; adoption du sous-amendement n°
1086 et de l'amendement n° 274 modifié.
Adoption de l'article modifié.
Suspension et reprise de la séance (p. 26 )
3.
Conférence des présidents
(p.
27
).
4.
Démission de membres de commissions et candidatures
(p.
28
).
5.
Solidarité et renouvellement urbains.
Suite de la discussion d'un projet de loi déclaré d'urgence (p.
29
).
Article additionnel après l'article 20 (p. 30 )
Amendements n°s 436 rectifié et 437 rectifié de M. Ladislas Poniatowski. - Retrait des deux amendements.
Article additionnel après l'article 20
ou après l'article 20
ter
(p.
31
)
Amendement n° 441 rectifié de M. Ladislas Poniatowski. - MM. Ladislas Poniatowski, Louis Althapé, rapporteur de la commission des affaires économiques ; Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel après l'article 20.
Article 20 bis (p. 32 )
Amendements n°s 124 de M. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis, et 275 de la
commission. - MM. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis de la commission des
lois ; le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Mme Odette Terrade, MM. Jean-Pierre
Plancade, Michel Souplet, AlainGournac, Dominique Braye, Ladislas Poniatowski,
Pierre Hérisson, Alain Vasselle. - Retrait de l'amendement n° 124 ; adoption de
l'amendement n° 275.
Adoption de l'article modifié.
Article 20 ter (p. 33 )
Amendements identiques n°s 276 rectifié de la commission et 125 de M. Pierre
Jarlier, rapporteur pour avis. - MM. le rapporteur, Pierre Jarlier, rapporteur
pour avis ; le secrétaire d'Etat. - Adoption des deux amendements.
Adoption de l'article modifié.
Articles additionnels après l'article 20 ter (p. 34 )
Amendement n° 919 rectifié de M. Pierre Hérisson, repris par la commission. -
MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Patrick Lassourd, Pierre Hérisson,
Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Dominique Braye, Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis ; Alain Vasselle. - Adoption, par scrutin public, de
l'amendement insérant un article additionnel.
Amendement n° 920 de M. Pierre Hérisson, le rapporteur, le secrétaire d'Etat,
Bernard Piras. - Retrait.
Articles additionnels après l'article 20
ter
ou après l'article 25 (p.
35
)
Amendements n°s 18 rectifié de M. Ladislas Poniatowski et 923 rectifié de M. Pierre Hérisson. - MM. Ladislas Poniatowski, Pierre Hérisson, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Yves Fréville. - Adoption de l'amendement n° 18 rectifié insérant un article additionnel après l'article 25, l'amendement n° 923 rectifié devenant sans objet.
Articles additionnels après l'article 20 ter (p. 36 )
Amendements identiques n°s 716 de M. Pierre Lassourd et 928 rectifié de M.
Pierre Hérisson. - MM. PatrickLassourd, Pierre Hérisson, le rapporteur, le
secrétaire d'Etat. - Adoption des deux amendements insérant un article
additionnel.
Amendements identiques n°s 715 rectifié de M. PatrickLassourd et 927 rectifié
de M. Pierre Hérisson. - MM. Patrick Lassourd, Pierre Hérisson, le rapporteur,
le secrétaire d'Etat. - Adoption des deux amendements insérant un article
additionnel.
Amendement n° 924 rectifié de M. Pierre Hérisson. - MM. Pierre Hérisson, le
rapporteur, le secrétaire d'Etat, Jean-Pierre Plancade. - Adoption de
l'amendement insérant un article additionnel.
Amendement n° 925 rectifié de M. Pierre Hérisson. - MM. Pierre Hérisson, le
rapporteur, le secrétaire d'Etat. Alain Vasselle, Dominique Braye, Jean-Pierre
Plancade, Alain Gournac, Jean-Pierre Schosteck. - Adoption de l'amendement
insérant un article additionnel.
Amendement n° 931 de M. Pierre Hérisson. - MM. Pierre Hérisson, le rapporteur,
le secrétaire d'Etat. - Retrait.
Amendement n° 932 de M. Pierre Hérisson. - MM. Pierre Hérisson, le rapporteur,
le secrétaire d'Etat, JacquesBellanger, Dominique Braye. - Adoption de
l'amendement insérant un article additionnel.
Article 20 quater (p. 37 )
MM. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis ; Alain Vasselle.
Adoption de l'article.
Article 20 quinquies (p. 38 )
Amendement n° 599 de M. Ambroise Dupont. - MM. Ambroise Dupont, le rapporteur,
le secrétaire d'Etat. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 20 sexies (p. 39 )
Amendement n° 126 de M. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis. - MM. Pierre Jarlier, rapporteur pour avis ; le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement supprimant l'article.
Articles additionnels après l'article 20 sexies (p. 40 )
Amendement n° 277 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat.
- Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Amendement n° 689 rectifié
bis
de Mme Janine Bardou. - MM. Bernard
Fournier, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement
insérant un article additionnel.
Amendement n° 279 de la commission. - MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat,
Pierre Hérisson. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Amendement n° 280 de la commission et sous-amendement n° 1078 de M. Dominique
Braye. - MM. le rapporteur, Dominique Braye, le secrétaire d'Etat, Claude
Bartolone, ministre délégué à la ville. - Réserve de l'amendement et du
sous-amendement.
Amendement n° 278 rectifié de la commission. - MM. le rapporteur, le ministre
délégué, Pierre Hérisson. - Adoption de l'amendement insérant un article
additionnel.
Amendements n°s 922 de M. Pierre Hérisson et 1012 du Gouvernement. - MM. Pierre
Hérisson, le rapporteur, le ministre délégué. - Adoption de l'amendement n° 922
insérant un article additionnel, l'amendement n° 1012 devenant sans objet.
Article 21 et article additionnel après l'article 21 (p. 41 )
Amendements n°s 442 rectifié bis de M. LadislasPoniatowski, 765 rectifié de M. Pierre Hérisson et sous-amendement n° 883 rectifié bis de M. Daniel Hoeffel, repris par la commission ; amendements n°s 600 de M. Ambroise Dupont, 881 rectifié, 882 rectifié, 884 rectifié, 886 rectifié de M. Daniel Hoeffel, repris par la commission, 930, 929 rectifié de M. Pierre Hérisson et 1051 de la commission. - MM. Ladislas Poniatowski, Pierre Hérisson, Ambroise Dupont, le rapporteur, le ministre délégué, Alain Vasselle, Patrick Lassourd, Dominique Braye. - Retrait de l'amendement n° 442 rectifié bis ; adoption du sous-amendement n° 883 rectifié bis.
Suspension et reprise de la séance (p. 42 )
M. le président.
Suspension et reprise de la séance (p. 43 )
MM. le ministre délégué, Pierre Hérisson. - Retrait de l'amendement n° 765
rectifié, modifié par le sous-amendement n° 883 rectifié
bis
.
Amendement n° 1046 du Gouvernement. - MM. le ministre délégué, le rapporteur. -
Adoption de l'amendement insérant un article additionnel après l'article 21,
les amendements n°s 600, 881 rectifié, 884 rectifié et 886 rectifié devenant
sans objet.
Adoption de l'amendemnt n° 882 rectifié, les amendements n°s 930, 929 rectifié
et 1051 devenant sans objet.
Adoption de l'article 21 modifié.
Article 21 bis (p. 44 )
Amendement n° 958 de M. Gérard Le Cam. - MM. Pierre Lefebvre, le rapporteur, le
ministre délégué, Denis Badré. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 21 ter (p. 45 )
Amendement n° 959 de M. Gérard Le Cam. - MM. Pierre Lefebvre, le rapporteur, le
ministre délégué, Denis Badré. - Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article 22 (p. 46 )
Amendement n° 960 de M. Gérard Le Cam. - MM. Pierre Lefebvre, le rapporteur, le
ministre délégué. - Rejet.
Amendement n° 1013 du Gouvernement. - MM. le ministre délégué, le rapporteur. -
Adoption.
Adoption de l'article modifié.
Article additionnel après l'article 22 (p. 47 )
Amendement n° 863 rectifié de M. Pierre Hérisson. - MM. Pierre Hérisson, le rapporteur, le ministre délégué. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 23 (p. 48 )
Amendements identiques n°s 281 de la commission et 443 rectifié de M. Ladislas Poniatowski. - MM. le rapporteur, Ladislas Poniatowski, le ministre délégué, Mme Odette Terrade. - Adoption des deux amendements supprimant l'article.
Article additionnel après l'article 23 (p. 49 )
Amendement n° 862 de M. Pierre Hérisson. - MM. Pierre Hérisson, le rapporteur, le ministre délégué. - Adoption de l'amendement insérant un article additionnel.
Article 24 (p. 50 )
Amendements identiques n°s 282 de la commission et 444 rectifié de M. Ladislas Poniatowski ; amendement n° 522 rectifié de M. Ladislas Poniatowski. - MM. le rapporteur, Ladislas Poniatowski, le ministre délégué, Mme Odette Terrade. - Adoption des amendements n°s 282 et 444 rectifié supprimant l'article, l'amendement n° 522 rectifié devenant sans objet.
Article 25 (p. 51 )
MM. le rapporteur, Ladislas Poniatowski, Mme OdetteTerrade, MM. Robert
Calmejane, Christian Demuynck,Bernard Fournier, Patrick Lassourd, Dominique
Leclerc, Alain Gournac, Yves Fréville, Serge Franchis.
Renvoi de la suite de la discussion.
6.
Modification de l'ordre du jour
(p.
52
).
7.
Nomination de membres de commissions
(p.
53
).
8.
Transmission d'un projet de loi
(p.
54
).
9.
Transmission d'une proposition de loi constitutionnelle
(p.
55
).
10.
Ordre du jour
(p.
56
).
COMPTE RENDU INTÉGRAL
PRÉSIDENCE DE M. GÉRARD LARCHER
vice-président
M. le président.
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à neuf heures trente.)
1
PROCÈS-VERBAL
M. le président.
Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.
Il n'y a pas d'observation ?...
Le procès-verbal est adopté sous les réserves d'usage.
2
SOLIDARITÉ
ET RENOUVELLEMENT URBAINS
Suite de la discussion d'un projet de loi déclaré d'urgence
M. le président.
L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi (n° 279,
1999-2000), adopté par l'Assemblée nationale, après déclaration d'urgence,
relatif à la solidarité et au renouvellement urbains. [Rapport n° 304
(1999-2000) et avis n°s 307 (1999-2000) et 306 (1999-2000).]
Dans la suite de la discussion des articles, nous en sommes parvenus à
l'article 11
bis
.
Article 11
bis
M. le président.
« Art. 11
bis.
- Le premier alinéa de l'article L. 213-1 du code de
l'urbanisme est complété par les mots : ", à l'exception de ceux qui sont
compris dans un plan de cession arrêté en application des dispositions des
articles 81 à 98 de la loi n° 85-98 du 25 janvier 1985 relative au redressement
et à la liquidation judiciaires des entreprises, et dans une unité de
production cédée en application de l'article 155 de cette loi". »
Par amendement n° 521 rectifié, MM. Poniatowski, Revet, Cléach, Emin, Mme
Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de
compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :
« Au début du sixième alinéa (a) du même article, les mots : "Les immeubles
construits par les organismes visés" sont remplacés par les mots : "Les
immeubles construits ou acquis par les organismes visés". »
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski.
L'article 213-1 du code de l'urbanisme exclut du champ du droit de préemption
urbain les immeubles construits par les organismes d'HLM, mais non les
logements acquis par les organismes. Or ces derniers sont de plus en plus
nombreux, car notre stratégie de mixité nous conduit à en acheter.
Il convient donc de compléter cette disposition pour les immeubles « acquis »
par les organismes d'HLM et, se faisant, de supprimer la superposition de deux
régimes, vente d'HLM, d'une part, droit de préemption, d'autre part, pour ces
immeubles.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur de la commission des affaires économiques et du Plan.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat au logement.
Favorable également.
M. Charles Revet.
Merveilleux !
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 521 rectifié, accepté par la commission et
par le Gouvernement.
(L'amendement et adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 11
bis,
ainsi modifié.
(L'article 11
bis
est adopté.)
Article additionnel après l'article 11
bis
M. le président.
Par amendement n° 706, M. Eckenspieller propose d'insérer, après l'article 11
bis,
un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Après le premier alinéa de l'article L. 211-1 du code de l'urbanisme,
sont insérés deux nouveaux alinéas ainsi rédigés :
« Lorsque la réalisation d'une opération d'aménagement précise le nécessite,
et par délibération motivée, la commune peut faire jouer son droit de
préemption pour acquérir une fraction, comprise dans le périmètre territorial
fixé par le premier alinéa, d'une même unité foncière.
« Un propriétaire peut, dans le cas prévu à l'alinéa précédent, exiger que la
commune se porte acquéreur de la fraction non préemptée de l'unité foncière
dans les conditions prévues à l'article L. 211-5 du code de l'urbanisme. »
« II. - Après le premier alinéa de l'article L. 213-4 du même code, il est
inséré un nouvel alinéa ainsi rédigé :
« Lorsqu'il est fait application de l'article L. 211-1, troisième alinéa, le
prix d'acquisition fixé par la juridiction compétente en matière
d'expropriation tient compte de l'éventuelle dépréciation subie, du fait de la
préemption partielle, par la fraction restante de l'unité foncière. »
La parole est à M. Eckenspieller.
M. Daniel Eckenspieller.
La volonté de construire achoppe souvent sur le problème de la maîtrise
foncière. A cet égard, le droit de préemption constitue pour les collectivités
territoriales un outil précieux, largement utilisé et, au demeurant,
relativement peu contraignant, puisqu'il ne s'exerce que lorsque le
propriétaire du terrain ou de l'immeuble concerné a expressément et librement
exprimé la volonté d'aliéner celui-ci.
Mais, dans de nombreux cas, l'exercice du droit de préemption se heurte au
fait qu'il est soumis à deux conditions parfois antinomiques. Il doit, d'abord,
s'appliquer à l'intérieur d'une zone urbanisable ; il doit, ensuite,
s'appliquer à une unité foncière prise dans son intégralité. En conséquence, le
droit de préemption ne peut s'exercer lorsqu'une fraction du terrain, fût-elle
minime, se trouve située au-delà des limites de la zone urbanisable.
Il est donc proposé de lever cet obstacle en permettant l'exercice du droit de
préemption sur la seule partie urbanisable d'un terrain, en laissant toutefois
au propriétaire du terrain ainsi morcelé la faculté d'exiger, si tel est son
souhait, que l'acquisition porte sur la totalité du terrain considéré.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission est favorable à cet amendement, car il permet
de résoudre un véritable problème.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable également.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 706, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 11
bis
.
Article 12
M. le président.
« Art. 12. - I. - L'article L. 230-1 du code de l'urbanisme devient l'article
L. 221-3.
« II. - Le titre III du livre II du même code est ainsi rédigé :
« TITRE III
« DROITS DE DÉLAISSEMENT
«
Art. L. 230-1
. - Les droits de délaissement prévus par les articles
L. 111-11, L. 123-2, L. 123-15 et L. 311-2 s'exercent dans les conditions
prévues par le présent titre.
« La mise en demeure de procéder à l'acquisition d'un terrain est adressée par
le propriétaire à la mairie de la commune où se situe le bien. Elle mentionne
les fermiers, locataires, ceux qui ont des droits d'emphytéose, d'habitation ou
d'usage et ceux qui peuvent réclamer des servitudes.
« Les autres intéressés sont mis en demeure de faire valoir leurs droits par
publicité collective à l'initiative de la collectivité ou du service public qui
fait l'objet de la mise en demeure. Ils sont tenus de se faire connaître à ces
derniers, dans le délai de deux mois, à défaut de quoi ils perdent tout droit à
indemnité.
«
Art. L. 230-2
. - Au cas où le terrain viendrait à faire l'objet
d'une transmission pour cause de décès, les ayants droit du propriétaire décédé
peuvent, sur justification que l'immeuble en cause représente au moins la
moitié de l'actif successoral et sous réserve de présenter la demande
d'acquisition dans le délai de six mois à compter de l'ouverture de la
succession, si celle-ci n'a pas été formulée par le propriétaire décédé, exiger
qu'il soit sursis, à concurrence du montant du prix du terrain, au recouvrement
des droits de mutation afférents à la succession tant que ce prix n'aura pas
été payé.
«
Art. L. 230-3
. - La collectivité ou le service public qui fait
l'objet de la mise en demeure doit se prononcer dans le délai d'un an à compter
de la réception en mairie de la demande du propriétaire.
« En cas d'accord amiable, le prix d'acquisition doit être payé au plus tard
deux ans à compter de la réception en mairie de cette demande.
« A défaut d'accord amiable à l'expiration du délai d'un an mentionné au
premier alinéa, le juge de l'expropriation, saisi soit par le propriétaire,
soit par la collectivité ou le service public qui a fait l'objet de la mise en
demeure, prononce le transfert de propriété et fixe le prix du terrain. Ce
prix, y compris l'indemnité de réemploi, est fixé et payé comme en matière
d'expropriation, sans qu'il soit tenu compte des dispositions qui ont justifié
le droit de délaissement.
« La date de référence prévue à l'article L. 13-15 du code de l'expropriation
pour cause d'utilité publique est celle à laquelle est devenu opposable aux
tiers le plus récent des actes rendant public le plan d'occupation des sols ou
approuvant, révisant ou modifiant le plan local d'urbanisme et délimitant la
zone dans laquelle est situé le terrain. En l'absence de plan d'occupation des
sols rendu public ou de plan local d'urbanisme, la date de référence est, pour
le cas mentionné à l'article L. 111-9, celle d'un an avant l'ouverture de
l'enquête préalable à la déclaration d'utilité publique, pour les cas
mentionnés à l'article L. 111-10, celle de la publication de l'acte ayant pris
le projet en considération et, pour les cas mentionnés à l'article L. 311-2, un
an avant la création de la zone d'aménagement concerté.
« Le juge de l'expropriation fixe également, s'il y a lieu, les indemnités
auxquelles peuvent prétendre les personnes mentionnées à l'article L. 230-2.
« Le propriétaire peut requérir l'emprise totale de son terrain dans les cas
prévus aux articles L. 13-10 et L. 13-11 du code de l'expropriation pour cause
d'utilité publique.
«
Art. L. 230-4
. - Dans le cas des terrains mentionnés à l'article L.
123-2 et des terrains réservés en application de l'article L. 123-15, les
limitations au droit de construire et la réserve ne sont plus opposables si le
juge de l'expropriation n'a pas été saisi trois mois après l'expiration du
délai d'un an mentionné à l'article L. 230-3. Cette disposition ne fait pas
obstacle à la saisine du juge de l'expropriation au-delà de ces trois mois dans
les conditions prévues au troisième alinéa de l'article L. 230-3.
«
Art. L. 230-5
. - L'acte ou la décision portant transfert de
propriété éteint par lui-même et à sa date tous droits réels ou personnels
existants sur les immeubles cédés même en l'absence de déclaration d'utilité
publique antérieure. Les droits des créanciers inscrits sont reportés sur le
prix dans les conditions prévues à l'article L. 12-3 du code de l'expropriation
pour cause d'utilité publique.
«
Art. L. 230-6
. - Les dispositions de l'article L. 221-2 sont
applicables aux terrains acquis par une collectivité ou un service public en
application du présent titre. »
« III. - Dans l'article L. 111-11 du même code, les mots : "dans les
conditions et délai mentionnés à l'article L. 123-9" sont remplacés par les
mots : "dans les conditions et délai mentionnés aux articles L. 230-1 et
suivants" et la dernière phrase est supprimée. »
ARTICLE L. 230-1 DU CODE DE L'URBANISME
M. le président.
Par amendement n° 261, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, dans la première phrase du deuxième alinéa du II du texte
présenté par cet article pour l'article L. 230-1 du code de l'urbanisme, après
le mot : « terrain », d'insérer les mots : « bâti ou non ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de coordination avec l'article L.
230-5 du code de l'urbanisme, monsieur le président.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 261, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, le texte proposé pour l'article L. 230-1 du
code de l'urbanisme.
(Ce texte est adopté.)
ARTICLE L. 230-2 DU CODE DE L'URBANISME
M. le président.
Par amendement n° 262, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, dans le texte présenté par le II de l'article 12 pour
l'article L. 230-2 du code de l'urbanisme, de remplacer les mots : « du prix du
terrain » par les mots : « de son prix ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
C'est encore un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 262, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, le texte proposé pour l'article L. 230-2 du
code de l'urbanisme.
(Ce texte est adopté.)
ARTICLE L. 230-3 DU CODE DE L'URBANISME
M. le président.
Par amendement n° 263, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, à la fin de la première phrase du troisième alinéa du
texte présenté par le II de l'article 12 pour l'article L. 230-3 du code de
l'urbanisme, de remplacer les mots : « du terrain » par les mots : « de
l'immeuble ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
C'est un amendement encore rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 263, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, le texte proposé pour l'article L. 230-3 du
code de l'urbanisme.
(Ce texte est adopté.)
ARTICLES L. 230-4 ET L. 230-5
DU CODE DE L'URBANISME
M. le président.
Sur les textes proposés pour les articles L. 230-4 et L. 230-5 du code de
l'urbanisme, je ne suis saisi d'aucun amendement.
Personne ne demande la parole ?...
Je les mets aux voix.
(Ces textes sont adoptés.)
ARTICLE L. 230-6 DU CODE DE L'URBANISME
M. le président.
Par amendement n° 264, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, dans le texte présenté par le II de l'article 12 pour
l'article L. 230-6 du code de l'urbanisme, de remplacer le mot : « terrains »
par le mot : « biens ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 264, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, le texte proposé pour l'article L. 230-6 du
code de l'urbanisme.
(Ce texte est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble de l'article 12, modifié.
(L'article 12 est adopté.)
Article additionnel avant l'article 13
M. le président.
Par amendement n° 265, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose d'insérer, avant l'article 13, un article additionnel
ainsi rédigé :
« Dans le premier alinéa de l'article L. 300-1 du code de l'urbanisme, les
mots : « la restructuration urbaine » sont remplacés par les mots : « la
restructuration et le renouvellement urbains ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il s'agit de mentionner, outre la restructuration urbaine
visée au premier alinéa de l'article L. 123-1, le renouvellement urbain, titre
du projet de loi et quatrième alinéa de l'article L. 123-1 du code de
l'urbanisme.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 265, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, avant l'article 13.
Article 13
M. le président.
« Art. 13. - L'article L. 300-1 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :
« 1° Dans le premier alinéa, après les mots : "Les actions ou opérations
d'aménagement ont pour objets de mettre en oeuvre", sont insérés les mots : "un
projet urbain, " ;
« 2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :
« Pour la mise en oeuvre de leurs actions et opérations d'aménagement, les
collectivités locales ou des établissements publics de coopération
intercommunale ont recours à des professionnels qualifiés dans les domaines de
la conception et de l'aménagement de l'espace. »
Sur cet article, je suis saisi de quatre amendements qui peuvent faire l'objet
d'une discussion commune.
Les deux premiers sont identiques.
L'amendement n° 54 rectifié est présenté par MM. Poniatowski, Revet, Cléach,
Emin, Mme Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants.
L'amendement n° 763 est déposé MM. Hérisson et Grignon.
Tous deux tendent à supprimer le 2° de cet article.
Par amendement n° 742 rectifié, Mme Michaux-Chevry, MM. Gournac, Lanier et
Vial proposent, après les mots : « professionnels qualifiés », de rédiger comme
suit la fin du dernier alinéa de l'article 13 : « en matière de conception et
d'aménagement dans les domaines de l'urbanisme et de l'aménagement du
territoire. »
Par amendement n° 596, M. Ambroise Dupont propose de compléter le second
alinéa du 2° de l'article 13 par une phrase ainsi rédigée : « Ils bénéficient,
à leur demande, des conseils du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de
l'environnement ; ils peuvent en outre recueillir l'avis de tout organisme ou
association compétents en matière d'aménagement du territoire, d'urbanisme,
d'environnement, d'architecture et d'habitat, de déplacements. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 1077, présenté par M. Joly
et tendant, dans le texte proposé par l'amendement n° 596 de M. Ambroise
Dupont, à remplacer les mots : « des conseils » par les mots : « de
l'assistance technique ».
La parole est à M. Poniatowski, pour défendre l'amendement n° 54 rectifié.
M. Ladislas Poniatowski.
Les collectivités n'ont pas besoin d'une norme juridique pour rechercher des
professionnels qualifiés. Elles le font spontanément, non pas seulement, comme
le projet de loi l'indique, pour la « conception et l'aménagement de l'espace
», mais aussi en matière de procédure, en matière juridique et en matière
sociale.
On ne peut créer une norme juridique de qualification des professionnels
auxquels les collectivités font appel sans avoir défini cette qualification, ni
sans savoir qui décide qu'un professionnel est ou non qualifié. C'est pourquoi
nous vous proposons de supprimer le 2° de l'article 13.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson, pour défendre l'amendement n° 763.
M. Pierre Hérisson.
L'alinéa dont nous demandons la suppression ne présente pas de véritable
intérêt. Il va de soi que les communes font appel à des professionnels
qualifiés. En revanche, il risque de multiplier le lobbying des différentes
professions pour se faire reconnaître cette qualité.
M. le président.
La parole est à M. Gournac, pour défendre l'amendement n° 742 rectifié.
M. Alain Gournac.
Les termes « professionnels de la conception et de l'aménagement de l'espace »
paraissent trop restrictifs dans la mesure où la solidarité et le
renouvellement urbains, l'élaboration et la mise en oeuvre de projets
nécessairement complexes ne se résument pas à de la conception et à
l'aménagement d'espace.
M. le président.
La parole est à M. Ambroise Dupont, pour défendre l'amendement n° 596.
M. Ambroise Dupont.
Il s'agit toujours de mentionner les conseils d'architecture, d'urbanisme et
de l'environnement, les CAUE, à tous les endroits où le texte permet de faire
appel à eux. Ce n'est pas pour le seul plaisir d'entendre M. le secrétaire
d'Etat dire qu'il est d'accord avec moi sur le fond, mais que, sur la méthode,
il ne me suit pas...
(Sourires.)
Je veux redire à cette occasion que, si nous avons ainsi le souci de les
mentionner, c'est pour que tous nos concitoyens qui en auraient besoin sachent
que les CAUE sont à leur disposition, et souvent gratuitement.
M. le président.
Le sous-amendement n° 1077 est-il soutenu ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission le reprend, monsieur le président !
M. le président.
Il s'agit donc du sous-amendement n° 1077 rectifié, présenté par M. Althapé,
au nom de la commission des affaires économiques.
La parole est à M. le rapporteur, pour présenter ce sous-amendement n° 1077
rectifié et pour donner l'avis de la commission sur les amendements n°s 54
rectifié, 763, 742 rectifié et 596.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
L'avis est favorable sur les amendements identiques n°s 54
rectifié et 763. Je ne suis pas hostile, à titre personnel, à cette
suppression. Il me paraît en effet que la référence à des professionnels
qualifiés est de nature à compliquer singulièrement le régime des opérations
d'aménagement.
M. Charles Revet.
Simplifions, simplifions !
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission s'en remet à la sagesse du Sénat sur
l'amendement n° 742 rectifié, mais cette modification rédactionnelle est-elle
réellement utile ? Je me pose la question.
Enfin, la commission est très favorable à l'amendement n° 596.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'ensemble de ces amendements et sur le
sous-amendement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Il est défavorable aux amendements identiques n°s 54
rectifié et 763, dans la mesure où le Gouvernement avait pensé que la
compétence des professionnels cités dans ce texte était utile. Il l'avait donc
incluse dans la rédaction de son projet de loi et en soutient l'opportunité.
M. Charles Revet.
Il a le droit de changer d'avis, monsieur le secrétaire d'Etat !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est également défavorable à
l'amendement n° 742 rectifié, en raison d'un problème sémantique entre «
aménagement de l'espace » et « aménagement du territoire ». On a plutôt
tendance, en effet, à penser aménagement de l'espace - de l'espace terrestre,
bien évidemment - lorsqu'on parle d'urbanisme, l'aménagement du territoire
relevant plutôt des prérogatives d'un autre ministère.
Enfin, le Gouvernement est courtoisement défavorable à l'amendement n° 596 et
au sous-amendement n° 1077 rectifié. M. Ambroise Dupont sait bien que nous
avons la même appréciation, le même objectif, mais que nous ne pensons pas
l'atteindre par la même méthode.
M. le président.
Vos avis sont toujours courtois, monsieur le secrétaire d'Etat, ce que le
Sénat apprécie.
Je vais mettre aux voix les amendements identiques n°s 54 rectifié et 763.
M. Ladislas Poniatowski.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski.
Il se passe ce que nous craignions lorsque nous avons rédigé notre amendement.
Certes, tous les amendements en discussion sont logiques, mais certains tendent
à ajouter l'énumération de professionnels de l'aménagement du territoire -
d'ailleurs, je ne sais pas très bien ce qu'est un professionnel de
l'aménagement du territoire ! En tout cas, s'il est logique que les
collectivités locales puissent faire appel à ces professionnels, je signale
qu'elles n'ont pas besoin de ce texte de loi pour le faire.
De la même manière, s'il est logique que les collectivités locales puissent
avoir recours à ce que M. Ambroise Dupont appelle « tout organisme ou
association compétents en matière d'aménagement du territoire, d'urbanisme,
d'environnement, d'architecture et d'habitat, de déplacements », je préférerais
que l'on mentionne alors les architectes, les paysagistes. Voilà des
professions précises. Mais des spécialistes en matière d'habitat, qu'est-ce que
c'est ? Des promoteurs immobiliers ? Des bailleurs ?
C'est la raison pour laquelle nous avions proposé de supprimer tout l'alinéa.
Prévoir que les communes peuvent avoir recours à des professionnels qualifiés,
c'est imprécis et cela peut inciter d'autres catégories professionnelles, comme
l'a très justement dit M. Hérisson tout à l'heure, ou d'autres lobbies, à
considérer qu'ils vont être lésés s'ils ne sont pas cités dans un projet de
loi.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 54 rectifié et 763, acceptés
par la commission et repoussés par le Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
En conséquence, les amendements n°s 742 rectifié et 596, ainsi que le
sous-amendement n° 1077, n'ont plus d'objet.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 13, ainsi modifié.
(L'article 13 est adopté.)
Article 14
M. le président.
« Art. 14. - L'article L. 300-2 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :
« 1° Dans la première phrase du I, après les mots : "le conseil municipal",
sont insérés les mots : "ou l'organe délibérant de l'établissement public de
coopération intercommunale après avis des communes concernées" ;
« 2° Le
a
du I est ainsi rédigé :
«
a)
Toute élaboration ou révision du schéma de cohérence territoriale
ou du plan local d'urbanisme ; »
« 2°
bis (nouveau)
Dans le
c
du I, après les mots : "opération
d'aménagement", sont insérés les mots : "ou de renouvellement urbain" ;
« 3° Le II est abrogé ;
« 4° Dans le III qui devient le II, les mots : "dans des conditions fixées en
accord avec la commune" sont remplacés par les mots : "dans des conditions
fixées après avis de la commune". »
Par amendement n° 116, M. Jarlier, au nom de la commission des lois, propose,
à la fin du deuxième alinéa (1°) de cet article, de supprimer les mots : «
après avis des communes concernées ».
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis de la commission des lois constitutionnelles, de
législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration
générale.
Il s'agit d'un amendement de coordination.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 116, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 266, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose de supprimer le 2°
bis
de l'article 14.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Nous proposons, par coordination avec l'amendement précédent,
de supprimer un alinéa de l'article 14.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 266, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 55 rectifié, MM. Poniatowski, Revet, Cléach, Emin, Mme
Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de
supprimer les 3° et 4° de l'article 14.
Par amendement n° 711, MM. Lanier et Leclerc proposent de supprimer le dernier
alinéa de l'article 14.
La parole est à M. Poniatowski, pour présenter l'amendement n° 55 rectifié.
M. Ladislas Poniatowski.
Je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 55 rectifié est retiré.
L'amendement n° 711 est-il soutenu ?...
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 14, modifié.
(L'article 14 est adopté.)
Article 15
M. le président.
« Art. 15. - L'article L. 313-1 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :
« 1° Dans le premier alinéa, après les mots : "la conservation, la
restauration et la mise en valeur de tout ou partie d'un ensemble d'immeubles",
sont insérés les mots : "bâtis ou non" ;
« 2° Il est inséré, après le premier alinéa, un alinéa ainsi rédigé :
« L'acte qui crée le secteur sauvegardé met en révision le plan local
d'urbanisme. Pendant la période courant de l'acte créant le secteur sauvegardé
à l'acte rendant public le plan de sauvegarde et de mise en valeur, il peut
être dérogé aux dispositions du plan local d'urbanisme approuvé pour accorder à
titre exceptionnel une autorisation d'occupation ou d'utilisation du sol non
conforme à ses dispositions dans la mesure où lesdites dispositions
compromettraient la mise en oeuvre des objectifs de sauvegarde et de mise en
valeur du secteur sauvegardé dont le plan de sauvegarde et de mise en valeur
est en cours d'étude. Cette dérogation est accordée par l'autorité compétente
après avis conforme de l'architecte des Bâtiments de France. » ;
« 3° Dans le deuxième alinéa, les mots : "à l'exception de celles des articles
L. 123-3, L. 123-3-1, L. 123-3-2 et L. 123-4, L. 123-6, L. 123-7-1, L. 123-8"
sont remplacés par les mots : "à l'exception de celles des articles L. 123-6 à
L. 123-14" et les deux dernières phrases sont ainsi rédigées :
« Le plan de sauvegarde et de mise en valeur est approuvé par décret en
Conseil d'Etat, après avis de la Commission nationale des secteurs sauvegardés
et enquête publique. En cas d'avis favorable du conseil municipal, de la
commission locale du secteur sauvegardé et du commissaire enquêteur ou de la
commission d'enquête, le plan de sauvegarde et de mise en valeur peut être
approuvé par arrêté des ministres compétents, après avis de la commission
nationale. » ;
« 4° Dans le troisième alinéa, les mots : "dont la démolition, l'enlèvement,
la modification ou l'altération sont interdits" sont remplacés par les mots :
"dont la démolition, l'enlèvement ou l'altération sont interdits et dont la
modification est soumise à des conditions spéciales" ;
« 5° Le dernier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Cette procédure de modification est applicable, lorsque le plan de
sauvegarde et de mise en valeur est approuvé, à la mise en oeuvre du projet
d'aménagement global approuvé par délibération du conseil municipal prévu à
l'article L. 123-2. »
Par amendement n° 118, M. Jarlier, au nom de la commission des lois, propose,
dans le troisième alinéa (2°) de cet article, de remplacer les mots : « après
le premier alinéa » par les mots : « après le troisième alinéa ».
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Il s'agit simplement de corriger une erreur de
décompte d'alinéas.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 118, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis maintenant saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 267 est présenté par M. Althapé, au nom de la commission des
affaires économiques.
L'amendement n° 117 est déposé par M. Jarlier, au nom de la commission des
lois.
Tous deux tendent à supprimer les deux dernières phrases du texte présenté par
le 2° de l'article 15 pour insérer un alinéa dans l'article L. 313-1 du code de
l'urbanisme.
La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l'amendement n° 267.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il nous paraît indispensable de supprimer une procédure
dérogatoire au principe de délivrance des actes dans une zone couverte par un
plan de sauvegarde et de mise en valeur.
En principe, le régime qui prévaut dans ces zones est plus protecteur et donc
plus strict que dans le cadre d'un simple POS. Or la procédure adoptée par
l'Assemblée nationale est source d'insécurité juridique, puisqu'elle permet une
double dérogation, aux PLU existants, d'une part, et aux plans de sauvegarde et
de mise en valeur en préparation, d'autre part.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement
n° 117.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Nous avons déposé cet amendement parce qu'il ne
nous paraît pas envisageable de permettre l'obtention d'un permis de construire
qui ne serait pas conforme au plan d'occupation des sols pendant la phase
d'élaboration d'un plan de sauvegarde.
Une telle disposition aboutirait à un vide juridique. Le permis pourrait être
délivré sans être conforme au plan d'occupation des sols et sans être pour
autant conforme au futur plan de sauvegarde.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur ces deux amendements identiques ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 267 et 117, acceptés par le
Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
Par amendement n° 119, M. Jarlier, au nom de la commission des lois, propose
de rédiger comme suit le début du cinquième alinéa (3°) de cet article :
« 3° Dans le quatrième alinéa, ».
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'une erreur de décompte d'alinéa.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 119, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 120, M. Jarlier, au nom de la commission des lois, propose
de rédiger comme suit le début du septième alinéa (4°) de cet article :
« 4° Dans le cinquième alinéa, ».
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Il s'agit également d'une erreur de décompte
d'alinéas.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 120, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 900, M. Hérisson propose de rédiger comme suit le 5° de cet
article :
« 5° La dernière phrase du dernier alinéa est supprimée. »
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
La dernière phrase du dernier alinéa de l'article L. 313-1 du code de
l'urbanisme institue une procédure de modification des plans de sauvegarde et
de mise en valeur par arrêté interministériel. Dans la mesure où le plan était
approuvé et révisé par décret en Conseil d'Etat, il s'agissait d'une
simplification.
L'article 15 prévoit que le plan sera désormais approuvé et révisé par arrêté
interministériel. Dans ces conditions, le maintien de la procédure particulière
de modification est inutile.
Par ailleurs, la référence faite, dans l'amendement voté par l'Assemblée
nationale, à l'article L. 123-2 du code de l'urbanisme est erronée. En effet,
le projet d'aménagement global mentionné à cet article ne fait pas l'objet
d'une délibération spécifique du conseil municipal.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable à cet amendement de clarification.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement ne peut qu'apprécier le retour à son
texte initial. Il est donc favorable à cet amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 900, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 15, modifié.
(L'article 15 est adopté.)
Article 16
M. le président.
« Art. 16. - L'article L. 315-1-1 du code de l'urbanisme est ainsi modifié
:
« 1° Dans le
a
, les mots : "dans les communes où un plan d'occupation
des sols a été approuvé" sont remplacés par les mots : "dans les communes où
une carte communale ou un plan local d'urbanisme a été approuvé" ;
« 2° Il est ajouté un quatrième alinéa ainsi rédigé :
« La demande d'autorisation de lotir précise le projet architectural et
paysager du futur lotissement, qui doit comprendre des dispositions relatives à
l'environnement et à la collecte des déchets. »
Sur cet article, je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet
d'une discussion commune.
Par amendement n° 268, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose de rédiger comme suit le second alinéa du 2° de cet
article :
« Sauf si le projet de lotissement comporte un nombre de lots inférieur à
cinq, la demande d'autorisation de lotir précise le projet architectural et
paysager du futur lotissement. Ce projet comprend un chapitre relatif à
l'environnement ainsi qu'à l'élimination et à la valorisation des déchets. »
Par amendement n° 121, M. Jarlier, au nom de la commission des lois, propose
de rédiger comme suit le dernier alinéa de l'article 16 :
« Sauf si le projet de lotissement comporte un nombre inférieur à cinq lots,
la demande d'autorisation de lotir précise le projet architectural et paysager
du futur lotissement, qui doit comprendre des dispositions relatives à
l'environnement et à la collecte des déchets. »
Par amendement n° 597, M. Ambroise Dupont et les membres du groupe des
Républicains et Indépendants proposent, dans le second alinéa du 2° de
l'article 16, après les mots : « précise le projet », d'insérer le mot : «
urbain, ».
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 268.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de clarification rédactionnelle
tendant au rétablissement d'un seuil et à la prise en compte de l'élimination
des déchets.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis, pour présenter l'amendement
n° 121.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Cet amendement est pratiquement identique à celui
de la commission des affaires économiques. Il tend à rendre obligatoire la
mention du projet architectural et paysager aux seuls projets de lotissements
comprenant un nombre de lots supérieur à cinq.
Il nous semble, en effet, que le projet architectural et paysager est
important dès lors que le lotissement a une certaine taille et qu'il faut y
intégrer tous les aspects environnementaux, en particulier la collecte des
déchets.
M. le président.
La parole est à M. Ambroise Dupont, pour défendre l'amendement n° 597.
M. Ambroise Dupont.
Le projet de loi introduit un renouveau du contenu de la demande
d'autorisation. Cette disposition vise à apporter une garantie d'une meilleure
qualité de l'urbanisation ainsi créée en introduisant des préoccupations
d'ordre architectural et paysager notamment.
Toutefois, il me semble paradoxal que le projet de loi, qui place, par
ailleurs, le projet urbain au coeur des documents d'urbanisme, ne fasse pas
référence à cette notion essentielle pour la ville à l'occasion de cette
procédure opérationnelle.
S'il faut se soucier de l'architecture et de la prise en compte des problèmes
liés à la sauvegarde de l'environnement, il ne faut pas oublier que l'urbanisme
reste le fondement de la construction de la ville.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 121 et 597 ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
L'amendement n° 121 étant plus intéressant que l'amendement
n° 268 de la commission des affaires économiques dans la mesure où il va moins
loin, je retire ce dernier.
M. le président.
L'amendement n° 268 est retiré.
Veuillez poursuivre, monsieur le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
S'agissant de l'amendement n° 597, je suggère à notre
collègue Ambroise Dupont de le transformer en sous-amendement à l'amendement n°
121.
M. le président.
Monsieur Ambrois Dupont, accédez-vous au souhait de la commission ?
M. Ambroise Dupont.
Oui, dans le souci de faire plaisier au rapporteur.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Monsieur le président, pour faciliter les débats,
j'accepte de rectifier l'amendement n° 121 en y intégrant la modification
souhaitée par M. Dupont.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 121 rectifié, présenté par M. Jarlier,
au nom de la commission des lois, et tendant à rédiger comme suit le dernier
alinéa de cet article :
« Sauf si le projet de lotissement comporte un nombre inférieur à cinq lots,
la demande d'autorisation de lotir précise le projet urbain, architectural et
paysager du futur lotissement, qui doit comprendre des dispositions relatives à
l'environnement et à la collecte des déchets. »
Dans ces conditions, l'amendement n° 597 n'a plus d'objet.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement était favorable à l'amendement n° 121
avant sa rectification. Il redoute en effet que cette nouvelle rédaction ne
crée quelques confusions.
Si l'on qualifie de projet urbain un petit lotissement, on crée un risque de
confusion dont le Gouvernement ne voit pas du tout l'utilité.
En revanche, le Gouvernement est favorable au fait de dispenser les petits
lotissements de l'obligation de joindre au dossier de demande un volet
architectural et paysager, ce qui va dans le sens de son désir de simplifier
les démarches administratives.
Dans les très petits lotissements, le volet architectural et paysager est
inutile puisque c'est au moment de la délivrance du permis de construire que
l'insertion paysagère est appréciée.
Quant à la collecte des déchets, elle justifie des mesures particulières pour
les opérations importantes mais il est inutile d'imposer les mêmes pour les
lotissements de moins de cinq lots.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je partage le sentiment de M. le secrétaire d'Etat
quant à l'ambiguïté du mot « urbain ». A la réflexion, je souhaite donc
rectifier de nouveau l'amendement n° 121 rectifié pour en revenir à la
rédaction initiale.
M. le président.
Il s'agira donc de l'amendement n° 121 rectifié
bis,
identique à
l'amendement n° 121.
M. Ambroise Dupont.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Dupont.
M. Ambroise Dupont.
Il est un peu dommage de ne pas prévoir une incitation à la réflexion sur
l'aménagement urbain, surtout en zone rurale, là où le morcellement du
territoire est souvent pratiqué en l'absence de tout projet d'ensemble qui
prenne en compte les services d'incendie ou le transport scolaire par exemple.
La réflexion sur le projet urbain était donc une notion intéressante à
introduire, me semble-t-il.
Je me rallie donc à l'amendement de la commission tout en considérant que nous
passons à côté d'une réflexion qui pourrait conduire à des pratiques
différentes de celles que nous connaissons en matière d'urbanisme, ce dont nous
avons bien besoin.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je veux rassurer M. Dupont.
En fait, mon cher collègue, il ne faut pas mélanger deux choses.
Nous avons abordé hier le projet urbain dans le cadre du plan d'occupation des
sols ou de la carte communale. C'est à ce stade qu'il est possible d'envisager
une réflexion sur l'intégration des grands services publics et sur la qualité
de l'aménagement urbain.
D'un autre côté, par le biais de cet amendement, on cherche à introduire la
qualité à l'intérieur des lotissements, en insistant sur le projet
architectural et paysager.
Il y a donc, mon cher collègue, deux niveaux de réflexion qui sont
complémentaires l'un par rapport à l'autre et qui correspondent tout deux à
l'esprit du système que nous sommes en train de mettre en place.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 121 rectifié
bis.
M. Charles Revet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Revet.
M. Charles Revet.
Je souhaite, avant tout, obtenir des précisions.
Un certain nombre d'entre nous sont maires et, par conséquent, créent des
lotissements. C'est d'ailleurs ainsi que, dans ma commune, la population a crû
dans des proportions importantes.
Or il existe deux types de lotissements : d'une part, ceux où les logements
sont réalisés par des organismes et sont livrés clés en main et, d'autre part,
ceux où l'on se contente d'aménager les terrains qui sont ensuite cédés à des
particuliers, lesquels construisent eux-mêmes.
Je ne vois pas, en ce qui concerne ce deuxième type de lotissements, comment
on pourrait introduire la notion de projet architectural au moment de
l'autorisation de lotir dans la mesure où chacun choisit son propre architecte.
Que le projet de celui-ci s'inscrive dans le cadre du règlement du plan
d'occupation des sols me paraît tout à fait légitime, et des dispositions
allant dans ce sens sont prévues. Mais, à partir du moment où une commune qui
aménage dix parcelles, par exemple, souhaite laisser une certaine latitude aux
accédants à la propriété quant aux choix architecturaux, je ne vois pas comment
il serait possible de définir un projet architectural lors de la création d'un
lotissement.
A suivre une telle démarche, nous risquons de limiter ce qui est très attendu
par nos concitoyens, c'est-à-dire la reconnaissance d'une certaine liberté dans
le cadre d'un lotissement classique.
M. Jacques Bellanger.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bellanger.
M. Jacques Bellanger.
Je rejoins la réflexion de mon collègue.
Mais j'ai aussi une inquiétude : je crains que nous n'assistions à la
multiplication des petits lotissements, composés de quatre ou cinq lots.
Selon la rédaction initiale du projet, c'était un décret qui fixait le seuil à
partir duquel devrait s'appliquer ce dispositif. L'Assemblée nationale a étendu
son champ d'application à tous les lotissements. La sagesse ne serait-elle pas
de s'en tenir au texte de l'Assemblée nationale ou de revenir au décret ? Je
crains en effet que, en fixant une limite, nous n'ayons plus que des
successions de tout petits lotissements.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 121 rectifié
bis,
accepté par la
commission et par le Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 16.
(L'article 16 est adopté.)
Article 17
(réserve)
M. le président.
« Art. 17. - Le 2° de l'article L. 324-6 du code de l'urbanisme est ainsi
rédigé :
« 2° Le versement prévu à l'article L. 302-6 du code de la construction et de
l'habitation ; ».
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 269, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose de supprimer cet article.
Par amendement n° 1009, le Gouvernement propose de rédiger ainsi cet article
:
« I. - Le chapitre IV du titre II du livre III de la partie législative du
code de l'urbanisme est remplacé par les dispositions suivantes :
« Chapitre IV
« Etablissements publics fonciers locaux
«
Art. L. 324-1.
- Les établissements publics fonciers créés en
application de la présente section sont des établissements publics locaux à
caractère industriel et commercial. Ils sont compétents pour réaliser, pour
leur compte, pour le compte de leurs membres ou de toute personne publique,
toute acquisition foncière ou immobilière en vue de la constitution de réserves
foncières en application des articles L. 221-1 et L. 221-2 ou de la réalisation
d'actions ou d'opérations d'aménagement au sens de l'article L. 300-1.
« Ils interviennent sur le territoire des communes ou des établissements
publics de coopération intercommunale qui en sont membres et, à titre
exceptionnel, ils peuvent intervenir à l'extérieur de ce territoire pour des
acquisitions nécessaires à des actions ou opérations menées à l'intérieur de
celui-ci.
« Les acquisitions et cessions foncières et immobilières réalisées par ces
établissements pour leur propre compte ou pour le compte d'une collectivité
territoriale, d'un établissement public de coopération intercommunale ou d'un
syndicat mixte sont soumises aux dispositions relatives à la transparence des
opérations immobilières de ces collectivités ou établissements.
« Ils peuvent exercer, par délégation de leurs titulaires, les droits de
préemption définis par le présent code dans les cas et conditions qu'il prévoit
et agir par voie d'expropriation.
« Aucune opération de l'établissement public ne peut être réalisée sans l'avis
de la commune ou de l'établissement public de coopération intercommunale sur le
territoire duquel l'opération est prévue. Cet avis est réputé donné dans un
délai de deux mois à compter de la saisine de la commune ou de l'établissement
public de coopération intercommunale.
«
Art. L. 324-2.
- L'établissement public foncier est créé par le
préfet du département au vu des délibérations concordantes des organes
délibérants d'établissements publics de coopération intercommunale, qui sont
titulaires d'un droit de préemption et sont compétents en matière de schéma de
cohérence territoriale, de réalisation de zones d'aménagement concerté et de
programme local de l'habitat, ainsi que, le cas échéant, de conseils municipaux
de communes non membres de l'un de ces établissements. Lorsque les
établissements publics de coopération intercommunale et les communes
appartiennent à plusieurs départements, la décision est prise par arrêté
conjoint des préfets des départements concernés. La région et le département
peuvent participer à la création de l'établissement public ou y adhérer.
« Les délibérations portent sur la liste des membres de l'établissement, les
modalités de fonctionnement, la durée, le siège et la composition de
l'assemblée générale ou, dans le cas prévu au deuxième alinéa de l'article L.
324-3, du conseil d'administration de l'établissement public foncier, en tenant
compte de l'importance de la population des communes et des établissements
publics de coopération intercommunale membres.
« La décision de création comporte les éléments mentionnés à l'alinéa
précédent.
«
Art. L. 324-3.
- Chaque membre de l'établissement public foncier est
représenté dans une assemblée générale qui élit en son sein un conseil
d'administration. Le mandat des délégués et de leurs suppléants éventuels au
sein de l'établissement suit, quant à sa durée, le sort des organes délibérants
qui les ont désignés.
« Lorsque tous les membres de l'établissement sont représentés au conseil
d'administration, celui-ci exerce les attributions dévolues à l'assemblée
générale.
«
Art. L. 324.4.
- L'assemblée générale vote le montant de la taxe
spéciale d'équipement à percevoir dans l'année à une majorité comprenant plus
de la moitié des délégués présents ou représentés des communes ou des
établissements publics de coopération intercommunale.
«
Art. L. 324-5.
- Le conseil d'administration règle par ses
délibérations les affaires de l'établissement. A cet effet notamment :
« 1° Il détermine l'orientation de la politique à suivre et fixe le programme
pluriannuel d'intervention et les tranches annuelles ;
« 2° Il vote l'état prévisionnel des recettes et des dépenses, autorise les
emprunts, approuve les comptes et se prononce sur l'affectation du résultat
;
« 3° Il nomme le directeur sur proposition du président et met fin à ses
fonctions dans les mêmes conditions ;
« Il élit en son sein un président et un ou plusieurs vice-présidents.
«
Art. L. 324-6.
- Le directeur est ordonnateur des dépenses et des
recettes. Il représente l'établissement en justice et dans tous les actes de la
vie civile. Il passe les contrats et signe tous les actes pris au nom de
l'établissement. Il prépare et exécute des décisions de l'assemblée générale et
du conseil d'administration. Il recrute le personnel et a autorité sur lui. Il
peut déléguer sa signature.
«
Art. L. 324-7.
- Les actes et délibérations de l'établissement public
sont soumis au contrôle de légalité prévu par les articles L. 2131-1 à L.
2131-11 du code général des collectivités territoriales.
« L'assemblée générale et le conseil d'administration ne délibèrent
valablement que lorsque la majorité de leurs membres sont présents ou
représentés. Les membres empêchés d'assister à une séance peuvent se faire
représenter dans les conditions définies par l'article L. 2121-20 du code
général des collectivités territoriales.
«
Art. L. 324-8.
- L'état prévisionnel des recettes et des dépenses est
établi, voté, réglé et exécuté conformément aux dispositions du chapitre Ier,
du titre unique, du livre VI, de la première partie du code général des
collectivités territoriales.
« Les recettes de l'établissement public comprennent notamment :
« 1° Le produit des impôts directs mentionnés à l'article 1607
bis
du
code général des impôts ;
« 2° La contribution prévue à l'article L. 302-6 du code de la construction et
de l'habitation ;
« 3° Les contributions qui lui sont apportées par l'Etat, les collectivités
locales et les établissements publics ainsi que toutes autres personnes morales
publiques ou privées intéressées ;
« 4° Les emprunts ;
« 5° La rémunération de ses prestations de services, les produits financiers,
le produit de la gestion des biens entrés dans son patrimoine et le produit de
la vente des biens et droits mobiliers et immobiliers ;
« 6° Le produit des dons et legs.
«
Art. L. 324-9.
- Le comptable de l'établissement public est un
comptable direct du Trésor nommé par le préfet après avis conforme du
trésorier-payeur général.
« Les dispositions des articles L. 1617-2, L. 1617-3 et L. 1617-5 du code
général des collectivités territoriales sont applicables à l'établissement
public. Il est, en outre, soumis à la première partie du livre II du code des
juridictions financières.
«
Art. L. 324-10.
- Les statuts des établissements publics fonciers
locaux créés avant la date de publication de la loi n° du relative à la
solidarité et au renouvellement urbains doivent être mis, pour leurs règles de
fonctionnement, en conformité avec les dispositions du présent chapitre, dans
leur rédaction issue de ladite loi, avant le 1er janvier 2002. »
« II. - Le deuxième alinéa de l'article 1607
bis
du code général des
impôts est ainsi rédigé :
« Le montant de cette taxe est arrêté chaque année par l'assemblée générale de
l'établissement public dans les limites d'un plafond fixé par la loi de
finances. »
« III. - L'article L. 2122-22 du code général des collectivités territoriales
est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« 18° De donner, en application de l'article L. 324-1 du code de l'urbanisme,
l'avis de la commune préalablement aux opérations menées par un établissement
public foncier local. »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 269.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de coordination.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour défendre l'amendement n°
1009.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
La commission propose de supprimer l'article 17. Le
Gouvernement propose, lui, de le réécrire. Peut-être arriverons-nous à nous
comprendre !
La loi d'orientation pour la ville, du 13 juillet 1991, la LOV, a permis la
création d'établissements publics fonciers locaux, pour donner aux
collectivités locales un outil permettant de faciliter la mise en oeuvre de
politiques foncières qui jouent un rôle important en amont de politiques
urbaines. Deux établissements publics fonciers ont été créés dans ce cadre,
l'un dans le Puy-de-Dôme et l'autre en banlieue parisienne.
Le Gouvernement souhaite favoriser un développement de politiques foncières,
en particulier à l'échelle des agglomérations et des bassins de vie, car elles
peuvent faciliter un développement urbain plus équilibré en anticipant mieux
les besoins, notamment en matière d'habitat, de renouvellement urbain ou
d'aménagement.
Le développement des communautés d'agglomération, la mise en place des schémas
de cohérence territoriale, l'existence d'un volet foncier obligatoire dans les
contrats d'agglomération, devraient contribuer au développement de ces
politiques foncières, qui nécessiteront des outils de mise en oeuvre
adaptés.
Le présent amendement a pour objet de corriger la rédaction issue de la LOV,
de façon à lever certaines difficultés qui ont pu gêner initialement le
développement des établissements publics fonciers locaux.
La rédaction proposée prévoit l'adhésion volontaire des établissements publics
de coopération intercommunale, les EPCI, et des communes à l'établissement
public foncier, au lieu de la règle de majorité des deux tiers, adaptée à la
création d'un EPCI, mais non à celle d'un établissement à caractère industriel
et commercial. Il s'agit de faire de l'établissement public foncier un outil
partagé et non pas imposé.
Par ailleurs, l'amendement prévoit la représentation dans l'établissement
public foncier des communes membres d'un EPCI par celui-ci. Il s'agit d'être en
cohérence avec la loi Chevènement sur le renforcement et la simplification de
la coopération intercommunale.
La rédaction proposée prévoit également la possibilité, pour la région et le
département, d'adhérer à l'établissement public foncier dès sa création,
l'initiative restant de la compétence des EPCI et des communes.
Elle prévoit en outre la constitution d'une assemblée générale dans laquelle
les communes ou EPCI sont tous représentés, assemblée compétente pour voter la
taxe spéciale d'équipement, ainsi que la suppression de personnalités non élues
au conseil d'administration de l'EPF.
Enfin, cette rédaction prévoit une définition plus large des interventions
foncières, allant au-delà de la simple constitution de réserves mais visant
également des acquisitions foncières immobilières à plus court terme,
correspondant en particulier aux nécessités du renouvellement urbain.
Le Gouvernement considère que l'adoption de cet amendement rendrait efficace
une disposition jusqu'ici très peu appliquée en raison de la complexité que la
pratique a révélée.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 1009 ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission a été saisie très tardivement de cet
amendement, qui constitue un projet de loi à lui tout seul.
Dans ces conditions, vous le comprendrez, monsieur le secrétaire d'Etat, la
commission s'en remet à la sagesse de la Haute Assemblée.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 269.
M. Charles Revet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Revet.
M. Charles Revet.
Nous n'avons effectivement pu prendre que très tardivement connaissance de cet
amendement, et notre rapporteur, qui a fait un travail énorme sur ce projet de
loi, a eu raison de le souligner.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement vous prie de l'en excuser !
M. Charles Revet.
Ce n'est pas le seul amendement tardif, monsieur le secrétaire d'Etat. Mais
après tout, si vous nous soumettez des dispositions porteuses d'améliorations,
tant mieux !
Il s'agit, à l'évidence, d'un amendement extrêmement important. J'avais
moi-même préconisé que des établissements fonciers puissent se constituer un
peu partout en France, à l'image de l'établissement public de la Basse-Seine,
qui intéresse la Seine-Maritime, l'Eure et le Calvados. Cet établissement
foncier nous permet de faire un travail vraiment utile, et les communes y ont
beaucoup recours. Nous avons d'ailleurs demandé que cet établissement public
foncier puisse intervenir dans l'ensemble du territoire des trois départements
que j'ai cités.
Je suis d'autant plus favorable, monsieur le secrétaire d'Etat, à l'existence
de ces établissements qu'ils me paraissent constituer le seul outil de nature à
permettre la réussite d'opérations de restructuration urbaine.
Je pense à ce qui va se passer au Havre et à Rouen. Si un organisme d'HLM
demande la destruction d'un ensemble parce que celui-ci n'est plus adapté aux
besoins mais reste au propriétaire, je ne vois pas comment il sera possible de
réaliser une véritable opération de restructuration de ville. Il est absolument
nécessaire qu'un opérateur foncier coordonne l'ensemble de l'opération,
organise la réflexion entre l'ensemble des acteurs locaux : la commune, le
département, d'autres acteurs concernés et, bien entendu, les opérateurs
immobiliers.
C'est seulement s'il existe un outil chargé du foncier, et donc susceptible de
permettre une autre utilisation des sols à la demande de la ville, que
l'opération de restructuration profonde pourra réussir.
Je ne peux donc que me rallier à tout ce qui est susceptible de permettre de
développer de tels outils là où ils existent et d'en créer là où c'est
nécessaire.
Cela étant, monsieur le secrétaire d'Etat, votre amendement est si long qu'il
mériterait sans doute un examen très minutieux. Il reste que la création
d'outils fonciers me paraît tout à fait indispensable.
M. André Vezinhet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vezinhet.
M. André Vezinhet.
L'amendement n° 269 est présenté comme un amendement de coordination avec ce
que proposera la commission à l'article 25, à savoir la suppression du
versement de la contribution due par les communes abritant moins de 20 % de
logements sociaux à un établissement public foncier, au motif qu'à ce jour ces
établissements ont rencontré peu de succès.
Or, le Gouvernement nous propose ici des dispositions très attractives, visant
à renforcer les outils que constituent les EPF, notamment en encourageant la
création des établissements publics fonciers locaux.
Nous ne voterons pas l'amendement de la commission et nous voterons celui du
Gouvernement. Dans toutes les collectivités qui se sont dotées de tels outils
fonciers, comme le département dont j'ai l'honneur de présider le conseil
général, on sait à quel point ils sont d'une importance majeure et permettent
de conduire, de manière très résolue et très volontariste, des politiques
d'urbanisation et des politiques d'aménagement.
Mme Odette Terrade.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à Mme Terrade.
Mme Odette Terrade.
L'amendement n° 269 de la commission des affaires économiques n'est évidemment
pas acceptable à nos yeux, car il remet en question l'un des aspects
fondamentaux du texte, à savoir la mise en place d'une pénalisation des
politiques ségrégatives de construction de logements, visant en particulier à
exclure la construction de logements sociaux des programmes d'aménagement
urbain.
Cette orientation du texte est notamment inscrite dans l'article 25, qui nous
occupera sans doute quelque temps...
Sans préjuger, d'ailleurs, le contenu de ce futur débat, nous sommes d'ores et
déjà surpris de découvrir que, d'après nos collègues, notre pays compterait
tant de logements sociaux, alors même que nombreux sont, à l'évidence, nos
concitoyens et les habitants de nos villes qui se trouvent, de fait, privés du
droit d'être logés décemment.
La portée de l'amendement n° 269 est très claire : il s'agirait tout
simplement de ne pas mettre en place des dispositifs de nature coercitive,
tendant en quelque sorte à « forcer » la main aux élus pour qu'ils daignent
accepter la construction de logements sociaux.
Mais posons la véritable question : allons-nous répéter les erreurs du passé,
en accumulant tours et barres ? Il conviendrait d'ailleurs de s'interroger sur
la densité de l'habitat, et nous serions quelquefois surpris de constater que
ce sont bien souvent les centres-villes anciens et non les grands ensembles
d'habitat collectif qui sont les plus denses.
Je le disais, il s'agit non pas de revenir aux tours et aux barres, mais
plutôt de faire en sorte que la construction de logements dans les années à
venir soit à la hauteur de ce que commande la situation aujourd'hui.
De ce point de vue, vous me permettez, un peu par anticipation, de souligner
que la construction de logements sociaux est la réponse la plus adaptée à la
demande formulée par les mal-logés, même si elle pose à certains des problèmes
existentiels
(sourires)
ou, plus sérieusement, de nature foncière ou
urbanistique.
Tous les jeunes ménages, quoi que l'on en dise, ne sont pas en situation de
s'engager dans un processus d'accession à la propriété et ne sont pas
nécessairement demandeurs d'un logement à loyer intermédiaire ou « libre », ce
qui est bien souvent une chère liberté !
Pénaliser ceux qui ignorent ces aspirations largement majoritaires parmi les
demandeurs de logement est donc non pas une mesure coercitive aveugle, mais une
mesure pleinement justifiée au regard de la demande.
Même dans les communes les plus bourgeoises, même dans les arrondissements les
plus « huppés » de Paris ou de Lyon, la demande de logement est, d'abord,
orientée vers le parc locatif social.
C'est parce qu'il convient d'apporter une réponse qui soit à la hauteur des
besoins, en usant de la manière la plus judicieuse possible des possibilités
offertes par le développement urbain - celui qui est d'ores et déjà accompli et
celui qui reste à réaliser - que la contribution prévue par l'article L. 302-6
du code de la construction et de l'habitation trouve sa pleine
justification.
Nous ne suivrons donc évidemment pas la commission quand elle propose de
supprimer l'article 17. En revanche, nous sommes favorables à l'amendement du
Gouvernement, dont notre collègue André Vezinhet vient de rappeler toute
l'importance.
M. Ladislas Poniatowski.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski.
La nouvelle rédaction de l'article 17 proposée par le Gouvernement est
particulièrement intéressante et j'y suis très favorable, mais elle pose tout
de même un vrai problème.
Si le rapporteur s'en est remis tout à l'heure à la sagesse du Sénat - et nous
l'avons tous approuvé -, c'est parce que, franchement, il n'est pas très
sérieux de déposer sur nos bureaux un texte aussi important, puisqu'il tend à
favoriser le développement des établissements publics fonciers, quelques
minutes avant la fin d'une réunion de commission.
J'ai bien compris l'objet de cette nouvelle rédaction. Effectivement, sans
doute faute d'explications suffisantes, les collectivités n'ont pas saisi la
possibilité offerte par la loi d'orientation pour la ville, sauf dans deux
cas.
Notre région, avec la ville nouvelle du Vaudreuil, s'honore de compter, depuis
maintenant près de vingt ans, un établissement public foncier. Initialement, il
s'agissait d'aider à résoudre un certain nombre de problèmes, principalement
d'ordre foncier. L'instrument était tellement intéressant que nous l'avons
progressivement étendu à toute une série de cantons limitrophes de la ville
nouvelle, puis à la totalité des deux départements.
M. Charles Revet.
Des trois départements !
M. Ladislas Poniatowski.
Des trois, en effet, avec le Calvados, mon cher collègue.
Je peux vous dire que c'est un instrument que nous utilisons énormément. On
peut aider les maires et les communes non seulement à faire des réserves
foncières mais aussi à acquérir des bâtiments anciens destinés à être rénovés
ultérieurement. Autrement dit, inciter les communes ou des collectivités
beaucoup plus importantes, un département entier, voire plusieurs départements,
c'est une très bonne chose.
En revanche, nous avons rencontré un certain nombre de difficultés, et c'est
précisément compte tenu de cette expérience que j'aurais souhaité travailler
sur le texte du Gouvernement afin de l'amender.
Je suggère donc à M. le rapporteur, d'une part, de demander la réserve de cet
article, ce qui permettrait à la commission d'examiner plus avant le texte qui
nous est proposé - une demi-heure suffirait - d'autre part, bien sûr, de
retirer l'amendement de suppression n° 269.
M. Jean-Pierre Plancade.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Plancade.
M. Jean-Pierre Plancade.
Effectivement, cet amendement est très important, et MM. Poniatowski et Revet
en ont fort bien reconnu l'utilité. Nous voterons donc ce texte.
Cependant, me tournant vers M. le rapporteur, j'appuie M. Poniatowski quand il
propose que l'on réserve l'article pour que chacun, en commission, ait le temps
de mieux préciser ses positions.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Compte tenu de l'évolution de ce texte, que la commission n'a
pu examiner sérieusement faute de temps, j'étais prêt à retirer mon amendement
pour laisser le Sénat s'exprimer pleinement sur la proposition du
Gouvernement.
Cela étant, si mes collègues souhaitent que je demande la réserve de
l'article, je n'y vois pas d'autre objection que celle de notre emploi du
temps, déjà bien chargé.
M. Alain Gournac.
Oui, c'est l'urgence !
M. Ladislas Poniatowski.
Nous pourrions nous réunir mercredi prochain !
(Marques d'approbation sur
les travées du RPR ainsi que sur les travées socialistes.)
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Mais il faut bien trancher. Je demande donc la réserve des
amendements n°s 269 et 1009 de manière que, dans un temps très court, qui ne
devra pas excéder une demi-heure, la commission puisse l'examiner. Sera-ce
suffisant pour que notre travail soit sérieux ? Nous prenons le risque !
M. Charles Revet.
Nous travaillerons le week-end !
M. le président.
Monsieur le rapporteur, je vous suggère, en effet, de demander la réserve des
amendements n°s 269 et 1009 et, par conséquent, de l'article 17, jusqu'à la fin
de l'examen du texte, ce qui laissera tout le temps nécessaire à la
commission...
M. Charles Revet.
Ce serait raisonnable !
M. le président.
... pour examiner convenablement l'amendement du Gouvernement, qui est
effectivement très important.
M. Alain Gournac.
Ah oui !
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Monsieur le président, votre suggestion est la bienvenue et
j'y souscris tout à fait.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de réserve ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'y voit pas d'objection.
Permettez-moi d'exprimer à nouveau nos regrets de ne pas avoir déposé ce texte
suffisamment tôt. Je tiens tout de même à indiquer que nous l'avons remis voilà
dix jours, et non pas dix minutes.
M. Ladislas Poniatowski.
C'était le 25 avril !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
C'était le 25 avril et nous sommes le 4 mai, monsieur
le sénateur !
M. Charles Revet.
Il y a eu le 1er mai, monsieur le secrétaire d'Etat !
(Sourires.)
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Effectivement, vous l'avez considéré comme férié, et
vous avez eu raison !
(Nouveaux sourires.)
Cela étant, mesdames, messieurs les sénateurs, vous pourrez le constater en
l'étudiant plus complètement d'ici à la fin de l'examen de ce texte, cet
amendement est inspiré essentiellement par une démarche pragmatique.
M. Alain Gournac.
Nous n'avons pas dit le contraire !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Il s'agit de prendre en compte les difficultés qui
avaient été constatées sur le terrain...
M. Alain Gournac.
Il faut l'améliorer !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
... pour la mise en oeuvre du texte dans sa rédaction
initiale.
Encore une fois, notre proposition ne s'écarte pas de ce souci de pragmatisme
et vise à faire en sorte que les collectivités territoriales puissent plus
facilement disposer de cet outil, là où il est nécessaire, comme c'est
largement le cas, ce qui a été reconnu sur toutes les travées.
M. le président.
La réserve est ordonnée.
Article additionnel après l'article 17
M. le président.
Par amendement n° 1010, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 17,
un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans l'article L. 318-2 du code de l'urbanisme, les mots : "A l'issue des
opérations et travaux définis dans le présent livre" sont remplacés par les
mots : "Au fur et à mesure de la réalisation des équipements, et au plus tard à
l'issue des opérations et travaux définis dans le présent livre" ».
La parole est à M. le secrétaite d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement vise à mieux prendre en compte les
difficultés qui sont liées à certaines opérations d'aménagement.
L'article L. 318-2 du code de l'urbanisme prévoit que les équipement réalisés
dans les opérations d'aménagement peuvent être remis, y compris d'office, aux
communes « à l'issue des opérations et travaux ». L'usage veut généralement que
les équipements soient remis aux collectivités au fur et à mesure de leur
réception, sans attendre l'issue de l'ensemble de l'opération. Le présent
amendement a pour objet de lever toute ambiguïté sur la légalité de cette
pratique.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 1010, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 17.
Article 18
M. le président.
« Art. 18. - L'article L. 410-1 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :
« 1° Les trois premiers alinéas sont remplacés par deux alinéas ainsi rédigés
:
« Le certificat d'urbanisme indique les dispositions d'urbanisme et les
limitations administratives au droit de propriété et le régime des taxes et
participations d'urbanisme applicables à un terrain ainsi que l'état des
équipements publics existants ou prévus.
« Lorsque la demande précise l'opération projetée, en indiquant notamment la
destination des bâtiments projetés et leur superficie de plancher hors oeuvre,
le certificat d'urbanisme précise si le terrain peut être utilisé pour la
réalisation de cette opération. »
« 2° Dans le septième alinéa, les mots : "Dans le cas visé au
b
ci-dessus," sont remplacés par les mots : "Dans le cas visé au deuxième
alinéa ci-dessus,". »
« 3° Dans le neuvième alinéa, les mots : "Dans les communes où un plan
d'occupation des sols a été approuvé," sont remplacés par les mots : "Dans les
communes où une carte communale ou un plan local d'urbanisme a été approuvé,".
»
Par amendement n° 801, M. Miquel propose, dans le dernier alinéa du 1° de cet
article, de remplacer les mots : « la destination des bâtiments projetés et
leur superficie de plancher hors oeuvre » par les mots : « la destination et
l'implantation des bâtiments projetés ainsi que leur superficie de plancher
hors oeuvre ».
Cet amendement est-il soutenu ?...
Par amendement n° 626, MM. François, André, Leclerc, Murat et Schosteck
proposent :
I. - De compléter
in fine
le 1° de l'article 18 par un alinéa ainsi
rédigé :
« Lorsque l'opération porte sur la division d'une propriété bâtie, ce
certificat d'urbanisme qui précise la constructibilité de chacune des parcelles
issues de la division est joint aux actes qui en assurent la mutation. »
II. - En conséquence, dans le premier alinéa du même texte, de remplacer les
mots : « deux alinéas » par les mots : « trois alinéas ».
Cet amendement est-il soutenu ?...
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 18.
(L'article 18 est adopté.)
Article 19
M. le président.
« Art. 19. - Le chapitre Ier du titre II du livre IV du code de l'urbanisme
est ainsi modifié :
« 1°
Supprimé
;
« 2° Dans le deuxième alinéa de l'article L. 421-2 et le premier alinéa de
l'article L. 421-2-1, les mots : "Dans les communes où un plan d'occupation des
sols a été approuvé, " sont remplacés par les mots : "Dans les communes où une
carte communale ou un plan local d'urbanisme a été approuvé," ;
« 3° Dans le quatrième alinéa de l'article L. 421-2-2, les mots : "Sur une
partie du territoire communal non couverte par un plan d'occupation des sols,
un plan d'aménagement de zone ou un plan de sauvegarde et de mise en valeur,
opposable aux tiers" sont remplacés par les mots : "Sur une partie du
territoire communal non couverte par une carte communale, un plan local
d'urbanisme ou un plan de sauvegarde et de mise en valeur, opposable aux tiers"
;
« 4° L'article L. 421-2-7 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 421-2-7
. - En cas d'annulation par voie juridictionnelle
d'une carte communale, d'un plan d'occupation des sols ou d'un plan local
d'urbanisme, ou de constatation de leur illégalité par la juridiction
administrative ou l'autorité compétente, les permis de construire postérieurs à
cette annulation ou cette constatation sont délivrés dans les conditions
définies au
b d
e l'article L. 421-2-2. »
Par amendement n° 712, MM. Lassourd, André, Bernard, Besse, Braye, Cazalet,
Darcos, Demuynck, Descours, Doublet, Dufaut, Eckenspieller, Esneu, Fournier,
François, Gélard, Gérard, Gerbaud, Giraud, Haenel, Joyandet, Karoutchi,
Larcher, Leclerc, Le Grand, Murat, Neuwirth, Ostermann, Peyrat, de Richemont,
Schosteck, Souvet, Vasselle et Vial proposent d'insérer, après le 2° de cet
article, deux alinéas ainsi rédigés :
« ... ° L'article L. 421-2-1 est complété
in fine
par un alinéa ainsi
rédigé :
« ...) Les dossiers de certificat d'urbanisme et de demandes de permis de
construire doivent comporter un plan précisant les limites juridiques, la
surface exacte de base ainsi que les servitudes qui sont de nature à influer
sur la constructibilité. »
La parole est à M. Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Cet amendement vise à améliorer la protection de l'acquéreur immobilier et à
réduire les risques de contentieux. C'est la raison pour laquelle il tend à
fournir aux services instructeurs des certificats d'urbanisme et des permis de
construire les éléments d'aptitudes physiques et juridiques du sol à supporter
la construction projetée.
Cet amendement tend donc à associer aux certificats d'urbanisme et aux
demandes de permis de construire un plan précisant les limites juridiques, la
surface exacte de base et les servitudes qui sont de nature à influer sur la
constructibilité du terrain.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission a émis un avis de sagesse favorable, monsieur
le président !
(Sourires.)
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement ne souhaite pas l'adoption de cet
amendement, et ce tout d'abord pour une question de forme. En effet, le
certificat d'urbanisme relève non pas de l'article L. 421-2-1 mais de l'article
L. 410-1 du code de l'urbanisme.
En outre, les dispositions réglementaires applicables en matière de certificat
d'urbanisme et de permis de construire comportent déjà l'obligation d'indiquer
la superficie du terrain concerné dans le dossier de demande. Il n'est donc pas
nécessaire de préciser le texte sur ce point.
S'agissant des servitudes, il appartient à l'autorité administrative de porter
à la connaissance du pétitionnaire celles qui relèvent du droit public. Quant à
celles de droit privé qui restreindraient le droit de construire, elles ne
peuvent être prises en compte par l'autorité administrative, qui délivre les
autorisations sous réserve des droits des tiers ; elles n'ont donc pas à
figurer dans le dossier de demande d'autorisation.
Le Gouvernement attire votre attention sur les difficultés qui ne peuvent que
résulter des dispositions proposées et souhaiterait donc le retrait de cet
amendement, non seulement parce qu'il vise un mauvais article, mais aussi pour
les problèmes de fond que j'ai évoqués. A défaut, il souhaite que cet
amendement soit rejeté.
M. le président.
Monsieur Lassourd, l'amendement est-il maintenu ?
M. Patrick Lassourd.
Monsieur le secrétaire d'Etat, une erreur sur la forme, cela se corrige.
Puisque l'article du code de l'urbanisme que j'ai visé n'est pas le bon, je
rectifie mon amendement et je remplace l'article L. 421-2-1 par l'article L.
410-1.
M. le président.
Je suis donc saisi par MM. Lassourd, André, Bernard, Besse, Braye, Cazalet,
Darcos, Demuynck, Descours, Doublet, Dufaut, Eckenspieller, Esneu, Fournier,
François, Gélard, Gérard, Gerbaud, Giraud, Haenel, Joyandet, Karoutchi,
Larcher, Leclerc, Le Grand, Murat, Neuwirth, Ostermann, Peyrat, de Richemont,
Schosteck, Souvet, Vasselle et Vial d'un amendement n° 712 rectifié, tendant à
insérer, après le 2° de l'article 19, deux alinéas ainsi rédigés :
« ... L'article L. 410-1 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Les dossiers de certificat d'urbanisme et de demandes de permis de
construire doivent comporter un plan précisant les limites juridiques, la
surface exacte de base ainsi que les servitudes qui sont de nature à influer
sur la constructibilité. »
Veuillez poursuivre, monsieur Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Cet amendement a pour objet de régler en amont des problèmes qui surviennent
très souvent après l'acquisition. Les maires, les élus locaux de façon
générale, sont très souvent confrontés à des particuliers acquéreurs d'un
terrain qui découvrent, après l'acquisition, qu'il existe des problèmes...
M. Alain Gournac.
Absolument !
M. Patrick Lassourd.
... en ce qui concerne les limites, la surface ou encore les servitudes. C'est
une source de contentieux extrêmement importante.
Il s'agit non pas de compliquer les choses, mais de prévoir que la transaction
s'effectue dans la transparence la plus complète dès le départ, avant
l'acquisition, de s'assurer que l'acquéreur et le vendeur s'entendent bien sur
la chose et le prix, selon les termes mêmes du code civil. En ce qui concerne «
la chose », il s'agit, notamment pour un terrain à bâtir, d'accepter
juridiquement la surface et les servitudes qui grèvent ce terrain.
Il n'y a donc pas de complication excessive. C'est simplement un souci de
notre part de régler ce type de problème avant l'acquisition, et non après. Sur
ce point, les élus locaux sont très souvent sollicités.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je voudrais simplement rappeler à M. Lassourd que
nous avons abordé hier les problèmes de la délimitation des terrains au moment
de la promesse de vente et nous avons constaté qu'il était extrêmement
difficile de donner des informations précises sur la surface des terrains parce
que cela nécessitait un bornage et que celui-ci est contradictoire. En
maintenant la notion de « surface exacte de base », telle que le prévoit cet
amendement, nous imposerons un bornage avant que le certificat d'urbanisme soit
délivré, ce qui sera extrêmement complexe.
M. Charles Revet.
C'est vrai !
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Il est important que le certificat d'urbanisme
puisse préciser les servitudes, car, bien souvent, hélas ! les futurs
acquéreurs ne les connaissent pas. En revanche, avec la notion de surface
exacte de base, nous aurons de grandes difficultés à préparer le certificat
d'urbanisme. Aussi, je suggère à M. Lassourd de rectifier à nouveau son
amendement, car la notion de surface exacte de base générera des blocages.
S'agissant des autres dispositions de cet amendement, nous y sommes tous assez
favorables, me semble-t-il.
M. le président.
Monsieur Lassourd, souhaitez-vous rectifier une nouvelle fois votre amendement
?
M. Patrick Lassourd.
Oui, monsieur le président.
Hier soir, nous avons effectivement débattu de ce problème et les arguments
que vous aviez présentés, monsieur le rapporteur pour avis, étaient pertinents.
Il convient en effet de donner la possibilité de borner et de l'inscrire dans
la promesse de vente, mais sans en faire une obligation afin de ne pas générer
une contestation ou un contentieux.
Aussi, par cohérence avec les dispositions que nous avons adoptées hier, il
serait bon, je crois, de modifier cet amendement. Toutefois, il me paraît
difficile de le rédiger
ex abrupto
d'une façon complètement nouvelle.
Aussi, à moins que M. le rapporteur pour avis me fournisse un texte,
conviendrait-il de réserver cet amendement quelques instants.
M. le président.
En l'état de la discussion, l'amendement ne peut être réservé.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Monsieur Lassourd, une solution simple consisterait
à supprimer dans cet amendement les mots : « la surface exacte de base ».
M. Patrick Lassourd.
Effectivement. Je modifie ainsi cet amendement, monsieur le président.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 712 rectifié
bis,
présenté par
MM. Lassourd, André, Bernard, Besse, Braye, Cazalet, Darcos, Demuynck,
Descours, Doublet, Dufaut, Eckenspieller, Esneu, Fournier, François, Gélard,
Gérard, Gerbaud, Giraud, Haenel, Joyandet, Karoutchi, Larcher, Leclerc, Le
Grand, Murat, Neuwirth, Ostermann, Peyrat, de Richemont, Schosteck, Souvet,
Vasselle et Vial, et tendant à insérer, après le 2° de l'article 19, deux
alinéas ainsi rédigés :
...° L'article L. 410-1 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Les dossiers de certificat d'urbanisme et de demandes de permis de
construire doivent comporter un plan précisant les limites juridiques ainsi que
les servitudes qui sont de nature à influer sur la constructibilité. »
Je vais le mettre aux voix.
M. André Vezinhet.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Vezinhet.
M. André Vezinhet.
Monsieur le président, pourrions-nous connaître l'avis du Gouvernement sur cet
amendement ?
M. le président.
Bien sûr. J'ai effectivement omis de le lui demander et je vous prie de m'en
excuser.
Quel est donc l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 712 rectifié
bis
?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement maintient son avis défavorable.
En l'occurrence, il s'agit des dossiers de demande de permis de construire et,
je le suppose aussi, de demande de certificat d'urbanisme, même si le texte ne
comporte pas la notion de « dossiers de demande de certificat d'urbanisme ou de
permis de construire ». L'amendement vise en effet les dossiers de certificat
d'urbanisme et de demande de permis de construire. Dans l'esprit du
Gouvernement, il ne s'agit que des dossiers de demande. Or, si ce sont des
dossiers de demande de certificat d'urbanisme, l'objet d'une telle demande,
c'est bien d'être éclairé sur les servitudes publiques. C'est donc la réponse
qui donnera ces servitudes. Dès lors, je ne vois pas comment la demande pourra
les indiquer.
M. Patrick Lassourd.
Il s'agit bien des dossiers de certificat d'urbanisme, et non des dossiers de
demande de certificat d'urbanisme !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 712 rectifié
bis,
accepté par la
commission et repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 1088, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, dans le texte présenté par le 4° de l'article 19 pour
l'article L. 421-2-7 du code de l'urbanisme, de remplacer les mots : « , d'un
plan d'occupation des sols ou d'un plan local d'urbanisme » par les mots : « ou
d'un plan d'occupation des sols ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de coordination.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 1088, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 1045, le Gouvernement propose, dans le texte présenté par le
4° de l'article 19 pour l'article L. 421-2-7 du code de l'urbanisme, après les
mots : « ou l'autorité compétente », d'insérer les mots : « et lorsque cette
décision n'a pas pour effet de remettre en vigueur un document d'urbanisme
antérieur ».
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
L'article adopté par l'Assemblée nationale prévoit
qu'en cas « d'annulation par voie juridictionnelle d'une carte communale ou
d'un plan local d'urbanisme ou de constatation de leur illégalité par la
juridiction administrative ou l'autorité compétente, le maire doit recueillir
l'avis conforme du préfet sur les permis de construire postérieurs à cette
annulation ou à cette constatation ». Cette précision est utile. Elle évite en
effet que tous les permis délivrés sur le fondement d'un POS annulé ne
deviennent rétroactivement illégaux, comme c'est le cas actuellement, du seul
fait que l'avis conforme du préfet n'a pas été recueilli.
Encore faut-il préciser que cette formalité n'est pas nécessaire lorsque
l'annulation du POS ou de la carte communale a pour effet de remettre en
vigueur le POS ou la carte communale antérieurs. C'est l'objet du présent
amendement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 1045, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 19, modifié.
(L'article 19 est adopté.)
Article additionnel après l'article 19
M. le président.
Par amendement n° 957, MM. Le Cam, Muzeau, Lefebvre, Mme Terrade et les
membres du groupe communiste républicain et citoyen proposent d'insérer, après
l'article 19, un article additionnel ainsi rédigé :
« Après l'article 70 de la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 relative à la
répartition de compétences entre les communes, les départements, les régions et
l'Etat, est inséré un article ainsi rédigé :
«
Art. ...
- Le conseil municipal de la ou des communes sur le
territoire desquelles une zone de protection du patrimoine architectural,
urbain et paysager a été créée conformément aux dispositions de l'article 70
peut décider de soumettre à déclaration préalable toute division volontaire, en
propriété ou en jouissance, par ventes ou locations simultanées ou successives,
d'une propriété immobilière située dans le périmètre de cette zone.
« La déclaration prévue à l'alinéa précédent est adressée à la mairie. Selon
le cas, le maire ou le représentant de l'Etat dans le département peut, dans un
délai de deux mois à compter de la réception de cette déclaration en mairie,
s'opposer à la division si celle-ci, par son importance, le nombre de lots ou
les travaux qu'elle entraîne, est susceptible de compromettre gravement le
caractère architectural ou paysager de la zone. Passé ce délai, le déclarant
peut procéder librement à la division.
« Lorsqu'une vente ou une location a été effectuée en violation du présent
article, l'autorité compétente peut demander à l'autorité judiciaire de
constater la nullité de l'acte. L'action en nullité se prescrit par cinq ans à
compter de la publication de l'acte ayant effectué la division.
« Un décret en Conseil d'Etat détermine, en tant que de besoin, les conditions
d'application du présent article. Il précise les divisions soumises à
déclarations préalables et les conditions dans lesquelles la délimitation des
zones mentionnées au premier alinéa est portée à la connaissance du public.
»
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret.
Monsieur le secrétaire d'Etat, nous profitons de l'examen du projet de loi sur
la solidarité et le renouvellement urbains pour attirer l'attention du
Gouvernement sur la nécessité d'envisager l'adoption de mesures nouvelles
prévoyant la mise en oeuvre d'une procédure de déclaration préalable pour toute
division de propriété de biens situés dans le périmètre d'une zone de
protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, ZPPAUP,
conformément à ce que prévoit déjà l'article L. 111-5-2 du code de l'urbanisme
pour la protection des sites, des milieux naturels ou des paysages nécessitant
une attention particulière.
Considérant que l'extension du champ d'application de l'article du code de
l'urbanisme susmentionné à la protection d'un patrimoine, notamment urbain,
risquait de dénaturer l'esprit de ce texte et de rendre impossible
l'application de ces dispositions, initialement conçues pour éviter le
morcellement de la forêt méditerranéenne afin de protéger les zones naturelles,
nous avons choisi d'insérer cette procédure de déclaration préalable après
l'article 70 de la loi du 7 janvier 1983 prévoyant l'institution de telles
zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager.
Tel est l'objet du présent amendement, que je vous demande d'adopter, mes
chers collègues.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Elle souhaiterait connaître l'avis du Gouvernement.
M. le président.
Quel est donc l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement suppose que l'inspiration des auteurs
de cet amendement tient au fait qu'ils ont eu connaissance d'un certain nombre
de problèmes dont ils espèrent la solution par l'adoption de l'amendement n°
957.
Cet amendement, qui vise à étendre aux divisions d'immeubles dans les ZPPAUP
les dispositions qui ont été introduites par une loi de 1985 pour permettre aux
communes de lutter contre les lotissements clandestins dans les zones
naturelles, prévoit que la commune peut s'opposer à ces divisions lorsque
celles-ci sont susceptibles de compromettre le caractère architectural ou
paysager de la zone.
Aux yeux du Gouvernement, il n'est pas nécessaire de créer une autorisation
spéciale concernant les divisions de bâtiments, car, lorsque ces divisions
conduisent à modifier l'aspect extérieur, elles sont soumises à la législation
sur le permis de construire et, dans le cadre des ZPPAUP, à l'accord de
l'architecte des Bâtiments de France. En ce qui concerne les divisions non plus
immobilières mais foncières qui pourraient remettre en cause le caractère
naturel des payages, elles peuvent être soumises à la procédure de l'article L.
111-5-2. Aussi, que l'on se trouve devant un problème de partition d'un
immeuble ou d'un terrain foncier, il y a d'ores et déjà une réponse.
M. le président.
Quel est maintenant l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Compte tenu des explications formulées par M. le secrétraire
d'Etat, la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 957.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Le fait que la commission s'en remette à la sagesse de notre assemblée laisse
à penser que cette modification serait nécessaire. Or, si j'en crois M. le
secrétaire d'Etat, elle est superfétatoire puisqu'elle est satisfaite par des
dispositions existantes. Je m'interroge donc sur l'avis de sagesse émis par la
commission. Je me demande s'il n'aurait pas été préférable que M. le secrétaire
d'Etat demande le retrait pur et simple de l'amendement.
M. Alain Gournac.
Exactement !
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Même si l'on peut reconnaître le bien-fondé de la
demande de nos amis du groupe communiste républicain et citoyen, on ne doit pas
perdre de vue que l'objet du projet de loi est de simplifier les procédures, et
non de les compliquer ! Dans la mesure où, en effet, le dispositif est
satisfait par les dispositions existantes, il me semble souhaitable, à titre
personnel, que cet amendement soit retiré.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 957, repoussé par le Gouvernement et pour
lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement n'est pas adopté.)
Article 19
bis
M. le président.
« Art. 19
bis.
- La dernière phrase du I de l'article L. 145-3 du code
de l'urbanisme est ainsi rédigée :
« Peuvent être également autorisées, par arrêté préfectoral, après avis de la
commission départementale des sites, dans un objectif de protection et de mise
en valeur du patrimoine montagnard, la restauration ou la reconstruction
d'anciens chalets d'alpages ou autres bâtiments agricoles isolés, ainsi que
leur extension limitée lorsque leur destination actuelle ou à venir est liée à
une activité professionnelle saisonnière, notamment agricole ou touristique.
»
Je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 684 rectifié
bis
, Mme Bardou, MM. Faure, Braun,
Blanc, Natali, Vial, Amoudry, Grillot, Jourdain, de Rocca Serra, Descours et
Fournier proposent de supprimer cet article.
Par amendement n° 802 rectifié, MM. Raoult et Piras proposent de rédiger comme
suit l'article 19
bis
:
« La dernière phrase du I de l'article L. 145-3 du code de l'urbanisme est
ainsi rédigée :
« Peuvent être également autorisées, par arrêté préfectoral, après avis de la
commission départementale des sites, dans un objectif de protection et de mise
en valeur du patrimoine montagnard, la restauration, la reconstruction ou
l'extension limitée d'anciens chalets d'alpage ou d'autres bâtiments agricoles
isolés, pour des activités agricoles saisonnières et, le cas échéant, pour
d'autres activités professionnelles saisonnières dans les secteurs et selon les
modalités précisées dans les directives territoriales d'aménagement ou dans les
prescriptions particulières. »
Par amendement n° 1011, le Gouvernement propose, dans le texte présenté par
l'article 19
bis
pour la dernière phrase du I de l'article L. 145-3 du
code de l'urbanisme, de remplacer les mots : « ainsi que leur extension limitée
lorsque leur destination actuelle ou à venir est liée à une activité
professionnelle saisonnière, notamment agricole ou touristique. » par les mots
: « pour des activités agricoles saisonnières ou, le cas échéant, pour d'autres
activités professionnelles saisonnières dans les secteurs identifiés et selon
les modalités précisées par les directives territoriales d'aménagement ou par
les prescriptions particulières prévues à l'article L. 145-7. »
L'amendement n° 684 rectifié
bis
est-il soutenu ?...
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je le reprends au nom de la commission, monsieur le
président.
M. le président.
Il s'agit donc de l'amendement n° 684 rectifié
ter
.
Vous avez la parole pour le défendre, monsieur le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Comme l'indiquent très justement Mme Bardou et ses collègues,
cet article 19
bis
pose plus de problèmes qu'il n'en résout. Je rappelle
qu'il a été introduit par l'Assemblée nationale et qu'il ne correspondait pas à
l'objectif qui était réellement recherché.
En outre, je précise que l'amendement n° 270, que nous examinerons dans
quelques instants, le satisfait en ce qui concerne la possibilité d'espérer des
changements d'affectation en montagne.
M. le président.
La parole est à M. Piras, pour défendre l'amendement n° 802 rectifié.
M. Bernard Piras.
Cet amendement concerne la restauration, la reconstruction et l'extension
limitée d'anciens chalets d'alpage ou de bâtiments agricoles.
La législation actuelle fait l'objet d'une interprétation trop laxiste, ce qui
entraîne quelquefois des rénovations pour des résidences secondaires, avec tous
les problèmes que cela pose lorsqu'elles se situent sur des massifs élevés.
L'Assemblée nationale a voté un amendement pour remédier à cette situation.
Cependant, la rédaction qu'elle a retenue et que nous avons examinée est, selon
certains, plus restrictive et, selon d'autres, plus laxiste. C'est pourquoi
nous proposons une nouvelle rédaction très précise, qui lèvera toute
ambiguïté.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour défendre l'amendement n° 1011 et
pour donner l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 684 rectifié
ter
et 802 rectifié.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
A l'Assemblée nationale, le Gouvernement s'était
opposé à l'amendement qui a créé cet article. Il n'avait pas convaincu les
députés. C'est pourquoi il a déposé le présent amendement visant à corriger
l'article 19
bis.
S'agissant de la proposition de suppression présentée par Mme Bardou et
reprise par la commission, le Gouvernement est prêt, dans ces conditions, à
s'en remettre à la sagesse du Sénat.
Si, toutefois, le Sénat ne supprimait pas l'article, et dans la mesure où
l'amendement n° 802 rectifié est sensiblement le même que l'amendement n° 1011,
le Gouvernement retirerait le second au profit du premier.
M. Alain Gournac.
Très bien !
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 802 rectifié et 1011
?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Ces deux amendements sont très intéressants, mais ils ne
permettent pas de régler le problème, car des interprétations diverses
subsisteront toujours.
L'amendement qui avait été déposé à l'Assemblée nationale était trop
restrictif ; quant à celui du Gouvernement, il ne me semble pas traiter à fond
le problème.
En zone de montagne, la transformation des bâtiments peut actuellement
concerner l'habitat purement saisonnier - l'amendement de l'Assemblée nationale
visait sans doute ce point - mais aussi l'adaptation en vue d'un usage
permanent. Dans les Pyrénées, par exemple, il existe de nombreuses granges
disponibles que l'on ne peut pas aujourd'hui transformer en habitations
permanentes. Or les amendements déposés et le texte qui a été voté à
l'Assemblée nationale ne permettront pas de procéder à de telles
transformations.
Par conséquent, demander la suppression de cet article, c'est sans doute
prendre un risque, car il est vrai qu'il n'y aura alors plus de texte sur
lequel s'appuyer, mais je pense que, si l'on modifie l'article L. 145-3 du code
de l'urbanisme en y ajoutant les mots : « Sous réserve de l'adaptation, de la
réfection... » -, ce sera l'objet d'un amendement ultérieur - nous pourrons
alors trouver une bonne réponse, que j'espère définitive.
Je me tourne cependant vers le Gouvernement pour lui demander, à ce moment-là,
de publier un décret d'application qui soit réellement applicable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 684 rectifié
ter
, pour lequel le
Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. Gérard Le Cam.
Le groupe communiste républicain et citoyen vote contre.
M. Bernard Piras.
Le groupe socialiste s'abstient.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 19
bis
est supprimé et les amendements n°s
802 rectifié et 1011 n'ont plus d'objet.
(M. Paul Girod remplace M. Gérard Larcher au fauteuil de la présidence.)
PRÉSIDENCE DE M. PAUL GIROD
vice-président
Articles additionnels après l'article 19
bis
M. le président.
Par amendement n° 270, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose d'insérer, après l'article 19
bis,
un article
additionnel ainsi rédigé :
« Le début du III de l'article L. 145-3 du code de l'urbanisme est ainsi
rédigé :
« Sous réserve de l'adaptation, de la réfection.
(Le reste sans
changement.) »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Comme je viens de le dire, cet amendement devrait répondre,
d'une manière que je souhaite définitive, à l'adaptabilité des constructions en
zone de montagne.
Permettez-moi, à cet égard, d'évoquer une jurisprudence qui me paraît
intéressante : le juge a estimé que la transformation en discothèque d'une
ancienne caserne entraînant des travaux qui ne modifieraient ni les dimensions
ni l'aspect général de la construction avait pour objet l'adaptation et la
réfection d'une construction existante.
Je pense, mes chers collègues, qu'en adoptant cet amendement nous résoudrons
toutes les difficultés liées à l'évolution et à l'adaptabilité des bâtiments en
zone de montagne. Cela justifie pleinement la suppression de l'article 19
bis
que le Sénat a décidée voilà un instant !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement l'a dit à plusieurs reprises, il est
attaché à ce que ces problèmes soient résolus par le recours aux prescriptions
de massif.
Il reste cohérent avec cette position et se montre donc défavorable à toute
autre solution.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Au cours de la présente discussion, nous sommes
souvent conduits à modifier tel ou tel article pour y inclure des
considérations visant les zones de montagne. Toute la difficulté est de
permettre à ces zones de bénéficier d'un certain développement dans des
secteurs relevant soit de la loi « montagne », soit de la loi « littoral »,
soit quelquefois des deux.
M. le rapporteur vient de proposer une nouvelle réglementation qui nous
permettra de résoudre un certain nombre de problèmes. Cela étant, sur le fond,
monsieur le secrétaire d'Etat, vous avez dit que vous envisagiez de relancer
les prescriptions de massif. Mais ce ne sera pas immédiat et nous ne savons pas
dans quel délai ni de quelle façon seront mises en oeuvre ces prescriptions.
L'ensemble des élus de montagne qui siègent dans cet hémicycle seraient
rassurés si vous leur disiez, monsieur le secrétaire d'Etat, comment vont être
mises en place ces prescriptions de massif, dans quels délais, selon quelles
procédures, sur l'initiative de qui et de quelle façon. Pourra-t-on enfin
permettre à la montagne d'avoir un développement harmonieux et durable ? Les
montagnards sont en effet tout à fait respectueux de leur patrimoine !
M. Charles Revet.
Très bien !
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 270.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Comme vient de le dire M. Jarlier, on évoque souvent la montagne au cours de
la discussion de ce texte.
Les communes de montagne - 5 000 sur 36 000, ce qui est considérable -
subissent une pression très forte liée aux activités touristiques, estivales ou
hivernales. Dans ces conditions, j'estime qu'il faut absolument adopter cet
amendement qui, s'il ne règle pas tous les problèmes - nous avons vu quelles
étaient les difficultés - est de nature à permettre une gestion de proximité et
une simplification des procédures. Or c'est tout de même ce que nous
recherchons à travers ce texte !
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Permettez-moi simplement une considération au regard du vote qui a été émis
tout à l'heure sur l'article 19
bis
.
Je regrette le vote qui est intervenu car, si la plupart de nos collègues ont
pris position en fonction de considérations liées à la montagne, le caractère
innovant de l'initiative prise par l'Assemblée nationale résidait dans
l'extension des mesures de la loi aux bâtiments agricoles isolés, ce qui peut
être le cas également dans des zones de plaine.
Cette initiative m'apparaissait donc tout à fait pertinente et je regrette
qu'elle n'ait pas été retenue car, en définitive, nous aurons un mode de
gestion à deux vitesses : l'un qui concernera la montagne et qui fera l'objet
de mesures de protection contraignantes, et un autre qui concernera les zones
de plaine, qui seront exclues du dispositif.
Ainsi, en matière de construction, d'extension ou de rénovation, des
contraintes nouvelles risquent d'apparaître pour la profession agricole. Or, en
zone rurale, les constructions isolées sont nombreuses, notamment en Bretagne
et en Normandie, mais aussi dans la région à laquelle j'appartiens, la
Picardie.
Je tenais simplement à appeler l'attention de nos rapporteurs sur ce point,
non pas pour que nous relancions le débat sur le sujet, mais pour que, dans le
cadre de la commission mixte paritaire, lors du dialogue qui s'établira entre
l'Assemblée nationale et le Sénat, nous puissions nous intéresser à cette
question et éviter qu'une mesure législative n'empêche les adaptations qui
seraient souhaitables, en fonction de l'activité agricole, dans certaines zones
de plaine.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 270, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 19
bis
.
Par amendement n° 271, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose d'insérer, après l'article 19
bis
, un article
additionnel ainsi rédigé :
« I. - Dans le premier alinéa du III de l'article L. 145-3 du code de
l'urbanisme, après les mots : "constructions existantes" sont insérés les mots
: "de l'implantation de constructions à usage industriel et artisanal intégrées
à l'environnement, sur des terres dépourvues de vocation agricole spécifique,
dans le cadre, le cas échéant, des procédures prévues aux articles L. 311-1 à
L. 311-6".
« II. - Le quatrième alinéa (3°) du I de l'article L. 145-7 du code de
l'urbanisme est complété par les mots suivants : "et notamment en ce qui
concerne l'implantation de constructions à usage industriel et commercial
intégrées à l'environnement lorsque les nécessités du développement économique
le justifient". »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Cet amendement tend à permettre la réalisation de
constructions industrielles intégrées dans les zones de montagne.
Il prévoit que les directives territoriales d'aménagement pourront préciser
ces dispositions pour chaque massif. Par ailleurs, sa rédaction est plus claire
que celle de l'article 19
bis,
qui prévoit à titre exceptionnel la
création de zones d'urbanisation de taille limitée sans préciser qu'elles
seront affectées à des activités industrielles.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 271, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 19
bis.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je souhaite répondre brièvement à M. Jarlier à propos
des prescriptions de massif.
J'ai quelques raisons personnelles - mais elles n'ont pas grand-chose à voir
dans cette affaire - d'être attaché à cette formule. Si le Gouvernement propose
son rétablissement dans ce projet de loi, c'est parce qu'il souhaite réellement
qu'elle puisse être mise en oeuvre. En effet, l'espoir donné par les directives
territoriales d'aménagement ne peut pas être confirmé dans la mesure où ces
directives sont prioritairement étudiées et lancées sur des secteurs à fort
développement, ce qui laisse de côté nombre de massifs de montagne.
Une première approche a déjà concerné le Massif central et nous serons très
attentifs au développement que connaîtra cette initiative, notre souci étant
bien de la voir aboutir, car nous croyons que ces possibilités d'adaptation de
dispositions nationales à des spécificités physiques territoriales représentent
une formule de décentralisation très poussée que nous aimerions voir
réussir.
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
Je
demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des affaires économiques.
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
Permettez-moi de revenir quelques instants sur un échange que nous avons eu
avec M. le secrétaire d'Etat.
Les directives territoriales d'aménagement n'ont jamais été destinées aux
zones à forte densité, ni même principalement orientées vers elles. Une telle
orientation ne figure nulle part dans le projet de loi. C'est un choix qui a
été fait par le Gouvernement, mais on aurait parfaitement pu étendre ces
directives à la montagne !
Je précise simplement ce point parce que, à vous entendre, monsieur le
secrétaire d'Etat, on pourrait avoir le sentiment qu'elles ont été élaborées
pour les zones à forte densité. Moi qui ai assisté à tout le débat, je peux
vous dire que telle n'a jamais été l'intention du gouvernement de l'époque et
que cela ne ressort aucunement du texte.
Cela étant, si vous retenez les prescriptions de massif, monsieur le
secrétaire d'Etat, tout le monde s'en félicitera !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je souhaite ajouter quelques mots pour qu'il n'y ait
pas d'ambiguïté entre la position du Gouvernement et l'avis très pertinent de
M. François-Poncet.
Si j'ai dit que les DTA avaient été orientées vers les zones à fort
développement, c'est parce que c'est ainsi qu'elles ont été délimitées après le
vote de la loi de février 1995 et avant l'arrivée de ce Gouvernement. Les
périmètres envisagés étaient alors ceux que j'ai rappelés et je constate,
effectivement, que ce sont ceux pour lesquels l'Etat a considéré que les enjeux
étaient suffisamment forts pour y appliquer des DTA prioritaires.
Il en résulte que,
a contrario,
les zones de moins forte évolution
démographique n'ont pas été assujetties aux DTA. C'est un état de fait, mais
j'ai bien entendu l'argumentation de M. François-Poncet.
Articles additionnels après l'article 19
bis
ou après l'article 20
M. le président.
Je suis sais de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 438 rectifié, MM. Poniatowski, Revet, Cléach, Emin, Mme
Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent
d'insérer, après l'article 20, un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans le cinquième alinéa de l'article L. 145-9 du code de l'urbanisme, le
nombre : "8 000" est remplacé par le nombre : "15 000". »
Par amendement n° 439 rectifié, MM. Poniatowski, Revet, Cléach et Emin
proposent d'insérer, après l'article 20, un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans le cinquième alinéa de l'article L. 145-9 du code de l'urbanisme, le
nombre : "8 000" est remplacé par le nombre : "12 000". »
Par amendement n° 686 rectifié
bis,
Mme Bardou, MM. Faure, Braun,
Blanc, Natali, Vial, Amoudry, Grillot, Jourdain, de Rocca-Serra, Descours et
Fournier proposent d'insérer, après l'article 19
bis,
un article
additionnel ainsi rédigé :
« Dans le cinquième alinéa de l'article L. 145-9 du code de l'urbanisme, les
mots : "8 000 mètres carrés", sont remplacés par les mots : "12 000 mètres
carrés". »
La parole est à M. Poniatowski, pour défendre les amendements n°s 438 rectifié
et 439 rectifié.
M. Ladislas Poniatowski.
D'abord, monsieur le président, je retire l'amendement n° 438 rectifié pour
défendre l'amendement n° 439 rectifié, qui est un amendement de repli.
Cet amendement, j'avais l'intention de le défendre de façon laconique par un
simple : « Il est défendu ». En effet, la région normande n'est absolument pas
concernée par la procédure des unités touristiques - s'il y avait des stations
de sports d'hiver en Normandie, cela se saurait ! - et par courtoisie, je
voulais donc laisser les élus montagnards défendre leur amendement n° 686
rectifié
bis,
qui est tout à fait identique au mien. Malheureusement,
s'il y a des élus montagnards dans l'hémicycle, il n'y a aucun de ceux qui ont
signé ledit amendement. D'où mon intervention.
Mon amendement vise à majorer le seuil de surface de plancher hors oeuvre à
partir duquel une opération visant à augmenter la capacité d'hébergement
touristique doit être soumise à la lourde procédure des unités touristiques
nouvelles.
Ce relèvement du seuil se justifie dans le contexte actuel de réhabilitation
de l'immobilier touristique des stations, dont un des enjeux peut être la
reprise du développement des stations de sports d'hiver existantes, évitant du
même coup la création de nouvelles stations en sites vierges.
Cette disposition s'inscrit également dans la logique de la directive
territoriale d'aménagement en cours d'élaboration, qui privilégierait la
reconquête de l'existant sur l'extension de l'urbanisation existante.
Voilà pourquoi nous proposons que le seuil passe de 8 000 à 12 000 mètres
carrés.
M. le président.
L'amendement n° 438 rectifié est retiré.
L'amendement n° 686 rectifié
bis
est-il soutenu ?...
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 439 rectifié ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Le montagnard que je suis apprécie l'intervention de son
collègue normand, qui montre que la montagne est l'affaire de tous.
M. Charles Revet.
C'est de la solidarité bien comprise !
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission émet un avis favorable sur l'amendement n° 439
rectifié.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
S'agissant de réhabilitations, il n'y a pas de mise en
oeuvre de la procédure des unités touristiques nouvelles. Les superficies
n'entrent en compte que pour les opérations nouvelles, les constructions
nouvelles, si bien que le Gouvernement ne juge pas opportun de relever le seuil
de 8 000 mètres carrés, qui lui semble déjà fort élevé pour le porter à 12 000
mètres carrés. D'où son avis défavorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 439 rectifié.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
J'ai bien compris les explications et l'argumentaire de M. le secrétaire
d'Etat. Mais, lorsqu'on vise les unités touristiques nouvelles, il faut savoir
de quoi l'on parle.
Aujourd'hui, la règle est beaucoup trop rigide, la définition des unités
touristiques nouvelles est beaucoup trop stricte, surtout dans les communes où
les activités touristiques sont déjà largement existantes et en situation
d'économie dominante. Il y aurait donc lieu de réfléchir à un assouplissement,
qui éviterait de passer par la procédure des UTN, dès lors qu'il s'agit de
l'extension - même s'il s'agit de constructions nouvelles - d'une capacité
d'hébergement dont l'essentiel est déjà constitué soit par le tourisme
associatif, soit par l'hôtellerie.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je veux indiquer à M. Hérisson qu'a mon sens le
problème qu'il évoque au travers de cet amendement ne se pose pas
réellement.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 439 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20.
Je suis maintenant saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une
discussion commune.
Par amendement n° 440 rectifié, MM. Poniatowski, Revet, Cléach, Emin et les
membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent d'insérer, après
l'article 20, un article additionnel ainsi rédigé :
« Après le mot : "desquels", la fin du sixième alinéa de l'article L. 145-9 du
code de l'urbanisme est ainsi rédigée : "sont considérés comme unités
touristiques nouvelles, d'une part, les extensions et, d'autre part, les
renforcements significatifs des remontées mécaniques". »
Par amendement n° 687 rectifié
bis,
Mme Bardou, MM. Faure, Braun,
Blanc, Natali, Vial, Amoudry. Grillot, Jourdain, de Rocca-Serra, Descours et
Fournier proposent d'insérer, après l'article 19
bis,
un article
additionnel ainsi rédigé :
« Le sixième alinéa de l'article L. 145-9 du code de l'urbanisme est ainsi
rédigé :
« Un décret en Conseil d'Etat détermine notamment les seuils financiers
périodiquement réévalués à partir desquels sont considérés comme unités
touristiques nouvelles, d'une part, les extensions et, d'autre part, les
renforcements significatifs des remontées mécaniques. »
La parole est à M. Poniatowski, pour défendre l'amendement n° 440 rectifié.
M. Ladislas Poniatowski.
C'est un réel plaisir, pour l'élu normand que je suis, c'est-à-dire au ras de
l'eau, de continuer à se faire l'interprète et l'avocat des élus montagnards
!
Cet amendement vise à actualiser la rédaction de la partie de l'article du
code de l'urbanisme qui impose la fixation par décret d'un montant financier
minimal pour qu'un projet de remontée mécanique soit considéré comme unité
touristique nouvelle et soumis, par conséquent, à la procédure qui s'y
rattache.
Il conduit à opérer une distinction entre les seuils financiers relatifs,
d'une part, aux « extensions » et, d'autre part, aux « renforcements
significatifs », et, sachant qu'actuellement un seuil unique de 17,5 millions
de francs s'applique tant pour les « extensions » que pour les « renforcements
significatifs ».
En effet, aujourd'hui, la très grande majorité des réalisations d'équipements
correspondent à du renouvellement d'installations techniquement et
commercialement obsolètes.
Pour plusieurs raisons, notamment paysagères, la pratique du renouvellement
conduit à substituer à différents engins préexistants un engin nouveau unique
de capacité supérieure. Pour desservir un même site, il est, par exemple,
préférable d'avoir un télésiège à débrayage plutôt que plusieurs remontées
distinctes. Or, le coût de tels engins modernes est sensiblement supérieur au
seuil de 17,5 millions de francs, ce qui conduit trop souvent à retarder le
renouvellement ou, au pire, à opter pour plusieurs remontées dont le coût est
inférieur au seuil.
Sachant que, pour ne pas dénaturer l'esprit de la loi « montagne » et le souci
de protection qui y est attaché, il n'est, par ailleurs, pas souhaitable de
remonter trop substantiellement le seuil, il apparaît donc préférable d'opérer
un distingo entre les deux notions d'« extension » et de « renforcement
significatif ».
M. le président.
L'amendementt n° 687 rectifié
bis
est-il soutenu ?...
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 440 rectifié ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La seule différence entre les deux amendements est que
l'amendement n° 687 rectifié
bis
prévoyait le recours à un décret en
Conseil d'Etat.
C'est vrai, le problème de l'évolution des seuils actuels se pose, et ce qu'a
dit M. Poniatowski est très juste : le seuil de 17,5 millions de francs est à
l'évidence dépassé quand on sait que la moindre remontée mécanique coûte plus
de 20 millions ou 25 millions de francs !
La commission est donc favorable à l'amendement n° 440 rectifié.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
La rédaction actuelle de l'article L. 145-9 permet
déjà la distinction entre unités touristiques nouvelles, les extensions, d'une
part, les renforcements significatifs des remontées mécaniques, d'autre part.
Simplement, le décret d'application a fixé un seuil commun.
Le Gouvernement est décidé à différencier les seuils. La rédaction actuelle de
l'article L. 145-9 le lui permet. L'amendement n° 440 rectifié, contrairement à
l'amendement n° 687 rectifié
bis
, qui était contraignant, n'impose rien
de plus au Gouvernement que le texte existant.
Le Gouvernement ne peut donc que prendre un engagement, et il le fait.
M. le président.
L'amendement est-il maintenu, monsieur Poniatowski ?
M. Ladislas Poniatowski.
Oui, monsieur le président. Il répond à un souhait très fort des élus de la
montagne.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 440 rectifié.
M. Denis Badré.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Badré.
M. Denis Badré.
On permettra à l'élu des Hauts-de-Seine que je suis de venir à la rescousse de
son collègue haut-normand, simplement pour apporter au soutien de sa thèse
l'argument de la sécurité. Nous sommes en effet tous attachés à prendre en
compte les arguments de sécurité, qui militent également dans le sens d'une
distinction très claire.
Qu'on puisse modifier le décret, soit ! mais il ne me paraît pas plus mauvais
d'adopter ce texte dès aujourd'hui.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Je veux d'abord remercier M. Poniatowski de défendre ainsi la montagne.
Il aurait sans doute été intéressant, au-delà des renforcements significatifs
et des extensions, de viser également le renouvellement.
M. Ladislas Poniatowski.
C'est prévu !
M. Pierre Hérisson.
En effet, le renouvellement peut parfois conduire à des changements de type
d'équipement qui nous font aller au-delà des seuils.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 440 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20.
Articles additionnels après l'article 19
bis
M. le président.
Par amendement n° 688 rectifié
bis
, Mme Bardou, MM. Faure, Braun,
Blanc, Natali, Vial, Amoudry, Grillot, Jourdain, de Rocca Serra, Descours et
Fournier proposent d'insérer, après l'article 19
bis
, un article
additionnel ainsi rédigé :
« L'avant-dernier alinéa de l'article L. 145-9 du code de l'urbanisme est
ainsi rédigé :
« Une unité touristique nouvelle ne peut être réalisée que dans une commune
disposant d'un plan local d'urbanisme, ou d'une carte communale, opposable aux
tiers. »
Cet amendement est-il soutenu ?...
Par amendement n° 272, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose d'insérer, après l'article 19
bis
, un article
additionnel ainsi rédigé :
« Dans les parties du territoire auxquelles la loi n° 85-30 du 9 janvier 1985
relative à la protection et au développement de la montagne est applicable,
caractérisées par l'existence d'un habitat traditionnel composé de
constructions implantées de façon discontinue, le plan d'occupation des sols ou
la carte communale peut délimiter, après avis de la commission départementale
des sites, des zones d'habitat individuel. Ces zones sont desservies
partiellement par des équipements qu'il n'est pas prévu de renforcer. Les
caractéristiques, le périmètre, les prescriptions architecturales et
paysagères, le coefficient d'occupation des sols, sont déterminés après avis
conforme de la commission départementale des sites. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 685 rectifié
bis
,
présenté par Mme Bardou, MM. Faure, Braun, Blanc, Natali, Vial, Amoudry,
Grillot, Jourdain, de Rocca Serra, Descours et Fournier, et tendant à supprimer
la deuxième phrase du texte proposé par l'amendement n° 272.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 272.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Cet amendement est essentiel aux yeux de la commission des
affaires économiques. Il permet en effet de reconnaître, dans les zones
soumises à la loi « montagne », après avis de la commission des sites, des
zones historiquement mitées où pourraient être édifiées quelques constructions
destinées à l'habitat individuel, sous réserve du respect des prescriptions
architecturales et paysagères du POS.
Actuellement, on cherche désespérément en zone de montagne des hameaux pour
pouvoir y construire en continuité des maisons nouvelles. Comme l'indiquait
notre collègue Charles Revet, la zone rurale ne peut se satisfaire de la
rénovation des constructions anciennes ; il lui faut aussi des constructions
neuves.
Or, actuellement, dès lors qu'il n'y a pas de hameau, il est impossible
d'obtenir un permis de construire. Je vous laisse imaginer le désarroi des
maires qui, alors qu'ils reçoivent des demandes, ne peuvent les satisfaire !
Dès lors, commence un long processus de négociations avec la DDE pour savoir
ce qu'est un hameau. Certains services de l'Etat ont même pris la peine - c'est
méritoire - de réunir dans un document unique ce qui leur paraît constituer la
définition d'un hameau.
Il faut sortir de ces mésaventures à la recherche du hameau perdu et définir
des zones où les constructions pourront être réalisées parce que ces zones sont
mitées de toute éternité.
M. le président.
Le sous-amendement n° 685 rectifié
bis
est-il soutenu ?...
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 272 ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement émet un avis résolument défavorable.
En effet, même s'il comprend les préoccupations qui motivent cette proposition,
il estime que la garantie offerte par l'intervention de la commission des sites
n'est pas suffisante pour avoir l'assurance que ne sera pas favorisée une
urbanisation par trop anarchique.
Il rappelle au rapporteur et au Sénat que le mécanisme de transfert des COS,
prévu à l'article L. 123-4, facilite la création de petits hameaux bien
intégrés dans l'environnement, ce qui est conforme à l'esprit de la loi «
montagne ».
Ainsi, avec cette disposition, il est possible aux communes de prévoir des
constructions peu denses dans la zone rurale, mais de façon organisée.
Organiser ne veut pas dire densifier, ni tout regrouper au même endroit.
Le Gouvernement préfère donc cette formule à celle de l'amendement, dont il
demande le rejet.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 272, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 19
bis.
Par amendement n° 273, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose d'insérer, après l'article 19
bis,
un article
additionnel ainsi rédigé :
« Après l'article L. 111-1 du code de l'urbanisme, il est inséré un article
ainsi rédigé :
«
Art. L. ... -
Dans les zones rurales caractérisées par l'absence de
toute pression foncière et la présence d'un habitat traditionnel comportant des
constructions implantées de façon discontinue, il peut être dérogé aux
dispositions de l'article L. 111-1 afin d'autoriser, à titre exceptionnel et
dans la limite d'un nombre maximum de deux constructions par commune et par an,
l'implantation de constructions nouvelles, sous réserve que celles-ci soient
desservies par des équipements qu'il n'est pas prévu de renforcer.
« Toute autorisation d'occupation du sol délivrée en application du présent
article détermine les conditions de l'insertion paysagère et les prescriptions
architecturales auxquelles celle-ci est soumise. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Cet amendement poursuit un objectif analogue au précédent en
tentant de faire échapper les communes qui ne sont pas dotées de carte
communale ou de POS à ce que d'aucuns ont appelé devant le groupe de travail de
la commission des affaires économiques sur l'urbanisme « le diktat de la DDE
».
Les communes rurales se heurtent à de grandes difficultés pour construire des
logements sociaux. La crainte du mitage sert souvent de raison - je n'irai pas
jusqu'à utiliser le mot « prétexte » - pour justifier l'attitude malthusienne
que les services de l'Etat manifestent parfois dans la gestion des crédits des
documents d'urbanisme.
Or, nombre de nos concitoyens aspirent à vivre en zone rurale. Ce phénomène,
souligné à plusieurs reprises par le Sénat, est désormais bien connu : ainsi,
Le Monde
constatait récemment que l'arrivée d'anciens citadins dans les
petites villes contribuait à une rénovation de la ruralité.
La construction de logements sociaux en milieu rural et la délivrance
d'autorisations de construire, qui serait pourtant parfois justifiée, souffrent
malheureusement d'une lecture presque « intégriste » du code de l'urbanisme.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est très défavorable à cet amendement,
parce qu'il lui semble que l'on se lance vraiment, en l'occurrence, dans
l'édification d'une « usine à gaz », pour employer une expression familière.
Comment définir des critères objectifs pour décider quelles sont les
collectivités où s'exerce une pression foncière ? Qui pourra déterminer les
critères permettant de caractériser une tradition d'habitat dispersé ? Le
Gouvernement pense donc que cet amendement risque de poser davantage de
problèmes qu'il n'est susceptible de permettre d'en résoudre.
Par ailleurs, ce dispositif sera très vite perçu comme injuste par beaucoup de
nos concitoyens, puisque le nombre des autorisations sera limité à deux par an,
ce qui signifie qu'il faudra choisir et que, en tout état de cause, au-delà de
ce chiffre, les demandes seront écartées.
Le Gouvernement pense qu'il serait préférable que la commune se trouvant dans
cette situation se dote d'une carte communale prévoyant la constructibilité de
zones équipées. C'est donc l'article 4 qui, aux yeux du Gouvernement, règle le
problème posé par la commission sans engendrer plus de difficultés que de
résultats convaincants.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 273.
M. Charles Revet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Revet.
M. Charles Revet.
Je suis tout à fait favorable à cet amendement, même s'il conviendra peut-être
d'en revoir les dispositions - j'ai bien noté vos remarques, monsieur le
secrétaire d'Etat.
Les membres du groupe de travail de la commission des affaires économiques sur
l'urbanisme ont constaté sur le terrain que, dans nombre de communes où les
demandes de permis de construire se limitent à une, deux, voire trois par an,
celles-ci sont bloquées par une stricte application du dispositif actuellement
en vigueur.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous venez de nous répondre qu'il fallait que
ces communes se dotent d'une carte communale, et c'est cela qui m'a amené à
réagir : comment voulez-vous qu'une commune qui n'est saisie que d'une ou deux
demandes de permis de construire par an s'engage dans un processus de carte
communale ? Outre le coût, vous savez comme moi qu'étant donné le nombre de
cartes communales à établir, ce n'est pas avant cinq, dix voire quinze ans, si
tant est que les communes s'engagent dans ce processus, que la totalité de nos
communes en sera dotée ! On fait donc une croix sur un tiers des communes de
France, ce n'est pas acceptable.
Nous sillonnons tous notre beau pays, il est magnifique, et ce grâce à ceux
qui, au fil des siècles, ont construit. Aujourd'hui, on nous propose des
dispositifs pour protéger cet habitat ou ces équipements, souvent réalisés, à
l'époque, sans permis de construire.
Monsieur le secrétaire d'Etat, faites un peu confiance aux élus locaux !
M. Alain Gournac.
Ah oui !
M. Charles Revet.
Et même, à la limite, pourquoi ne pas imposer le recours à un architecte.
Faites aussi confiance aux hommes de l'art !
Par ailleurs, nous avons également constaté sur le terrain que nos concitoyens
souhaitent vivre autrement. Je parlerai de mon département, qui est celui que
je connais le mieux. Je suis président d'un OPAC, qui compte 27 000 logements.
Nous ne savons pas répondre aux demandes, que ce soit en habitat locatif ou en
accession à la propriété, dans la plupart des villes moyennes ou des petites
communes et, dans le même temps, des logements restent vacants en zones
urbaines, à Rouen ou au Havre. Répondons-nous vraiment aux aspirations de nos
concitoyens et organisons-nous le territoire en conséquence ?
Aujourd'hui, 80 % de la population vit sur 20 % du territoire. Ce n'est pas
une fatalité !
Je suis un défenseur des petits oiseaux et des animaux. Il faut certes les
protéger, mais doit-on aller jusqu'à aboutir à des situations absurdes ? Je
prendrai l'exemple d'un tracé d'autoroute : parce que, sur un vieil arbre, on a
trouvé un insecte que personne ne connaissait, ...
M. Louis Moinard.
Vive Mme Voynet !
M. Charles Revet.
... on a interrompu le chantier, on a modifié le tracé, avec comme conséquence
un surcoût de plusieurs milliards de francs ! C'est véritablement une
absurdité, nous marchons sur la tête !
Pardonnez-moi d'être aussi passionné, mais nous avons aujourd'hui le sentiment
que certains souhaitent créer un désert pour protéger l'environnement et la
nature, quitte à parquer les humains sans prende en compte leurs
aspirations.
M. Jean Chérioux.
Très juste !
M. Charles Revet.
Monsieur le secrétaire d'Etat, faites preuve d'un peu de pragmatisme ! Quelle
est la demande qui vous est faite à travers cet amendement ? Il vous est
demandé de laisser un peu de responsabilité aux élus. Ils sont élus pour cela.
Et s'ils font des bêtises, ce sont eux qui seront sanctionnés par leurs
électeurs, et non pas celui qui prend la décision dans un bureau loin de la
réalité du terrain.
Monsieur le secrétaire d'Etat, prenez un peu plus en compte l'aspiration de
nos concitoyens à vivre autrement, faites en sorte d'instaurer un meilleur
équilibre sur l'ensemble de notre pays entre les grandes villes qui doivent
être réaménagées, les villes moyennes et les zones rurales. C'est cela, en
fait, la France !
(Très bien ! sur les travées des Républicains et
Indépendants et du RPR.)
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je souhaite répondre brièvement à M. Revet, que j'ai
écouté avec beaucoup d'attention.
Tout d'abord, monsieur le sénateur, vous connaissez la position du
Gouvernement sur la vacance des logements lorsqu'elle est structurelle dans des
ensembles urbains dont une partie est devenue obsolète. Nous avons complètement
rompu avec le tabou de la non-démolition. Nous avons même créé les outils pour
y parvenir. Adapter l'offre à la demande de nos concitoyens est véritablement
une de nos préoccupations.
Ensuite, lorsqu'en alternative à l'amendement n° 273, dont je crains que vous
n'ayez pas estimé convenablement les difficultés de mise en oeuvre, je suggère
d'y substituer une incitation à l'élaboration des cartes communales, cette
proposition ne peut pas être interprétée comme l'expression d'une défiance à
l'égard des élus locaux.
M. Charles Revet.
Vous savez que ce n'est pas réaliste !
M. Alain Gournac.
C'est théorique !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
C'est un point sur lequel je souhaitais être très
clair.
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
Je
demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des affaires économiques.
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
Monsieur
le secrétaire d'Etat, c'est un point que nous avons souvent abordé, en tout cas
plusieurs fois avec vous, notamment à l'occasion de vos différentes auditions
devant la commission des affaires économiques. Je me souviens d'un long débat
voilà un peu plus d'un an, où nous avons été nombreux à attirer votre attention
sur l'attitude systématiquement restrictive des directions départementales de
l'équipement à l'égard de toute construction dans l'espace rural. Cette
réticence se manifeste aussi à l'occasion de l'établissement des cartes
communales ou des plans d'occupation des sols, ...
M. Charles Revet.
Tout à fait !
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
... avec
la volonté de tout restreindre dans des périmètres aussi limités que possible
et qui tournent le dos au désir de ceux qui souhaitent s'installer dans
l'espace rural et de vivre justement dans un milieu naturel. Nous avions attiré
votre attention sur ce point et vous nous aviez donné le sentiment d'être
étonné. Vous nous aviez dit que des instructions seraient données pour que les
DDE adoptent une attitude plus ouverte et plus libérale.
M. Alain Gournac.
Ça n'a pas évolué !
M. Charles Revet.
En tout cas, ces instructions n'ont pas été appliquées !
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
Ces
instructions n'ont pas été données et nous nous heurtons partout à une attitude
systématiquement négative.
La réponse que vous nous donnez, c'est la carte communale. Monsieur le
secrétaire d'Etat, faites la grâce aux élus qui sont ici de reconnaître que, la
carte communale, ils savent ce que c'est ! Ils la pratiquent depuis longtemps ;
ils ont aidé les communes rurales qui souhaitaient s'en doter à l'établir.
Un grand nombre de communes n'ont pas l'intention d'établir une carte
communale car elles ne sont pas soumises à une pression foncière. C'est très
simple. Pourquoi établiraient-elles une carte communale si aucune construction
n'est prévue ? En conséquence, la réponse que vous nous avez apportée,
excusez-moi de vous le dire, n'en est pas une.
M. Alain Gournac.
Absolument !
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
Nous
voulons obliger les DDE à avoir une vision plus ouverte. Nous voulons éviter la
dépopulation dans l'espace rural, ce qui est essentiel. Un certain nombre de
cantons ruraux connaissent en effet une véritable désertification.
Nous demandons au Gouvernement d'adopter une attitude ouverte à cet égard. Si
nous rapprochons, monsieur le secrétaire d'Etat, votre position sur ce sujet
d'un certain nombre d'autres positions du Gouvernement sur l'espace rural,
l'agriculture - je pense à la TGAP par exemple - nous avons le sentiment d'une
attitude systématiquement négative à l'égard de l'espace rural.
M. Alain Gournac.
Fermée !
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
En
conséquence, nous n'avons pas d'autres moyens que de présenter un texte comme
celui-ci. Je reconnais qu'il est quelque peu sommaire mais vous ne nous laissez
aucun autre moyen.
Les critères, dites-vous, sont difficiles à établir. Excusez-moi, je serais
presque tenté de dire que vous me faites sourire. Les critères sont très
faciles à identifier. On ne peut, par exemple, pas parler de pression foncière
pour une commune où rien n'a été construit depuis deux ans. De même, les
géographes savent depuis longtemps que toute une partie de la France comporte
des habitats dispersés. Vous usez d'alibis pour justifier une attitude que nous
n'arrivons pas à comprendre.
Je demande donc à mes collègues d'adopter l'amendement de la commission, en
souhaitant que l'Assemblée nationale le maintienne, tout simplement parce que
les élus locaux qui partagent cette position sont légion en France. Monsieur le
secrétaire d'Etat, si vous assistiez à une assemblée de maires dans mon
département, vous changeriez sans doute d'avis !
Je suis désolé d'avoir plaidé avec tant de passion, mais ce problème nous
taraude depuis des années et des années et nous souhaitons lui apporter une
solution.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
M. François-Poncet a pratiquement dit ce que je
voulais dire. Je partage totalement ses propos.
Si cet amendement a été déposé, c'est parce que, aujourd'hui, les possibilités
de construire sont complètement impossibles dans un certain nombre de communes
rurales.
M. Ladislas Poniatowski.
Tout à fait !
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous nous avez
indiqué tout à l'heure que des outils existaient pour permettre la construction
dans certains cas, et vous les avez cités. Or les DDE appliquent les textes
d'une façon si restrictive qu'aucune construction n'est possible.
La solution est simple : il suffit d'assouplir ces directives afin de
permettre à ces zones rurales, en voie de dépopulation, comme l'a dit M.
François-Poncet, de se développer.
Aujourd'hui, les élus sont découragés : dès lors qu'existe une possibilité de
construction, l'administration leur rétorque qu'ils ne peuvent pas construire
sous prétexte qu'il manque tel ou tel document.
Certes, comme l'a dit M. le secrétaire d'Etat, la solution peut passer par la
carte communale, mais il ne faut pas que ce soit le passage obligé pour
autoriser une construction dans ces zones.
M. Ambroise Dupont.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Ambroise Dupont.
M. Ambroise Dupont.
Je m'interroge, après avoir entendu tous les orateurs précédents. Je connais,
naturellement, pour être un élu de zone rurale, les difficultés que nous
rencontrons.
Pour autant, je constate également que si nous attribuons deux permis de
construire par an en zone rurale, sans avoir une réflexion préliminaire, nous
en arrivons, de fil en aiguille, à dire qu'il faut faire de la continuité le
long des routes à grande circulation, à autoriser le mitage dans tous les sens
alors que les exigences des SDIS - services départementaux d'incendie et de
secours - sont de plus en plus fortes pour protéger les maisons et faire en
sorte que les pompiers puissent arriver à temps pour éviter qu'elles ne
brûlent.
Je suis donc très perplexe et M. le secrétaire d'Etat a raison de dire que les
communes doivent se doter d'instruments de réflexion, que ce soit par le biais
des cartes communales ou des cartes intercommunales. Cette dernière option
serait d'ailleurs préférable car la réflexion sur un paysage, sur une ressource
en eau ou des voies de communication passe par la maîtrise de l'urbanisme.
Je suis très perplexe, disais-je, et je souhaite que les communes puissent
bénéficier des conseils de praticiens compétents - il convient à cet égard de
rappeler que les CAUE ont été créés par la loi à leur service - et de crédits
suffisants pour pouvoirs réaliser les études, qu'il s'agisse de la carte
communale ou du POS. Au gré des autorisations de construire qui sont accordées,
nous risquons en effet d'être confrontés à des situations insolubles.
Le mieux, c'est la réflexion préalable, Je le dis d'autant plus volontiers
que, dans le Calvados, des petits chemins deviennent absolument inutilisables
car, sous prétexte qu'un premier permis de construire a été accordé, d'autres
n'ont pas été refusés. Et nous en arrivons à des situations très conflictuelles
et très dommageables, qui ne s'inscrivent en rien dans une gestion d'avenir de
notre territoire.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Les observations de M. Besson ne sont pas dénuées de pertinence, au moins en
partie, comme mon collègue M. Ambroise Dupont vient de s'en faire l'écho, même
si j'adhère à l'argumentation développée par M. le président de la commission
des affaires économiques et du Plan, par M. le rapporteur et par d'autres
collègues.
Cela étant, en ma qualité d'élu d'une commune rurale de moins de deux cents
habitants, et alors que je n'ai pas le souvenir que des modifications
réglementaires et législatives soient intervenues sur ce point, je sais que,
lorsque le maire d'une commune rurale est saisi d'une demande de permis de
construire en dehors du périmètre urbanisable de la commune, le conseil
municipal de ladite commune peut, par délibération motivée, justifier la
construction d'une maison d'habitation en dehors de ce périmètre.
Cet exemple me laisse à penser que rien ne s'oppose aujourd'hui à ce que le
maire d'une petite commune puisse autoriser la construction d'un, de deux ou de
trois pavillons en dehors du périmètre urbanisable et, par cette voie, répondre
à l'objet de cet amendement.
Il est vrai que l'amendement n° 273 soulève des problèmes d'interprétation. Il
présente par ailleurs un caractère limitatif, comme l'a souligné très justement
M. le secrétaire d'Etat, en limitant à deux constructions, alors que les
dispositions actuelles sont beaucoup plus souples.
A ce propos, je rejoins l'argumentation de M. François-Poncet sur un point :
la carte communale n'est pas forcément la panacée et il faut, là ou la pression
de l'urbanisme n'est pas importante, là où l'habitat est dispersé, laisser un
maximum de souplesse au maire et au conseil municipal pour décider de
l'opportunité d'accéder ou non à une demande de construction.
C'est la volonté d'élaborer un dispositif souple qui devrait nous animer ;
elle seule permettrait d'éviter, contrairement à ce projet de loi, d'enserrer
l'ensemble de nos administrés et de nos élus dans un carcan administratif dont
on ne saura pas sortir et qui sera plus source de difficultés que
d'avantages.
Selon moi, le Gouvernement est en train de mettre en place un dispositif d'une
contrainte telle qu'il sera amené lui-même à faire un constat d'échec de cette
disposition législative, et, si ce n'est pas lui, ses successeurs devront
revenir sur ce texte pour redonner de la souplesse à la gestion de l'urbanisme
dans ce pays. Qui trop embrasse mal étreint ! Et le résultat de l'opération
n'est pas du tout celui que l'on a espéré.
Voilà pourquoi, comme mon collègue M. Ambroise Dupont, j'ai un avis partagé
sur cet amendement.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je voudrais répondre à M. Vasselle que, pour être
intéressante, sa proposition se heurte néanmoins à une difficulté d'ordre
juridique majeure. En l'absence de carte communale ou de POS, le maire et le
conseil municipal n'ont aucune compétence pour décider de l'extension des
périmètres.
M. Ladislas Poniatowski.
Quand cela arrive, la DDE refuse !
M. Alain Gournac.
La DDE n'en tient pas compte !
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
D'où la difficulté de mettre en place ce
dispositif.
C'est vrai que, dans la mesure où les nouvelles cartes communales sont
aujourd'hui opposables aux tiers et donnent le pouvoir aux maires d'attribuer
le permis de construire, elles pourraient effectivement faciliter la
construction en milieu rural.
Pour autant, je réitère ce que je disais précédemment : en l'absence de
dispositif satisfaisant, cet amendement permet de régler les problèmes, au
moins à court terme.
M. Jean Chérioux.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Chérioux.
M. Jean Chérioux.
Je n'aurai pas l'outrecuidance de prendre parti sur le fond en ce qui concerne
les zones rurales ! A Paris, les problèmes sont très différents.
Cela dit, je voudrais soutenir un argument qu'a donné M. Revet en ce qui
concerne l'OPAC.
A l'évidence, il arrive souvent en ville - et c'est aussi le cas à Paris - que
de nombreux logements soient vides. Et je voudrais répondre à M. le secrétaire
d'Etat que, contrairement à ce qu'il a dit à M. Revet, ce n'est pas du fait de
l'obsolescence des logements, c'est parce que la capitale est devenue une
grande administration et qu'on est amené à construire pour des raisons
administratives plutôt que purement fonctionnelles et de rééquilibrage.
Lorsque j'arrive à obtenir un logement, certains me disent : « Nous sommes
allés le voir, nous n'irons jamais là-bas, nous aimons mieux rester où nous
sommes ! »Et c'est ainsi que des centaines de logements sont inoccupés !
Cela montre bien que, quand on va trop loin dans la réglementation,
finalement, on en vient à gaspiller des fonds publics.
M. Alain Gournac.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Gournac.
M. Alain Gournac.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous ai écouté avec beaucoup de respect, et
j'ai eu le sentiment que vous ne nous apportiez pas la réponse que, en tant
qu'homme, vous souhaitiez nous donner.
Pour vous, la carte communale doit résoudre le prolème. Or, c'est une approche
théorique, vous le savez très bien ; certains de mes collègues l'ont évoqué.
Quant il n'y a pas de construction ou qu'il y en une tous les deux ans, je vous
laisse imaginer la complexité qui découlerait du dispositif que vous souhaitez
mettre en place.
Votre approche est totalement théorique, et c'est le problème : cela ne
correspond absolument pas à ce que les maires veulent faire sur le terrain.
Les maires, on veut toujours les encadrer, et je me demande ce qu'ils auront
le droit de faire, bientôt.
Pour ma part, je voudrais que l'on ait une approche réaliste de cette
question, et je voterai donc cet amendement. Nous devons laisser « respirer »
les maires d'autant que, si jamais les maires font des bêtises, ils seront
jugés par les électeurs !
Vous nous dites, monsieur le secrétaire d'Etat : il y a les DDE. Pourtant, si
vous leur avez donné des instructions, il ne me semble pas qu'elles soient
arrivées dans toutes les DDE de France ! Les DDE, ce n'est pas le parapluie,
c'est le parasol ! Les DDE, c'est le blocage, la fermeture !
Quand on leur demande quelque chose, leur réponse est toujours : ce n'est pas
possible. Je me souviens pourtant que, il y a quelque temps, vous m'aviez dit
que les choses devraient aller dans le bon sens. Mais, moi, je peux dire que
les DDE sont complètement bloquées, qu'elles donnent une image de fermeture
totale !
M. Jean-Pierre Plancade.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Plancade.
M. Jean-Pierre Plancade.
C'est un débat déchirant, car les arguments avancés par les tenants de la
ruralité sont imprégnés d'un réalisme absolu.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous connaissez bien les communes rurales et
vous savez toutes les difficultés que recontrent leurs maires du fait de la
dictature imposée par les fonctionnaires de la DDE !
Hier, nous avons été obligés - je l'ai moi-même fait - de voter contre un
amendement défendu par M. Ambroise Dupont, qui était pourtant parfaitement
légitime. Pourquoi ? Précisément parce que l'on sait avec quelle sévérité, avec
quelle dureté les lois sont appliquées dans nos petites communes : sans aucun
discernement, sans aucune mesure, on ouvre le parasol !
On en arrive à créer un vrai problème dans nos petites communes. Laissons
respirer les maires, laissons-les vivre !
M. Charles Revet.
Très bien !
M. Jean-Pierre Plancade.
Evidemment, il existe des outils : les cartes communales, l'intercommunalité.
Il ne faut certes pas négliger ce que vient de dire M. Ambroise Dupont pour
éviter des dérives. Il faut intervenir auprès de M. Gayssot pour faire en sorte
que, dans les communes où il n'y a ni de gros problèmes ni une pression
foncière importante, un peu de latitude soit laissée aux fonctionnaires de
l'équipement et aux maires.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Je ne reviendrai pas sur tous les points qui ont été évoqués jusqu'à présent.
Je souhaite simplement attirer l'attention de M. le secrétaire d'Etat, comme
j'ai déjà eu l'occasion de le faire sur un autre article.
La difficulté pourrait être réglée d'une manière satisfaisante - et il
appartient à M. le secrétaire d'Etat de le faire - si l'esprit urbain soufflait
un peu plus sur les services déconcentrés de l'Etat. Il n'y a ni compréhension
ni réflexe rural en matière d'instruction des permis de construire en milieu
rural dans les services déconcentrés et dans les directions départementales de
l'équipement.
Il y a là, comme cela a été dit par certains de nos collègues, un réflexe
urbain. Il est vrai qu'il s'agit d'urbanisme ! Mais faut-il introduire la
notion de « rurbanisme » ?
En tout cas, il serait souhaitable que nous ne soyons pas trop victimes de la
règle des « 80-20 ». En effet, aujourd'hui, les fonctionnaires qui servent dans
les services déconcentrés de l'Etat sont d'origine urbaine et ont un réflexe
urbain qui gêne beaucoup la discussion avec les maires, qui sont des ruraux au
vrai sens du terme, avec le bon sens qui les caractérise.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il y a quelque chose d'irréel dans ce débat. Cet après-midi,
nous parlerons de l'article 25 et de la densification de la population et, en
cette fin de matinée, nous débattons de la possibilité d'édifier quelques
constructions en milieu rural.
M. Charles Revet.
C'est incroyable !
M. Louis Althapé,
rapporteur.
C'est un peu fou !
M. Alain Gournac.
C'est dingue !
M. Louis Althapé,
rapporteur.
D'un côté, il y a une France densifiée, et de l'autre, une
France complètement désertique et qui essaie d'avoir le droit à une, voire à
deux constructions.
M. Pierre Hérisson.
Absolument !
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Monsieur le secrétaire d'Etat, j'espère que vous avez été
très sensible aux différentes interventions, en particulier à celles de MM.
Charles Revet et Jean François-Poncet.
C'est un cri du coeur que vous avez entendu.
Ce matin - mais je doute que vous ne le sachiez pas - vous avez pu apprécier
le message que les élus du Sénat ont l'intention de faire passer.
La carte communale n'est pas applicable partout. Comment peut-on imposer une
carte communale dans un village d'une centaine d'habitants où sont accordés
deux ou trois permis de construire en l'espace d'un mandat ?
Nos propositions ne sont peut-être pas très acceptables, juridiquement
parlant, et elles vont sans doute heurter les bons juristes qui vous entourent,
monsieur le secrétaire d'Etat.
(Sourires.)
Toutefois, nous sommes dans
notre rôle de législateur quand nous tentons de démontrer que la législation
vue par d'éminents spécialistes peut évoluer sous la pression d'une assemblée
parlementaire.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je ne sais pas ce que deviendra cet amendement.
Toutefois, puisque vous allez sans doute l'adopter, mes chers collègues, je
suggère de le modifier.
Tout d'abord, je propose d'ajouter les termes : « à titre exceptionnel après
avis de la commission de conciliation ».
Cette commission de conciliation a été mise en place pour que, au moins, on
puisse discuter ; c'est l'esprit de l'article L. 121-6 qui a déjà été voté. Il
me semble que, dans ce domaine également, la DDE ne devrait pas décider d'une
manière unilatérale, elle devrait au moins s'expliquer et dire pourquoi elle
n'est pas d'accord.
En outre, pour faire suite à la suggestion de mon collègue Charles Revet, nous
pourrions ajouter, à la fin du dernier alinéa, les mots suivants : « dès lors
qu'elles ont fait l'objet d'une délibération motivée du conseil municipal ».
Après tout cela, si vous ne pouvez pas nous donner satisfaction s'agissant des
quelque 10 000 conseils municipaux de France qui, le temps d'un mandat, ont
quatre ou cinq constructions à gérer, je crois, monsieur le secrétaire d'Etat,
que l'on pourra désespérer du pouvoir législatif dans notre pays !
(Très
bien ! et applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et
Indépendants, de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du
RDSE.)
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 273 rectifié, présenté par M. Althapé,
au nom de la commission des affaires économiques, et tendant à insérer, après
l'article 19
bis,
un article additionnel ainsi rédigé :
« Après l'article L. 111-1 du code de l'urbanisme, il est inséré un article L.
111-1-1 A ainsi rédigé :
«
Art. L. 111-1-1 A.
- Dans les zones rurales caractérisées par
l'absence de toute pression foncière et la présence d'un habitat traditionnel
comportant des constructions implantées de façon discontinue, il peut être
dérogé aux dispositions de l'article L. 111-1 afin d'autoriser, à titre
exceptionnel après avis de la commission de conciliation et dans la limite d'un
nombre maximum de deux constructions par commune et par an, l'implantation de
constructions nouvelles, sous réserve que celles-ci soient desservies par des
équipements qu'il n'est pas prévu de renforcer.
« Toute autorisation d'occupation du sol délivrée en application du présent
article détermine les conditions de l'insertion paysagère et les prescriptions
architecturales auxquelles celle-ci est soumise dès lors qu'elles ont fait
l'objet d'une délibération motivée du conseil municipal. »
Quel est l'avis du Gouvernement sur cet amendement n° 273 rectifié ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
J'ai écouté avec beaucoup d'attention les différents
intervenants, et un certain nombre de déclarations talentueuses ne m'ont pas
laissé insensible. J'ai toutefois le sentiment d'être au coeur d'une offensive
dont j'ai quelque peine à comprendre le bien-fondé.
M. Patrick Lassourd.
Vous êtes pourtant maire !
M. Alain Gournac.
Eh oui !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
J'ai peine à le comprendre, tout simplement parce
qu'il faut bien sérier les choses et ne pas mettre en cause toute une politique
sur trois lignes seulement d'un projet de loi.
Quand, répondant à une question qui m'avait été posée devant votre commission,
monsieur François-Poncet, j'ai explicité la position du Gouvernement sur la
construction de logements sociaux en milieu rural, j'ai bien indiqué les
précautions auxquelles nous tenions, à savoir qu'il ne s'agissait pas de
construire du neuf là où l'habitat existant offrait des possibilités. Il est de
plus grande intelligence, pour la revitalisation des zones rurales, de
mobiliser d'abord ces disponibilités avant de créer éventuellement une
concurrence dans un marché locatif qui est relativement fragile. Telle est la
position qui a été la nôtre.
Si vous observez encore des blocages, n'hésitez pas à me les faire
connaître.
M. Charles Revet.
Mais il y en a partout, monsieur le secrétaire d'Etat !
M. Jean-Pierre Schosteck.
Partout, en effet !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Nous pouvons agir. Nous avons déjà été, par exemple,
signataires d'un accord avec le département de la Marne pour la réalisation de
quelque 600 logements dans des communes rurales, accord qui a été concrétisé.
Nous pouvons même aller jusqu'à la contractualisation. Ne faites donc pas de ce
point une raison de conflit, qui, à mon sens, n'a pas lieu d'être !
Lorsque vous nous avez signalé les difficultés que rencontraient les communes
rurales en matière de logements locatifs sociaux quand les organismes d'HLM ne
voulaient pas intervenir, nous leur avons permis, en leur ouvrant l'accès aux
prêts locatifs d'usage social, d'acquérir des bâtiments disponibles grâce à des
prêts sur cinquante ans.
Nous sommes encore intervenus auprès de l'Agence nationale pour l'amélioration
de l'habitat pour que puissent être éligibles aux aides de l'ANAH des bâtiments
situés en zone rurale qui n'étaient pas, à l'origine, destinés à
l'habitation.
Soyez persuadés que nous avons la même volonté pour la conduite d'une
politique à la fois active et dynamique en zone rurale. Mais nous pensons que
des précautions doivent néanmoins être prises, cela dans l'intérêt même du
milieu rural. C'est donc une affaire de jugement et d'appréciation.
Le problème de la constructibilité est différent. J'appelle votre attention
sur l'alinéa 4° de l'article L. 111-1-2 du code de l'urbanisme, selon lequel,
en l'absence de document d'urbanisme, la commune peut autoriser : « les
constructions ou installations, sur délibération motivée du conseil municipal,
si celui-ci considère que l'intérêt de la commune le justifie, dès lors
qu'elles ne portent pas atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des
paysages, à la salubrité et à la sécurité publique, qu'elles n'entraînent pas
un surcroît important de dépenses publiques ».
M. Alain Vasselle.
C'est très bien !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Rien n'interdit que vous rappeliez l'existence de
cette disposition aux communes et que vous en demandiez l'application. Cette
disposition constitue en effet, à mes yeux, un support bien meilleur que celui
qui est proposé dans l'amendement n° 273 rectifié. En outre, il ne comporte pas
la limitation à deux constructions par commune et par an qui est prévue dans
l'amendement.
Il reste un ultime problème : l'attitude des directions départementales de
l'équipement.
MM. Jean-Pierre Plancade et Charles Revet.
Voilà !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Les DDE ont vocation à rappeler ce que permettent la
loi et les règlements, mais elles n'ont pas à les enfreindre !
M. Charles Revet.
Il faut le leur rappeler !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Ou bien elles manifestent une attitude négative, mais
argumentée sur des textes législatifs ou réglementaires, et il nous appartient
dès lors de modifier ces derniers, ou bien aucun texte ne justifie leur
position et, dans cette hypothèse, il n'y a pas lieu de s'en tenir à l'attitude
à laquelle vous êtes confrontés. Mais, franchement, cela devrait être
l'exception. Si tel n'était pas le cas, soyez assurés que le Gouvernement, à
l'occasion des contacts qu'il entretient régulièrement avec les directions
départementales de l'équipement, fera passer le message.
M. Jean-Pierre Schosteck.
Ils sont sous vos ordres, monsieur le secrétaire d'Etat !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Sous le bénéfice de ces indications, je confirme
l'avis défavorable du Gouvernement.
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
Je
demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des affaires économiques.
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
C'est là
un débat très intéressant, auquel un certain nombre de nos collègues ont
apporté des indications puisées dans leur propre environnement.
J'ai écouté avec attention et intérêt les propos tenus par M. le secrétaire
d'Etat, qui ne m'a pas convaincu.
S'agissant de l'article L. 111-1-2 du code de l'urbanisme, vous avez précisé
qu'il appartenait au préfet de décider. Mais, en l'espèce, celui-ci est le
porte-parole du directeur de l'équipement. Par conséquent, monsieur le
secrétaire d'Etat, si la faculté offerte par cet article était utilisée, nous
n'aurions pas éprouvé le besoin de déposer cet amendement !
M. Pierre Hérisson.
Exactement !
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
Faites-nous crédit ! Nous connaissons tous nos préfets ! Nous sommes sur le
terrain et je suis moi-même conseiller général depuis près de trente ans ! Il y
a longtemps que nous aurions eu recours à cette solution, si elle constituait
l'ouverture que vous dites ! Or la réponse qui nous est donnée est
systématiquement négative !
M. Pierre Hérisson.
Très bien !
M. Jean François-Poncet,
président de la commission des affaires économiques et du Plan.
J'ai bien
entendu les propos tenus par M. Dupont, mais nous ne vivons pas dans la même
France ! Je parle de régions où il n'y a pas de pression foncière. Il n'est pas
question d'avoir deux maisons tous les ans, tout simplement parce qu'il n'y en
a pas une en dix ans ! Nous demandons une ouverture, car depuis le temps que
nous attendons, monsieur le secrétaire d'Etat, que le message passe, nous n'y
croyons plus ! Vous vous heurtez à une technostructure qui a, dans ses gènes,
le refus.
(Sourires.)
C'est aussi simple que cela !
Par conséquent, il nous faut un texte. Cet amendement n'est pas parfait, je
suis le premier à le reconnaître, mais, après qu'il aura été adopté, peut-être
obtiendrons-nous des DDE la mise en oeuvre plus intelligente de ce qui résulte
tout simplement du bon sens !
Des régions entières de France se désertifient. Nous ne pouvons rester les
bras ballants devant un tel phénomène, et c'est pourquoi nous demandons qu'une
ouverture soit faite. Nous avons songé à celle-ci, mais peut-être ne
sommes-nous pas assez imaginatifs. Si vous formuliez une proposition
différente, allant dans le même sens que la nôtre mais sans en présenter les
inconvénients, nous serions prêts à l'accepter. M. le rapporteur suggère une
amélioration rédactionnelle pour répondre aux préoccupations exprimées dans
cette enceinte. Il serait aussi possible d'envisager de consulter la commission
des sites pour éviter de porter atteinte aux paysages. Nous n'avons pas plus
que d'autres envie qu'il y soit porté atteinte.
Permettez-moi de vous citer un autre exemple pour montrer jusqu'où peut aller
l'attitude restrictive des DDE. Celles-ci peuvent refuser d'accorder un permis
de construire à l'acquéreur d'une maison vieille de deux siècles - nous
restons, si je puis dire, dans le sillage de nos ancêtres, puisqu'il ne s'agit
pas, dans ce cas-là, d'une nouvelle construction ! - sous le prétexte qu'elle
n'est plus habitable car elle n'a plus de toit - elle n'en a bien évidemment
plus, mais elle en avait un, voilà deux siècles - et même si cet acquéreur
putatif se propose de reconstruire la maison à l'identique !
Il ne s'agit plus seulement de logements sociaux, monsieur le secrétaire
d'Etat ; il ne faut pas confondre les choses ! Il s'agit tout simplement de
laisser respirer et vivre l'espace rural.
Par conséquent, de tous les articles que nous avons déjà examinés, l'article
19
bis
est l'un des plus importants.
M. Pierre Hérisson.
Très bien !
M. André Vezinhet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vezinhet.
M. André Vezinhet.
Ce débat est effectivement passionné et passionnant. Il est peut-être
l'occasion pour le législatif d'interroger sérieusement l'exécutif car, tous,
nous ressentons les problèmes qui ont été posés. Ce n'est pas différent dans le
département de l'Hérault, où nous connaissons une demande prégnante de la part
des petites communes, ce qui nous oppose souvent à une administration obtuse.
Je demande donc à l'exécutif de faire en sorte que les choses changent dans
cette France où l'on nous empêche des réalisations d'évidence.
Etant tout à fait acquis aux dispositions que vous avez avancées, monsieur le
secrétaire d'Etat, je voterai contre cet amendement, mais je vous demande
néanmoins d'agir pour que les petites communes se dotent de cartes communales
et afin que nous puissions franchir ce pas décisif de la modernité, grâce
auquel le débat n'aura plus lieu d'être.
C'est d'autant plus complexe que nous avons, en France, 36 000 communes, mais
elles sont aussi notre richesse !
M. Ladislas Poniatowski.
Absolument !
M. André Vezinhet.
Il faut que l'exécutif entreprenne auprès des DDE les démarches appropriées
afin que les petites communes soient assistées et que l'accès à cette forme de
modernité leur soit facilité.
Je suis très sensible aux propos de notre collègue Ambroise Dupont, qui défend
avec ardeur l'action des CAUE, et il a raison. Nous avons à faire obstacle à un
mitage qui existe, qu'on le veuille ou non. Quand nous nous rendons dans la
France profonde, très profonde pour ce qui me concerne, nous sommes parfois
scandalisés par ce qui constitue un affront à la beauté de nos paysages ! Nous
devrions pouvoir nous retrouver en aidant à l'élaboration de cartes
communales.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 273 rectifié, repoussé par le
Gouvernement.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant de la commission.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
58:
Nombre de votants | 309 |
Nombre de suffrages exprimés | 223 |
Majorité absolue des suffrages | 112 |
Pour l'adoption | 206 |
Contre | 17 |
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 19 bis.
Article additionnel avant l'article 20
M. le président.
Par amendement n° 921 rectifié, MM. Hérisson et Jourdain proposent d'insérer,
avant l'article 20, un article additionnel ainsi rédigé :
« Après l'article L. 600-4 du code de l'urbanisme, il est inséré un article
ainsi rédigé :
«
Art. L. ...
- Lorsque la juridiction administrative est saisie d'un
recours manifestement abusif, elle condamne le requérant au paiement de
l'amende prévue aux articles R. 88 du code des tribunaux administratifs et des
cours administratives d'appel et 57-2 du décret n° 63-766 portant règlement
d'administration publique pour l'application de l'ordonnance n° 45-1708 du 31
juillet 1945 et relatif à l'organisation et au fonctionnement du Conseil
d'Etat. »
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Cet amendement tend, dans un souci de sécurité juridique, à lutter contre les
recours abusifs. Le rapport du groupe de travail sur l'urbanisme conduit par M.
Althapé a montré que les recours qui servent à obtenir un désistement monnayé
ou à paralyser des travaux sont fréquents.
Actuellement, le code des tribunaux administratifs et des cours
administratives d'appel prévoit le prononcé d'une amende en cas de requête
abusive. Mais le montant maximum prévu - 20 000 francs - est dérisoire. Il ne
compense pas les conséquences souvent extrêmement lourdes d'un recours abusif
pour une collectivité locale ; dès qu'un recours est intenté, chacun le sait,
les financements sont introuvables.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.
L'article R. 88 du code des tribunaux administratifs pose le principe d'une
amende pour recours abusif. Il ne semble donc pas souhaitable de reprendre
cette disposition dans la partie législative du code.
Par ailleurs, le préjudice que peut occasionner un recours abusif peut trouver
sa réparation dans le cadre de la procédure civile d'abus de droit, qui est
plus efficace et mieux adaptée que la condamnation à une amende.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 921 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, avant l'article 20.
Article 20
M. le président.
« Art. 20. - I. - Les quatrième et cinquième alinéas de l'article L. 421-3 du
code de l'urbanisme sont remplacés par quatre alinéas ainsi rédigés :
« Lorsque le pétitionnaire ne peut satisfaire lui-même aux obligations
imposées par un document d'urbanisme en matière de réalisation d'aires de
stationnement, il peut être tenu quitte de ces obligations en justifiant, pour
les places qu'il ne peut réaliser lui-même sur le terrain d'assiette ou dans
son environnement immédiat, de l'obtention d'une concession à long terme dans
un parc public de stationnement existant ou en cours de réalisation.
« A défaut de pouvoir réaliser l'obligation prévue à l'alinéa ci-dessus, le
pétitionnaire peut être tenu de verser à la commune une participation fixée par
le conseil municipal, en vue de la réalisation de parcs publics de
stationnement. Le montant de cette participation ne peut excéder 80 000 francs
par place de stationnement. Cette valeur, fixée à la date de promulgation de la
loi n° du précitée, est modifiée au 1er novembre de chaque
année en fonction de l'indice du coût de la construction publié par l'Institut
national de la statistique et des études économiques.
« Si les travaux ou constructions ne sont pas soumis à l'obtention d'une
autorisation prévue à l'article L. 421-1, les dispositions contenues dans le
plan local d'urbanisme relatives à la réalisation d'aires de stationnement
s'appliquent.
« Il peut être dérogé à tout ou partie des mêmes obligations lorsque la
réalisation d'aires de stationnement pose des problèmes techniques ou
architecturaux, en particulier dans le cas de changement de destination d'un
immeuble existant, ou serait de nature à compromettre la conservation de
vestiges archéologiques dont la destruction n'est pas envisageable.
« II. -
Supprimé.
« III. - Les deux alinéas de l'article L. 123-2-1 du même code deviennent les
huitième et neuvième alinéas de l'article L. 421-3 du même code. Dans la
première phrase du huitième alinéa, les mots : "nonobstant toute disposition du
plan d'occupation des sols" sont remplacés par les mots : "nonobstant toute
disposition des documents d'urbanisme". Dans la seconde phrase du même alinéa,
les mots : "Les plans d'occupation des sols" sont remplacés par les mots : "Les
plans locaux d'urbanisme".
« IV. - Il est inséré, après le neuvième alinéa de l'article L. 421-3 du même
code, un alinéa ainsi rédigé :
« Nonobstant toute disposition contraire des documents d'urbanisme, l'emprise
au sol des surfaces, bâties ou non, affectées aux aires de stationnement
annexes d'un commerce soumis à l'autorisation d'exploitation commerciale prévue
aux 1°, 6° et 8° du I de l'article 29 et au 1° de l'article 36-1 de la loi n°
73-1193 du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat ne peut
excéder une fois et demie la surface hors oeuvre nette des bâtiments affectés
au commerce. »
Par amendement n° 122, M. Jarlier, au nom de la commission des lois, propose,
à la fin du premier alinéa du texte présenté par le I de cet article pour
remplacer les quatrième et cinquième alinéas de l'article L. 421-3 du code de
l'urbanisme, de remplacer les mots : « de l'obtention d'une concession à long
terme dans un parc public de stationnement existant ou en cours de réalisation
» par les mots : « soit de l'obtention d'une concession à long terme dans un
parc public de stationnement existant ou en cours de réalisation, soit de
l'acquisition de places dans un parc privé de stationnement existant ou en
cours de réalisation ».
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Cet amendement tend à permettre au pétitionnaire
d'une autorisation de construire de satisfaire aux obligations prévues par un
document d'urbanisme en matière de réalisation d'aires de stationnement en
justifiant qu'il a acquis des places dans un parc privé de stationnement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Sagesse.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 122, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 56 rectifié, MM. Poniatowski, Revet, Cléach, Emin, Mme
Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de
compléter le deuxième alinéa du I de l'article 20 par les mots : « , ou dans le
cas des zones de livraisons dans une plate-forme publique de
chargement-déchargement des marchandises existantes ou en cours de réalisation
».
La parole est à M. Revet.
M. Charles Revet.
En milieu urbain, seul un tiers des établissements industriels et commerciaux
disposent d'emplacements internes permettant le chargement et le déchargement
des marchandises. Les autres « externalisent » sur la voirie publique les
opérations de livraison, ce qui contribue aux nuisances urbaines, telles que le
bruit, ou la congestion de la circulation.
Un POS peut subordonner la délivrance des permis de construire à la
réalisation d'aires de déchargement des marchandises appropriées aux besoins
des activités du bâtiment. Mais ces dispositions sont très rarement appliquées
au chargement et au déchargement des marchandises.
Nous proposons donc d'ajouter au code de l'urbanisme la mention des
plates-formes de déchargement de marchandises, évoquées dans le projet de loi à
l'article 36, en parallèle à celle des places de stationnement des véhicules
particuliers. La disposition proposée rendrait possible, en particulier, la
mise en commun par plusieurs établissements destinataires voisins d'une seule
zone de chargement-déchargement des marchandises située à proximité.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable, non pas à la
suggestion qui est faite, mais à l'endroit où elle doit s'insérer. Il s'agit
d'une disposition qui relève des plans de déplacements urbains, les PDU. Elle a
donc sa place à l'article 36 et non pas à l'article 20.
M. le président.
Monsieur Revet, rectifiez-vous votre amendement ?
M. Charles Revet.
Si M. le secrétaire d'Etat considère que l'amendement a sa place à l'article
36, je suis tout à fait prêt à le modifier en ce sens.
M. le président.
Il s'agit donc de l'amendement n° 56 rectifié
bis
, qui viendra en
discussion à l'article 36.
Par amendement n° 57 rectifié, MM. Poniatowski, Revet, Cléach, Emin, Mme
Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de
compléter le deuxième alinéa du I de l'article 20 par la phrase suivante : «
Toutefois, ces dispositions ne s'appliquent pas au stationnement lié à
l'habitat. »
La parole est à M. Revet.
M. Charles Revet.
Cet amendement peut également trouver sa place à l'article 36. Je le modifie
donc en conséquence.
M. le président.
Je vous en donne acte, mon cher collègue. Cet amendement n° 57 rectifié
bis
viendra donc en discussion, lui aussi, à l'article 36.
Par amendement n° 123, M. Jarlier, au nom de la commission des lois, propose
:
I. - De supprimer le deuxième alinéa du texte présenté par le I de l'article
20 pour remplacer les quatrième et cinquième alinéas de l'article L. 421-3 du
code de l'urbanisme.
II. - De compléter
in fine
le texte présenté par le I de l'article 20
pour remplacer les quatrième et cinquième alinéas de l'article L. 421-3 du code
de l'urbanisme par un alinéa ainsi rédigé :
« A défaut de pouvoir réaliser l'obligation prévue au quatrième alinéa, le
pétitionnaire peut être tenu de verser à la commune une participation fixée par
le conseil municipal, en vue de la réalisation de parcs publics de
stationnement. Le montant de cette participation ne peut excéder 80 000 francs
par place de stationnement. Cette valeur, fixée à la date de promulgation de la
loi n° ... du ... précitée, est modifiée au 1er novembre de chaque année en
fonction de l'indice du coût de la construction publié par l'Institut national
de la statistique et des études économiques. »
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Cet amendement apporte une clarification.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Sagesse.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 123, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Les deux premiers sont identiques.
L'amendement n° 598 est présenté par M. Ambroise Dupont.
L'amendement n° 764 est déposé par M. Hérisson.
Tous deux tendent à supprimer le dernier alinéa du texte proposé par le I de
l'article 20 pour remplacer les quatrième et cinquième alinéas de l'article L.
421-3 du code de l'urbanisme.
Par amendement n° 713, MM. Lanier et Leclerc proposent, dans le dernier alinéa
du I de l'article 20, de supprimer les mots : « , en particulier dans le cas de
changement de destination d'un immeuble existant ».
La parole est à M. Ambroise Dupont, pour défendre l'amendement n° 598.
M. Ambroise Dupont.
Dans la mesure où la participation pour non-réalisation d'aires de
stationnement a été rétablie, il ne paraît pas justifié de maintenir une
dérogation lorsque la réalisation d'aires de stationnement pose des problèmes
techniques ou architecturaux.
Le pétitionnaire peut se libérer de cette obligation en versant la
participation.
De plus, l'argument technique ou architectural risque d'être souvent avancé et
cause de contentieux, ce qui ne sera pas sans poser de problèmes. Qui sera juge
du bien-fondé de la demande de dérogation ? Que ce ne soit pas, je vous en
supplie, la commission de conciliation !
Enfin, la dérogation risque de créer une discrimination entre les redevables
de la participation et ceux qui peuvent déroger à l'obligation de créer des
aires de stationnement.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson, pour défendre l'amendement n° 764.
M. Pierre Hérisson.
Je n'ai rien à ajouter à l'argumentation de M. Ambroise Dupont.
M. le président.
L'amendement n° 713 est-il soutenu ?...
Quel est l'avis de la commission sur les amendements identiques n°s 598 et 764
?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur ces deux amendements ?
M. Louis Besson,
rapporteur d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 598 et 764, acceptés par la
commission et par le Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
Je suis saisi de cinq amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 702, M. Leclerc propose, après les mots : « aux aires de
stationnement », de rédiger ainsi la fin du second alinéa du IV de l'article 20
: « à usage de la clientèle d'un commerce soumis à l'autorisation
d'exploitation commerciale prévue aux 1°, 6° et 8° du I de l'article 29 de la
loi n° 73-1193 du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat,
ne peut excéder une fois et demie la surface hors oeuvre nette des bâtiments
affectés au commerce ».
Par amendement n° 714, MM. Lassourd, André, Bernard, Besse, Braye, Cazalet,
Darcos, Demuynck, Descours, Doublet, Dufaut, Eckenspieller, Esneu, Fournier,
François, Gélard, Gérard, Gerbaud, Giraud, Haenel, Joyandet, Karoutchi,
Larcher, Leclerc, Le Grand, Murat, Neuwirth, Ostermann, Peyrat, de Richemont,
Schosteck, Souvet, Vasselle et Vial proposent, dans le second alinéa du IV de
l'article 20, après les mots : « aux aires de stationnement », d'insérer les
mots : « à usage de la clientèle ».
Par amendement n° 274, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, après les mots : « d'exploitation commerciale », de
rédiger comme suit la fin du texte présenté par le IV de l'article 20 pour
insérer un alinéa après le neuvième alinéa de l'article L. 421-3 du code de
l'urbanisme : « prévue aux 1°, 6° et 8° de l'article 29 de la loi n° 73-1193 du
27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat ne peut excéder
une proportion fixée à une fois et demie la surface hors oeuvre nette des
bâtiments ou, si un schéma de cohérence territoriale existe, à une surface
qu'il détermine et qui ne peut être inférieure à une fois et demi, ni
supérieure à deux fois la surface hors oeuvre nettre des bâtiments affectés au
commerce. Il peut être dérogé aux dispositions du présent alinéa lorsqu'une
étude paysagère attestant de la prise en compte des nuisances, de la sécurité
et de la qualité architecturale, a reçu l'avis conforme de la commission
départementale des sites. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 1086, présenté par M.
Hérisson, et tendant à supprimer la dernière phrase du texte proposé par
l'amendement n° 274.
Par amendement n° 880, MM. Grignon et Nogrix proposent, dans le texte présenté
par le IV de l'article 20 pour insérer un alinéa après le neuvième alinéa de
l'article L. 421-3 du code de l'urbanisme, de supprimer les mots : « et au 1°
de l'article 36-1 ».
Par amendement n° 58 rectifié
bis
, MM. Poniatowski, Revet, Cléach,
Emin, Mme Bardou, M. du Luart et les membres du groupe des Républicains et
Indépendants proposent de compléter le second alinéa du IV de l'article 20 par
la phrase suivante : « Nonobstant toute disposition contraire des documents
d'urbanisme, l'emprise au sol des surfaces bâties ou non affectées aux aires de
stationnement annexes des équipements ouverts au public supérieurs à 300 mètres
carrés ne peut excéder une fois et demie l'emprise au sol des bâtiments
principaux. »
L'amendement n° 702 est-il soutenu ?...
La parole est à M. Lassourd, pour défendre l'amendement n° 714.
M. Patrick Lassourd.
Cet amendement tend à apporter des précisions en ce qui conerne les aires de
stationnement.
Dans son dernier alinéa, l'article 20 prévoit, après lecture par l'Assemblée
nationale, que l'emprise au sol des surfaces bâties ou non affectées aux aires
de stationnement ne peut excéder une fois et demie la surface hors oeuvre nette
des bâtiments affectés au commerce.
La commission des affaires économiques a modifié cet alinéa en vue d'assouplir
les critères pour la création de stationnements. On comprend bien que cette
disposition vise essentiellement les grandes surfaces commerciales au sens
super ou hypermarchés. Néanmoins, cette disposition pourrait être contraignante
pour des établissements commerciaux qui ont besoin de surfaces importantes pour
stocker ou entreposer des produits devant être vendus.
Aussi, dans un souci de clarification, cet amendement prévoit qu'il soit
précisé que les aires de stationnement citées s'entendent hors aires de
stockage ou d'entreposage et que, par conséquent, seules celles qui sont
destinées à la clientèle sont concernées par la limitation.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 274.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Cet amendement s'explique par son texte même.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson, pour défendre le sous-amendement n° 1086.
M. Pierre Hérisson.
Le 14 mars 2000, à l'Assemblée nationale, a été adopté un amendement prévoyant
d'étendre aux multiplexes la disposition aux termes de laquelle la surface
affectée au stationnement des clients des équipements commerciaux ne peut
excéder une fois et demie la surface hors oeuvre nette.
Il s'agissait, selon M. Patrick Rimbert, député de la Loire-Atlantique, de «
revoir les dispositions en matière de parkings, afin de les rendre compatibles
avec les plans de déplacement urbains, qui privilégient dorénavant les
transports publics ou certains modes de transport individuels moins polluants
ou moins exigeants en termes d'emprise au sol ».
Or la mesure qui nous est soumise ne répond absolument pas aux objectifs ainsi
affichés.
Le mode de fonctionnement d'un multiplexe est tout à fait différent de celui
d'une grande surface commerciale.
Les multiplexes diffusent des « biens culturels ». Ils ne peuvent être
assimilés à des pôles commerciaux, notamment en matière d'habitudes de
fréquentation.
En effet, 70 % à 75 % des entrées sont réalisées le soir après vingt heures et
le dimanche après-midi. L'impact environnemental des déplacements, en termes de
pollution, durant ces périodes est nul. Réduire la taille des aires de
stationnement ne permettrait donc absolument pas d'alléger la circulation
durant la journée en semaine.
Par ailleurs, dans la plupart des cas, les transports publics ne sont pas
assurés le dimanche, ni le soir à partir de vingt et une heures en banlieue et
en périphérie. Seules les grandes villes bénéficient éventuellement de
transports en commun le soir, mais les problèmes de sécurité y sont accrus.
On considère que 3 000 fauteuils nécessitent 1 000 places de parking, soit une
voiture pour trois personnes. Si cette disposition était définitivement
adoptée, seulement 450 places de parking seraient autorisées, ce qui obligerait
les spectateurs à stationner dans des endroits gênants ou illicites pouvant
créer des problèmes pour la sécurité.
J'ajoute que l'occupation des aires de stationnement est différente pour les
usagers des multiplexes et pour les clients des grandes surfaces. La durée
moyenne d'occupation d'une aire de stationnement d'une grande surface est d'une
heure, alors qu'elle est de trois heures pour un multiplexe. Une place de
stationnement peut donc être occupée par douze voitures par jour pour une
grande surface et seulement par quatre voitures pour un multiplexe. La même
règle appliquée aux multiplexes est donc trois fois plus pénalisante.
Enfin, cette disposition n'avantagerait pas les petits exploitants puisque
l'autorisation serait proportionnelle à la taille du bâtiment et elle exclurait
définitivement toute implantation de multiplexes dans les centres-villes.
Mon sous-amendement vise à supprimer la dernière phrase du texte présenté par
l'amendement n° 274.
M. le président.
L'amendement n° 880 est-il soutenu ?...
La parole est M. Poniatowski, pour présenter l'amendement n° 58 rectifié
bis
.
M. Ladislas Poniatowski.
Je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 58 rectifié
bis
est retiré.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 714 et sur le
sous-amendement n° 1086 ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission est défavorable à l'amendement n° 714.
En ce qui concerne le sous-amendement n° 1086, je n'en comprends pas bien le
sens. En effet, monsieur Hérisson, vous faites allusion aux salles multiplexes,
alors que, dans la rédaction que nous proposons pour l'article 20, ces salles
ne sont plus visées : l'amendement n° 274 ne concerne que les parkings des
grandes surfaces commerciales. Il me paraît donc difficile d'accepter ce
sous-amendement dans la mesure où, s'il y a des espaces qui justifient la
réalisation d'une étude paysagère, ce sont bien les parkings.
M. le président.
Monsieur Hérisson, maintenez-vous votre sous-amendement ?
M. Pierre Hérisson.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 714 et 274, ainsi que
sur le sous-amendement n° 1086 ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à l'amendement n°
274.
Le neuvième alinéa de l'article L. 421-3 du code de l'urbanisme fixe une règle
simple et claire : la surface affectée au stationnement aux abords d'une grande
surface ne peut excéder une fois et demie la surface nette affectée au
commerce. Cette mesure a pour objectif de réaliser des économies d'espace dans
les zones à grande densité d'équipement commercial, qui en consomment beaucoup.
La protection des paysages relève d'autres dispositions. Il convient donc de ne
pas introduire de confusion en appliquant des règles similaires à des objets
qui relèvent de logiques différentes.
Tout en étant donc défavorable à l'amendement n° 274, le Gouvernement
souhaiterait, s'il devait être adopté, qu'il soit modifié par le
sous-amendement n° 1086, sur lequel il émet un avis favorable.
Le Gouvernement est également défavorable à l'amendement n° 714, étant entendu
que par « surfaces affectées aux aires de stationnement annexes d'un commerce
», il faut entendre les parkings mis à la disposition de la clientèle qui vient
faire des achats. En effet, au sens de la loi du 27 décembre 1973, dite « loi
Royer », la surface utilisée pour le stockage des véhicules d'occasion est
comptabilisée non pas comme parking, mais comme surface de vente. Ce point est
donc d'ores et déjà clarifié et l'amendement n'a pas d'objet.
M. le président.
L'amendement n° 714 est-il maintenu, monsieur Lassourd ?
M. Patrick Lassourd.
Compte tenu de l'avis de la commission des affaires économiques et des
précisions de M. le secrétaire d'Etat, je retire cet amendement.
M. le président.
L'amendement n° 714 est retiré.
Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 1086.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Je souhaite préciser que, selon moi, le danger que recèle la dernière phrase
de l'amendement n° 274 tient à ce qu'elle ouvre une possibilité de dérogation
pour les parkings de la grande distribution commerciale.
En tant qu'ancien rapporteur de la loi dite « loi Raffarin », je crois qu'il y
a en effet là un grave danger. Cela va à contresens des dispositions de la loi
Raffarin et c'est également contraire à l'objectif visé à travers l'amendement
qui a été déposé à l'Assemblée nationale puisque ce dernier visait à inciter -
pour ne pas dire : à contraindre - les personnes qui se déplacent à emprunter
d'autres modes de transport que leur automobile personnelle.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 1086, repoussé par la commission et
accepté par le Gouvernement.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, l'amendement n° 274, repoussé par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 20, modifié.
(L'article 20 est adopté.)
M. le président.
Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les
reprendrons à quinze heures.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à douze heures vingt-cinq, est reprise à quinze
heures.)
M. le président. La séance est reprise.
3
CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS
M. le président.
La conférence des présidents a établi comme suit l'ordre du jour des
prochaines séances du Sénat :
Mardi 9 mai 2000 :
A dix heures :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
A seize heures et le soir :
2° Eloge funèbre de Jean-Jacques Robert.
Ordre du jour prioritaire
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mercredi 10 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A quinze heures et le soir :
Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
Jeudi 11 mai 2000 :
Ordre du jour réservé
A neuf heures trente :
1° Question orale européenne avec débat n° QE-9 de M. Hubert Haenel sur la
charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
La discussion de cette question orale européenne s'effectuera selon les
modalités prévues à l'article 83
ter
du règlement.
2° Conclusions de la commission des lois sur la proposition de loi de MM.
Jacques Oudin, Jean-Paul Amoudry, Philippe Marini, Patrice Gélard, Joël
Bourdin, Paul Girod et Yann Gaillard tendant à réformer les conditions
d'exercice des compétences locales et les procédures applicables devant les
chambres régionales des comptes (n° 325, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé :
- au mercredi 10 mai 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le dépôt
des amendements à ce texte ;
- à deux heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la discussion
générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun
groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mercredi 10 mai 2000.
A quinze heures :
3° Questions d'actualité au Gouvernement.
L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la
séance, avant onze heures.
4° Suite de l'ordre du jour du matin.
5° Question orale avec débat n° 22 de M. Jean-Pierre Fourcade à M. le Premier
ministre sur les régimes de retraite.
En application des premier et deuxième alinéas de l'article 82 du règlement,
la conférence des présidents a fixé à deux heures la durée globale du temps
dont disposeront dans le débat les orateurs des groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mercredi 10 mai 2000.
Mardi 16 mai 2000 :
A neuf heures trente :
1° Dix-huit questions orales ; l'ordre d'appel des questions sera fixé
ultérieurement.
- N° 767 de M. Xavier Darcos à M. le ministre de l'intérieur (Insécurité des
biens et des personnes à Périgueux) ;
- N° 777 de M. Patrice Gélard à M. le ministre de l'éducation nationale
(Rattachement des écoles du canton de Goderville à l'inspection académique
d'Yvetot) ;
- N° 778 de M. Gérard Delfau à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(Malaise du corps des inspecteurs du travail) ;
- N° 779 de M. Gérard César à M. le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie (Mesures fiscales en faveur des sylviculteurs victimes des
intempéries de décembre 1999) ;
- N° 781 de M. Denis Badré à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(Prévention des risques liés à l'exposition aux rayonnements des
antennes-relais de téléphone) ;
- N° 782 de M. Fernand Demilly à M. le ministre de l'éducation nationale (Mise
en place des sections d'enseignement général et professionnel adapté) ;
- N° 783 de M. Gérard Cornu à M. le ministre de l'intérieur (Conséquences des
« raves parties ») ;
- N° 784 de M. Dominique Leclerc à M. le ministre de l'économie, des finances
et de l'industrie (Taxe professionnelle concernant les titulaires des bénéfices
non commerciaux employant moins de cinq salariés) ;
- N° 785 de M. Rémi Herment à M. le secrétaire d'Etat à la défense chargé des
anciens combattants (Stationnement réservé aux invalides à 80 %) ;
- N° 786 de M. Jean-Pierre Demerliat à M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie (Conséquences de l'extension de la TGAP) ;
- N° 787 de M. Georges Mouly à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux
handicapés (Insertion professionnelle des handicapés) ;
- N° 788 de M. Léon Fatous à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux
handicapés (Politique d'équipements hospitaliers) ;
- N° 791 de M. Daniel Goulet à M. le ministre de l'économie, des finances et
de l'industrie (Application de la TVA à taux réduit aux travaux effectués dans
les logements de plus de deux ans) ;
- N° 792 de M. Ivan Renar à Mme le ministre de la culture et de la
communication (Statut des professeurs d'enseignement artistique) ;
- N° 793 de M. Simon Sutour à M. le ministre de l'équipement, des transports
et du logement (Travaux d'aménagement sur la liaison routière Nîmes-Alès) ;
- N° 796 de M. Michel Doublet à M. le ministre de l'économie, des finances et
de l'industrie (Notification de la DGF 2000) ;
- N° 798 de M. Lucien Lanier à M. le ministre de l'éducation nationale
(Situation du collège Elsa-Triolet à Champigny-sur-Marne) ;
- N° 799 de M. Roland Courteau à M. le ministre de l'intérieur (Politique de
lutte contre l'insécurité).
A seize heures et la nuit :
2° Election d'un juge titulaire à la Haute Cour de justice en remplacement de
M. Michel Duffour.
Le scrutin se déroulera dans la salle des conférences. En application de
l'article 2 de l'ordonnance n° 59-1 du 2 janvier 1959 portant loi organique sur
la Haute Cour de justice, l'élection d'un juge à la Haute Cour de justice est
acquise à la majorité absolue des suffrages exprimés.
Ordre du jour prioritaire
3° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
Mercredi 17 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A quinze heures et le soir :
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif à la chasse (n° 298, 1999-2000).
La conférence des présidents a :
- fixé au mardi 16 mai 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le dépôt
des amendements à ce texte ;
- fixé à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mardi 16 mai 2000.
Jeudi 18 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A neuf heures trente, à quinze heures et le soir :
Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la chasse (n° 298, 1999-2000).
Mardi 23 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A dix heures, à seize heures et le soir :
Deuxième lecture du projet de loi, adopté avec modifications par l'Assemblée
nationale en deuxième lecture, modifiant la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986
relative à la liberté de communication (n° 286, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au lundi 22 mai 2000, à dix-sept heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
Mercredi 24 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A quinze heures et le soir :
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif aux nouvelles régulations économiques (n° 321, 1999-2000).
La conférence des présidents a :
- fixé au mardi 23 mai 2000, à dix-sept heures, le délai limite pour le dépôt
des amendements à ce texte ;
- fixé à quatre heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mardi 23 mai 2000.
Jeudi 25 mai 2000 :
A neuf heures trente :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif aux nouvelles régulations économiques (n° 321,
1999-2000).
A quinze heures et, éventuellement, le soir :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la
séance avant onze heures.
Ordre du jour prioritaire
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mardi 30 mai 2000 :
A neuf heures trente :
1° Questions orales.
A seize heures et le soir :
Ordre du jour prioritaire
2° Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission mixte paritaire
sur le projet de loi renforçant la protection de la présomption d'innocence et
les droits des victimes.
3° Deuxième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée
nationale, tendant à préciser la définition des délits non intentionnels (n°
308, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au lundi 29 mai 2000, à dix-sept heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
4° Conclusions de la commission mixte paritaire ou nouvelle lecture du projet
de loi organique tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux
mandats de membre des assemblées de province et du congrès de la
Nouvelle-Calédonie, de l'assemblée de la Polynésie française et de l'assemblée
territoriale des îles Wallis-et-Futuna.
5° Deuxième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée
nationale, interdisant les candidatures multiples aux élections cantonales (n°
301, 1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au lundi 29 mai 2000, à dix-sept heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
6° Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, instaurant une
journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites
de l'Etat français et d'hommage aux « Justes » de France (n° 244,
1999-2000).
La conférence des présidents a fixé au lundi 29 mai 2000, à dix-sept heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
Mercredi 31 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A dix heures trente :
1° Nouvelle lecture, sous réserve de sa transmission, du projet de loi
modifiant la loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la
promotion des activités physiques et sportives (AN, n° 2239).
La conférence des présidents a fixé au mardi 30 mai 2000, à dix-sept heures,
le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.
A quinze heures :
2° Suite de l'ordre du jour du matin.
A seize heures trente et, éventuellement, le soir :
3° Déclaration du Gouvernement, suivie d'un débat, sur les orientations de la
présidence française de l'Union européenne.
La conférence des présidents a fixé :
- à quinze minutes le temps réservé au président de la commission des affaires
étrangères et au président de la Délégation pour l'Union européenne ;
- à quatre heures la durée globale du temps dont disposeront, dans le débat,
les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant
dix-sept heures, le mardi 30 mai 2000.
Y a-t-il des observations en ce qui concerne les propositions de la conférence
des présidents relatives à la tenue des séances et à l'ordre du jour réservé
?...
Ces propositions sont adoptées.
4
DÉMISSION DE MEMBRES
DE COMMISSIONS ET CANDIDATURES
M. le président.
J'ai reçu avis de la démission de M. Jean-Louis Carrère, comme membre de la
commission des affaires culturelles, et celle de M. Daniel Percheron, comme
membre de la commission des affaires économiques.
Le groupe intéressé a fait connaître à la présidence le nom des candidats
proposés en remplacement.
Ces candidatures vont être affichées et la nomination aura lieu conformément à
l'article 8 du règlement.
5
SOLIDARITÉ
ET RENOUVELLEMENT URBAINS
Suite de la discussion d'un projet de loi
déclaré d'urgence
M. le président.
Nous reprenons la discussion du projet de loi, adopté par l'Assemblée
nationale après déclaration d'urgence, relatif à la solidarité et au
renouvellement urbains.
Dans la suite de la discussion des articles, nous en sommes parvenus aux
amendements visant à insérer un article additionnel après l'article 20.
Article additionnel après l'article 20
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements, présentés par MM. Poniatowski, Revet,
Cléach, Emin et les membres du groupe des Républicains et Indépendants, qui
peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 436 rectifié tend à insérer, après l'article 20, un article
additionnel ainsi rédigé :
« Après le deuxième alinéa de l'article L. 111-1-4 du code de l'urbanisme, il
est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« - aux entrées de communes classées en zone de montagne ».
L'amendement n° 437 rectifié vise à insérer, après l'article 20, un article
additionnel ainsi rédigé :
« Après le deuxième alinéa de l'article L.111-1-4 du code de l'urbanisme, il
est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« - aux entrées de communes classées en zone de montagne pour lesquelles la
commission départementale des sites a donné son accord ; ».
La parole est à M. Poniatowski, pour défendre ces deux amendements.
M. Ladislas Poniatowski.
Je les retire, monsieur le président.
M. le président.
Les amendements n°s 436 rectifié et 437 rectifié sont retirés.
Article additionnel après l'article 20
ou après l'article 20
ter
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 441 rectifié, MM. Poniatowski, Revet, Cléach, Emin, Mme
Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent
d'insérer, après l'article 20, un article additionnel ainsi rédigé :
« Le premier alinéa de l'article L. 600-3 du code de l'urbanisme est ainsi
rédigé :
« Lorsque l'auteur d'un recours contentieux, à l'encontre d'une autorisation
relative à l'occupation ou l'utilisation du sol, fait une demande
juridictionnelle, prévue par la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative à
l'aide juridique, il notifie sa demande, à peine d'irrecevabilité de son
recours, au bénéficiaire de l'autorisation dans les quinze jours de la
présentation de sa demande. »
Par amendement n° 926 rectifié, MM. Hérisson et Jourdain proposent d'insérer,
après l'article 20
ter
, un article additionnel ainsi rédigé :
« Le premier alinéa de l'article L. 600-3 du code de l'urbanisme est complété
par une phrase ainsi rédigée :
« Lorsque l'auteur d'un recours contentieux, à l'encontre d'une autorisation
relative à l'occupation ou l'utilisation du sol, présente une demande d'aide
juridictionnelle dans les conditions prévues par la loi n° 91-647 du 10 juillet
1991 relative à l'aide juridique, il notifie cette demande, à peine
d'irrecevabilité de son recours, au bénéficiaire de l'autorisation dans les
quinze jours de la présentation de cette demande. »
La parole est à M. Poniatowski, pour défendre l'amendement n° 441 rectifié.
M. Ladislas Poniatowski.
Contrairement à ce qui prévaut pour les recours contentieux eux-mêmes, lorsque
l'auteur du recours présente une demande d'aide juridictionnelle, l'article L.
600-3 du code de l'urbanisme relatif aux contentieux de l'urbanisme ne prévoit
pas que cette demande doive être portée à la connaissance du bénéficiaire de
permis de construire. Or la demande d'aide juridictionnelle entraîne une
prorogation du délai de recours contentieux pour deux mois supplémentaires,
après qu'il a été statué sur cette demande. Il en résulte une insécurité
juridique pour le bénéficiaire du permis de construire, qui n'est jamais sûr, à
l'issue du délai « normal » de deux mois, d'être à l'abri d'une contestation et
que, dès lors, il peut entreprendre les travaux.
Afin de remédier à cette lacune et, surtout, d'éviter que la demande d'aide
juridictionnelle ne soit utilisée à titre dilatoire, il est proposé que le
requérant notifie au bénéficiaire du permis de construire sa demande d'aide
juridictionnelle dans un délai de quinze jours à compter du dépôt de cette
demande, et ce à peine d'irrecevabilité du recours.
M. le président.
L'amendement n° 926 rectifié est-il soutenu ?...
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 441 rectifié ?
M. Louis Althapé,
rapporteur de la commission des affaires économiques et du Plan.
Favorable, monsieur le président.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat au logement.
Le Gouvernement n'est pas favorable à une
extension des obligations de notification imposées par l'article L. 600-3 du
code de l'urbanisme aux demandes d'aide juridictionnelle. La plupart du temps,
ces demandes sont présentées par des requérants modestes n'ayant pas de
connaissance juridique. Leur imposer, à peine d'irrecevabilité, cette
formalité, constituerait, en ce qui les concerne, une atteinte qui semble,
elle, significative à leur droit de recours.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 441 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20.
Article 20
bis
M. le président.
« Art. 20
bis.
- L'article L. 147-5 du code de l'urbanisme est ainsi
modifié :
« 1° Dans le cinquième alinéa, les mots : "ainsi que des constructions
d'immeubles collectifs à usage d'habitation si elles s'accompagnent d'une
réduction équivalente, dans un délai n'excédant pas un an, de la capacité
d'accueil d'habitants dans des constructions existantes situées dans la même
zone" sont supprimés ;
« 2° Après le huitième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« 5° A l'intérieur des zones C, les plans d'exposition au bruit peuvent
délimiter des secteurs où, pour permettre le renouvellement urbain des
quartiers ou villages existants, des opérations de réhabilitation et de
réaménagement urbain peuvent être autorisées, à condition qu'elles n'entraînent
pas d'augmentation significative de la population soumise aux nuisances
sonores. »
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 124, M. Jarlier, au nom de la commission des lois, propose
de supprimer cet article.
Par amendement n° 275, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, dans le texte présenté par le 2° de l'article 20
bis
pour insérer un alinéa après le huitième alinéa de l'article L. 147-5 du
code de l'urbanisme, de supprimer le mot : « significative ».
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis, pour présenter l'amendement
n° 124.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis de la commission des lois constitutionnelles, de
législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration
générale.
Il s'agit de supprimer un ajout de l'Assemblée nationale qui
faciliterait les constructions dans le voisinage des aéroports.
Etabli en vertu de l'article L. 147-1 du code de l'urbanisme au voisinage des
aérodromes, le plan d'exposition au bruit est défini à partir des prévisions
relatives au développement de l'activité aérienne, de l'extension prévisible
des infrastructures et des procédures de circulation aérienne. Il délimite des
zones de bruit fort, dites « A » et « B », et des zones de bruit modéré, dites
zones « C », en fonction d'indices qui mesurent la gêne occasionnée par le
bruit des avions.
Le présent article supprime une disposition de ce texte qui interdit les
constructions à usage d'habitation, à l'exception d'immeubles collectifs à
usage d'habitation, si elles s'accompagnent d'une réduction équivalente, dans
un délai n'excédant pas un an, de la capacité d'accueil d'habitants dans des
constructions existantes situées dans la même zone.
Il prévoit en outre que, dans les zones de bruit modéré, dites zones « C », le
plan d'exposition au bruit peut délimiter des secteurs où, pour permettre le
renouvellement urbain des quartiers ou des villages existants, des opérations
de réhabilitation et de réaménagement urbains peuvent être autorisées, si elles
n'entraînent pas d'augmentation significative de la population soumise aux
nuisances sonores.
Considérant que cet article faciliterait les constructions dans le voisinage
des aéroports, la commission des lois vous soumet un amendement de suppression
de l'article 20
bis,
étant bien précisé que la réglementation en vigueur
permet des opérations de réhabilitation et de construction dans des conditions
qui sont déjà bien définies.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour donner l'avis de la commission sur
l'amendement n° 124 et pour défendre l'amendement n° 275.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission des affaires économiques a émis un avis
favorable sur l'amendement n° 124, tendant à la suppression de l'article 20
bis,
considérant que, dans les zones de bruit avoisinant les aéroports,
il était souhaitable de saisir toutes les occasions pour éviter l'accroissement
de la population, de même qu'il est nécessaire de favoriser la diminution du
nombre de nos concitoyens soumis aux nuisances sonores.
A défaut de l'adoption de l'amendement de suppression, elle vous propose
l'amendement n° 275, qui permet de renouveler et de réhabiliter les habitations
situées dans les zones de bruit des aéroports, à condition qu'il n'y ait pas
d'augmentation de la population ce qui est, nous semble-t-il, un moindre
mal.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 124 et 275 ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
A l'occasion des débats sur la loi du 12 juillet 1999,
qui a créé l'autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires, le
Gouvernement s'était engagé à trouver une solution au problème posé aux bourgs
situés dans les zones de bruit des aéroports.
Le texte voté par l'Assemblée nationale pourrait sans doute être amélioré,
mais le Gouvernement n'est pas favorable à sa suppression pure et simple, et il
ne souhaite donc pas que l'amendement n° 124 soit retenu.
S'agissant de l'amendement n° 275, le Gouvernement n'est pas attaché à
l'adjectif « significative », mais il appelle l'attention de M. le rapporteur
sur le fait que, en supprimant ce mot sans le remplacer par un autre, il
interdit toute évolution démographique.
Or certaines communes sont, en fait, des bourgs vraiment ruraux et il est sans
doute excessif d'exiger d'elles de ne plus accueillir personne, quand bien même
seraient prises des dispositions compatibles avec ce que pourraient souhaiter
les bénéficiaires de ces logements.
Autrement dit, le premier amendement, n° 124, n'apporte pas de solution du
tout ; quant au second, l'amendement n° 275, il est trop rigide, trop fermé.
Pour cette raison, le Gouvernement souhaiterait laisser au texte une chance
d'être amélioré dans la suite de la discussion plutôt que de le supprimer ou
d'ôter le terme « significative ».
M. le président.
C'est l'inconvénient des lois examinées en urgence, monsieur le secrétaire
d'Etat !
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Notre souci est évidemment d'éviter que les
conditions de vie ne soient pas trop défavorables aux environs des
aéroports.
La législation actuelle, il faut le reconnaître, permet déjà les opérations de
réhabilitation, dès lors qu'elles n'entraînent pas un accroissement des
capacités d'accueil d'habitants exposés aux nuisances.
Certes, la suppression pure et simple de l'article n'est peut-être pas la
solution idéale, mais pour autant, dans l'amendement qui a été introduit par
l'Assemblée nationale, il est bien question d'augmentation de la population -
peu significative, il est vrai - mais d'augmentation tout de même. Or nous ne
souhaitons pas qu'il y ait une densité accrue aux environs des aéroports.
Il s'agit de la qualité de vie des personnes qui habitent à proximité de ces
aéroports. C'est pourquoi nous avons proposé la suppression de l'article 20
bis.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 124.
Mme Odette Terrade.
Je demande la parole contre l'amendement.
M. le président.
La parole est à Mme Terrade.
Mme Odette Terrade.
Ces amendements n°s 275 et 124 portent sur une question relativement
importante, celle du développement urbain des villes concernées par la présence
de grands équipements structurants, notamment celles qui sont situées aux
abords des aéroports.
Pour illustrer mon propos, je voudrais mettre en évidence le cas de la ville
de Villeneuve-le-Roi, voisine de la mienne, Orly.
Villeneuve-le-Roi, comme une bonne partie des communes de l'agglomération
parisienne, a connu un développement urbain important dans les années de
l'entre-deux-guerres et de l'immédiat après-guerre.
Ce développement s'est notamment structuré autour des activités ferroviaires,
une bonne part des habitants de la ville étant en activité dans le secteur du
grand triage du réseau Sud-Est de Villeneuve-Saint-Georges.
La ville a cependant connu, à compter de la fin des années cinquante, un
problème majeur de développement lié au changement de taille de l'ancien
aérodrome militaire d'Orly, devenu le premier grand aéroport international de
notre pays.
Si la zone aéroportuaire et son développement ont pu, pour une part, faciliter
l'emploi des habitants des communes environnantes, notamment de
Villeneuve-le-Roi, cette activité a eu aussi pour conséquence de placer une
part significative du territoire communal sous l'influence directe du trafic,
en termes de pollution phonique et atmosphérique.
Le cas de Villeneuve-le-Roi n'est d'ailleurs pas unique, puisqu'un problème de
même nature s'est également posé pour certaines des communes riveraines de la
plate-forme de Roissy - à l'origine de l'introduction de cette disposition dans
le projet de loi - communes qui avaient, avant l'ouverture de l'aéroport
international, en 1974, conduit et mené un certain développement urbain.
De plus, Villeneuve-le-Roi a subi l'essentiel des conséquences de l'extension
d'Orly sans en recueillir les fruits, puisque la plus grande part du produit de
la fiscalité locale ne lui était pas attribuée, mais alimentait plutôt le
budget d'Orly et de certaines des communes limitrophes du nord de l'Essonne.
Nous savons gré au Gouvernement d'avoir, dans le cadre de la loi de finances,
décidé la constitution d'un fonds de compensation des nuisances occasionnées
par l'existence des deux plates-formes aéroportuaires, ce qui représente une
première étape dans la résolution des problèmes posés.
Cependant, n'oublions pas que cette situation dure depuis l'ouverture d'Orly
au trafic international, c'est-à-dire une quarantaine d'années, et que ce n'est
que dans le courant des années quatre-vingt-dix que les premières dispositions
concrètes ont été prises sur ces questions.
Le développement urbain de Villeneuve-le-Roi s'est donc trouvé remis en
question et la proximité pour le moins envahissante du trafic aérien a eu de
multiples conséquences : stagnation et réduction de la population ainsi que
décote importante des résidences placées dans le périmètre des zones touchées
par le bruit.
L'article 20
bis
, tel qu'il a été adopté par l'Assemblée nationale,
permet de mettre en oeuvre une politique de renouvellement du tissu urbain,
politique d'ailleurs rendue en partie nécessaire par la situation créée. J'ai
bien parlé de « renouvellement » - pour les équipements, les services publics
et la requalification de l'habitat, notamment - et non d'implantation massive
de population comme cela a été dit par certains collègues.
Telles sont les raisons pour lesquelles il nous semble que l'équilibre trouvé
dans le cadre de la rédaction de l'article 20
bis
ne doit pas subir de
modification sensible.
Nous ne suivrons donc pas la commission des affaires économiques dans la
rédaction de son amendement n° 275, et encore moins la commission des lois qui,
avec son amendement n° 124, propose la suppression pure et simple de l'article
concerné, pourtant très attendu, et pas uniquement dans la collectivité que je
viens d'évoquer longuement.
M. Jean-Pierre Plancade.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Plancade.
M. Jean-Pierre Plancade.
Nous considérons que l'amendement n° 124 est excessif, car il vise à interdire
toute possibilité d'évolution dans les communes soumises au plan d'exposition
au bruit.
Je veux rappeler que, dans cette assemblée, nous avons voté à l'unanimité
l'institution d'une autorité de contrôle des nuisances sonores et que le
Gouvernement a lui aussi consenti d'importants efforts financiers pour
contribuer à l'insonorisation des immeubles.
Nous avons cependant un autre problème : on ne peut pas non plus laisser les
constructions se développer dans les zones de bruit...
M. Patrick Lassourd.
Bien sûr !
M. Jean-Pierre Plancade.
... car les élus seront confrontés aux mêmes revendications des populations et
à toutes ces démarches que nous connaissons les uns et les autres.
C'est la raison pour laquelle nous voterions plus volontiers - si M. Althapé
ne le retire pas - l'amendement n° 275, qui nous paraît beaucoup plus
raisonnable, car il maintient un certain développement dans ces communes qui ne
disparaîtront pas. Or il faut aussi penser à la réalité de la vie présente et à
venir de ces dernières et de leurs habitants.
M. Michel Souplet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Souplet.
M. Michel Souplet.
Moi, je suis tout à fait partisan de cet amendement n° 275. Lors des
expropriations concernant l'aéroport de Roissy, j'ai eu la chance, étant
président de chambre d'agriculture, de participer aux négociations.
Il était prévu une sone de protection autour de Roissy de plusieurs kilomètres
dans laquelle il ne devait pas y avoir de constructions d'habitations. Or les
communes concernées - Ont-elles fait preuve de laxisme ? Ont-elles voulu quand
même agrandir ? - n'ont absolument pas respecté les décisions qui avaient été
arrêtées en matière d'emprise. Aujourd'hui, nous nous trouvons bien sûr devant
une situation beaucoup plus délicate.
Mais je rappellerai que M. le ministre des transports, qui était très opposé à
l'extension de l'aéroport de Roissy, a accepté, dans les premières décisions
qu'il a eu à prendre lorsqu'il est devenu ministre, la création de la troisième
piste. Et il n'y avait pas d'autre solution ! Ou bien nous voulons que la
France ait un aéroport digne de notre pays et qui soit le premier aéroport
européen et, à ce moment-là, il faut bien protéger les environs de Roissy. Ou
bien les avions iront se poser ailleurs, et nous perdrons alors beaucoup sur le
plan économique.
Je comprends très bien la situation des personnes qui habitent dans les villes
concernées, mais il faut savoir que, normalement, la législation avait prévu
leur protection. Malheureusement, cela n'a pas été le cas !
M. Patrick Lassourd.
Très bien !
M. Alain Gournac.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Gournac.
M. Alain Gournac.
Lors de la discussion de la loi relative à la protection des personnes qui
habitent autour de l'ensemble de nos aéroports, nous avons reconnu unanimement,
dans cette enceinte, les nuisances terribles que subissent nos concitoyens
placés dans cette situation. Comment pourrions-nous aujourd'hui changer d'avis
au sein de la même chambre et accepter d'accroître le nombre des personnes qui
subissent ces nuisances ?
(Mme Terrade s'exclame.)
Je vous ai entendu
dire que vous étiez d'accord pour le développement ! Ou alors, j'ai mal compris
!
Aujourd'hui, les populations font pression sur quarante-trois maires des
Yvelines en raison du survol de ces collectivités par les avions qui viennent
s'aligner sur l'ILS pour descendre vers les aéroports. Les gens protestent
déjà, en particulier l'été quand les fenêtres sont ouvertes. Aussi, je vous en
conjure, n'accroissons pas le nombre des personnes qui subissent ces nuisances
sonores. Nous savons très bien, en effet, que le trafic aérien va se
développer, qu'une troisième piste a été créée à Roissy, que d'autres choses se
feront encore. Les arrivées comme les départs de Roissy ont augmenté de 11
%.
M. Dominique Braye.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Braye.
M. Dominique Braye.
Une fois de plus, nous nous trouvons devant un problème important, qui,
manifestement, aurait mérité d'être enrichi par la navette. Une fois encore -
et j'ai eu l'occasion de le dire à cinq ou six reprises hier - nous aboutirons
à un texte qui, alors que nous lui aurons pourtant consacré beaucoup de temps,
sera plus qu'imparfait. La responsabilité en incombe non au Parlement mais à
ceux qui en ont décidé ainsi.
J'ai été sensible aux propos de M. Plancade. La solution qui nous est proposée
me paraît la plus équilibrée. Vous savez que, dans ce domaine, il faut avancer
doucement. Empêcher des maires de réaliser certaines opérations de
restructuration ou de réhabilitation, lorsqu'elles n'entraînent pas
d'augmentation de la population, ne me paraît pas être la meilleure solution.
J'appelle donc l'attention de M. le rapporteur pour avis de la commission des
lois sur ce point.
D'ailleurs, ce faisant, nous ne ferons jamais que nous rallier à la position
de M. Gayssot : je dis bien de M. Gayssot, et non pas du ministre des
transports. En effet, entre le moment où il n'était pas encore ministre des
transports et le moment où il l'est devenu, il a changé du tout au tout sa
position s'agissant de la création de la nouvelle piste de Roissy. Lorsque M.
Gayssot n'était pas encore au Gouvernement, il s'opposait à cette création, il
était en tête de toutes les manifestations contre la nouvelle piste de Roissy ;
dès qu'il a été nommé ministre des transports, il l'a acceptée !
Donc, je me rallierai à la position de M. Gayssot. En revanche, je m'oppose à
la position du ministre des transports. Il s'agit de la même personne, mais pas
au même moment !
M. Alain Gournac.
Très bien !
M. Ladislas Poniatowski.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski.
Ces deux amendements sont en fait contradictoires, et c'est pourquoi je suis
complètement hostile à l'amendement n° 124 et tout à fait favorable à
l'amendement n° 275.
L'alinéa dont il est question n'a pas pour objet d'autoriser ou d'interdire
des constructions nouvelles aux abords des aéroports. Nous en sommes tous
d'accord : il ne faut plus construire dans ces zones où les nuisances sont
fortes. Cependant, il ne s'agit pas de cela, car cet alinéa, introduit à
l'Assemblée nationale, traite des logements qui existent déjà dans les zones «
C », aux abords des aéroports, et prévoit que l'on peut mener une politique de
rénovation ou de renouvellement urbain, c'est-à-dire améliorer les logements
existants, dans certaines conditions.
En quoi consistent ces projets de rénovation ? En tant que président d'un
OPAC, un office public d'aménagement et de construction, je peux dire qu'il ne
s'agit que de travaux permettant notamment d'améliorer la protection des
habitants vis-à-vis des nuisances sonores. Il est très bien de refaire des
toitures ou des peintures, ou d'effectuer ce que l'on appelle des travaux de
menuiserie, même s'il s'agit en fait de PVC, en vue d'assurer une meilleure
isolation des bâtiments. Il faut donc continuer à oeuvrer dans ce sens. Cela
étant, les zones « C » sont parfois assez étendues, puisqu'elles commencent aux
abords même des pistes et peuvent parfois s'étendre jusqu'à deux kilomètres
plus loin.
Si, dans un projet de rénovation, on prévoit de démolir un immeuble proche des
pistes pour le rebâtir à un ou deux kilomètres de là - à la condition qu'il n'y
ait pas davantage de logements qu'auparavant - c'est une bonne chose. C'est
pourquoi l'amendement de la commission des affaires économiques est excellent.
Les députés ont commis une erreur en disant qu'il ne faut pas augmenter de
manière « significative » les logements. Halte ! Oserais-je dire stop ! La
proposition de M. le rapporteur, qui vise à ne procéder à aucune augmentation,
est très bonne.
Voilà pourquoi, je le répète, je suis tout à fait favorable à l'amendement n°
275, et totalement hostile à l'amendement n° 124 qui est contraire, car, lui,
est totalement permissif.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
A l'occasion de l'examen de cet amendement, nous abordons un sujet qui
concerne globalement la modernisation et la conception d'une certaine évolution
de l'aménagement du territoire. Je ne reviendrai pas sur ce qu'a dit M.
Poniatowski. Je suis complètement d'accord avec le rappel qu'il a fait,
s'agissant du sujet que nous traitons.
Cela étant, il est opportun en cet instant d'insister devant le Sénat sur
cette logique de solidarité nationale, tendant à organiser, autour des
équipements publics d'intérêt général et porteurs de nuisances, un espace qui
soit, dans la mesure du possible, maîtrisé s'agissant des équipements publics
et de la reconstruction de logements à des distances raisonnables des
aéroports, en particulier. Cela vaut tant pour les aéroports de province que
pour les grands aéroports.
Il faut s'interroger, avec une vision à long terme, sur l'opportunité du
maintien, soit de l'habitat, soit des aéroports. En effet, le problème peut
aussi se poser au sujet des aéroports de province, à propos desquels de
véritables interrogations existent. Ces équipements d'intérêt général doivent
être examinés dans une réflexion sur l'avenir, la modernité et les espaces
naturels.
Entre déplacer une autoroute pour protéger une zone humide et les grenouilles
qui y vivent
(Exclamations sur les travées du RPR)...
M. Jean Chérioux.
C'est prioritaire !
(Sourires.)
M. Pierre Hérisson.
... et déplacer les hommes, il faut trouver une ligne médiane, afin d'assurer
une certaine cohabitation. Encore faut-il se fixer des objectifs à travers,
entre autres documents, les schémas de cohérence territoriale, qui doivent
tenir le plus grand compte de ces équipements qui créent des nuisances.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je voudrais rappeler à M. Poniatowski qu'une
disposition figurant au 2° de l'article L. 147-5 du code de l'urbanisme permet
les opérations de rénovation et de réhabilitation de l'habitat. Elles sont
liées à un faible accroissement de la population. Ce que nous cherchons tous,
la commission des affaires économiques comme la commission des lois, c'est à
éviter une densité supplémentaire aux abords des aéroports.
La commission des lois propose de supprimer cette disposition pour revenir au
dispositif en vigueur qui permettait de telles opérations. Pour autant, ce qui
nous ennuie beaucoup, c'est l'augmentation de la densité.
Je suis prêt, bien entendu, à me rallier à la proposition de la commission des
affaires économiques, qui vise à supprimer dans la disposition adoptée par
l'Assemblée nationale la notion d'augmentation significative.
(M.
Poniatowski s'exclame.)
Une augmentation significative, cela veut tout de
même dire une augmentation, si faible soit-elle !
M. Ladislas Poniatowski.
Il n'y a pas d'augmentation !
M. le président.
Monsieur Poniatowski, je vous en prie, M. le rapporteur pour avis a seul la
parole.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je vous prie de m'excuser, monsieur Poniatowski,
mais le texte est clair sur ce point. J'en rappelle les termes : « A
l'intérieur des zones C, les plans d'exposition au bruit peuvent délimiter des
secteurs où, pour permettre le renouvellement urbain « - il est effectivement
très intéressant d'introduire cette notion - » des quartiers ou villages
existants, des opérations de réhabilitation et de réaménagement urbain peuvent
être autorisées,
(M. Poniatowski s'exclame)...
M. le président.
Monsieur Poniatowski, laissez M. le rapporteur pour avis poursuivre son propos
jusqu'au bout, s'il vous plaît !
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Monsieur Poniatowski, je le sais, vous avez
beaucoup de conviction, mais moi aussi ! Je poursuis donc ma citation : « ... à
condition qu'elles n'entraînent pas d'augmentation significative de la
population soumise aux nuisances sonores. » C'est sur le terme « significative
» que nous ne sommes absolument pas d'accord.
La commission des lois, en proposant de supprimer l'article, souhaite revenir
au texte en vigueur, qui permettait des opérations de réhabilitation. Mais je
suis prêt, bien entendu, à me rallier à la proposition de la commission des
affaires économiques, qui supprime le terme « significative », car,
aujourd'hui, on n'a pas le droit d'imposer à des personnes d'aller habiter dans
ces secteurs qui sont invivables.
(MM. Braye et Gournac
applaudissent.)
Je me rallie donc à l'amendement de la commission des affaires économiques et
je retire celui de la commission des lois.
M. le président.
L'amendement n° 124 est retiré.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 275.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Monsieur le président, mes chers collègues, je ne serais pas intervenu sans
l'explication que vient de donner M. le rapporteur pour avis de la commission
des lois. En effet, il a renvoyé M. Poniatowski à la lecture du 2° de l'article
L. 147-5 et il a justifié la position de la commission des lois en disant que
des dispositions antérieures s'appliquaient.
Il y a tout de même une nuance importante à apporter, qui plaide en faveur de
l'amendement n° 275 de la commission des affaires économiques et de la position
défendue par notre collègue M. Poniatowski. En effet, ainsi qu'il est indiqué à
la page 169 du tome II du rapport de la commission, le 2° de l'article L. 147-5
du code de l'urbanisme prévoit que toutes ces mesures de réhabilitation ou
d'aménagement urbain peuvent être engagées « lorsqu'elles n'entraînent qu'un
faible accroissement de la capacité d'accueil d'habitants exposés aux nuisances
». Or, ce que nous voulons, c'est qu'il n'y ait pas d'augmentation de la
capacité d'accueil et que l'on s'en tienne à la capacité actuelle.
M. Alain Gournac.
Absolument !
M. Alain Vasselle.
Je m'interroge d'ailleurs, monsieur le secrétaire d'Etat, sur l'interprétation
que feront les magistrats en cas de contentieux. Appliqueront-ils le 2° ou le
5° ? A partir du moment où ces deux paragraphes vont coexister dans la loi, je
me demande quelle sera la référence utilisée au moment où nous devrons
appliquer la loi.
J'invite donc MM. les rapporteurs et nos deux commissions à se pencher sur cet
aspect de la question et à mettre à profit la navette pour parvenir à une
rédaction susceptible d'éviter les contentieux éventuels et des impasses dont
nous aurions du mal à nous sortir.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
En effet !
M. Ladislas Poniatowski.
Excellente précision !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 275, repoussé par le Gouvernement.
Mme Odette Terrade.
Le groupe communiste républicain et citoyen vote contre.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 20
bis,
ainsi modifié.
(L'article 20
bis
est adopté.)
Article 20
ter
M. le président.
« Art. 20
ter.
- Il est inséré, après l'article L. 600-4 du code de
l'urbanisme, un article L. 600-4-1 ainsi rédigé :
«
Art. L. 600-4-1
. - La juridiction administrative, lorsqu'elle annule
pour excès de pouvoir un acte intervenu en matière d'urbanisme ou en ordonne le
sursis à exécution, se prononce sur l'ensemble des moyens de la requête qu'elle
estime susceptibles de fonder l'annulation ou le sursis à exécution. »
Je suis saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 276 rectifié est présenté par M. Althapé, au nom de la
commission des affaires économiques.
L'amendement n° 125 est déposé par M. Jarlier, au nom de la commission des
lois.
Tous deux tendent à rédiger comme suit le texte présenté par cet article pour
insérer un article L. 600-4-1 du code de l'urbanisme :
«
Art. L. 600-4-1. -
Lorsqu'elle annule pour excès de pouvoir un acte
intervenu en matière d'urbanisme ou en ordonne la suspension, la juridiction
administrative se prononce sur l'ensemble des moyens de la requête qu'elle
estime susceptibles de fonder l'annulation ou la suspension, en l'état du
dossier. »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 276
rectifié.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Comme vous le savez, certains requérants profitent de
l'application de la règle dite d'« économie des moyens » pour multiplier les
procédures devant les juridictions.
Selon cette règle, rien n'oblige le juge administratif saisi de plusieurs
moyens par un requérant à statuer dans sa décision sur la légalité de chacun de
ceux-ci alors même que le commissaire du Gouvernement les a tous examinés dans
ses conclusions. Le juge choisit parmi les moyens soulevés dans la requête le
premier de ceux qu'il considère comme de nature à justifier l'annulation de
l'acte attaqué. Il n'est pas tenu de prendre position sur les autres.
Il serait donc souhaitable qu'en matière d'urbanisme le juge statue sur tous
les moyens dont il est saisi. De la sorte, on n'assisterait pas à une
succession de requêtes fondées sur des moyens identiques examinés au cours de
procédures consécutives.
Notre rapport sur la modernisation de l'urbanisme a préconisé cette réforme
et, au cours d'un colloque tenu au Sénat à l'invitation de notre commission, un
haut membre de la juridiction administrative a suggéré qu'il soit précisé dans
un amendement que le juge statue en l'état du dossier, afin d'éviter que cette
décision apparaisse comme une assurance tous risques contre les recours
ultérieurs ou comme un certificat de légalité.
Si un avocat invoque les mêmes moyens plus tard en les argumentant
différemment et avec pertinence, il pourra faire annuler l'acte. Il n'en reste
pas moins que l'on aura purgé toute une partie du dossier.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis, pour présenter l'amendement
n° 125.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Cet amendement opère, en premier lieu, une
coordination avec le projet de loi relatif aux référés devant les juridictions
administratives.
Il précise, en outre, que le juge se prononce en l'état du dossier. Cette
précision permet d'indiquer clairement que le juge, par sa décision, ne décerne
pas de brevet de légalité.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 276 rectifié et 125
?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 276 rectifié et 125, acceptés
par le Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 20
ter,
ainsi modifié.
(L'article 20
ter
est adopté.)
Articles additionnels après l'article 20
ter
M. le président.
Par amendement n° 919, M. Hérisson propose d'insérer après l'article 20
ter
, un article additionnel ainsi rédigé :
« Les architectes des Bâtiments de France ne peuvent exercer de mission de
conception ou de maîtrise d'oeuvre pour le compte de collectivités publiques
autres que celles qui les emploient ou au profit de personnes privées dans
l'aire géographique de leur compétence administrative. »
Cet amendement est-il soutenu ?...
De nombreux sénateurs socialistes.
Reprenez-le, monsieur le rapporteur !
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je vous remercie de votre solidarité !
Je reprends cet amendement, monsieur le président.
M. le président.
Il s'agit donc de l'amendement n° 919 rectifié.
Vous avez la parole pour le présenter, monsieur le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Rien ne justifie que les architectes des Bâtiments de France
exercent à la fois la fonction régalienne de délivrer des visas sur des
demandes d'autorisation d'occupation du sol et jouissent de la faculté de
réaliser des travaux à titre privé dans les communes du ressort où ils exercent
leurs activités publiques. Il y a là un risque de confusion des rôles.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas favorable à cet
amendement.
(Protestations sur les travées socialistes.)
Les architectes des
Bâtiments de France relèvent de l'autorité du ministre de la culture, qui
poursuit un dialogue avec cette profession. Il n'est pas opportun d'interrompre
prématurément ce dialogue.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 919 rectifié.
M. Patrick Lassourd.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Je voterai cet amendement parce que je pense qu'il va dans le sens de la
moralité. Nous connaissons tous la « dictature » - même assorti de guillemets,
j'emploie le mot - exercée par les architectes des Bâtiments de France dans nos
départements. Si, parfois, j'apprécie qu'ils soient présents et nous évitent
ainsi de faire des erreurs, je considère qu'ils vont souvent beaucoup trop
loin.
Nous savons bien que, sous-jacente aux instructions des permis de construire,
une certaine pression est exercée par les intéressés, qui ont la capacité de
faire de la maîtrise d'oeuvre privée. L'instruction des permis est alors
retardée.
Cet amendement vient bien à propos pour régulariser la situation et y mettre
un peu de moralité : un architecte des Bâtiments de France ne devrait pas
pouvoir faire de la maîtrise d'oeuvre dans les territoires sur lesquels il est
compétent.
(Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants, de
l'Union centriste, du RDSE et sur certaines travées socialistes.)
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues,
nous évoquons là un sujet important, auquel les élus sont d'autant plus
sensibles qu'ils viennent de légiférer récemment sur les incompatibilités.
Nous reconnaissons tous l'utilité des architectes des Bâtiments de France ; il
n'empêche qu'il appartient au législateur de définir avec suffisamment de
clarté et de transparence leurs responsabilités et leurs fonctions afin
d'éviter des difficultés comme celles que nous pouvons rencontrer en
province.
L'amendement n° 919 rectifié est explicite à cet égard, monsieur le secrétaire
d'Etat, et j'espère vous avoir convaincu de l'intérêt qu'il présente. J'incite
donc le Sénat à l'adopter.
M. Jean-Pierre Plancade.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Plancade.
M. Jean-Pierre Plancade.
Le groupe socialiste votera avec beaucoup de conviction cet amendement
(Très bien ! sur les travées du RPR),
au nom du principe fort simple de la
séparation des pouvoirs. Il n'est pas possible d'être à la fois juge et partie
! Or c'est ce qui se passe dans certaines communes, comme l'ont souligné
différents intervenants.
Voilà pourquoi nous avons volé au secours de M. Hérisson pour soutenir son
amendement.
M. Patrick Lassourd.
Bon réflexe !
M. Pierre Hérisson.
Très bien !
M. Ladislas Poniatowski.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski.
Le groupe des Républicains et Indépendants est favorable à l'adoption de cet
amendement.
Je suis tenté de dire, monsieur le secrétaire d'Etat, que c'est vous qui nous
avez donné le meilleur argument pour le voter : vous avez fait allusion à la
discussion qui s'est engagée entre le ministre de tutelle et les architectes.
Il serait très utile que les architectes des Bâtiments de France connaissent
exactement le sentiment des élus sur une situation qui est parfaitement
anormale et que nous avons tous pu constater sur le terrain !
M. Dominique Braye.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Braye.
M. Dominique Braye.
Je crois que tout a été dit. Il existe des incompatibilités pour de nombreuses
professions, mais pas pour celle-là, qui a été oubliée. Je me rallie donc à
l'amendement de M. Hérisson, et je souhaite que M. le secrétaire d'Etat nous
précise pour quelles raisons il est hostile à cet amendement. Je n'ai en effet
pas bien compris les arguments qu'il a invoqués.
Face à ceux qui estiment qu'il doit y avoir une séparation des pouvoirs, comme
l'a souligné M. Plancade, afin que nul ne puisse être à la fois juge et partie
et tirer des avantages personnels d'une fonction exercée pour le compte de
l'Etat, j'ai été surpris que l'on puisse avancer des arguments aussi peu
solides. J'ai donc du mal à les comprendre. Si vous pouviez les précisez,
monsieur le secrétaire d'Etat, peut-être pourriez-vous convaincre l'ensemble de
l'hémicycle de se rallier à votre position !
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je ne veux pas allonger le débat, mais je rappelle
que la situation actuelle des architectes des Bâtiments de France n'est pas
satisfaisante. En effet, les architectes libéraux doivent aller trouver leurs
collègues des Bâtiments de France pour obtenir un avis sur des projets sur
lesquels ces derniers travaillent aussi à titre libéral. Il existe là une
confusion qu'il faut, à mon avis, essayer de supprimer le plus rapidement
possible.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Je formulerai deux remarques pour apporter un éclairage supplémentaire à ce
débat.
Tout d'abord, j'ai vécu indirectement une telle situation, et mon collègue M.
Souplet, sénateur de l'Oise, pourrait également en faire état : une quinzaine
de maires de ce département ont fait l'objet d'une procédure de mise en examen
dans le cadre de la restauration d'édifices cultuels. La justice n'a pas encore
déterminé le rôle effectif qu'aurait pu jouer, qu'aurait dû jouer, ou qu'a joué
l'architecte des Bâtiments de France dans ces opérations.
Ce qui a été, semble-t-il, à l'origine de cette difficulté - je parle au
conditionnel et je prends des précautions, car il appartiendra à la justice
d'éclairer le dossier - pourrait être lié au fait que l'architecte des
Bâtiments de France aurait voulu jouer un rôle lors d'opérations réalisées sur
des édifices cultuels non classés. L'amendement n° 919 rectifié sera de nature
à permettre de délimiter le rôle de chacun dans cette action !
Ensuite - c'est ma seconde remarque - nous serions bien inspirés de veiller à
ce qu'une véritable concurrence existe au sein des entreprises agréées par les
monuments historiques...
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Très juste !
M. Alain Vasselle.
... car nous constatons que, dans certains départements, les entreprises sont
limitées en nombre et que la concurrence ne joue pas à plein. Certaines se
trouvent même en situation de quasi-monopole, ce qui est de nature à mettre en
sérieuse difficulté financière les communes lorsqu'elles ont à restaurer des
édifices cultuels classés.
Il serait donc bon de poursuivre la réflexion sur ce sujet.
MM. Henri de Raincourt et Jean Delaneau.
Très bien !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 919 rectifié, repoussé par le
Gouvernement.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant de la commission.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.
(Le scrutin a lieu.)
M. le président.
Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.
(Il est procédé au comptage des votes.)
M. le président.
Voici le résultat du dépouillement du scrutin n°
59:
Nombre de votants | 309 |
Nombre de suffrages exprimés | 292 |
Majorité absolue des suffrages | 147 |
Pour l'adoption | 292 |
Le Sénat a adopté. (Applaudissements.)
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 20 ter.
Par amendement n° 920, M. Hérisson propose d'insérer, après l'article 20 ter, un article additionnel ainsi rédigé :
« Avant le dernier alinéa de l'article L. 313-2 du code de l'urbanisme, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Les dispositions du présent alinéa sont applicables lorsque l'architecte des Bâtiments de France a opposé plus de deux refus à une demande présentée par un pétitionnaire. »
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson. Actuellement, les décisions des architectes des Bâtiments de France ne sont susceptibles d'aucun recours.
Les pétitionnaires présentent souvent des demandes de permis de construire sur laquelle l'architecte des Bâtiments de France émet un avis défavorable sans motivations précises et, surtout, sans indiquer les modifications qui, si elles étaient apportées à la demande, pourraient justifier un avis positif.
Nos concitoyens n'ont d'autre solution que de recommencer la procédure, sans aucune certitude sur sa bonne fin.
Il est donc proposé par cet amendement d'étendre la compétence de la procédure prévue par le 4e alinéa de l'article L. 313-2 du code de l'urbanisme aux décisions des architectes des Bâtiments de France, dès lors que ceux-ci ont opposé au moins deux refus à un projet. Le préfet serait amené à émettre, après consultation de la commission régionale du patrimoine et des sites, un avis qui se substituerait à celui de l'architecte des Bâtiments de France, comme il le fait d'ores et déjà en cas de désaccord entre l'architecte des Bâtiments de France et le maire.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé, rapporteur. Favorable.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement souhaite appeler l'attention de l'auteur de l'amendement sur le fait qu'aujourd'hui la possibilité de recours est ouverte aux maires et qu'il propose, de fait, de transférer cette compétence du maire au préfet, alors même qu'il n'est pas prévu que le maire ait à donner son avis.
Le Gouvernement préférerait en rester à la possibilité de recours du maire, et c'est pourquoi il souhaiterait que l'auteur de l'amendement veuille bien le retirer, d'autant que son amendement précédent a fait l'objet d'un plébiscite qui n'a pu que le combler. (Sourires.)
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 920.
M. Bernard Piras. Je demande la parole contre l'amendement.
M. le président. La parole est à M. Piras.
M. Bernard Piras. Je voterai contre l'amendement pour une raison de forme, même si le problème de fond n'est pas non plus réglé.
Monsieur le secrétaire d'Etat, au sujet de l'amendement précédent, vous avez indiqué que c'était non pas votre ministère mais celui de la culture qui était concerné. C'est un problème de compétence qu'il faudra régler une bonne fois pour toutes, afin que nous y voyions clair.
Quand on met côte à côte les architectes des Bâtiments de France et les fonctionnaires des DDE, c'est la bagarre ! J'aimerais que des instructions précises soient données non pas pour orienter les décisions des architectes des Bâtiments de France - ils ont le droit de concevoir et d'exercer leur métier comme ils l'entendent - mais pour qu'on ne puisse plus « balader » les maires, les architectes et les maîtres d'ouvrage qui viennent les solliciter et qui, faute d'instructions précises, ne peuvent évidemment en tenir compte.
Il en résulte de très nombreux problèmes. Dans le département de la Drôme, sur 200 à 300 projets concernant 373 communes, 180 à 190 donnent lieu à contentieux avec l'architecte des Bâtiments de France. Ce n'est pas tenable, il faut y mettre bon ordre.
M. Pierre Hérisson. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson. Compte tenu des arguments qu'a avancés M. le secrétaire d'Etat et après réflexion, je retire l'amendement.
M. le président. L'amendement n° 920 est retiré.
Articles additionnels après l'article 20
ter
ou après l'article 25
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 18 rectifié, MM. Poniatowski, Revet, Cléach, Emin, Mme
Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent
d'inser, après l'article 25, un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 600-1 du code de l'urbanisme est ainsi rédigé :
«
Art. L. 600-1. -
L'illégalité d'un schéma de cohérence territoriale,
d'un plan local d'urbanisme, d'une carte communale ou d'un document d'urbanisme
en tenant lieu ne peut être invoquée par voie d'exception, après l'expiration
d'un délai de six mois à compter de la prise d'effet du document en cause. »
Par amendement n° 923 rectifié, MM. Hérisson et Jourdain proposent d'insérer,
après l'article 20
ter,
un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 600-1 du code de l'urbanisme est ainsi rédigé :
«
Art. L. 600-1
. - L'illégalité d'un schéma de cohérence territoriale,
d'un plan d'occupation des sols, d'une carte communale ou d'un document
d'urbanisme en tenant lieu ne peut être invoquée par voie d'exception, après
l'expiration d'un délai de six mois à compter de la prise d'effet du document
en cause. »
La parole est à M. Poniatowski, pour présenter l'amendement n° 18 rectifié.
M. Ladislas Poniatowski.
Dans l'état actuel de la rédaction de l'article L. 600-1 du code de
l'urbanisme, une illégalité pour vice de forme des documents ne peut plus être
invoquée six mois après qu'ils sont entrés en vigueur.
Compte tenu, d'une part, de l'extension des mesures de concertation préalables
à l'approbation ou à la révision des documents d'urbanisme et, d'autre part,
des risques accrus de contentieux qui résultent de la nouvelle rédaction de
l'article L. 152-1, il apparaît nécessaire que l'exception d'irrecevabilité ne
puisse être invoquée ni pour vice de forme ni pour des raisons de fond, passé
le temps d'épreuve de six mois prévu par le texte.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson, pour défendre l'amendement n° 923 rectifié.
M. Pierre Hérisson.
En vertu de la rédaction actuelle de l'article L. 600-1 du code de
l'urbanisme, une illégalité pour vice de forme des documents d'urbanisme ne
peut plus être invoquée six mois après qu'ils sont entrés en vigueur. D'où la
modification proposée.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 18 rectifié et 923
rectifié ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Ces deux amendements vont dans le sens réclamé par notre
rapport sur le droit de l'urbanisme. Ils prévoient que l'illégalité d'un
document d'urbanisme doit être soulevée dans un délai raisonnable. Il arrive en
effet trop souvent que, par le jeu de l'exception de l'illégalité, un POS soit
déclaré illégal par le juge plusieurs années après l'expiration du recours pour
excès de pouvoir.
Le principe de la hiérarchie des normes se trouve parfaitement respecté grâce
à cette technique. On en arrive pourtant à des situations inextricables à cause
d'annulations totales ou partielles intervenant plusieurs années après l'entrée
en vigueur d'un acte. Elles rendent illégaux tous les permis de construire
délivrés à des tiers de bonne foi sur la base du POS annulé.
Une procédure analogue à celle qui est proposée par nos collègues a d'ailleurs
été instituée, voilà six ans, par l'insertion de l'article L. 600-1 du code de
l'urbanisme, qui prévoit que l'illégalité pour vice de forme ou de procédure ne
peut être invoquée par voie d'exception après un délai de six mois à compter de
la prise d'effet du POS ou du schéma directeur qu'elle concerne.
C'est pourquoi la commission a émis un avis favorable sur ces amendements,
dont le dispositif est identique. Il conviendra seulement, dans le premier, de
substituer à la référence aux PLU la référence aux POS, ainsi que nous en avons
décidé auparavant.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces deux
amendements.
En effet, ils tendent à interdire à des requérants d'évoquer par voie
d'exception des illégalités de fond des documents d'urbanisme, même,
d'ailleurs, si le document est devenu illégal par suite d'un changement des
circonstances de fait.
Aux yeux du Gouvernement, cette disposition porterait une atteinte excessive
et sans doute discutable, sur le plan constitutionnel, aux libertés publiques
et au droit d'accès de tous les citoyens aux tribunaux.
Si une loi de 1994 a inclus, sur proposition du Conseil d'Etat, une
disposition semblable en ce qui concerne les illégalités de forme, l'étendre
aux illégalités de fond constituerait une dérogation sans précédent au régime
de l'exception d'illégalité des actes réglementaires, difficile à justifier par
les caractéristiques des recours en matière d'urbanisme.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 18 rectifié.
M. Yves Fréville.
Je demande la parole contre l'amendement.
M. le président.
La parole est à M. Fréville.
M. Yves Fréville.
Il est effectivement très gênant - je le reconnais tout à fait - que, en cas
d'exception d'illégalité, on puisse invoquer l'illégalité quinze ou dix-huit
mois après que la décision a été prise, mais nous touchons là à un principe
général, et je serais très gêné que cet amendement puisse être adopté.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 18 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 25, et l'amendement n° 923 rectifié n'a plus
d'objet.
Articles additionnels après l'article 20
ter
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 716 est présenté par MM. Lassourd, André, Bernard, Besse,
Braye, Cazalet, Darcos, Demuynck, Descours, Doublet, Dufaut, Eckenspieller,
Esneu, Fournier, François, Gélard, Gérard, Gerbaud, Giraud, Haenel, Joyandet,
Karoutchi, Larcher, Leclerc, Le Grand, Murat, Neuwirth, Ostermann, Peyrat, de
Richemont, Schosteck, Souvet, Vasselle et Vial.
L'amendement n° 928 rectifié est déposé par MM. Hérisson et Jourdain.
Tous deux tendent à insérer, après l'article 20
ter
, un article
additionnel ainsi rédigé :
« Après le deuxième alinéa, il est inséré dans l'article L. 600-3 du code de
l'urbanisme un alinéa ainsi rédigé :
« Lorsque, à la suite de la transmission incomplète d'une autorisation
relative à l'occupation ou à l'utilisation du sol prévue à l'article L.
421-2-4, le préfet demande un complément d'information, il est tenu, à peine
d'irrecevabilité d'un déféré ultérieur, d'informer le titulaire de
l'autorisation de l'existence de cette demande, dans les quinze jours de
celle-ci.
La parole est à M. Lassourd, pour défendre l'amendement n° 716.
M. Patrick Lassourd.
Actuellement, l'article L. 600-3, résultant notamment de la loi du 9 février
1994, prévoit qu'en cas de déféré du préfet ou de recours contentieux à
l'encontre d'un document d'urbanisme ou d'une décision relative à l'occupation
ou l'utilisation du sol le préfet ou l'auteur du recours est tenu, à peine
d'irrecevabilité, de notifier son recours à l'auteur de la décision et, s'il y
a lieu, au titulaire de l'autorisation, dans un délai qu'il précise.
Cette disposition a été motivée, bien sûr, par le souci de renforcer
l'information et, par voie de conséquence, la sécurité juridique du titulaire
d'une autorisation.
Cependant, cette règle ne s'applique pas au cas où le préfet demande un
complément d'information lorsqu'il estime que la transmission de l'acte a été
incomplète.
En effet, les permis de construire délivrés par l'autorité communale sont
exécutoires de plein droit dès qu'il y a eu notification et transmission au
représentant de l'Etat.
Or, la transmission au préfet doit être complète et porter sur le texte
intégral de l'acte, ainsi que les documents annexes qui l'accompagnent.
En cas de lacune, il appartient au préfet de demander à l'autorité communale,
dans le délai de deux mois à compter de la réception de l'acte transmis, les
compléments indispensables.
Le Conseil d'Etat précise que, dans ces cas, le délai imparti au préfet pour
déférer l'acte au tribunal administratif court « soit de la réception du texte
intégral de l'acte ou des documents annexes réclamés, soit de la décision,
explicite ou implicite, par laquelle l'autorité communale refuse de compléter
la transmission initiale ».
Cette demande de complément d'information reporte donc le point de départ du
délai de recours dont dispose le préfet sans que le titulaire de l'autorisation
en soit informé.
Il en résulte une insécurité juridique pour le bénéficiaire du permis de
construire, qui n'est pas certain, à l'issue du délai « normal » de recours de
deux mois, d'être à l'abri d'un déféré.
Afin de remédier à cette lacune, et dans l'esprit de la loi du 9 février 1994,
il est proposé de renforcer l'information du titulaire de l'autorisation de ce
report du délai de recours et d'obliger le préfet à informer le bénéficiaire de
l'autorisation de cette demande dans les quinze jours de celle-ci.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson, pour présenter l'amendement n° 928 rectifié.
M. Pierre Hérisson.
Cet amendement est identique à celui de M. Lassourd : je fait miens ses
commentaires.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements identiques n°s 716 et 928
rectifié ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à ces deux
amendements.
L'article L. 603 du code de l'urbanisme a pour objet de permettre, notamment
aux bénéficiaires d'une autorisation, d'être informés de l'existence d'un
recours. Lorsque le préfet demande à une commune de lui adresser les éléments
d'un dossier, nécessaires à l'exécution du contrôle de légalité sur une
autorisation, il ne forme pas un recours contre cet acte. Le Gouvernement ne
souhaite pas modifier la portée de l'article L. 603.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 716 et 928 rectifié, acceptés
par la commission et repoussés par le Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20
ter.
Je suis à nouveau saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 715 rectifié est présenté par MM. Lassourd, André, Bernard,
Besse, Braye, Cazalet, Darcos, Demuynck, Descours, Doublet, Dufaut,
Eckenspieller, Esneu, Fournier, François, Gélard, Gérard, Gerbaud, Giraud,
Haenel, Joyandet, Karoutchi, Larcher, Leclerc, Le Grand, Murat, Neuwirth,
Ostermann, Peyrat, de Richemont, Schosteck, Souvet, Vasselle et Vial.
L'amendement n° 927 rectifié est déposé par MM. Hérisson et Jourdain.
Tous deux tendent à insérer après l'article 20
ter
un article
additonnel ainsi rédigé :
« Il est inséré, après l'article L. 600-4 du code de l'urbanisme, un article
additionnel ainsi rédigé :
«
Art. L...
- Lorsque la juridiction administrative, saisie d'un
recours à l'encontre d'une autorisation d'occupation ou d'utilisation du sol,
estime qu'une ou plusieurs illégalités, éventuellement contenues dans
l'autorisation, sont aisément régularisables, elle peut déclarer légale ladite
autorisation, sous réserve de régularisation avant sa mise en oeuvre.
« Les modalités d'application de la présente disposition sont déterminées par
décret en Conseil d'Etat. »
La parole est à M. Lassourd, pour défendre l'amendement n° 715 rectifié.
M. Patrick Lassourd.
Actuellement, dès que le juge décèle dans un permis de construire qui lui est
déféré la moindre illégalité, il a le devoir d'annuler l'autorisation dans sa
totalité. Le bénéficiaire est alors contraint de renouveler toute la procédure
en vue d'obtenir un second permis, si toutefois la réglementation n'a pas
changé entre-temps, et ce nouveau permis pourra, le cas échéant, être attaqué à
nouveau.
Il apparaît nécessaire d'améliorer la procédure administrative en permettant
au juge de reconsidérer sa façon d'appréhender le contentieux du permis de
construire et de recourir à la technique de la « légalité sous réserve », déjà
utilisée en matière de contentieux constitutionnel, et, dans certaines
hypothèses, par le juge civil qui peut statuer « en l'état » ou le juge pénal
qui peut ajourner une peine « sous réserve » du respect de conditions dont il
vérifie l'exécution.
L'article 20
ter,
adopté par l'Assemblée nationale, oblige le juge à
examiner tous les moyens de la requête présentée par un requérant. En
conséquence, le juge sera à même de formuler la ou les réserves qui lui
paraissent pouvoir faire l'objet d'une régularisation. Il ne procèdera donc à
l'annulation que face à une illégalité absolue entachant irrémédiablement
l'autorisation. Après examen, il pourra rejeter le recours « sous réserve » de
la réalisation d'une ou de plusieurs conditions et de l'accomplissement des
formalités manquantes. Cette procédure aurait pour intérêt de purger, une fois
pour toutes, l'autorisation des vices mineurs dont elle pouvait être entachée
et serait de nature à désengorger les tribunaux administratifs.
Cette possibilité devra par ailleurs s'accompagner de modalités de
vérification de la régularisation par l'administration qui en informera le
juge. Ces modalités seront à fixer par la voie réglementaire.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson, pour défendre l'amendement n° 927 rectifié.
M. Pierre Hérisson.
Cet amendement est identique à celui de M. Lassourd ; je souscris donc à
l'argumentaire que notre collègue vient de présenter.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements identiques n°s 715
rectifié et 927 rectifié ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Ces amendements me semblent d'autant plus intéressants qu'ils
correspondent à l'une des conclusions de notre groupe de travail. Ils créent un
système de reconnaissance de la légalité d'un permis de construire « sous
réserve ».
Je note que l'attribution de cette faculté au juge irait dans le sens d'une
jurisprudence qui permet, sous certaines conditions, qu'un permis de construire
ne soit pas annulé si l'illégalité qu'il comportait est régularisée avant le
jugement à l'occasion de la délivrance d'un permis modificatif.
Le juge aurait la possibilité d'utiliser cette faculté lorsque les formalités
omises ne vicient pas la procédure dans son ensemble. Il s'agirait, par
exemple, des questions tenant au non-respect de dispositions réglementaires
concernant les accès ou le stationnement, aux adaptations mineures de hauteur
de gabarit de la construction, à certaines autorisations prévues, notamment,
par l'article R. 421-3 du code de l'urbanisme, de façon générale aux
illégalités sans incidence sur le cours de la procédure d'instruction.
Au total la procédure de régularisation de décisions permettrait de concilier
le respect du droit d'ester en justice et le souci d'éviter de mettre en péril
des décisions reposant sur des procédures longues et coûteuses. L'essentiel
n'est-il pas, en dernière analyse, que le droit soit respecté ?
Je suis convaincu que cette procédure aurait un autre effet positif
puisqu'elle découragerait probablement les plaideurs qui effectuent des recours
abusifs. Ces amateurs de contentieux sauraient que leur intervention n'aurait
pas d'autre résultat que d'amener la régularisation de l'acte alors qu'ils ne
veulent tout au contraire que son annulation. Nous émettons donc un avis
favorable sur ces deux amendements.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement comprend la démarche des auteurs de
ces deux amendements, mais il appelle leur attention sur la grande difficulté
qu'il y a à définir la notion d'« illégalité aisément régularisable ».
Compte tenu de cette difficulté, la mesure préconisée ne sera pas commode à
mettre en oeuvre. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix les amendements identiques n°s 715 rectifié et 927
rectifié.
M. Patrick Lassourd.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Je voudrais profiter de cette occasion pour refaire un petit couplet sur les
architectes des Bâtiments de France.
(Sourires.)
Dans le cas de permis de construire dans un site protégé, dans le rayon de
cinq cents mètres, les architectes des Bâtiments de France ont la fâcheuse
manie, dès qu'un point leur déplaît, de le refuser. Et on repart alors pour
trois mois, qui peuvent se succéder plusieurs fois, car lesdits architectes
n'utilisent jamais la possibilité d'accorder un permis de construire sous
réserve.
Si j'évoque ce problème, monsieur le secrétaire d'Etat, c'est parce que j'y
suis moi-même confronté dans ma commune, où deux dossiers de logements sociaux,
dont l'un d'accession sociale à la propriété monté par une société coopérative,
et au financement desquels ma commune participe, sont en souffrance depuis un
an à cause du comportement des architectes des Bâtiments de France !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
C'est un peu la fête des architectes des Bâtiments de
France !
(Sourires.)
M. Alain Gournac.
Ils le méritent !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Si j'ai bien compris M. Lassourd, il souhaite qu'on
puisse, en langage administratif, savoir dire non positivement... Mais cela n'a
pas été introduit dans les programmes.
Cela étant, faisons en sorte de valoriser dans les meilleures conditions la
compétence des architectes des Bâtiments de France ; ne négligeons pas
l'importance que peuvent avoir leurs conseils...
M. Patrick Lassourd.
Tout à fait !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
... l'assistance technique qu'ils acceptent souvent
d'apporter sans contribution.
M. Jean-Pierre Plancade.
Ils ne devraient pas être à la fois juges et parties !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Nombre de collectivités locales s'en réjouissent...
M. Patrick Lassourd.
Dont la mienne !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
... qui ont pu de ce fait préserver leur patrimoine
dans des conditions plus satisfaisantes.
Faisons donc preuve d'un peu plus de modération dans nos appréciations sur ces
architectes !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 715 rectifié et 927 rectifié,
acceptés par la commission et repoussés par le Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20
ter.
Par amendement n° 924 rectifié, MM. Hérisson et Jourdain proposent d'insérer,
après l'article 20
ter
un article additionnel ainsi rédigé :
« Il est inséré, après l'article L. 600-4-1 du code de l'urbanisme, un article
additionnel ainsi rédigé :
«
Art. L. ...
- En cas de recours contentieux à l'encontre d'une
autorisation relative à l'occupation ou l'utilisation du sol régie par le
présent code, l'auteur du recours doit invoquer, à peine d'irrecevabilité,
l'ensemble des moyens de sa requête dans le délai de recours contentieux. »
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
L'Assemblée nationale a adopté l'article 20
ter
prévoyant qu'en matière
de contentieux de l'urbanisme le juge doit se prononcer « sur l'ensemble des
moyens de la requête qu'il estime susceptibles de fonder l'annulation ou le
sursis à exécution ». Cette disposition a pour objet de réduire les délais et
d'accélérer les procédures devant les tribunaux administratifs.
Cette disposition pourrait ne pas remplir, à elle seule, l'objectif qui lui
est assigné. En effet, le juge ne devra et ne pourra statuer que sur les moyens
qui lui ont été présentés par les requérants. En conséquence, un même requérant
qui verra tous les moyens qu'il aura présenté lors d'un premier recours rejetés
par le juge pourra à loisir en présenter de nouveaux à l'appui d'un second.
Or, bien souvent, les requérants ne formulent que quelques moyens,
éventuellement fantaisistes, à l'appui de leur requête initiale, à seule fin
que celle-ci soit formellement recevable dans le délai de recours
contentieux.
La disposition adoptée par l'Assemblée nationale doit donc être complétée afin
de la rendre réellement efficace. C'est pourquoi le présent amendement tend à
ce que les requérants aient l'obligation d'invoquer, dans le délai de recours
contentieux, la totalité des moyens qui fondent leur recours à l'encontre des
permis de construire. Passé le délai de recours contentieux, aucun moyen
nouveau ne serait recevable.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas favorable à une accentuation
du caractère dérogatoire du régime des recours en matière d'urbanisme. Or c'est
à cela qu'aboutirait l'amendement qui est proposé, donc je ne suis pas certain
que l'auteur ait bien mesuré qu'il pouvait avoir un effet inverse à celui qu'il
poursuit.
En effet, une fois une disposition de ce type adoptée, les hommes de loi, les
conseils des pétitionnaires se protègeront par une présentation systématique,
stéréotypée même, de tous les moyens invocables, ce qui irait à l'encontre de
l'objectif de rapidité de l'examen des litiges et donc différerait leur
règlement. C'est exactement l'objectif inverse qui est recherché, mais c'est
sans doute le résultat qui sera obtenu.
Sur la base de ces explications, le Gouvernement serait sensible à ce que
l'auteur de l'amendement veuille bien le retirer.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 924 rectifié.
M. Jean-Pierre Plancade.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Plancade.
M. Jean-Pierre Plancade.
Le groupe socialiste ne votera pas cet amendement parce qu'il aboutit à
limiter le droit de recours.
J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer en commission sur cet amendement et sur
d'autres : je pense que nous ne pouvons pas adopter cet amendement même s'il «
caresse les élus dans le sens du poil ». Si nous sommes les uns et les autres
souvent « embêtés » par des recours un peu difficiles qui retardent les
procédures, nous considérons néanmoins que le droit de recours est un droit
fondamental et nous souhaitons qu'il soit préservé.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Après l'intervention de M. Plancade, je tiens à préciser que nous ne
souhaitons en aucune façon limiter le droit de recours, mais nous voulons
simplement protéger ceux qui subissent ces recours, et Dieu sait si, depuis
quelques années, leur nombre connaît un développement exponentiel, dû, pour
partie - ce n'est pas une généralité - aux professionnels du recours ou à ceux
qui en font un « fonds de commerce ». Il s'agit de fixer quelques règles qui
n'entachent pas du tout le libre accès au recours.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 924 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20
ter.
Par amendement n° 925 rectifié, MM. Hérisson et Jourdain proposent d'insérer,
après l'article 20
ter
, un article additionnel ainsi rédigé :
« Après l'article L. 600-5 du code de l'urbanisme, il est inséré un article
additionnel ainsi rédigé :
«
Art. L. ...
- En matière de contentieux portant sur des autorisations
d'occupation ou d'utilisation du sol, dans le cas de requête jugée abusive, son
auteur encourt une amende qui ne peut excéder 200 000 F. »
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Les dernières statistiques relatives au contentieux de l'urbanisme indiquent
que le nombre de recours en annulation concernant des permis de construire a
enregistré un net accroissement de 1978 à 1996. En revanche, le nombre
d'annulations ne cesse de régresser. Nombre de recours à l'encontre
d'autorisations d'occupation ou d'utilisation du sol sont souvent infondés,
voire abusifs.
Hélas ! les condamnations des auteurs de ces recours sont rares, et, le plus
souvent, dérisoires, puisque le montant de l'amende pour recours abusifs
s'élève à 20 000 francs au maximum, montant qui est rarement atteint. Rien, ou
presque, ne dissuade les requérants de mauvaise foi, ceux qui intentent
systématiquement des recours contre les permis de construire afin de monnayer
leur désistement d'instance auprès des bénéficiaires des autorisations
d'urbanisme.
Il est indispensable de permettre au juge de sanctionner plus lourdement les
auteurs de recours jugés abusifs. A cet effet, le présent amendement inscrit
dans la loi l'amende pour recours abusif et porte son montant à 200 000 francs.
Il n'est d'ailleurs pas rare qu'aucune sanction financière ne soit prononcée,
en raison de son caractère dérisoire.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Comme nous le savons tous, le contentieux de l'urbanisme est
le domaine d'élection d'un grand nombre de recours manifestement abusifs
intentés par des requérants assurés de la plus large impunité.
Il me semble d'ailleurs pas exceptionnel que des recours abusifs aient pour
objet d'obtenir un désistement monnayé ou de faire durer la procédure le plus
longtemps possible. Nous avons ainsi été informés, dans le cadre du groupe de
travail que j'ai animé avec mon collègue Pierre Hérisson, du cas d'une personne
ayant, au cours du même mois, signé un contrat de réservation pour l'achat d'un
studio dans une résidence dont la construction était projetée et attaqué la
légalité du permis de construire de cette résidence. Il va sans dire que
l'objet de cette curieuse manoeuvre était d'obtenir une minoration du prix
d'achat en échange du désistement.
La situation est d'autant plus préoccupante que les recours abusifs sont
rarement sanctionnés. Pourtant, l'article R. 88 du code des tribunaux
administratifs et des cours administratives d'appel permet au juge de condamner
l'auteur d'une telle requête à une amende ne pouvant excéder 20 000 francs.
L'expérience prouve que la juridiction administrative fait une application
très minimaliste de ces dispositions. De plus, en raison du caractère
manifestement dilatoire de certaines demandes réitérées, ne conviendrait-il pas
d'accroître le montant de la sanction encourue en cas de recours abusif ?
Voilà pourquoi l'amendement n° 925 rectifié me paraît intéressant. Il l'est
d'autant plus que, même si le coût du préjudice causé par un recours abusif est
élevé, il est très difficile d'en obtenir réparation au civil. De ce fait, la
commission a émis un avis favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet amendement,
puisque l'article R. 88 du code des tribunaux administratifs et des cours
administratives d'appel pose déjà le principe de la condamnation au paiement
d'une amende pour recours abusif.
En l'espèce, il s'agirait de faire figurer cette possibilité dans la partie
législative du code de l'urbanisme. De surcroît, tel qu'il est rédigé, cet
amendement rendrait l'amende obligatoire, ce qui constitue une difficulté
supplémentaire.
Le Gouvernement préfère, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, la procédure
civile de l'abus de droit, qui peut ouvrir le droit à une indemnisation pour le
préjudice occasionné par un recours abusif. Cette procédure lui semble plus
efficace et plus adaptée que la condamnation à une amende.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 925 rectifié.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Cet amendement est ainsi rédigé : « En matière de contentieux portant sur des
autorisations d'occupation ou d'utilisation du sol, dans le cas de requête
jugée abusive, son auteur encourt une amende qui ne peut excéder 200 000
francs. »
Cet amendement tend à fixer le montant maximal de l'amende à 200 000 francs et
non à introduire l'obligation de condamner à une amende. Je ne suis donc pas
d'accord avec l'argumentation développée par M. le secrétaire d'Etat.
Selon le dispositif que nous proposons, il appartient au juge d'apprécier s'il
doit décider de condamner au versement d'une amende et, si tel est le cas,
cette dernière ne peut excéder 200 000 francs. Cela n'a aucun caractère
contraignant.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Votre explication, monsieur le secrétaire d'Etat, ne m'a pas paru totalement
convaincante. Vous avez essentiellement fait valoir qu'il existe déjà une
procédure, la procédure civile, et qu'elle donne satisfaction.
Vous considérez qu'elle est suffisamment dissuasive pour que les administrés,
les associations n'engagent pas de procédure abusive. Or, aujourd'hui, un
certain nombre de parlementaires, d'élus, dressent un constat d'échec de cette
procédure. J'ajoute que, si cette procédure avait le caractère dissuasif dont
vous faites état, il n'aurait pas été nécessaire de déposer un tel
amendement.
Cet amendement, vu le niveau d'amende maximal qu'il prévoit, a pour seul objet
de faire réfléchir celles et ceux qui sont tentés d'engager des procédures
abusives.
Monsieur le secrétaire d'Etat, ou bien vous considérez qu'il convient de
donner droit à la demande de nos collègues car elle est pertinente, auquel cas
il faudrait revoir votre avis, ou bien vous considérez que la procédure civile
a le caractère dissuasif que vous entendez, mais encore faudrait-il que, soit
par circulaire soit par instruction, vous puissiez veiller, avec votre collègue
Mme la garde des sceaux, à ce que ces procédures aillent effectivement jusqu'au
bout et soient suffisamment dissuasives.
M. Dominique Braye.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Braye.
M. Dominique Braye.
Comme M. Hérisson, j'estime qu'avec l'amendement n° 925 rectifié l'auteur d'un
recours abusif court simplement le risque de verser une amende de 200 000
francs au maximum.
Je le dis une nouvelle fois : les conditions d'examen de ce texte fatiguent
vraiment tous les acteurs intervenants. Même M. le secrétaire d'Etat en est
amené à nous donner de faux arguments, non pas volontairement, nous le savons
bien, mais par grande fatigue !
(Sourires.)
C'est regrettable ! Je vous laisse imaginer ce que sera la fin de ce marathon
qui nous a été imposé par le Gouvernement !
M. Jean-Pierre Plancade.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Plancade.
M. Jean-Pierre Plancade.
Personne n'arriverait à croire que M. Dominique Braye est fatigué. En tout
cas, il n'en a pas l'air.
(Sourires.)
Je sens qu'il a toujours l'esprit
vif, ce dont je me réjouis, même si je ne partage pas son avis.
(M.
Dominique Braye s'exclame.)
Monsieur Hérisson, avec cet amendement, vous portez atteinte au droit de
recours. Bien sûr, en théorie, il demeure, mais en théorie seulement, puisque
vous portez l'amende à 200 000 francs. Nous considérons, pour notre part, que
le droit de recours est un droit fondamental.
Personnellement, je ne suis pas maire, mais j'ai exercé d'autres
responsabilités dans des syndicats et, effectivement, j'ai été embêté, comme
les uns et les autres, par des recours qui ont retardé des procédures. Parfois
on a gagné et parfois on a perdu, car on ne dit pas toujours des vérités. Mais
avec une amende portée à 200 000 francs, vous ne maintenez la possibilité
d'exercer un recours qu'en théorie.
Certains de mes collègues socialistes ont sûrement la même approche que vous,
puisque cet amendement « caresse les élus dans le sens du poil » s'ils sont en
situation de majorité. En revanche, pour ceux qui sont dans l'opposition - cela
vous arrive à vous aussi ! - il est peut-être plus simple que l'amende encourue
n'excède pas 20 000 francs. Il faut aller jusqu'au bout de ce que l'on appelle
le « libéralisme ».
M. Alain Gournac.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Gournac.
M. Alain Gournac.
Je voudrais dire à M. le secrétaire d'Etat que, si le montant de 20 000 francs
était dissuasif, cela nous aurait épargné les quarante-sept recours intentés
par un habitant de Maisons-Laffitte. Il attaque tous les permis de construire,
jusque chez moi d'ailleurs !
Pour certains, c'est un jeu ! Certains pratiquent les échecs, d'autres la
belote, lui, il est à la retraite et il intente des recours.
Je vous concède, mes chers collègues, qu'il faut effectivement pouvoir
intenter des recours des recours abusifs, non, parce qu'ils retardent tout. Ils
ont d'ailleurs coûté une véritable fortune au maire de Maisons-Laffitte lors de
la restructuration du centre-ville.
Nous devons voter cet amendement pour que la sanction soit dissuasive : si le
montant maximal de l'amende pour recours abusif est limité à 20 000 francs, le
plaignant, qui a peut-être quelque argent à perdre, n'hésite pas à attaquer.
M. Jean-Pierre Schosteck.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Schosteck.
M. Jean-Pierre Schosteck.
Notre société n'est malheureusement pas guidée par l'angélisme ! Il n'y a pas
que des braves gens soucieux de faire respecter leurs droits et ce qu'ils
estiment être la bonne conduite des affaires publiques. Il faut savoir que
certaines officines se sont fait une spécialité d'intenter des recours sans
aucune certitude de les voir aboutir.
Un peu à l'instar du casino, on vient proposer à des riverains une forme de
mise qui consiste à engager un recours. S'il aboutit, les gains sont partagés
dans le cas contraire, l'officine en est pour ses frais.
Il faut savoir que cela existe et il faut oser le dire. Si nous ne le disons
pas ici, où le dira-t-on ? Il faut essayer de combattre ces abus. Loin de
vouloir empêcher les recours parfaitement fondés, je rejoins notre collègue M.
Plancade qui estime qu'il faut laisser à l'opposition le droit de s'exprimer.
Je crois que, en l'occurrence, le but n'est pas de la brimer, c'est de mettre
un terme à ce qui est un véritable racket.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Monsieur le président, comme certains orateurs ont mis
sur le compte d'une possible fatigue de ma part les interprétations diverses de
certains textes, et comme je me devrai de vous quitter dans une demi-heure - je
serai alors remplacé par M. Bartolone - je tenais à vous dire que c'était non
pas par fatigue, mais par courtoisie. En effet, M. le Président de la
République est dans mon département, et je passerai la soirée avec lui, à 600
kilomètres de Paris.
M. Alain Gournac.
Passez une bonne soirée !
M. Dominique Braye.
Nous aimerions mieux être à votre place !
(Sourires.)
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Mon départ ne sera pas dû à la fatigue, je vous en
donne l'assurance !
Vous avez regretté les conditions d'examen de ce texte. A voir le nombre de
sujets supplémentaires que vous abordez par le biais d'amendemens tendant à
insérer des articles additionnels, je pense que votre frustration, si vous
n'aviez pas eu cette possibilité, nous aurait valu quelques autres griefs !
M. Jean Delaneau.
La frustration crée le défoulement !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
J'en viens au fond du problème : les recours. Nous
n'avons pas la même approche de ce sujet.
Pour notre part, nous tentons tout d'abord de réduire très sensiblement les «
niches à contentieux », les causes de recours qui, statistiquement, portent
massivement sur la procédure.
Au terme de l'examen de ce volet du projet de loi, vous aurez réécrit une
grande partie du code de l'urbanisme et fait « tomber » plus de trente pages de
dispositions de procédure qui n'apportaient rien au fond des débats mais
donnaient de multiples occasions de recours, y compris de recours qu'avec
raison vous dénoncez comme étant abusifs dès lors qu'il ne sont pas
l'expression de la démocratie et du débat normal. Votre attitude conforte notre
lutte contre les recours abusifs et les niches à contentieux, d'autant que,
a priori,
vous n'avez pas rétabli trop de dispositions de nature à recréer
des motifs de contentieux.
Le deuxième axe que nous avons favorisé est celui du dialogue : le schéma de
cohérence territoriale est un document qui permettra la concertation au fil de
son élaboration, et, au terme de celle-ci, l'expression publique par l'enquête
publique.
Si l'on fait confiance à la démocratie, il y a là matière à réduire les causes
de malentendus et, nous l'espérons, les causes de polémiques et donc de
recours.
Le troisième axe que nous avons suivi, avec ce même objectif de réduire sinon
le nombre des recours, du moins leurs conséquences en termes de durée, a trouvé
sa traduction dans un article additionnel que vous venez d'ailleurs de voter et
qui impose l'examen de tous les moyens invoqués par un plaignant par une
juridiction administrative. Cela évite qu'un nouveau retours ne soit engagé sur
la base d'un moyen qui n'a pas été analysé. Il nous est arrivé, en effet, de
connaître des dossiers qui avaient traîné une dizaine d'années parce que les
moyens avaient été successivement examinés.
Par conséquent, nous avons bien le souci de réduire les contentieux,...
M. Alain Gournac.
Nous sommes d'accord sur ce point !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
... mais, selon nous, nous ne pouvons pas nous
affranchir de la tradition française rappelée par le Conseil d'Etat dans
certaines circonstances, par le Conseil constitutionnel dans d'autres, qui veut
que nous ne cherchions pas à limiter les voies de recours. Nous nous sommes
donc attaqués aux conséquences et aux causes, qui n'ont pas d'intérêt, mais non
au principe.
M. Dominique Braye.
On va vers une justice américaine, alors !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Il y a des abus, soyons clairs ! Il n'y a pas très
longtemps quelqu'un qui faisait profession de ces recours a été démasqué et
condamné, car il a été trompé par le fait qu'il avait attaqué deux fois le même
promoteur qui, selon la région où il se trouvait, n'avait pas la même enseigne.
Il prenait des locations pour être dans le périmètre d'une opération et avoir
une possibilité de justifier son recours.
Cette position ne justifie pas qu'on accuse le Gouvernement de vouloir nourrir
et multiplier les contentieux ! Je souhaitais procéder à cette mise au point,
tout en confirmant mon opposition à l'amendement n° 925 rectifié.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 925 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20
ter
.
Par amendement n° 931, MM. Hérisson et Jourdain proposent d'insérer, après
l'article 20
ter
, un article ainsi rédigé :
« Le délai de validité du permis de construire visé à l'article R. 421-32 du
code de l'urbanisme est suspendu en cas de recours contentieux à l'encontre de
la décision portant octroi dudit permis, pendant l'instance et jusqu'au
prononcé de la dernière décision juridictionnelle non susceptible d'appel. »
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
L'article R. 421-32 du code de l'urbanisme réglemente la durée de validité de
permis de construire et prévoit des cas limités d'interruption, de suspension
ou de prorogation du délai de validité.
Le principe posé par l'alinéa 1er de l'article R. 421-32 du code de
l'urbanisme est que le permis de construire est périmé si les constructions ne
sont pas entreprises dans le délai de deux ans à compter de la notification
visée à l'article R. 421-34 ou de la délivrance tacite du permis de construire.
Il en est de même si les travaux sont interrompus pendant un délai supérieur à
une année.
Les tempéraments au principe sont des cas de suspension limitativement
énumérés par la loi et un cas de prorogation.
La suspension du délai de validité du permis de construire est prévue dans
deux cas par l'alinéa 3 de l'article R. 421-32 : pendant la durée du sursis à
exécution de la décision portant octroi dudit permis, ordonné par décision
juridictionnelle ou administrative, et en cas d'annulation du permis de
construire prononcée par jugement du tribunal administratif frappé d'appel,
jusqu'à la décision rendue par le Conseil d'Etat - comprendre cour
administrative d'appel.
La prorogation de la durée de validité du permis de construire pour une année
maximum sur demande du bénéficiaire adressée à l'autorité administrative deux
mois au moins avant l'expiration du délai de validité, si les prescription
d'urbanisme et les servitudes administratives de tous ordres auxquelles est
soumis le projet n'ont pas évolué de façon défavorable à son égard.
Il est nécessaire, je crois, de procéder à une régularisation et à une
harmonisation, de manière que, lorsque le prononcé des jugements et des
juridictions successives est supérieur à deux ans, la validité du permis de
construire soit reconnue si le pétitionnaire obtient satisfaction.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission des affaires économiques n'estime pas normal
que le détenteur d'un titre légal soit empêché de mener à bien l'opération
immobilière pour la réalisation de laquelle il a obtenu ce document. Tel est
pourtant souvent le cas.
En effet, dès lors que le titre juridique sur lequel repose une opération
immobilière est attaqué devant le juge, les banques refusent d'accorder des
prêts destinés au financement des travaux, compte tenu des incertitudes qui
pèsent sur leur bonne fin. Dès lors, l'existence même d'un recours suffit à
rendre caduque
de facto
une autorisation dont le juge pourra pourtant
reconnaître la légalité quelques années plus tard.
Dans la majeure partie des cas, il faut bien le reconnaître, du fait du manque
de moyens des tribunaux administratifs, le juge statue sur la légalité d'un
permis de construire - valable, je le rappelle, pendant deux ans - après
l'expiration de ce délai. Dès lors, la légalité du permis précité peut n'être
reconnue par la juridiction compétente qu'après que cette validité a pris fin.
Le permis de construire est légal, mais il est périmé et son titulaire est tenu
d'en obtenir un autre s'il veut poursuivre ses travaux, sous réserve que le POS
n'ait pas été révisé entre-temps, rendant sa demande inutile dans le cas où le
terrain qu'il comptait utiliser serait devenu inconstructible.
Cette situation encourage en réalité les comportements les moins respectueux
des décisions de justice. Il est rare, en effet, que le juge décide de la
destruction d'une construction réalisée après la délivrance d'un permis de
construire, même si ce dernier est légal. L'obtention du permis constitue, à
ses yeux, une présomption de la bonne foi de son titulaire.
Dès lors, les détenteurs de permis faisant l'objet d'un recours à l'occasion
duquel un sursis n'a pas été demandé et obtenu ont tout intérêt à construire
sans se soucier de l'issue du contentieux pendant devant le juge administratif.
La voie de fait prime sur la voie de droit. En augmentant le délai de validité
du permis à proportion de la durée des instances et jusqu'au prononcé de la
dernière décision juridictionnelle susceptible de recours seraient découragés
de la sorte les auteurs de recours qui tablent sur le respect porté par leurs
adversaires aux décisions juridictionnelles.
Je m'interroge cependant sur les derniers mots de cet amendement. Ne
conviendrait-il pas de viser la dernière décision non susceptible de recours
afin de prendre en compte le cas d'un recours éventuel en cassation ?
La commission est cependant favorable à cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je souhaite indiquer à MM. Hérisson et Jourdain que le
Gouvernement est d'accord avec l'objectif qu'ils poursuivent.
Simplement, il fait observer que, dans l'amendement proposé, les auteurs font
référence à l'article R. 421-32. Par définition, c'est un article
réglementaire, ce qui veut dire que la modification de cet article n'est pas
législative ; elle est réglementaire.
Je peux prendre l'engagement de procéder, par la voie réglementaire, à cette
modification, pour effectivement neutraliser les délais de recours dans les
délais de validité des autorisations de construction, engagement qui devrait
donner satisfaction aux auteurs de l'amendement.
M. le président.
L'amendement n° 931 est-il maintenu, monsieur Hérisson ?
M. Pierre Hérisson.
J'ai bien entendu l'engagement qui vient d'être pris.
Monsieur le secrétaire d'Etat, permettez-moi toutefois d'attirer votre
attention sur le point que vient d'évoquer M. le rapporteur. Puisque vous venez
d'indiquer que vous agiriez par voie réglementaire, viserez-vous la voie de la
cassation, dans la mesure où le recours n'est pas suspensif ?
Cela dit, je retire l'amendement.
M. le président.
L'amendement n° 931 est retiré.
Par amendement n° 932, MM. Hérisson et Jourdain proposent d'insérer, après
l'article 20
ter,
un article ainsi rédigé :
« Il est inséré après l'article L. 25 du code des tribunaux administratifs et
des cours administratives d'appel un article ainsi rédigé :
« Art. L. ... - Lors du dépôt d'un recours pour excès de pouvoir contre une
autorisation d'urbanisme formé par une association, celle-ci, sous peine
d'irrecevabilité du recours, consigne auprès du greffe du tribunal
administratif une somme dont le montant est fixé par le juge. La somme
consignée est restituée lorsque le recours a abouti à une décision définitive
constatant que la requête n'était pas abusive. »
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Cet article vise à limiter les recours abusifs devant la juridiction
administative dans le domaine des autorisations d'urbanisme. Il s'agit pour les
associations qui déposent un recours pour excès de pouvoir contre une
autorisation d'urbanisme de consigner auprès du greffe du tribunal
administratif une somme d'argent dont le montant sera fixé exclusivement par le
juge. A défaut, la requête serait irrecevable.
Cet amendement a été adopté par le Sénat dans le cadre du projet de loi
relatif aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations.
Le Sénat avait souligné à l'époque l'intérêt de faire figurer dans la loi le
principe de la lutte contre les recours abusifs qui entravent le fonctionnement
de la justice administrative et paralysent entre autres l'action locale.
Toutefois, constatant que l'Assemblée nationale refusait toujours cet
amendement, la commission des lois du Sénat, en nouvelle lecture, a proposé de
disjoindre cet article du projet de loi relatif aux droits des citoyens dans
leurs relations avec les administrations, afin de traiter cette question à
l'occasion d'un support législatif mieux approprié.
Le projet de loi relatif à la solidarité et au renouvellement urbains semble
être le support qui consacrerait la volonté de mettre un terme aux différentes
formes d'entraves aux permis de construire tout en conciliant le respect du
droit fondamental d'ester en justice.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson
secrétaire d'Etat.
Le principe d'égal accès à la justice ne permet pas
d'exiger de certains requérants, en raison de leur qualité, en l'occurrence un
groupement sous la forme associative, une consignation qui préjugerait du
caractère abusif de leur action. Le Gouvernement ne peut donc souscrire à cette
démarche, et demande le rejet de cet amendement.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 932.
M. Jacques Bellanger.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bellanger.
M. Jacques Bellanger.
L'explication de vote du groupe socialiste porte non seulement sur cet
amendement, mais aussi sur tous ceux qui viennent d'être présentés.
L'objet de ces textes, ai-je entendu, n'est pas de limiter le droit de
recours. Ce n'est pas ce que j'ai constaté. Aucun d'entre eux ne vise, par
exemple, l'abus de construction. Or, vous le savez bien, y compris mes
collègues des Yvelines, de nombreux abus ne sont pas punis !
Je prendrai comme exemple une commune qui est voisine de celle que j'habite et
dont le maire est intervenu auprès du procureur de la République, un
propriétaire ayant construit de manière illégale un certain nombre de mètres
carrés supplémentaires.
J'ai soutenu le maire. J'ai même écrit au préfet. Mais le procureur de la
République n'a pas jugé utile de poursuivre !
M. Dominique Braye.
Absolument ! C'est la séparation des pouvoirs !
M. Jacques Bellanger.
Je n'ai vu aucun amendement ayant pour objet de lutter contre cela !
M. Dominique Braye.
Pourquoi n'en avez-vous pas déposé un ?
M. Jacques Bellanger.
Les amendements déposés limitaient au contraire le droit de recours !
M. Dominique Braye.
A quoi cela vous sert de dire cela, puisque vous n'avez déposé aucun
amendement ?
M. Jacques Bellanger.
Monsieur Braye, je ne suis pas intervenu et je ne vous ai pas interrompu.
Alors laissez-moi terminer, car je vais aller encore plus loin !
(Exclamations sur les travées du RPR et des Républicains et
Indépendants.)
La seule limitation du droit de recours que vous ayez instaurée est une
limitation par l'argent et uniquement par l'argent !
Mme Odette Terrade.
Oui !
M. Dominique Braye.
C'est le refrain !
M. Jacques Bellanger.
Je vous signale, monsieur, qu'une somme de 20 000 francs, ce n'est pas la même
chose pour un smicard et pour un habitant de Saint-Lambert-des-Bois, commune
qui enregistre, vous le savez, l'un des plus hauts revenus par habitant. Voilà
la justice que vous faites !
M. Dominique Braye.
Ah ça !
M. Jacques Bellanger.
C'est une justice distinctive selon les revenus, et cela n'est pas acceptable
!
Voilà en partie pourquoi nous voterons contre cet amendement.
(Applaudissements sur les travées socialistes et sur celles du groupe
communiste républicain et citoyen.)
M. Dominique Braye.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Braye.
M. Dominique Braye.
L'argumentaire de M. Bellanger ne m'étonne pas.
M. André Vezinhet.
Qu'est-ce que ce mépris ?
M. Dominique Braye.
Je regrette simplement qu'il n'ait pas déposé d'amendement. S'il avait une
piste pour améliorer la loi, il était utile, sur un problème qu'il estime
important, de le faire.
M. Alain Vasselle.
Oui !
M. Dominique Braye.
C'est très grave...
M. Christian Demuynck.
Tout à fait !
M. Dominique Braye.
... de ne pas chercher à enrichir un texte de loi quand on a une piste.
Avec une telle pratique, le fait de déclarer l'urgence ne change pas
grand-chose puisque, manifestement, M. Bellanger ne profite même pas de la
seule lecture pour déposer les amendements nécessaires !
M. André Vezinhet.
Qu'est-ce que c'est que cet inquisiteur ?
M. Dominique Braye.
A nos collègues du groupe socialiste, qui ont repris un air de violon
habituel, et plus particulièrement à M. Bellanger, je conseillerai de nous
proposer que l'on ne sélectionne plus rien par l'argent et que, par exemple,
les amendes pour défaut de stationnement soient fonction du salaire, que nous
subordonnions tout au montant du salaire. Il serait dès lors beaucoup plus
intéressant d'être smicard que d'habiter la commune que citait M. Bellanger
!
Mes chers collègues, ne nous laissons pas prendre à ce refrain qui revient
périodiquement et que nous n'entendons pas, sachons-le, pour la dernière fois
!
(Applaudissements sur plusieurs travées du RPR.)
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Cette série d'amendements a pour objet de limiter les excès. Je vais, pour ma
part, essayer de limiter les excès de langage.
(Sourires.)
En effet, je
suis un peu surpris du caractère passionné qui entoure cette discussion dans la
mesure où il ne s'agit que de donner des possibilités à un juge qui rendra la
justice et non pas de fixer d'une manière arbitraire des sommes susceptibles de
poser les problèmes qui viennent d'être évoqués.
La proposition que j'ai faite s'inscrit tout simplement dans le droit-fil du
code civil. En matière d'urbanisme, pour toute action devant les juridictions
civiles, il y a possibilité de conciliation et il paraît logique que cette
possibilité soit étendue devant les juridictions administratives.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 932, accepté par la commission et repoussé
par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20
ter.
Article 20
quater
M. le président.
« Art. 20
quater
. - L'article L. 27
bis
du code du domaine de
l'Etat est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Lorsqu'un bien vacant est nécessaire à la réalisation d'une action ou d'une
opération d'aménagement au sens de l'article L. 300-1 du code de l'urbanisme,
le maire peut demander au préfet de mettre en oeuvre la procédure prévue par le
présent article, en vue de la cession de ce bien par l'Etat à la commune. Le
transfert de propriété au profit de la commune est effectué par acte
administratif dans le délai de six mois à compter de la signature de l'arrêté
préfectoral prévu à l'alinéa précédent et donne lieu au versement à l'Etat
d'une indemnité égale à la valeur du bien estimée par le service du domaine.
»
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Les dispositions contenues dans cet article
additionnel introduit à l'Assemblée nationale sont très largement inspirées de
la proposition de loi de M. Joly, adoptée par le Sénat au mois de février
2000.
L'existence de biens vacants pouvant poser de nombreux problèmes aux communes,
notamment en cas d'opérations d'aménagement ou de biens immeubles en péril, la
commission des lois avait proposé, avec l'accord de M. Joly, que la procédure
d'appréhension du bien puisse être déclenchée par le maire. Nous sommes donc
satisfaits par la proposition qui est faite aujourd'hui.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'article 20
quater.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Je suis défavorable, en ce qui me concerne, à une telle disposition qui porte
atteinte au droit de propriété.
Je sais bien que, lors de l'examen d'un texte précédent, nous avons prévu des
dispositions contraignantes pour les propriétaires de logements vacants, mais
c'était dans le cadre d'agglomérations qui dépassaient un certain seuil de
population, donc plutôt en milieu urbain. En l'occurrence, donner au préfet la
possibilité de prendre possession d'un logement vacant pour en faire ce qu'il
entend, cela me paraît constituer un abus de pouvoir et une atteinte au droit
de propriété.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Je voudrais apporter une précision à M.
Vasselle.
Tout d'abord, mon cher collègue, cette disposition a été adoptée à l'unanimité
au Sénat. Ensuite, il ne s'agit pas de substituer l'autorité du préfet à celle
du maire, bien au contraire.
Actuellement, les biens peuvent rester vacants très longtemps parce que l'Etat
n'engage pas la procédure de dévolution du bien. Or, grâce au dispositif qui
est proposé aujourd'hui, le maire pourra demander au préfet d'engager cette
procédure pour qu'ensuite la commune puisse faire acte de candidature et
acheter le bien si nécessaire.
En réalité, un nouveau pouvoir est donné au maire pour qu'il puisse faire
cesser un péril ou disposer rapidement d'un bien dans le cadre d'une opération
d'aménagement.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'article 20
quater.
(L'article 20
quater
est adopté.)
Article 20
quinquies
M. le président.
« Art. 20
quinquies
. - Après le cinquième alinéa de l'article 1er de la
loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, il est inséré un alinéa
ainsi rédigé :
« Lors de l'élaboration ou de la révision d'un plan local d'urbanisme, le
périmètre de 500 mètres mentionné à l'alinéa ci-dessus peut, sur proposition de
l'architecte des Bâtiments de France et après accord de la commune, être
modifié de façon à désigner des ensembles d'immeubles et des espaces qui
participent de l'environnement du monument pour en préserver le caractère ou
contribuer à en améliorer la qualité. Le périmètre est soumis à enquête
publique conjointement avec le plan local d'urbanisme. Il est annexé au plan
local d'urbanisme dans les conditions prévues à l'article L. 126-1 du code de
l'urbanisme. »
Par amendement n° 599, M. Ambroise Dupont et les membres du groupe des
Républicains et Indépendants proposent, dans la première phrase du texte
présenté par cet article pour insérer un alinéa après le cinquième alinéa de
l'article premier de la loi du 31 décembre 1913, après les mots : «
l'architecte des Bâtiments de France », de remplacer les mots : « et après
accord de la commune » par les mots : «ou de la commune et après accord
conjoint ».
La parole est à M. Ambroise Dupont.
M. Ambroise Dupont.
Nous quittons le contentieux et nous revenons aux monuments historiques.
Les dispositions introduites par l'Assemblée nationale constituent une
adaptation fort intéressante des périmètres des 500 mètres liés aux monuments
historiques. Il s'agit d'un retour à l'esprit initial des zones de protection
du patrimoine architectural, urbain et paysager, ZPPAUP. La procédure proposée
à l'occasion de l'élaboration des plans locaux d'urbanisme, redevenus POS, a le
mérite de la simplicité et de l'efficacité.
Toutefois, il me paraît souhaitable que l'initiative d'une telle réflexion
puisse revenir également à la collectivité territoriale, l'accord conjoint des
deux parties restant la garantie quant à l'acceptation par celles-ci des
résultats de la modification du périmètre des 500 mètres.
Il est absolument nécessaire que la commune soit convaincue du bien-fondé de
la décision qui protège, par exemple, un menhir qui n'est visible de nulle
part, mais que l'on souhaite, par ailleurs, voir entouré de toutes les
précautions d'usage.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est également favorable à cet
amendement, qui permet à la commune de prendre, comme l'architecte des
Bâtiments de France, l'initiative de modifier le périmètre de protection autour
d'un monument historique tout en prévoyant que cette décision doit être prise
après accord conjoint de l'architecte des Bâtiments de France et de la commune,
afin d'éviter toute source de litige. C'est un élément positif auquel nous ne
pouvons que souscrire.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 599, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 20
quinquies,
ainsi modifié.
(L'article 20
quinquies
est adopté.)
Article 20
sexies
M. le président.
« Art. 20
sexies
. - Le II de l'article 57 de la loi n° 99-586 du 12
juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération
intercommunale est complété par trois alinéas ainsi rédigés :
« G. - Retrait d'une commune :
« Le troisième alinéa de l'article L. 5211-19 du code général des
collectivités territoriales ne s'applique pas aux cas de retrait d'une commune
d'une communauté de villes pour adhérer à une communauté d'agglomération ou à
un établissement public de coopération intercommunale qui a décidé de se
transformer en communauté d'agglomération.
« En cas de refus du conseil communautaire, ce retrait peut être autorisé par
le représentant de l'Etat dans les conditions prévues à l'article L. 5214-26 du
même code. »
Par amendement n° 126, M. Jarlier, au nom de la Commission des lois, propose
de supprimer cet article.
La parole est à M. Jarlier, rapporteur pour avis.
M. Pierre Jarlier,
rapporteur pour avis.
Cet amendement tend à supprimer un cavalier adopté
par l'Assemblée nationale, traitant des modalités de retrait d'une commune
d'une communauté de villes et qui est sans lien avec le texte en discussion.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 126, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. Bernard Piras.
Le groupe socialiste s'abstient.
Mme Odette Terrade.
Le groupe communiste républicain et citoyen également.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'article 20
sexies
est supprimé.
Articles additionnels après l'article 20
sexies
M. le président.
Par amendement n° 277, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose d'insérer, après l'article 20
sexies,
un article
additionnel ainsi rédigé :
« Les dispositions des articles 2, 3 et 5 du présent projet de loi entreront
en vigueur à une date fixée par décret en Conseil d'Etat et au plus tard un an
après la publication de la présente loi. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Cet amendement tend à donner une date certaine à l'entrée en
vigueur des dispositions des articles auxquels il fait référence. A plusieurs
reprises, en effet, le projet de loi renvoie à « l'entrée en vigueur » de la
loi sans précision, ce qui est source d'incertitude puisque la date en question
peut varier en fonction de la date de la publication des décrets qui y sont
relatifs.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 277, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article aditionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20
sexies.
M. le président.
Par amendement n° 689 rectifié
bis
Mme Bardou, MM. Faure, Braun, Blanc,
Natali, Vial, Amoudry, Grillot, Jourdain, de Rocca-Serra, Descours et Fournier
proposent d'insérer, après l'article 20
sexies,
un article additionnel
ainsi rédigé :
« Dans le deuxième alinéa de l'article L. 145-5 du code de l'urbanisme, après
les mots : "à la pratique", sont insérés les mots : "de la promenade et de la
randonnée 99. »
La parole est à M. Fournier.
M. Bernard Fournier.
Le présent amendement vise à permettre aux collectivités d'aménager les rives
des lacs de montagne en ouvrant les possibilités d'équipements, jusqu'ici
limitées à la baignade et aux sports nautiques, à la promenade et à la
randonnée.
Ces activités ne remettent pas en cause l'inconstructibilité des rives
naturelles des lacs de montagne de moins de 1 000 hectares, mais elles
nécessitent certains équipements spécifiques et légers que refusent certaines
directions départementales de l'équipement au motif qu'elles ne sont pas citées
par la loi. Cet amendement a donc pour objet de combler cette lacune.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Sagesse.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 689 rectifié
bis,
accepté par la
commission et pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20
sexies.
Par amendement n° 279, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose d'insérer, après l'article 20
sexies,
un article
additionnel ainsi rédigé :
« Dans la première phrase du premier alinéa de l'article L. 130-1 du code de
l'urbanisme, après les mots : "forêts, parcs" sont insérés les mots : "et
herbiers marins de posidonies et de cymodocées". »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il est nécessaire d'améliorer la protection des milieux
naturels marins situés à proximité du rivage, dont la flore est notamment
composée d'herbiers de posidonies et de cymodocées, qui figurent au nombre des
espèces protégées au titre de la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 sur la
protection de la nature.
Le Conseil d'Etat reconnaît aux POS, sous certaines conditions, la possibilité
de s'appliquer aux espaces marins ; il serait envisageable d'appliquer à ces
espaces la procédure de classement au titre des espaces boisés, qui permet, en
vertu de l'article L. 130-1 du code de l'urbanisme, d'interdire tout changement
d'affectation ou mode d'occupation de nature à compromettre la conservation et
la protection du milieu.
Des espaces boisés classés peuvent être créés par le département au titre de
la politique de protection des espaces naturels sensibles, dans les conditions
prévues par l'article L. 142-11 du code de l'urbanisme. Un usage plus fréquent
de cette faculté serait de nature à faciliter la protection des espèces
précitées, qui vous remercient de votre soutien !
(Sourires.)
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement n'est pas très favorable à ce que le
code de l'urbanisme, dans ses dispositions visant les espaces boisés, aille
jusqu'à la préservation des essences marines.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 279.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Les élus de la montagne, qui ont pris une part active dans la discussion de ce
texte, tiennent à affirmer la solidarité des montagnards à l'égard des milieux
marins.
(Sourires.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 279, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20
sexies.
Par amendement n° 280, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose d'insérer, après l'article 20
sexies,
un article
additionnel ainsi rédigé :
« Après la première phrase du deuxième alinéa de l'article L. 146-6 du code de
l'urbanisme, est insérée une phrase ainsi rédigée :
« Lorsqu'un plan de gestion du site portant sur l'ensemble de l'espace
concerné a reçu un avis conforme de la commission départementale des sites, des
équipements intégrés à l'environnement permettant l'accueil ou le passage des
visiteurs, et notamment des parkings, des sanitaires, des chemins piétonniers
et des objets mobiliers destinés à l'information du public peuvent également
êtreréalisés. » Cet amendement est assorti d'un sous-amendement, n° 1078,
présenté par MM. Braye, Gélard et Lassourd, et tendant à compléter
in
fine
l'amendement n° 280 par une phrase ainsi rédigée : « Sous réserve d'un
avis conforme de la commission des sites pour chaque équipement envisagé, des
équipements non permanents destinés à satisfaire certains besoins des visiteurs
comme le sauvetage, la location de matériel de plage, la buvette ou la
restauration peuvent également être réalisés. »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 280.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement intéressant, non pas un amendement
« montagne », mais un amendement « littoral ».
(Ah ! sur plusieurs
travées.)
L'article L. 146-4 du code de l'urbanisme déclare inconstructible la bande des
cent mètres située à compter de la limite haute du rivage. Peuvent seules
déroger à cette règle les constructions ou installations « nécessaires à des
services publics ou à des activités économiques exigeant la proximité immédiate
de l'eau », sous réserve d'une enquête publique.
L'application de cette règle soulève des difficultés pour la gestion
quotidienne des abords des rivages.
Les communes ou le conservatoire du littoral ne peuvent, par exemple, créer
des parkings alors même que des voitures stationnent de façon sauvage, parce
que ceux-ci ne nécessitent pas la « proximité immédiate de l'eau » au sens de
la loi.
Il est, de même, impossible de réaliser des pistes de vélo tout terrain, VTT,
ou des chemins piétonniers, voire des postes d'observation des oiseaux. Faute
de pouvoir en construire en « dur », des communes doivent installer des
sanitaires à roulettes !...
Le groupe de travail sur la modernisation de l'urbanisme a considéré que, sous
réserve de l'établissement d'un plan de gestion du site concerné, qui
traduirait les objectifs poursuivis eu égard à la fréquentation des lieux pour
les touristes et moyennant l'avis de la commission des sites, il serait
souhaitable de permettre la réalisation d'équipements modestes tels que des
parkings intégrés à l'environnement, ainsi que de tous les équipements qui
permettent de protéger le site en accueillant les visiteurs : chemins de
randonnée ou pistes de VTT, observatoires ornithologiques, notamment.
M. le président.
La parole est à M. Braye, pour défendre le sous-amendement n° 1078.
M. Dominique Braye.
Ce sous-amendement vise à compléter l'amendement n° 280 de la commission des
affaires économiques en mentionnant certains équipements non permanents que
l'on rencontre sur tout le littoral français et qui sont indispensables à
certaines périodes de l'année pour accueillir les millions de touristes qui
rejoignent les villes du littoral.
M. Jean-Pierre Plancade.
Les paillotes !
(Rires.)
M. Dominique Braye.
Je tiens à souligner trois points qui sont particulièrement importants pour
les représentants des élus que nous sommes.
Cette disposition participera à la préservation de l'environnement et évitera,
ou tout au moins encadrera, comme l'a rappelé M. le rapporteur, les
installations sauvages que les maires tolèrent parce qu'elles sont
indispensables.
Je vous signale, par ailleurs, que la loi sur le littoral peut empêcher la
mise en place d'équipements de sauvetage ou de sanitaires mais n'affranchit
nullement les maires de leur responsabilité en cas d'accident ou de
pollution.
Par conséquent, on ne donne pas aux élus les moyens de pouvoir faire face à
ces arrivées massives de personnes mais, s'il y a des problèmes, c'est vers
eux, naturellement, que l'on se tournera !
Enfin, ce sous-amendement prévoit que, pour ces installations temporaires,
l'avis conforme de la commission des sites sera exigé, ce qui, me semble-t-il,
constitue le meilleur gage de préservation de l'environnement.
J'évoquerai un exemple. Un arrêt de la cour d'appel de Marseille en date du 20
janvier 2000 a confirmé un jugement du 23 décembre 1996, qui annulait un arrêté
préfectoral autorisant un avenant à la concession de la plage de Pampelonne,
ainsi que quatre arrêtés municipaux de la commune de Ramatuelle par lesquels
celle-ci envisageait la réalisation de toute une série d'installations,
notamment trois postes de secours, deux toilettes publiques, une école de voile
et un grand nombre d'équipements démontables.
Et tout cela, monsieur Bellanger, pour la simple raison que deux associations,
dont l'une se dénomme « Vivre dans la presqu'île de Saint-Tropez », bien
qu'aucun de ses adhérents ne soit domicilié dans le Var, ont introduit un
recours, inspiré par le seul souci de préserver la « qualité de la vie » autour
des « belles maisons » de ceux qu'elles représentent, ce qui revient à empêcher
la construction d'équipements qui permettraient à des gens manifestement moins
argentés de pouvoir profiter aussi de la plage de Pampelonne.
M. Jean-Pierre Plancade.
C'est un peu facile !
M. Dominique Braye.
Je souhaite effectivement que nous fassions le nécessaire pour que cette plage
ne soit pas réservée à une certaine catégorie de personnes et que, si ces gens
font des recours abusifs, eux qui ont de l'argent, ils puissent subir de
lourdes condamnations.
M. Bernard Piras.
Démago !
M. Guy Allouche.
La Voile rouge, ce n'est pas une plage populaire, monsieur Braye !
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur le sous-amendement n° 1078 ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 280 et sur le
sous-amendement n° 1078 ?
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est parfaitement conscient des
problèmes que pose l'accueil des touristes dans les espaces naturels
remarquables, notamment auprès du littoral, y compris des touristes qui vivent
sous toile de tente et aspirent à trouver quelque fraîcheur au bord de l'eau
!
M. Alain Gournac.
Sans habits !
(Rires.)
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Depuis le début de cette discussion, j'ai eu
l'occasion d'indiquer à plusieurs reprises que l'objet du projet de loi n'était
pas de modifier la loi montagne. Il n'a pas plus pour objet de modifier la loi
littoral. Les problèmes qui sont soulevés sont, certes, tout à fait réels, mais
il ne peut être question de les régler en prévoyant simplement un plan de
gestion de site, quand bien même celui-ci aurait reçu un avis conforme de la
commission départementale des sites, dès lors que les équipements en cause
pourraient avoir une importance sans commune mesure avec les besoins.
Le Gouvernement est donc réservé sur le fait que ce texte portant sur la
solidarité et le renouvellement urbains puisse servir de véhicule à la remise
en cause de nombreuses législations. C'est pourquoi, conformément à l'attitude
qu'il a prise sur d'autres propositions s'écartant également de l'objet du
texte, il demande le rejet de l'amendement et du sous-amendement.
M. le président.
Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 1078.
M. Dominique Braye.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Braye.
M. Dominique Braye.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je suis, comme vous, de ceux qui pensent qu'il
ne faut pas, dans un projet de loi, s'écarter par trop du sujet.
Si vous pouvez m'assurer solennellement aujourd'hui que tous les amendements
déposés sur ce projet de loi, mais qui s'en écartent par leur objet, qu'ils
émanent du Gouvernement ou de sénateurs, connaîtront le même sort, je suis prêt
à retirer mon sous-amendement.
Je crois en effet que la suite de la discussion va nous permettre de découvrir
un certain nombre de « cavaliers », parfois très éloignés du texte, et qui ne
sont pas issus du Parlement.
Si M. le secrétaire d'Etat fait un pacte avec nous aux termes duquel nous nous
engageons à agir tous de la même façon, je serai effectivement prêt à retirer
mon sous-amendement et à faire en sorte que nous allions dans le sens de l'«
orthodoxie » du travail législatif.
M. le président.
Monsieur Braye, allez-vous jusqu'à demander la réserve de l'amendement n° 280
et du sous-amendement n° 1078 jusqu'à la fin de la discussion du texte, pour
savoir quelle aura été la position du Gouvernement sur tous les amendements qui
ont un caractère de « cavalier » ?
(Sourires.)
M. Dominique Braye.
Et pourquoi pas ?
(Sourires.)
Cela permettra de le souligner à chaque
fois !
(Nouveaux sourires.)
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur cette demande de réserve ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je suis un peu surpris, monsieur le secrétaire d'Etat, de
vous entendre dire que ce n'est pas dans un texte comme celui-là que l'on peut
aborder certains problèmes qui sont pourtant bien des problèmes d'urbanisme.
Il est vrai que la loi montagne et la loi littoral sont des lois importantes.
Cependant, comme vous n'avez aucun projet de loi sur la montagne ni, je pense,
aucun projet de loi sur le littoral, c'est dans un texte comme celui-ci que
nous pouvons faire voter des dispositions qui concernent la montagne et le
littoral.
S'agissant de la montagne, il y a eu déjà beaucoup d'amendements et j'espère
que nous les retrouverons dans le texte qui sera finalement adopté ; je ne
reviens pas sur tout ce que j'ai pu dire jusqu'à présent.
S'agissant du littoral, force est de reconnaître qu'un certain nombre de
problèmes se posent. Je m'étonne, monsieur le secrétaire d'Etat, que vous ne
puissiez pas apporter d'autre réponse à M. Braye sur ce qui se passe
actuellement à Ramatuelle, sur toute la côte du Var, et sur d'autres côtes
encore.
M. Alain Vasselle.
En Corse !
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Sur la question des « paillotes », pour l'instant, il n'y a
pas de réponse ! Je pensais, peut-être un peu naïvement, qu'au travers d'un
texte comme celui-ci, nous aurions pu faire évoluer la législation et trouver
une solution.
Vous le savez, ces bâtiments de plage se trouvent dans une situation juridique
inextricable. Qu'allez-vous faire, demain, pour définir une solution concernant
ces bâtiments qui existent depuis plus de cinquante ans, qui sont maintenant
inscrits dans le paysage de la Côte d'Azur et qui, si l'on appliquait
strictement le code actuellement en vigueur et s'ils étaient rasés, n'auraient
aucune chance d'être reconstruits parce qu'ils sont dans des zones naturelles
protégées ? Il y a là un véritable imbroglio juridique et je souhaiterais,
monsieur le secrétaire d'Etat, que vous puissiez nous apporter une réponse
laissant envisager un début de solution pour tous ceux qui se trouvent
actuellement dans une situation très difficile.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Je souhaite répondre à la fois à M. Braye et à M. le
rapporteur.
Monsieur Braye, très honnêtement, je ne peux pas prendre l'engagement que vous
souhaitez m'entendre prononcer.
M. Dominique Braye.
Vous nous donnez des conseils, mais vous ne voulez pas vous les appliquer !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Il faudrait pouvoir analyser chaque amendement pour
savoir quels sont ceux qui mériteraient effectivement d'être considérés comme
des « cavaliers ».
Par conséquent, je le répète, je ne peux pas prendre un tel engagement.
En ce qui concerne la question posée par M. le rapporteur, un travail
interministériel est engagé entre le ministère de l'aménagement du territoire
et de l'environnement et le ministère en charge de l'urbanisme. Un inspecteur
général est chargé d'une mission à cette fin. Ce n'est donc pas un problème que
nous ignorons ; c'est au contraire un problème pour lequel nous cherchons une
solution. Mais il est exact que nous ne l'avons pas trouvée à ce jour.
M. Dominique Braye.
Il y a pourtant urgence !
M. Louis Besson,
secrétaire d'Etat.
Cela ne signifie nullement que nous ne soyons pas
intéressés par la réflexion du Sénat, bien au contraire.
M. le président.
Monsieur le rapporteur, vous n'avez pas indiqué quel était l'avis de la
commission sur la demande de réserve formulée par M. Braye.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission y est favorable, monsieur le président.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué à la ville.
Le Gouvernement y est, quant à lui,
défavorable.
M. le président.
Je consulte le Sénat sur la demande de réserve de l'amendement n° 20 et du
sous-amendement n° 1078 jusqu'à la fin de la discussion des articles, acceptée
par la commission et repoussée par le Gouvernement.
La réserve est ordonnée.
Par amendement n° 278 rectifié, M. Althapé, au nom de la commission des
affaires économiques, propose d'insérer, après l'article 20
sexies
, un
article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Après l'article L. 160-6-1 du code de l'urbanisme, il est inséré un
article additionnel ainsi rédigé :
«
Art. L. 160-6-2.
Les dispositions des articles L. 160-6 et L. 160-6-1
sont applicables aux plans d'eau intérieurs d'une superficie supérieure à plus
de 1 000 hectares.
« II. - L'accroissement de charges résultant pour l'Etat des dispositions du I
est compensé, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux
droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Cet amendement vise les lacs de plus de 1 000 hectares. Il
s'agit de rendre applicable à leurs rivages la servitude longitudinale et la
servitude perpendiculaire, qui sont déjà prévues pour les rivages maritimes par
les articles L. 160-6 et L. 160-6-1 du code de l'urbanisme.
Pourquoi les collectivités de montagne sur le territoire desquelles se
trouvent de grands lacs supporteraient-elles les servitudes spécifiques
résultant de la loi littoral alors même qu'elles ne bénéficient d'aucun des
avantages correspondants, tels que les servitudes de passage prévues par le
code de l'urbanisme depuis 1978 pour le rivage de la mer ?
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Monsieur le rapporteur, la servitude de passage a pour
objet, dans le domaine maritime, de garantir l'accès du public aux chemins des
douaniers qui existent le long de tout le littoral.
Son institution, s'agissant des lacs d'une superficie supérieure à 1 000
hectares, autour desquels un tel sentier n'existe pas actuellement, poserait
des difficultés pratiques importantes, qui ne permettent pas de leur étendre
cette servitude.
Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 278 rectifié.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Il se trouve que je suis président du syndicat intercommunal du lac d'Annecy,
un lac alpin qui peut nous fournir l'occasion d'un exercice pratique.
Je crois que la proposition de la commission est source de simplification. Dès
lors que l'on aura officialisé les servitudes longitudinale et perpendiculaire,
cela permettra d'éviter des acquisitions fort onéreuses pour assurer l'accès au
littoral en certains endroits et, au moment de l'élaboration et de la révision
des plans d'occupation des sols, de définir avec beaucoup plus de facilité, en
s'appuyant sur le code de l'urbanisme, les servitudes perpendiculaires.
Cette proposition me paraît très intéressante à la fois pour la collectivité
tout entière et pour le budget des communes concernées.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 278 rectifié, repoussé par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20
sexies
.
Je suis maintenant saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une
discussion commune.
Par amendement n° 922, M. Hérisson propose d'insérer, après l'article 20
sexies,
un article additionnel ainsi rédigé :
« La première phrase du troisième alinéa de l'article L. 244-1 du code rural
est ainsi rédigée :
« La charte constitutive est élaborée par la région avec l'accord de
l'ensemble des collectivités territoriales concernées, en concertation avec les
partenaires intéressés, avant d'être soumise à l'enquête publique. »
Par amendement n° 1012, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 20
sexies
, un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans le troisième alinéa de l'article L. 244-1 du code rural, les mots :
"elles est approuvée par décret classant le parc naturel régional" sont
remplacés par les mots : "elle est approuvée, après enquête publique, par
décret classant le parc naturel régional". »
La parole est à M. Hérisson, pour défendre l'amendement n° 922.
M. Pierre Hérisson.
Les documents d'urbanisme, à commencer par les SCT et les POS, doivent être
compatibles avec les chartes des parcs naturels régionaux. Rien n'explique, dès
lors, que ces chartes ne soient pas, tout comme ces documents, soumises à
enquête publique.
Le présent amendement remédie à une lacune du code rural en prévoyant que les
chartes des parcs naturels régionaux sont, avant leur signature, soumises à
enquête publique.
Faute d'une telle disposition, nous nous trouverions dans la situation où des
documents qui n'ont pas été soumis à enquête publique s'imposent et doivent
être pris en compte dans l'élaboration de documents qui sont, eux, en revanche,
soumis à enquête publique et qui imposent des contraintes à des collectivités
de périmètre différent.
M. le président.
La parole est à M. le ministre, pour défendre l'amendement n° 1012.
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Cet amendement a le même objet que l'amendement n° 922.
Sur la forme, je préfère cependant l'amendement n° 1012.
(Sourires.)
Je propose donc à M. Hérisson de retirer son amendement au
profit de celui du Gouvernement.
M. le président.
Monsieur Hérisson, accédez-vous à la demande de M. le ministre ?
M. Pierre Hérisson.
Non, monsieur le président, je préfère que le Gouvernement retire son
amendement au profit du mien !
(Nouveaux sourires.)
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 922 et 1012 ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission préfère l'amendement n° 922.
M. Pierre Hérisson.
Evidemment !
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Je n'ai pas de chance, que voulez-vous !
(Nouveaux sourires.)
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 922 ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 922, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 20
sexies
, et l'amendement n° 1012 n'a plus
d'objet.
Section 2
Le financement de l'urbanisme
Article 21 et article additionnel
après l'article 21
M. le président.
« Art. 21. - Le chapitre II du titre III du livre III du code de l'urbanisme
est ainsi modifié :
« 1° Il est inséré deux articles L. 332-11-1 et L. 332-11-2 ainsi rédigés :
«
Art. L. 332-11-1
. - Le conseil municipal peut instituer une
participation pour le financement de tout ou partie des voies nouvelles et des
réseaux réalisés pour permettre l'implantation de nouvelles constructions.
« Le coût de l'établissement de la voie, du dispositif d'écoulement des eaux
pluviales, de l'éclairage public et des réseaux d'eau potable, d'électricité et
d'assainissement est réparti au prorata de la superficie des terrains
nouvellement desservis, pondérée des droits à construire lorsqu'un coefficient
d'occupation des sols a été institué, et situés à moins de quatre-vingt mètres
de la voie.
« La participation n'est pas due pour les voies et réseaux compris dans le
programme d'équipements publics d'une zone d'aménagement concerté créée en
application de l'article L. 311-1 ou d'un programme d'aménagement d'ensemble
créé en application de l'article L. 332-9.
« Les opérations de construction de logements sociaux visées au II de
l'article 1585 C du code général des impôts peuvent être exemptées de la
participation.
« Le conseil municipal arrête par délibération pour chaque voie nouvelle la
part du coût des travaux mise à la charge des propriétaires riverains.
«
Art. L. 332-11-2
. - La participation prévue à l'article L. 332-11-1
est due à compter de la construction d'un bâtiment sur le terrain.
« Elle est recouvrée, comme en matière de produits locaux, dans des délais
fixés par l'autorité qui délivre le permis de construire.
« Toutefois les propriétaires peuvent conclure avec la commune une convention
par laquelle ils offrent de verser la participation avant la délivrance d'une
autorisation de construire.
« La convention fixe le délai dans lequel la voie et les réseaux seront
réalisés et les modalités de règlement de la participation. Elle précise le
régime des autres contributions d'urbanisme applicables au terrain, les
dispositions d'urbanisme, les limitations administratives au droit de propriété
et l'état des équipements publics existants ou prévus.
« La convention est, dès publication de la délibération du conseil municipal
l'approuvant, créatrice de droit au sens des dispositions du deuxième alinéa de
l'article L. 160-5.
« Si la demande de permis de construire prévue à l'article L. 421-1 est
déposée dans le délai de cinq ans à compter de la signature de la convention et
respecte les dispositions d'urbanisme mentionnées par la convention, celles-ci
ne peuvent être remises en cause pour ce qui concerne le cocontractant de la
commune ou ses ayants droit.
« Si la voie ou les réseaux n'ont pas été réalisés dans le délai fixé par la
convention, les sommes représentatives du coût des travaux non réalisés sont
restituées au propriétaire, sans préjudice des indemnités éventuelles fixées
par les tribunaux. » ;
« 2° Le
d
du 2° de l'article L. 332-6-1 est ainsi rédigé :
«
d)
La participation au financement des voies nouvelles et réseaux
prévue à l'article L. 332-11-1 ; »
« 3° Le
a
et le
b
du 1° et le
b
du 2° de l'article L.
332-6-1 sont abrogés.
« Toutefois, l'abrogation du prélèvement pour dépassement du plafond légal de
densité prend effet lors de la suppression du plafond légal de densité
intervenue dans les conditions fixées au II de l'article 22. »
Sur cet article, je suis saisi de treize amendements qui peuvent faire
l'objet d'une discussion commune. Mais, pour la clarté du débat, je les
appellerai successivement.
Par amendement n° 442 rectifié
bis
, MM. Poniatowski, Revet, Cléach,
Emin et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de
supprimer cet article.
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski.
Cet amendement vise, en effet, à supprimer purement et simplement l'article
21.
Cet article peut sembler inquiétant en ce qu'il prévoit qu'une voie nouvelle
peut être intégralement payée par les quelques riverains concernés. Or,
normalement, la voirie communale est payée par le budget communal, c'est-à-dire
par l'ensemble des contribuables, ou par une communauté intercommunale lorsque
ces compétences lui sont transférées. J'y voyais un réel risque d'inégalité.
Cependant, d'après les explications que j'ai pu obtenir, en fait, le système
proposé apporterait une certaine souplesse. Il existe déjà d'ailleurs dans les
deux départements d'Alsace et en Moselle. A cet égard, j'avais été frappé de
constater que M. Hoeffel est l'un de ceux qui ont déposé le plus d'amendements
tendant à améliorer encore un dispositif qu'il pratique et qui semble lui
convenir.
Aussi, monsieur le secrétaire d'Etat, avant de retirer volontiers l'amendement
n° 442 rectifié
bis
, je souhaiterais obtenir des assurances sur le
mécanisme qui existe en Alsace et en Moselle et dont vous nous proposez
l'extension à l'ensemble du territoire national.
Il s'agit, dans mon esprit, d'apporter une certaine souplesse pour des voiries
nouvelles, plus précisément, je l'imagine, pour de petites voies nouvelles, qui
ne représentent pas un coût énorme.
M. le président.
Par amendement n° 765, M. Hérisson propose de rédiger ainsi les deux premiers
alinéas du texte présenté par le 1° de l'article 21 pour l'article L. 332-11-1
du code de l'urbanisme :
« Le conseil municipal peut instituer une participation pour permettre
l'implantation des constructions nouvelles, pour le financement de tout ou
partie des équipements publics suivants : établissement d'une voie nouvelle ou
amélioration d'une voie existante, création ou extension du dispositif
d'écoulement des eaux pluviales, de l'éclairage public et des réseaux d'eau
potable, d'électricité et d'assainissement.
« Le coût est réparti au prorata de la superficie des terrains nouvellement
desservis, pondérés des droits à construire lorsqu'un coefficient d'occupation
des sols a été institué et situés à moins de quatre-vingts mètres de la voie.
»
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Dans sa rédaction actuelle, telle qu'elle est issue des travaux de l'Assemblée
nationale, le texte est manifestement trop tourné vers l'extension en
périurbain et ne prend pas en compte les besoins des communes lorsque les
équipements publics font défaut. Il est proposé de permettre de répartir sur
l'ensemble des riverains d'une voie nouvelle ou existante le coût de
l'établissement ou de l'amélioration de la voie, ainsi que l'établissement ou
l'extension des réseaux qui y sont associés, nécessaires pour permettre des
constructions nouvelles.
M. le président.
Par amendement n° 600, M. Ambroise Dupont et les membres du groupe des
Républicains et Indépendants proposent de rédiger comme suit le premier alinéa
du texte présenté par le 1° de l'article 21 pour l'article L. 332-11-1 du code
de l'urbanisme :
« Le conseil municipal, le conseil général ou le conseil communautaire de la
communauté d'agglomération ou de communes ayant compétence en ce domaine,
peuvent instituer une participation pour le financement de tout ou partie des
voies nouvelles et des réseaux réalisés pour permettre l'implantation de
nouvelles constructions. »
La parole est à M. Ambroise Dupont.
M. Ambroise Dupont.
Le présent projet de loi instaure une taxe pour participation à la réalisation
des voiries nouvelles et des réseaux. Cette disposition, qui est une juste
contrepartie à la plus-value foncière engendrée par la création des équipements
publics, ne paraît concerner que les seules voies communales. Or, dans les
agglomérations, les voies et les équipements structurants d'intérêt commun
sont, le plus souvent, réalisés par le groupement intercommunal
d'agglomération, par le département, voire par une mise en commun des moyens
financiers de ces différentes collectivités territoriales.
Il me paraîtrait utile que le projet de loi reconnaisse et prenne en compte
cette maîtrise d'oeuvre supracommunale des voies nouvelles d'agglomération. Ce
souci permettrait, par ailleurs, de mieux gérer le développement urbain autour
de ces voies, très attractives pour le développement économique, les commerces,
les services et autres activités. Ce sont des espaces très convoités, qui
seront les « entrées de villes » des agglomérations.
J'ajoute que, dans l'utilisation des dotations de l'Etat en faveur de la
voirie communale, nous connaissons des difficultés pour financer les projets
des communes dans le cadre de l'intercommunalité.
Cet amendement permettrait de lever un obstacle sur lequel nous butons tous
les jours.
M. le président.
Je suis maintenant saisi de trois amendements présentés par MM. Hoeffel et
Amoudry.
L'amendement n° 883 rectifié tend, au début du premier alinéa du texte
présenté par le 1° de l'article 21 pour l'article L. 332-11-1 du code de
l'urbanisme, à remplacer les mots : « Le conseil municipal peut » par les mots
: « Les assemblées délibérantes des collectivités territoriales et
établissements publics de coopération intercommunale compétents peuvent. »
L'amendement n° 881 vise, au début du dernier alinéa du texte présenté par le
1° de l'article 21 pour l'article L. 332-11-1 du code de l'urbanisme, à
remplacer les mots : « Le conseil municipal arrête » par les mots : « Les
assemblées délibérantes des collectivités territoriales et établissements
publics de coopération intercommunale compétents arrêtent ».
L'amendement n° 882 a pour objet, dans le dernier alinéa du texte présenté par
le 1° de l'article 21 pour l'article L. 332-11-1 du code de l'urbanisme, après
les mots : « voie nouvelle » d'insérer les mots : « et pour chaque réseau
réalisé ».
Ces amendements sont-ils soutenus ?...
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je reprends ces amendements au nom de la commission, monsieur
le président.
M. le président.
Il s'agira donc des amendements n°s 883 rectifié
bis
, 881 rectifié et
882 rectifié.
Vous avez la parole, monsieur le rapporteur, pour les défendre.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
L'amendement n° 883 rectifié
bis
a pour objet d'éviter
une confusion entre les compétences des communes et celles des établissements
publics de coopération intercommunale, concernant notamment le financement des
réseaux d'eau d'assainissement et d'électricité. Il convient de permettre à
chaque collectivité compétente, en particulier s'il s'agit d'un groupement de
communes, de maîtriser ce financement lors d'opérations qui requièrent son
intervention.
Monsieur le président, pour éviter toute confusion, je souhaite transformer
cet amendement en sous-amendement à l'amendement n° 765.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un sous-amendement n° 883 rectifié
bis
, présenté
par M. Althapé, au nom de la commission des affaires économiques, et tendant,
au début du premier alinéa du texte proposé par l'amendement n° 765 pour le
premier alinéa de l'article L. 332-11-1 du code de l'urbanisme, à remplacer les
mots : « Le conseil municipal peut » par les mots : « Les assemblées
délibérantes des collectivité territoriales et établissements publics de
coopération intercommunale compétents peuvent ».
Veuillez poursuivre, monsieur le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Les amendements n°s 881 rectifié et 882 rectifié ont le même
objet que les sous-amendement n° 883 rectifié
bis
.
M. le président.
Je suis maintenant saisi de deux amendements identiques.
Le premier, n° 690 rectifié, est présenté par Mme Bardou, MM. Le Breton et
Pintat.
Le second, n° 930, est déposé par M. Hérisson.
Tous deux tendent à compléter
in fine
le texte proposé par le 1° de
l'article 21 pour l'article L. 332-11-1 du code de l'urbanisme par un alinéa
ainsi rédigé :
« Lorsque la réalisation d'un équipement mentionné au deuxième alinéa ne
relève pas de la compétence de la commune, la délibération du conseil municipal
instituant la participation doit intervenir après accord de la collectivité
territoriale ou de l'établissement public de coopération compétent pour cet
équipement. »
L'amendement n° 690 rectifié est-il soutenu ?...
La parole est à M. Hérisson, pour présenter l'amendement n° 930.
M. Pierre Hérisson.
Il convient de prendre en compte l'hypothèse, fréquente dans la pratique, du
transfert, par la commune, de la compétence en matière de réseaux d'eau
potable, d'assainissement, d'électricité. notamment à un établissement public
de coopération intercommunale. A cette fin, le présent amendement permet de
coordonner la délibération du conseil municipal instituant la participation
avec l'intervention des EPCI ou des concessionnaires.
M. le président.
Par amendement n° 884, MM. Hoeffel et Amoudry proposent, dans le troisième
alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 21 pour l'article L. 332-11-2
du code de l'urbanisme, de remplacer les mots : « la commune » par les mots : «
la collectivité territoriale ou l'établissement public de coopération
intercommunale mentionné à l'article L. 332-11-1 du code de l'urbanisme ».
L'amendement est-il soutenu ? ...
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je le reprends, monsieur le président.
M. le président.
Il s'agira donc de l'amendement n° 884 rectifié.
Vous avez la parole pour le présenter, monsieur le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
L'amendement proposé a pour objet d'éviter une confusion
entre les compétences des communes et celles des établissements publics de
coopération intercommunale, concernant notamment le financement des réseaux
d'eau, d'assainissement et d'électricité. A cet effet, il faut permettre à
chaque collectivité compétente, en particulier s'il s'agit d'un groupement de
communes, de maîtriser ce financement lors d'opérations qui requièrent son
intervention.
M. le président.
Par amendement n° 886, MM. Hoeffel et Amoudry proposent, dans le cinquième
alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 21 pour l'article L. 332-11-2
du code de l'urbanisme, après les mots : « de la délibération du conseil
municipal » d'insérer les mots : « ou de l'assemblée délibérante de
l'établissement public de coopération intercommunale compétent ».
L'amendement est-il soutenu ? ...
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je le reprends, monsieur le président.
M. le président.
Il s'agira donc de l'amendement n° 886 rectifié.
Vous avez la parole pour le défendre, monsieur le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Cet amendement a le même objet que le précédent.
M. le président.
Par amendement n° 929 rectifié, M. Hérisson propose de rédiger comme suit le
texte présenté par le 2° de l'article 21 pour le
d
du 2° de l'article L.
332-6-1 du code de l'urbanisme :
«
d)
La participation au financement des voies nouvelles et réseaux
prévue à l'article L. 332-11-1 ; la participation en cas de travaux d'extension
des réseaux concernant une voie existante, ou la participaption demandée pour
la réalisation des équipements des services publics, industriels ou commerciaux
concédés, affermés ou exploités en régie rendus nécessaires pour la réalisation
de l'opération. Lorsque la capacité de ces équipements excède les besoins de
l'opération, seule la fraction du coût proportionnelle à ces besoins peut être
mise à sa charge ; ».
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Il convient de préciser qu'une collectivité maître d'ouvrage de travaux
d'extension sur des réseaux existants d'électricité, d'eau ou d'assainissement
pourra continuer à percevoir une participation pour ces travaux lorsqu'ils
concernent une voie existante.
M. le président.
Par amendement n° 691 rectifié, Mme Bardou, MM. Le Breton et Pintat proposent
de rédiger ainsi le texte présenté par le 2° de l'article 21 pour le
d
du 2° de l'article L. 332-6-1 du code de l'urbanisme :
«
d)
La participation au financement des voies nouvelles et réseaux
prévue à l'article L. 332-11-1 ou la participation demandée pour la réalisation
des équipements des services publics industriels ou commerciaux concédés,
affermés ou exploités en régie rendus nécessaires pour la réalisation de
l'opération. Lorsque la capacité de ces équipements excède les besoins de
l'opération, seule la fraction du coût proportionnelle à ces besoins peut être
mise à sa charge. »
Cet amendement est-il soutenu ?...
Par amendement n° 1051, M. Althapé, au nom de la commission des affaires
économiques, propose, dans le 3° de l'article 21, de supprimer les mots : « et
le
b
du 2° ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Par amendement n° 703, M. Leclerc propose de supprimer le dernier alinéa de
l'article 21.
Cet amendement est-il soutenu ?...
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 442 rectifié
bis
, 765, 600, 930 et 929 rectifié ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Sur l'amendement n° 442 rectifié
bis
, la commission
s'en remet à la sagesse du Sénat.
Elle est favorable à l'amendement n° 765, sous réserve de l'adoption de son
sous-amendement n° 883 rectifié
bis
, qui prévoit une rédaction globale.
Elle est, de même, favorable aux amendements n°s 600, 930 et 929 rectifié, qui
de toute manière n'auront plus d'objet.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 442 rectifié
bis
et 765 ainsi que sur le sous-amendement n° 883 rectifié
bis
et sur les amendements n°s 600, 881 rectifié, 882 rectifié, 930, 884 rectifié,
886 rectifié, 929 rectifié et 1051 ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Je commencerai par donner à M. Poniatowski les raisons
qui m'amèneront à émettre un avis défavorable sur son amendement, et qui sont à
l'opposé de celles qui ont incité M. Hérisson à déposer ses amendements.
La position du Gouvernement est la suivante : lorsque des communes réalisent
des voiries pour rendre constructible une zone qui ne l'était pas, ces travaux
apportent une plus-value considérable aux terrains concernés. Il n'est pas
anormal que les propriétaires, lorsqu'ils construisent, contribuent au
financement de cette voirie. Ils sont d'ailleurs eux-mêmes bien souvent
demandeurs de ces travaux, alors que la commune n'a pas les moyens de les
préfinancer. La réforme vise à répondre à ce besoin, et seulement à ce
besoin.
Un mécanisme semblable existe en Alsace-Moselle. Le Gouvernement s'en est
inspiré tout en essayant d'en corriger un certain nombre de défauts.
Monsieur Hérisson, je suis également défavorable à l'amendement n° 765 parce
qu'il va au-delà du système en vigueur en Alsace-Moselle en ce qu'il a pour
objet d'étendre la participation pour financement des voies nouvelles aux
travaux d'amélioration d'une voie existante. Un tribut plus élevé serait donc
réclamé aux riverains.
Le texte proposé par le Gouvernement, qui transpose, je le répète, un
mécanisme existant en Alsace-Moselle, permet le financement de voies nouvelles
ou la viabilisation d'une voie existante non équipée. Il n'est pas souhaitable
d'étendre au-delà cette participation pour mettre à la charge des propriétaires
des travaux d'amélioration relevant de l'entretien des réseaux.
Nous faisons bien la différence entre des dépenses qui relèvent de l'entretien
des réseaux et celles qui, par leur réalisation, apportent une plus-value
certaine aux terrains riverains concernés.
Quant à l'amendement n° 600, j'en demande le retrait au profit de l'amendement
n° 1046 du Gouvernement, qui va être examiné tout à l'heure. Sachez cependant,
monsieur le rapporteur, monsieur Ambroise Dupont, que nous prenons en compte
les remarques qui ont justifié le dépôt de vos amendements.
Le problème posé par ces amendements est réel. Il faut prévoir les modalités
selon lesquelles les mécanismes de participation sont mis en place en cas de
compétence des EPCI. Le problème se pose également pour les plans d'aménagement
d'ensemble comme pour la nouvelle participation. C'est pourquoi le Gouvernement
a déposé un amendement tendant à insérer un article additionnel après l'article
21 et qui règle l'ensemble de cette question.
Aussi, je demanderai aux auteurs des amendements n°s 600, 690 rectifié, 881
rectifié, du sous-amendement n° 883 rectifié
bis
et des amendements n°s
884 rectifié, 886 rectifié et 930, qui ne répondent que partiellement à cette
question, de bien vouloir les retirer au profit de l'amendement n° 1046
présenté par le Gouvernement et qui sera examiné après l'article 21.
M. le président.
Monsieur le ministre, vous leur demandez de prendre un risque qu'ils ne sont
peut-être pas prêts à prendre !
(Sourires.)
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Monsieur le président, si cela peut rassurer les
auteurs de ces amendements, je précise que, sur le fond, nous sommes d'accord.
C'est pour tenter de tenir compte des problèmes posés en ce qui concerne tant
les EPCI que les plans d'aménagement d'ensemble que nous proposons cette
rédaction.
Cela étant dit, afin de faciliter le débat, je peux demander la réserve de ces
différents amendements afin qu'ils soient examinés en même temps que
l'amendement n° 1046.
M. le président.
C'est ce que je me permettais de vous suggérer, sans le dire, monsieur le
ministre.
(Sourires.)
Auparavant, nous allons statuer sur l'amendement
n° 442 rectifié
bis,
le sous-amendement n° 883 rectifié
bis
et
l'amendement n° 765.
Monsieur Poniatowski, l'amendement n° 442 rectifié
bis
est-il maintenu
?
M. Ladislas Poniatowski.
Monsieur le ministre, avec l'encadrement bien précis que vous avez donné - je
suis conscient qu'une voirie nouvelle apporte un plus à des riverains - et si
l'on ne taxe que ceux-là parce qu'ils ont gagné en termes d'intérêts, je suis
disposé à retirer mon amendement. Cependant, et ma réaction est la même que la
vôtre, monsieur le ministre, il ne faut pas commencer à charger le baudet !
En effet, l'amendement suivant montre bien que vous ouvrez une porte très
intéressante, qui introduit une souplesse, pour permettre à des collectivités
locales de créer une voirie nouvelle non pas dans l'intérêt général de la
commune mais dans l'intérêt de riverains. Cependant, on ne doit pas profiter de
cette nouvelle rédaction pour ajouter d'autres éléments à cet instrument
nouveau, expérimenté dans trois départements français et qui pourrait être
étendu à l'ensemble du pays.
Cela étant dit, je retire l'amendement n° 442 rectifié
bis.
M. le président.
L'amendement n° 442 rectifié
bis
est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 883 rectifié
bis,
accepté par la
commission.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 765.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole contre l'amendement.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Je suis opposé à cet amendement pour la simple et unique raison qu'il prévoit,
comme l'a fait remarquer très justement M. le ministre, une contribution
financière pour l'amélioration d'une voie existante, la création ou l'extension
du dispositif d'écoulement des eaux pluviales, de l'éclairage public et des
réseaux d'eau potable, d'électricité et d'assainissement.
Je comprends la démarche qui tend à permettre de faire appel à une
contribution financière des promoteurs de constructions nouvelles ou de
constructions individuelles sur un terrain déclaré constructible mais qui va
au-delà de la viabilité existante de la commune et compte tenu des plus-values
potentielles dont pourraient bénéficier ceux qui se trouveraient « en dent
creuse », si je puis dire, entre plusieurs constructions.
Vouloir étendre cette disposition à des aménagements de voies existantes,
c'est aller un peu trop loin, me semble-t-il.
Pour ma part, je préfère m'en tenir à l'esprit de la rédaction initiale du
texte qui a été adopté par l'Assemblée nationale. Je note au passage que la
commission des affaires économiques et la commission des lois du Sénat n'ont
pas jugé opportun de le modifier, ce qui semble laisser à penser que la Haute
Assemblée, à travers ses commissions, a considéré que ce texte était
équilibré.
Il sera toujours temps, le moment venu, si le Parlement le juge nécessaire,
d'aller au-delà, mais il ne me paraît pas souhaitable de le faire dès à
présent.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
L'argumentaire que vient de développer notre collègue Vasselle pose malgrés
tout un problème.
En effet, nous nous apprêtons à autoriser la participation financière pour la
création de voies nouvelles qui ne sont pas forcément d'intérêt général - vous
l'avez rappelé vous-même, monsieur le ministre. Or, quand on regarde la
configuration existante de la voirie des communes rurales, périurbaines,
rurbaines, on constate qu'elle dessert, de part et d'autre, des terrains qui
sont ouverts à l'urbanisation. Cela voudrait dire que le versement de la
contribution est subordonné à la création d'une voie nouvelle, alors qu'il en
existe une. Or, dans la plupart des cas, il s'agit d'une voie non dotée des
réseaux d'eau, d'électricité ou d'assainissement.
Au motif que la voie existe, on ne pourrait pas recourir à la contribution,
alors que c'est à cette voie que l'on doit, vous l'avez dit tout l'heure,
monsieur le ministre, l'essentiel de la plus-value apportée au terrain. Il ne
serait donc pas possible d'accéder à la contribution au seul motif que la
voirie de base existe. Il s'agit d'un problème un peu technique. Ce dispositif
interdit les contributions légitimes que peuvent apporter les propriétaires de
terrains ouverts à l'urbanisation. Or, aujourd'hui, le maillage de la voirie
communale, qui a, pour l'essentiel, reçu un revêtement de bitume depuis un
certain nombre d'années, doit être reconstruit. En effet, il faut ouvrir la
route pour y faire passer les réseaux, la reconstruire, souvent apporter divers
aménagements, notamment des trottoirs et l'éclairage public.
Au seul motif que la voirie existe, on ne pourrait accéder à la contribution ?
J'y vois une injustice notoire, comme un certain nombre d'élus. J'ai en effet
déposé cet amendement au nom de l'ensemble des collègues maires qui sont
concernés par des zones de développement.
Monsieur le ministre, je vous demande de réfléchir à cet argumentaire.
M. Ambroise Dupont.
Il a raison !
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Monsieur Hérisson, j'ai bien réfléchi. D'un côté, dans
le cadre de ce qui existe en Alsace-Moselle, la participation réclamée aux
propriétaires qui peuvent dégager une plus-value compte tenu de la nouvelle
valeur de leur terrain va aux communes. Il me paraît normal que les
propriétaires participent au budget des communes qui font un effort et
apportent une plus-value aux terrains concernés.
Dans le cas que vous évoquez, les sommes en jeu reviennent à ceux qui ont la
responsabilité des réseaux. En effet, ce sont les concessionnaires qui ont
obtenu le marché qui doivent assumer l'entretien du réseau dans le cadre de
leur concession.
La situation est donc totalement différente : d'un côté, certaines
municipalités font un effort pour améliorer la situation de la commune et
reçoivent une contrepartie ; de l'autre côté, cela aboutirait à payer deux fois
des concessionnaires qui, dans le cadre de leur concession, ont inclu dans le
niveau de leurs services le coût d'éventuelles réparations.
Pourraient ainsi être mises sur le dos des propriétaires des sommes qui ne
sont pas modestes. Il y a là une grande différence.
M. Patrick Lassourd.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Je suis préoccupé par le fait que cet amendement ne précise pas quel est le
propriétaire qui devra assumer la contribution.
Un sénateur du RPR.
Le propriétaire riverain !
M. Patrick Lassourd.
Le propriétaire riverain, j'entends bien. Mais est-ce le propriétaire
promoteur d'un lotissement ou est-ce le propriétaire acquéreur d'un lot, celui
qui va construire ? Un article ultérieur précise que la contribution est due
dès lors qu'une construction est commencée dans le lotissement. Cet article,
aucune des commissions, aucun de nous n'a proposé de l'amender, mais je me
demande s'il ne serait pas prudent, et donc préférable, de préciser que la
contribution est due par le promoteur, qu'il s'agisse d'un promoteur
particulier sur un lot ou d'un promoteur de lotissements sur plusieurs lots. Il
répercuterait ensuite sa contribution sur les acquéreurs finaux.
M. Dominique Braye.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Braye.
M. Dominique Braye.
On touche là à un problème important. Pour ma part, je me rallierai à mon
collègue M. Pierre Hérisson, et prie mon collègue et ami Alain Vasselle de bien
vouloir m'en excuser. Le fait de maintenir les mots « établissement d'une voie
nouvelle ou amélioration d'une voie existante » permettra en effet d'éviter
nombre de contentieux. A partir de quand peut-on parler d'amélioration
s'agissant, par exemple, d'un chemin de terre ? S'agit-il d'une voie nouvelle
alors qu'il n'y a pas de réseaux ? Il faut donc conserver ces mots.
Monsieur le ministre, en parlant des concessions, vous êtes passé d'un
problème tout à fait général à un cas excessivement particulier ! Nous
légiférons sur un problème d'ordre général. On peut être en fermage, on peut
être en régie directe, on peut être en concessions, et même en matière de
concessions, s'il s'agit de réseaux nouveaux, certaines ne les prennent pas en
charge. Enfin, il y a des formes de concessions avec lesquelles on aura peu de
chances de se trouver dans le cas que vous avez présenté !
Je crois que l'on peut faire confiance aux élus pour éviter les contentieux et
- puisque, en fait, c'est le conseil municipal qui décidera - pour ne pas
instituer une taxe qui soit illégitime.
C'est pourquoi, pour ma part, je voterai l'amendement tel qu'il est
présenté.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole.
M. le président.
Je ne peux vous la donner, monsieur Hérisson, car vous avez déjà expliqué
votre vote.
M. Pierre Hérisson.
Je souhaite rectifier mon amendement, monsieur le président.
M. le président.
Dans ces conditions, vous avez la parole.
M. Pierre Hérisson.
Je souhaite en effet rectifier mon amendement en insérant, après les mots « de
tout ou partie des équipements publics », les mots « non concédés ». En effet,
M. le secrétaire d'Etat semble considérer que l'ensemble du territoire national
a été concédé, s'agissant des voies et des divers réseaux. Or ce n'est pas le
cas !
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 765 rectifé, présenté par M. Hérisson,
et tendant à rédiger ainsi les deux premiers alinéas du texte présenté par le
1° de l'article 21 pour l'article L. 332-11-1 du code de l'urbanisme :
« Le conseil municipal peut instituer une participation pour permettre
l'implantation des constructions nouvelles, pour le financement de tout ou
partie des équipements publics non concédés suivants : établissement d'une voie
nouvelle ou amélioration d'une voie existante, création ou extension du
dispositif d'écoulement des eaux pluviales, de l'éclairage public et des
réseaux d'eau potable, d'électricité et d'assainissement.
« Le coût est réparti au prorata de la superficie des terrains nouvellement
desservis, pondérés des droits à construire lorsqu'un coefficient d'occupation
des sols a été institué et situés à moins de quatre-vingts mètres de la voie.
»
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Il demeure défavorable.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Monsieur le président, je demande une suspension de séance
d'une dizaine de minutes.
M. le président.
Le Sénat va, bien sûr, accéder à votre demande, monsieur le rapporteur.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à dix-sept heures quarante-cinq, est reprise à dix-sept
heures cinquante-cinq.)ned
M. le président.
La séance est reprise.
Mes chers collègues, je constate que nous sommes dans l'impossibilité,
actuellement, de reprendre nos travaux. En effet, la concertation entre la
commission, le Gouvernement et les auteurs des amendements n'est pas
achevée.
Je vais donc suspendre à nouveau la séance ; elle sera reprise à dix-huit
heures quinze.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à dix-sept heures cinquante-six, est reprise à dix-huit
heures quinze.)
M. le président.
La séance est reprise.
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Je souhaite apporter un certain nombre de précisions
aux différents intervenants.
A M. Hérisson, je dirai que sa préoccupation est prise en compte dans le cadre
de la jurisprudence qui nous a servi de modèle, celle d'Alsace-Moselle.
En effet, le Conseil d'Etat, qui a eu à juger de cas identiques à ceux que M.
Hérisson a mis en avant tout à l'heure, a constamment admis que le fait qu'une
voie communale ancienne, non aménagée soit traitée dans le cadre d'une
urbanisation et, de ce fait, transformée en voie urbaine nouvelle aménagée,
n'interdisait pas de mettre en place la participation, sur laquelle j'ai
apporté des précisions tout à l'heure.
Aussi je me crois fondé à demander à M. Hérisson de bien vouloir retirer son
amendement.
Quant aux amendements n°s 884 rectifié et 886 rectifié, ils me semblent
satisfaits par l'amendement n° 1046 du Gouvernement, que je vous demanderai
d'appeler en discussion dès maintenant, monsieur le président, et qui a
l'avantage de mieux se placer dans l'architecture générale du texte.
Enfin, le Gouvernement est favorable à l'amendement n° 882 rectifié, qui rend
le texte plus lisible.
M. le président.
Monsieur Hérisson, l'amendement n° 765 rectifié, qui a été modifié
précédemment par l'adoption du sous-amendement n° 883 rectifié
bis,
est-il maintenu ?
M. Pierre Hérisson.
Sous réserve de la communication de la jurisprudence précise à laquelle il est
fait référence, je le retire, monsieur le président.
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Elle vous sera communiquée, monsieur le sénateur !
M. le président.
L'amendement n° 765 rectifié, modifié, est retiré.
Je vais donc appeler maintenant, à la demande du Gouvernement, l'amendement n°
1046, si la commission n'y voit pas d'inconvénient.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Aucun, monsieur le président.
M. le président.
Par amendement n° 1046, le Gouvernement propose d'insérer, après l'article 21,
un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 332-13 du code de l'urbanisme est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-13. -
Lorsque la commune fait partie d'un établissement
public de coopération intercommunale ou d'un syndicat mixte compétent pour la
réalisation des équipements donnant lieu à participation au titre de la
présente section, la participation est instituée, dans les mêmes conditions,
par l'établissement public qui exerce la compétence considérée, quel que soit
le mode de gestion retenu. La participation est versée à l'établissement
public. »
La parole est à M. le ministre.
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Dans un certain nombre de cas, de plus en plus
fréquents compte tenu des progrès de l'intercommunalité, les communes ne sont
plus compétentes pour la réalisation et l'aménagement de voirie ni pour la
réalisation et l'aménagement des réseaux ou des autres équipements prévus dans
un programme d'aménagement d'ensemble. Dans de tels cas, les communes sont
dessaisies des compétences transférées ; elles ne peuvent donc plus instituer,
et encore moins percevoir, les participations correspondantes.
Ces participations ayant pour objet de permettre le financement des
équipements publics rendus nécessaires par les projets de construction, elles
doivent, en toute rigueur, pouvoir être instituées et perçues par les EPCI ou
syndicats mixtes compétents, dans les mêmes cas et conditions que les communes.
Cela doit faire l'objet d'une disposition expresse dans la mesure, notamment,
où les participations sont dues par les bénéficiaires des autorisations de
construire, autorisations délivrées par les exécutifs communaux.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Grâce à la suspension de séance, nous avons pu longuement
nous expliquer, et la commission est maintenant en mesure d'émettre un avis
favorable sur l'amendement n° 1046.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 1046, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 21, et les amendements n°s 600, 881 rectifié, 884
rectifié et 886 rectifié n'ont plus d'objet.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 882 rectifié, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Les amendements n°s 930, 929 rectifié et 1051 n'ont plus d'objet.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 21, modifié.
(L'article 21 est adopté.)
Article 21
bis
M. le président.
« Art. 21
bis.
- L'article L. 520-1 du code de l'urbanisme est complété
par un alinéa ainsi rédigé :
« Dans les communes éligibles à la dotation de solidarité urbaine, le montant
de cette redevance ne peut excéder le seuil des montants prévus au 3° de
l'article R. 520-12 du présent code et fixés par le décret n° 89-86 du 10
février 1989. »
Par amendement n° 958, MM. Le Cam, Muzeau, Lefebvre, Mme Terrade et les
membres du groupe communiste républicain et citoyen proposent, au début du
texte présenté par cet article pour compléter l'article L. 520-1 du code de
l'urbanisme, d'ajouter les mots : « A compter de la promulgation de la loi n°
du relative à la solidarité et au renouvellement urbains, ».
La parole est à M. Lefebvre.
M. Pierre Lefebvre.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, l'article 21
bis
de ce projet de loi procède à une modification de l'économie
générale de la taxe frappant l'implantation des bureaux d'Ile-de-France, en
vertu des dispositions de l'article L. 520-4 du code de l'urbanisme.
En l'occurrence, cette taxe, dont le produit alimente la région
d'Ile-de-France, est modulée selon les zones d'implantation de ces locaux à
vocation tertiaire, un peu sur le modèle de ce qui est pratiqué pour la taxe
jadis attribuée au bénéfice du fonds d'aménagement de la région
d'Ile-de-France.
Dans le cas précis du droit de l'urbanisme, cette taxe frappait de manière
équivalente les implantations réalisées dans les communes des Hauts-de-Seine
les mieux dotées et dans celles qui sont éligibles à la dotation de solidarité
urbaine, dont la situation économique et sociale est particulièrement
préoccupante.
L'article 21
bis
permet de mettre un terme à cette assimilation, dont
on ne peut manquer de souligner qu'elle n'a qu'un lointain rapport avec la
réalité économique et sociale des communes concernées.
L'amendement que nous présentons vise donc, par simple précision, à assurer la
mise en oeuvre immédiate des présentes dispositions à compter de la
promulgation de la présente loi.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Cet amendement me paraît satisfait par la rédaction
actuelle du texte. En effet, l'entrée en vigueur des dispositions ne nécessite
pas de décret d'application, la mise en application est immédiate, et tel sera
le cas pour la modification de l'article L. 520-1 du code de l'urbanisme.
Cela étant dit, je m'en remets à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 958.
M. Denis Badré.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Badré.
M. Denis Badré.
On permettra au maire de la commune la moins bien dotée des Hauts-de-Seine de
s'exprimer au nom des maires des communes les mieux dotées, qui n'apprécient
guère qu'on les montre ainsi du doigt, persuadés qu'ils sont de faire déjà de
très gros efforts dans le cadre de péréquations multiples. Les montrer sans
arrêt du doigt n'est pas une bonne politique.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 958, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(Après une épreuve à main levée déclarée douteuse par le bureau, le Sénat, par
assis et levé, adopte l'amendement.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 21
bis,
ainsi modifié.
(L'article 21
bis
est adopté.)
Article 21
ter
M. le président.
« Art. 21
ter.
- Le 3° du
a
du 1 du VI de l'article 231
ter
du code général des impôts est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Les communes des autres départements éligibles à la dotation de solidarité
urbaine prévue à l'article L. 2334-15 du code général des collectivités
territoriales sont réputées appartenir à la troisième circonscription. »
Par amendement n° 959, MM. Le Cam, Muzeau, Lefebvre, Mme Terrade et les
membres du groupe communiste républicain et citoyen proposent, au début du
texte présenté par cet article pour compléter l'article 213
ter
du code
général des impôts, d'ajouter les mots : « A compter de la promulgation de la
loi n° du relative à la solidarité et au renouvellement urbains, ».
La parole est à M. Lefebvre.
M. Pierre Lefebvre.
Les observations que nous avons produites sur l'article et l'amendement
précédents ont, bien entendu, une portée identique concernant les dispositions
de l'article 21
ter,
qui concernent, par une forme de symétrie, la
redevance acquittée désormais au bénéfice du budget de l'Etat en vertu des
dispositions de l'article 231
ter
du code général des impôts et qui
alimentait, jusqu'à l'adoption de l'article 38 de la loi de finances pour 1999,
le fonds d'aménagement de la région d'Ile-de-France.
Il s'agit, là encore, de mettre en évidence le fait que les communes
directement concernées par cette taxation sont encore aujourd'hui classées
selon des critères pour le moins discutables, qui apparentent, par exemple,
Châtenay-Malabry et Villeneuve-la-Garenne à Paris, alors même que les
situations économique et sociale de ces communes sont sans commune mesure avec
la situation de la capitale.
Comme pour notre amendement précédent, il importe de préciser que la mise en
oeuvre des mesures prévues à l'article 21
ter
sera liée à la
promulgation de la loi dont nous débattons.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission est favorable à cette précision
rédactionnelle.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
L'explication que j'ai donnée sur l'amendement n° 958
vaut pour celui-ci. Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 959.
M. Denis Badré.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Badré.
M. Denis Badré.
Ce que j'ai dit sur l'amendement précédant vaut pour celui-ci, mais je
remercie M. Lefebvre d'avoir, cette fois, un peu moins montré du doigt
certaines communes des Hauts-de-Seine.
(Sourires.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 959, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 21
ter,
ainsi modifié.
(L'article 21
ter
est adopté.)
Article 22
M. le président.
« Art. 22. - I. - L'intitulé du chapitre II du titre Ier du livre Ier du code
de l'urbanisme est ainsi rédigé : "Surface hors oeuvre des constructions".
« II. - Les articles L. 112-1 à L. 112-6, L. 113-1 et L. 113-2 et les articles
L. 333-1 à L. 333-16 du code de l'urbanisme, dans leur rédaction antérieure à
l'entrée en vigueur de la présente loi, demeurent applicables dans les communes
où un plafond légal de densité était institué le 31 décembre 1999. Le conseil
municipal ou l'organe délibérant de l'établissement public de coopération
intercommunale compétent peut décider de supprimer le plafond légal de densité.
Celui-ci est supprimé de plein droit en cas d'institution de la participation
au financement des voies nouvelles et réseaux définie par l'article L. 332-11-1
du code de l'urbanisme, dans sa rédaction issue de la présente loi.
« III. - L'article L. 112-7 devient l'article L. 112-1. Dans cet article, les
mots : "Des décrets en Conseil d'Etat déterminent, en tant que de besoin, les
modalités d'application du présent chapitre. Ils définissent notamment" sont
remplacés par les mots : "Des décrets en Conseil d'Etat définissent". »
Par amendement n° 960, MM. Le Cam, Lefebvre, Mme Terrade et les membres du
groupe communiste républicain et citoyen proposent, dans la deuxième phrase du
II de cet article, de remplacer le mot : « ou » par le mot : « et » et le mot :
« peut » par le mot « peuvent ».
La parole est à M. Lefebvre.
M. Pierre Lefebvre.
Cet amendement vise à apporter une précision de caractère rédactionnel au
texte de l'article 22, qui prévoit la suppression éventuelle du plafond de
densité.
Compte tenu de l'évolution des choses, et notamment du fait que la compétence
en matière d'aménagement et d'urbanisme est désormais dévolue bien souvent aux
établissements publics de coopération intercommunale, nous souhaitons que la
décision de suppression du plafond légal de densité soit en quelque sorte
partagée, caractérisant ainsi une volonté commune quant aux orientations et aux
modalités de financement des opérations d'aménagement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
Louis Althapé,
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Défavorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 960, repoussé par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 1013, le Gouvernement propose de rédiger ainsi le paragraphe
III de l'article 22 :
« III. - L'article L. 112-7 devient l'article L. 112-1.
« a) Dans cet article, les mots : "Des décrets en Conseil d'Etat déterminent,
en tant que de besoin, les modalités d'application du présent chapitre. Ils
définissent notamment" sont remplacés par les mots : "Des décrets en Conseil
d'Etat définissent".
« b) Après le premier alinéa de l'article, il est ajouté un alinéa ainsi
rédigé :
« Ces décrets fixent les conditions dans lesquelles sont déduites les surfaces
de planchers supplémentaires nécessaires à l'aménagement et à l'amélioration de
l'habitabilité des logements destinés à l'hébergement des personnes
handicapées. »
La parole est à M. le ministre.
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
L'aménagement des locaux pour l'accueil de personnes
handicapées appelle fréquemment la réalisation de surface de plancher
complémentaire affectée, par exemple, à un élargissement des pièces
d'habitation ou des couloirs de circulation ou à la réalisation d'une pièce
supplémentaire lorsque le handicap nécessite un isolement ou un local destiné à
l'hébergement d'un tiers chargé de surveiller la personne handicapée.
Par décret en Conseil d'Etat, le Gouvernement pourra fixer les conditions dans
lesquelles les surfaces utiles à l'amélioration des logements destinés à
l'accueil des personnes handicapées pourront être déduites du calcul de la
surface hors oeuvre nette des locaux d'habitation.
Par ailleurs, ce régime de déduction entraînera, au prorata des surfaces
exclues, une suppression des taxes d'urbanisme. A l'égard des budgets locaux
affectataires, le coût de cette mesure est négligeable.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
La commission est favorable à cette mesure en faveur des
handicapés.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 1013, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 22, ainsi modifié.
(L'article 22 est adopté.)
Article additionnel après l'article 22
M. le président.
Par amendement n° 863 rectifié, M. Hérisson propose d'insérer, après l'article
22, un article additionnel ainsi rédigé :
« Pour l'assiette des impositions visées à l'article L. 255-A du livre des
procédures fiscales, les modalités de calcul de la surface hors oeuvre nette
des bâtiments d'exploitation agricole, résultant de la publication du décret en
Conseil d'Etat pris pour l'application de l'article 116 de la loi de finances
pour 1999 (n° 98-1266) du 30 décembre 1998, sont applicables à compter du 1er
janvier 1999. »
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Le code de l'urbanisme, dans sa partie réglementaire, exclut de la surface
hors oeuvre nette des constructions, qui sert au calcul des taxes d'urbanisme,
les « surfaces de planchers des bâtiments affectés au logement des récoltes,
des animaux ou du matériel agricole ainsi que les surfaces des serres de
production ».
La jurisprudence du Conseil d'Etat a donné une interprétation restrictive de
cet article, en se fondant sur le fait que la loi n'autorisait d'exclure que
les « annexes des bâtiments agricoles ».
La loi de finances pour 1999, dans son article 116, a modifié le code de
l'urbanisme pour supprimer le mot « annexes ». Cette rectification étant
d'application immédiate, les juristes craignent que son application ne soit
subordonnée à la sortie d'un décret.
L'amendement n° 863 rectifié a pour effet de confirmer que la réforme opérée
est bien entrée en vigueur dès le 1er janvier 1999.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 863 rectifié, accepté par la commission et
par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 22.
Article 23
M. le président.
« Art. 23. - Les 5° et 7° du tableau des valeurs forfaitaires figurant à
l'article 1585 D du code général des impôts sont ainsi rédigés :
CATÉGORIES |
PLANCHER
(en francs) |
---|---|
5° 1. Construction individuelle et ses annexes à usage d'habitation principale : - pour les 80 premiers mètres carrés de surface hors oeuvre nette |
1 520 |
- de 81 à 170 mètres carrés | 2 125 |
2. Locaux des immeubles collectifs et leurs annexes à usage de résidence principale, par logement : - pour les 80 premiers mètres carrés de surface hors oeuvre nette |
1 070 |
- de 81 à 170 mètres carrés | 1 520 |
7° Partie des locaux à usage d'habitation principale et leurs annexes, autres que ceux entrant dans les 2e et 4e catégories et dont la surface hors oeuvre nette excède 170 mètres carrés | 2 910 |
Sur cet article, je suis saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 281 est présenté par M. Althapé, au nom de la commission des affaires économiques.
L'amendement n° 443 rectifié est déposé par MM. Poniatowski, Revet, Cléach, Emin, Mme Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants.
Tous deux tendent à supprimer cet article.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 281.
M. Louis Althapé, rapporteur. L'article 23, adopté sans modification par l'Assemblée nationale, tend à réduire le montant des différentes taxes d'urbanisme : la taxe locale d'équipement, la TLE ; la taxe locale pour le financement des conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement, les CAUE ; la taxe départementale des espaces naturels sensibles ; la taxe complémentaire à la TLE en Ile-de-France.
Le nouveau mode de calcul tend à maintenir la base d'imposition pour les constructions de maisons individuelles, à la diminuer pour celles dont la surface hors oeuvre nette est supérieure à 170 mètres carrés, et à réduire cette base pour les constructions de logements réalisés dans les immeubles collectifs. On notera que les logements sociaux demeurent soumis au régime, plus favorable, du classement en quatrième catégorie.
Selon l'étude d'impact, le nouveau dispositif serait plus équitable parce que celui qu'il abroge repose sur des attestations incontrôlables par les services instructeurs. La diminution du montant des prélèvements varierait de moins 18 % pour une maison individuelle ou un logement collectif de plus de 250 mètres carrés et plus à moins 30 % pour les mêmes locaux lorsque leur superficie ne dépasse pas 75 mètres carrés.
Rien ne dit si la hausse du prélèvement opéré sur une partie des bases compensera ou non la baisse opérée sur l'autre. Face à cette incertitude, la commission propose de supprimer l'article 23.
M. le président. La parole est à M. Poniatowski, pour défendre l'amendement n° 443 rectifié.
M. Ladislas Poniatowski. Il n'est pas cohérent de taxer davantage les logements individuels à partir de 81 mètres carrés de surface hors oeuvre nette ou les grands logements collectifs et, donc, de mettre un frein à ce type de construction. Cela va à l'encontre de l'esprit de la loi, qui vise la mixité sociale.
Cette disposition est également préjudiciable aux familles nombreuses modestes. En outre, les programmes des OPAC et des HLM doivent comporter, bien sûr, de petits appartements - F 1, F 2, F 3 - et parfois des appartements plus grands pour les familles nombreuses pour lesquelles le coût de la vie et les charges sont lourdes. C'est ainsi que je viens de reloger dans mon département une famille de vingt et une personnes, un mari, trois femmes et dix-sept enfants. Ce sont des situations de terrain auxquelles nous sommes parfois confrontés. Nous devons donc disposer de F 10, de F 12 ou de F 13 dans nos parcs immobiliers, et ils sont situés, bien sûr, dans les quartiers difficiles - vous imaginez lesquels.
Voilà pourquoi je propose la suppression de l'article 23.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements identiques n°s 281 et 443 rectifié ?
M. Claude Bartolone, ministre délégué. Le Gouvernement est défavorable à ces amendements.
La réforme proposée en matière de taxe locale d'équipement vise à alléger la fiscalité grevant la construction de logements à usage de résidence principale, y compris dans des immeubles collectifs. Cette mesure est nécessaire pour faciliter les opérations dans les centres urbains.
En ce qui concerne les logements individuels, leur imposition est modulée en fonction de leur superficie pour ne pas gêner le budget des familles modestes.
La compensation fiscale nécessaire pour préserver la ressource des collectivités locales concernées est obtenue par un accroissement de la taxe pour les constructions de maisons individuelles dont la surface de plancher hors oeuvre nette est supérieure à 80 mètres carrés et par une réforme de l'actuelle procédure de classement des logements dans les catégories 5 et 7 de l'article 1585 D du code général des impôts. M. le président. Je vais mettre aux voix les amendements identiques n°s 281 et 443 rectifié.
Mme Odette Terrade. Je demande la parole contre les amendements.
M. le président. La parole est à Mme Terrade.
Mme Odette Terrade. L'article 23 s'inscrit, selon nous, dans une démarche plus globale de réflexion sur la fiscalité de l'immobilier, dont je m'étonne d'ailleurs qu'elle ne soit pas entièrement partagée par la commission des affaires économiques comme par certains de nos collègues de la majorité sénatoriale.
Si se pose, en effet, un problème de compensation des allégements de taxe qui sont proposés par l'article 23 - qui sont, par exemple, à rapprocher de ceux qui sont mis en oeuvre dans le cadre de la loi de finances pour 2000 pour les droits de mutation - alors il conviendrait mieux, de procéder plutôt à la mise en avant de propositions de compensation.
Nous inclinons à penser que la compensation en question pourrait venir, en quelque sorte naturellement, de l'extension de la matière imposable.
L'une des questions qui nous est, en effet, directement posée par le projet de loi est celle de la relance effective de l'activité de construction de logements, notamment de logements sociaux, une part importante de l'enveloppe PLA n'étant pas consommée aujourd'hui, faute de montage financier approprié.
Si la modulation et la réduction d'une partie des prélèvements fiscaux existants peut contribuer à faciliter cette relance, au demeurant positive, en général pour l'emploi et susceptible de répondre à des besoins sociaux importants, eh bien, acceptons-en l'augure !
Sous le bénéfice de ces observations, nous ne voterons pas les deux amendements de suppression de l'article 23.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 281 et 443 rectifié, repoussés par le Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président. En conséquence, l'article 23 est supprimé.
Article additionnel après l'article 23
M. le président.
Par amendement n° 862, M. Hérisson propose d'insérer, après l'article 23, un
article additionnel ainsi rédigé :
« Dans le dixième alinéa de l'article L. 142-2 du code l'urbanisme, après les
mots : "l'assiette, la liquidation, le recouvrement" sont insérés les mots :
"les sanctions". »
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Pour la mise en oeuvre de la taxe départementale des espaces sensibles qu'il
institue, l'article L. 142-2 du code de l'urbanisme renvoie aux règles
d'assiette, de liquidation, de recouvrement et de contentieux de la taxe locale
d'équipement prévues au code général des impôts.
En revanche, la rédaction de l'article précité ne rend pas expressément
applicables les sanctions fiscales - l'amende de 100 % - de l'article 1836 du
code général des impôts applicables aux redevables construisant sans permis de
construire.
Cette insuffisance de rédaction a permis à quelques redevables ayant réalisé
des constructions en infraction aux dispositions du code de l'urbanisme
d'obtenir du juge administratif l'annulation des amendes fiscales mises à leur
charge en complément de la taxe départementale des espaces naturels
sensibles.
Le présent article additionnel vise à harmoniser l'ensemble du régime des
taxes calculées et recouvrées comme en matière de taxe locale d'équipement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Favorable, car il s'agit d'un amendement de précision.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Favorable également.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 862, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 23.
Article 24
M. le président.
« Art. 24. - I. - Les deuxième, troisième et quatrième alinéas de l'article
1396 du code général des impôts sont remplacés par deux alinéas ainsi rédigés
:
« La valeur locative cadastrale des terrains constructibles situés dans les
zones urbaines délimitées par une carte communale, un plan local d'urbanisme ou
un plan de sauvegarde et de mise en valeur approuvé conformément au code de
l'urbanisme, peut, sur délibération du conseil municipal prise dans les
conditions prévues au premier alinéa de l'article 1639 A
bis,
être
majorée d'une valeur forfaitaire qui ne peut excéder 5 francs par mètre carré,
pour le calcul de la part revenant aux communes et aux établissements publics
de coopération intercommunale sans fiscalité propre. Cette disposition n'est
pas applicable aux terrains déjà classés dans la catégorie fiscale des terrains
à bâtir.
« La liste des terrains constructibles concernés est dressée par le maire.
Cette liste, ainsi que les modifications qui y sont apportées en cas de
révision ou de modification des documents d'urbanisme, sont communiquées à
l'administration des impôts avant le 1er septembre de l'année qui précède
l'année d'imposition. En cas d'inscription erronée, les dégrèvements en
résultant sont à la charge de la commune ; ils s'imputent sur les attributions
mentionnées à l'article L. 2332-2 du code général des collectivités
territoriales. »
« II. - Les délibérations prises en application du deuxième alinéa de
l'article 1396 du code général des impôts dans sa rédaction antérieure à
l'entrée en vigueur de la présente loi cessent de produire effet à compter des
impositions établies au titre de 2002. »
Je suis saisi de quatre amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Les deux premiers sont identiques.
L'amendement n° 282 est présenté par M. Althapé, au nom de la commisssion des
affaires économiques.
L'amendement n° 444 rectifié est déposé par MM. Poniatowski, Revet, Cléach,
Emin, Mme Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants.
Tous deux tendent à supprimer cet article.
Par amendement n° 784, MM. Adnot, Turk, Darniche proposent, dans la première
phrase du deuxième alinéa du I de ce même article, après les mots : « 5 francs
par mètre carré, », d'insérer les mots : « dans une limite maximum de 1 % de la
valeur vénale desdits terrains ; ».
Par amendement n° 522 rectifié, MM. Poniatowski, Revet, Cléach, Emin, Mme
Bardou et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de
compléter l'article 24 par deux paragraphes additionnels ainsi rédigés :
« ... - Le 2 du 7° de l'article 257 du code des impôts est complété par un
alinéa ainsi rédigé :
« Aux opérations d'échanges portant sur des terrains à bâtir ou des biens
assimilés ainsi que sur des immeubles ou parties d'immeubles achevés depuis
moins de cinq ans, réalisées entre organismes d'HLM ou entre organismes d'HLM
et sociétés d'économie mixte, en vue d'une opération de renouvellement urbain
».
« ... - La perte de recettes pour l'Etat résultant de la non-application de la
taxe sur la valeur ajoutée aux opérations d'échanges portant sur des terrains à
bâtir visé au dernier alinéa du 2 du 7° de l'article 257 du code général des
impôts est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle
aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 282.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
L'article 24 tend à permettre au conseil municipal de majorer
la valeur locative cadastrale des terrains constructibles d'une valeur
forfaitaire qui ne peut excéder 5 francs par mètre carré dans les communes
dotées d'un document d'urbanisme.
Le maire dresserait ainsi la liste des terrains concernés. Or les
propriétaires des terrains qui seront surtaxés ne pourront pas nécessairement
les vendre. Cette augmentation me paraît injuste et c'est la raison pour
laquelle je demande la suppression de cet article.
M. le président.
La parole est à M. Poniatowski, pour défendre l'amendement n° 444 rectifié.
M. Ladislas Poniatowski.
Cet amendement est identique à celui que vient de défendre M. le
rapporteur.
M. le président.
L'amendement n° 784 est-il soutenu ?...
La parole est à M. Poniatowski, pour défendre l'amendement n° 522 rectifié.
M. Ladislas Poniatowski.
Il s'agit d'un amendement de repli. Il deviendrait sans objet si les deux
amendements précédents étaient adoptés, mais je souhaite quand même le défendre
afin d'avoir l'avis du Gouvernement.
L'exonération de TVA immobilière des échanges de terrains ou d'immeubles bâtis
entre organismes d'HLM ou entre organismes d'HLM et sociétés d'économie mixte
facilitent les échanges de patrimoine nécessaires à la réalisation d'opérations
de renouvellement urbain. Tel est l'objet de cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 522 rectifié.
M. Louis Althapé.
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements identiques n°s 282 et 444
rectifié, ainsi que sur l'amendement n° 522 rectifié ?
M. Claude Bartolone,
ministre délégué.
Le Gouvernement est défavorable aux amendements n°s 282
et 444 rectifié, car il ne souhaite pas supprimer la possibilité donnée aux
communes d'améliorer la rentabilité de la taxe foncière sur les propriétés
bâties.
Je rappelle que la mise en oeuvre de ce dispositif n'est que facultative et
qu'il n'a pas vocation à être appliqué dans toutes les communes.
S'agissant de l'amendement n° 522 rectifié, le Gouvernement émet également un
avis défavorable, mais je n'en dirai pas plus compte tenu du sort qui risque
d'être réservé aux amendements n°s 282 et 444 rectifié et, par conséquent, à
l'amendement n° 522 rectifié.
M. Charles Revet.
C'est du réalisme, monsieur le ministre !
M. le président.
Je vais mettre aux voix les amendements identiques n°s 282 et 444 rectifié.
Mme Odette Terrade.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à Mme Terrade.
Mme Odette Terrade.
L'article 24 du projet de loi ouvre aux conseils municipaux ou aux organismes
délibérants des établissements de coopération intercommunale la possibilité de
majorer la valeur locative des propriétés non bâties existant dans les zones
urbanisées.
Pour notre part, nous ne sommes pas partisans d'une consommation excessive de
terrains disponibles en vue de leur occupation intensive par des logements, des
zones d'activité commerciale ou industrielle.
Pour autant, il nous paraît évident que la mise en oeuvre de toute politique
concertée d'aménagement ne peut se réaliser si une partie des propriétaires
fonciers continue de ne pas y participer, en délaissant tout usage, de quelque
nature que ce soit, des terrains disponibles.
Dans la mise en place d'une continuité urbaine, il est pourtant regrettable
que telle ou telle parcelle soit ainsi abandonnée, mettant parfois même en
question la cohérence de la démarche générale.
Que l'on ne s'y trompe pas, le volume de recettes tiré, dans la plupart des
communes urbaines - et singulièrement en région d'Ile-de-France - de
l'encaissement de la taxe foncière sur les propriétés bâties est marginal, pour
ne pas dire quasi inexistant, se situant souvent à moins de 1 % du volume
global des ressources fiscales. La mise en oeuvre des dispositions de l'article
24 ne peut donc avoir de portée que tout à fait limitée de ce point de vue.
Dans les faits, nous pensons réellement que les objectifs assignés à la
faculté, ainsi laissée, aux assemblées délibérantes des collectivités locales
sont d'amener l'ensemble des propriétaires fonciers à s'inscrire dans la
démarche de la collectivité plutôt que de les pénaliser outrageusement.
Nous ne voterons donc pas les amendements de suppression de cet article.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 282 et 444 rectifié, repoussés
par le Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
En conséquence, l'article 24 est supprimé et l'amendement n° 522 rectifié n'a
plus d'objet.
TITRE II
CONFORTER LA POLITIQUE DE LA VILLE
Section 1
Dispositions relatives à la solidarité
entre les communes en matière d'habitat
Article 25
M. le président.
« Art. 25. - La section 2 du chapitre II du titre préliminaire du livre III du
code de la construction et de l'habitation est ainsi rédigée :
« Section 2.
« Dispositions particulières à certaines agglomérations.
«
Art. L. 302-5
. - Les dispositions de la présente section
s'appliquent aux communes dont la population est au moins égale à 1 500
habitants en Ile-de-France et 3 500 habitants dans les autres régions qui sont
comprises, au sens du recensement général de la population, dans une
agglomération de plus de 50 000 habitants comprenant au moins une commune de
plus de 15 000 habitants, et dans lesquelles le nombre total de logements
locatifs sociaux représente, au 1er janvier de la pénultième année, moins de 20
% des résidences principales, à l'exception de celles comprises dans une
agglomération dont le nombre d'habitants a décru entre les deux derniers
recensements de la population et qui appartiennent à une communauté urbaine,
une communauté d'agglomération ou une communauté de communes compétentes en
matière de programme local de l'habitat, dès lors que celui-ci a été
approuvé.
« Les logements sociaux retenus pour l'application du présent article sont
:
« 1° A. - Les places des centres d'hébergement et de réinsertion sociale
agréés par les directions départementales des affaires sanitaires et sociales
;
« 1° B. - Les logements locatifs appartenant aux organismes d'habitations à
loyer modéré, à l'exception de ceux construits, acquis ou améliorés à compter
du 5 janvier 1977 et ne faisant pas l'objet d'une convention définie à
l'article L. 351-2 ;
« 2° Les logements conventionnés dans les conditions définies à l'article L.
351-2 appartenant aux sociétés d'économie mixte et aux autres bailleurs définis
au quatrième alinéa de l'article 41
ter
de la loi n° 86-1290 du 23
décembre 1986 tendant à favoriser l'investissement locatif, l'accession à la
propriété de logements sociaux et le développement de l'offre foncière ;
« 3° Les logements appartenant aux sociétés d'économie mixte des départements
d'outre-mer, les logements appartenant à l'Entreprise minière et chimique et
aux sociétés à participation majoritaire de l'Entreprise minière et chimique,
les logements appartenant aux houillères de bassin, aux sociétés à
participation majoritaire des houillères de bassin ainsi qu'aux sociétés à
participation majoritaire des Charbonnages de France ;
« 4° Les logements locatifs sociaux appartenant à d'autres bailleurs et
faisant l'objet d'une convention conclue avec l'Etat en application de
l'article L. 351-2, pour être mis à la disposition des personnes défavorisées
mentionnées à l'article 1er de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise
en oeuvre du droit au logement et les centres d'hébergement d'urgence ;
« 5° Les logements améliorés avec le concours financier de l'Agence nationale
pour l'amélioration de l'habitat et faisant l'objet d'une convention conclue
avec l'Etat en application de l'article L. 351-2 et publiée au fichier
immobilier ou inscrite au livre foncier ;
« 6° Les logements foyers dénommés résidences sociales, les foyers de jeunes
travailleurs et les foyers de travailleurs migrants.
« Les résidences principales retenues pour l'application du présent article
sont celles qui figurent au rôle établi pour la perception de la taxe
d'habitation.
«
Art. L. 302-5-1
. - Dans les communes situées dans les agglomérations
visées par la présente section, les personnes morales, propriétaires de
logements sociaux au sens de l'article L. 302-5, sont tenues de fournir chaque
année avant le 1er juillet, au préfet du département, un inventaire par commune
des logements sociaux dont elles sont propriétaires au 1er janvier de l'année
en cours.
« Le défaut de production de l'inventaire mentionné ci-dessus, ou la
production d'un inventaire manifestement erroné donne lieu à l'application
d'une amende de 10 000 francs recouvrée comme en matière de taxe sur les
salaires.
« Le préfet du département communique chaque année à chaque commune visée
ci-dessus, avant le 1er octobre, le nombre de logements sociaux décomptés en
application de l'article L. 302-5 sur son territoire au 1er janvier de l'année
en cours. La commune dispose d'un mois pour présenter ses observations.
« Après examen de ces observations, le préfet notifie avant le 31 décembre le
nombre de logements sociaux retenus pour l'application de l'article L.
302-5.
«
Art. L. 302-6
. - A compter du 1er janvier 2002, il est effectué
chaque année un prélèvement sur les ressources fiscales des communes visées à
l'article L. 302-5, à l'exception de celles qui bénéficient de la dotation de
solidarité urbaine prévue par l'article L. 2334-15 du code général des
collectivités territoriales, lorsque le nombre des logements sociaux y excède
15 % des résidences principales.
« Ce prélèvement est égal à 1 000 francs multipliés par la différence entre 20
% des résidences principales au sens du I de l'article 1411 du code général des
impôts et le nombre de logements sociaux existant dans la commune l'année
précédente, comme il est dit à l'article L. 302-5, sans pouvoir excéder 5 % du
montant des dépenses réelles de fonctionnement de la commune constatées dans le
compte administratif afférent au pénultième exercice. Les communes seront
dispensées du versement de ce prélèvement au prorata du nombre de logements
présenté dans chaque dossier de réalisation de logements déposé en bonne et due
forme auprès des services de l'Etat, qui auront reçu un avis favorable de
financement et qui n'auront pas pour autant fait l'objet d'un financement
effectif de la part de ce dernier.
« Pour toutes les communes dont le potentiel fiscal par habitant défini à
l'article L. 2334-4 du code général des collectivités territoriales est
supérieur à 5 000 francs l'année de la promulgation de la loi n° du
janvier relative à la solidarité et au renouvellement urbains, ce
prélèvement est fixé à 20 % du potentiel fiscal par habitant multipliés par la
différence entre 20 % des résidences principales au sens du I de l'article 1411
du code général des impôts et le nombre de logements sociaux existant dans la
commune l'année précédente, comme il est dit à l'article L. 302-5, sans pouvoir
excéder 5 % du montant des dépenses réelles de fonctionnement de la commune
constatées dans le compte administratif afférent au pénultième exercice.
« Le seuil de 5 000 francs est actualisé chaque année suivante en fonction du
taux moyen de progression du potentiel fiscal par habitant de l'ensemble des
communes de plus de 1 500 habitants.
« Le prélèvement n'est pas effectué s'il est inférieur à la somme de 25 000
francs.
« Le prélèvement est diminué du montant des dépenses exposées par la commune,
pendant le pénultième exercice, au titre des subventions foncières mentionnées
à l'article L. 2254-1 du code général des collectivités territoriales, des
travaux de viabilisation des terrains mis ensuite à disposition pour la
réalisation de logements sociaux et des moins-values correspondant à la
différence entre le prix de cession de terrains donnant lieu à la réalisation
effective de logements sociaux et leur valeur vénale estimée par le service du
domaine.
« Le produit de la taxe foncière sur les propriétés bâties, de la taxe
foncière sur les propriétés non bâties, de la taxe d'habitation et de la taxe
professionnelle inscrit à la section de fonctionnement du budget des communes
soumises au prélèvement institué au présent article est diminué du montant de
ce prélèvement. Celui-ci est imputé sur les attributions mentionnées au premier
alinéa de l'article L. 2332-2 du code général des collectivités
territoriales.
« Lorsque la commune appartient à une communauté urbaine, à une communauté
d'agglomération ou à une communauté de communes compétente pour effectuer des
réserves foncières en vue de la réalisation de logements sociaux et lorsque
cette communauté est dotée d'un programme local de l'habitat, la somme
correspondante est versée à la communauté. Elle est utilisée pour financer des
acquisitions foncières et immobilières en vue de la réalisation de logements
locatifs sociaux et, notamment dans les quartiers inscrits en contrat de ville
ou dans les zones urbaines sensibles, des opérations de renouvellement et de
requalification urbains.
« A défaut et hors Ile-de-France, elle est versée à l'établissement public
foncier créé en application de l'article L. 324-1 du code de l'urbanisme, si la
commune appartient à un tel établissement.
« A défaut, elle est versée à un fonds d'aménagement urbain affecté aux
communes et aux établissements publics de coopération intercommunale pour des
actions foncières et immobilières en faveur du logement social.
«
Art. L. 302-7
. - Les dispositions de la présente section ne sont pas
applicables aux communes dont plus de la moitié du territoire urbanisé est
soumis à une inconstructibilité résultant d'une zone A, B ou C d'un plan
d'exposition au bruit approuvé en application de l'article L. 147-1 du code de
l'urbanisme ou d'une servitude de protection instituée en application des
articles 7-1 à 7-4 de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux
installations classées pour la protection de l'environnement.
« Le conseil municipal définit un objectif de réalisation de logements
locatifs sociaux qui ne peut être inférieur au nombre de logements locatifs
sociaux nécessaires pour atteindre 20 % du total des résidences principales.
« Toutefois, lorsqu'une commune appartient à une communauté urbaine, une
communauté d'agglomération, une communauté de communes, une communauté
d'agglomération nouvelle ou à un syndicat d'agglomération nouvelle compétent en
matière de programme local de l'habitat, celui-ci fixe, de façon à favoriser la
mixité sociale en assurant entre les communes une répartition équilibrée et
diversifiée de l'offre de logements, l'objectif de réalisation de logements
locatifs sociaux sur le territoire de la commune de manière à accroître la part
de ces logements par rapport au nombre de résidences principales. L'objectif de
réalisation de logements locatifs sociaux pour l'ensemble des communes de la
communauté ne peut être inférieur au nombre total de logements locatifs sociaux
dont la réalisation serait nécessaire, dans les communes soumises au
prélèvement prévu par le premier alinéa de l'article L. 302-6, pour atteindre
20 % du total des résidences principales de ces communes, chacune de ces
dernières devant se rapprocher de l'objectif de 20 %. Les communes non soumises
au prélèvement prévu au premier alinéa de l'article L. 302-6 ne peuvent se voir
imposer la construction de logements sociaux supplémentaires sans leur
accord.
« Les programmes locaux de l'habitat précisent l'échéancier et les conditions
de réalisation de logements sociaux, soit par des constructions neuves soit par
l'acquisition de bâtiments existants, par période triennale. Ils définissent
également un plan de revalorisation de l'habitat locatif social existant, de
façon à préserver partout la mixité sociale sans créer de nouvelles
ségrégations. A défaut de programme local de l'habitat approuvé dans le délai
de dix-huit mois à compter de la publication de la loi n° du janvier
précitée, la commune prend, sur son territoire, les dispositions nécessaires
pour permettre la réalisation du nombre de logements locatifs sociaux prévus au
deuxième alinéa ci-dessus.
« L'accroissement net du nombre de logements locatifs sociaux prévu pour
chaque période triennale ne peut être inférieur à 15 % de la différence entre
le nombre de logements sociaux correspondant à l'objectif fixé au deuxième
alinéa et le nombre de logements sociaux sur le territoire de la commune. Ces
chiffres sont réévalués à l'issue de chaque période triennale.
« A Paris, Lyon et Marseille, le programme local de l'habitat fixe, de façon à
favoriser la mixité sociale en assurant entre les arrondissements une
répartition équilibrée et diversifiée de l'offre de logements, l'objectif de
réalisation de logements sociaux sur le territoire de l'arrondissement de
manière à accroître la part de ces logements par rapport au nombre de
résidences principales.
«
Art. L. 302-8
. - La collectivité ou l'établissement public de
coopération intercommunale ayant approuvé le programme local de l'habitat
établit, au terme de chaque période triennale, un bilan portant en particulier
sur le respect des engagements en matière de mixité sociale. Celui-ci est
communiqué au conseil départemental de l'habitat. Lorsque les engagements
figurant dans le programme local de l'habitat n'ont pas été tenus, ou lorsque,
à défaut de programme local de l'habitat, le nombre de logements locatifs
sociaux à réaliser en application de l'avant-dernier alinéa de l'article L.
302-7 n'a pas été atteint, le préfet, après avis du conseil départemental de
l'habitat, constate la carence de la commune par arrêté motivé.
« A compter de cet arrêté, le prélèvement résultant de l'application de
l'article L. 302-6 est doublé, sans pouvoir excéder 10 % du montant des
dépenses réelles de fonctionnement de la commune constatées dans le compte
administratif afférent au pénultième exercice et aucun agrément de bureaux
prévu à l'article L. 510-1 du code de l'urbanisme ne peut plus être accordé.
«
Art. L. 302-9
. - Dans les communes ayant fait l'objet de l'arrêté
préfectoral prévu par l'article L. 302-8, le préfet passe dans un délai
n'excédant pas un an, en concertation avec le conseil départemental de
l'habitat, une convention avec un organisme pour la construction ou
l'acquisition-réhabilitation de logements sociaux, en vue de réaliser les
objectifs fixés au deuxième alinéa de l'article L. 302-7.
« Lorsque l'Etat verse à ces opérations une subvention foncière, une dépense
égale est mise à la charge de la commune.
«
Art. L. 302-10
. - Un décret en Conseil d'Etat détermine, en tant que
de besoin, les conditions d'application du présent chapitre notamment celles
nécessitées par la situation particulière des départements d'outre-mer. Il
précise les dépenses à retenir pour l'application du sixième alinéa de
l'article L. 302-6. »
Mes chers collègues, nous abordons l'examen de l'article 25, qui est
particulièrement important.
M. Patrick Lassourd.
Est-ce bien raisonnable ?
M. le président.
Mon cher collègue, je vous signale que, ce matin, la conférence des présidents
a eu quelque difficulté à envisager la tenue de la suite de ce débat dans des
délais raisonnables. Par conséquent, je pense que nous ne pouvons pas perdre de
temps.
Bien entendu, nous n'entamerons pas, ce soir, la discussion des amendements ;
nous n'arriverons d'ailleurs même pas au terme de la liste des orateurs
inscrits.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers
collègues, je souhaite prendre la parole quelques instants pour rappeler
l'esprit dans lequel la commission a travaillé.
Il n'est pas besoin d'insister sur l'importance de cet article 25, qui aurait
sans doute dû faire l'objet d'un projet de loi à lui tout seul.
Ainsi, à l'Assemblée nationale, cet article a donné lieu à neuf heures trente
de débats en séance publique et, au Sénat, la commission des affaires
économiques a examiné 130 amendements extérieurs.
Sur le fond, les propositions de la commission, loin de rejeter l'objectif de
mixité sociale affiché par cet article, ont pour objet d'améliorer le
dispositif proposé de manière pragmatique, pour tenir compte des circonstances
locales, et, surtout, en permettre la mise en oeuvre effective.
S'agissant du champ d'application de l'article 25, les propositions de la
commission s'inscrivent résolument dans une perspective de coopération
intercommunale. Dès lors que ces structures existent, ce sont à travers elles
qu'il faudra mettre en oeuvre l'objectif de réalisation des 20 % de logements
sociaux.
En ce qui concerne la définition du logement social à prendre en compte, tant
dans le décompte de l'existant que dans les objectifs de réalisation, la
commission des affaires économiques a introduit les logements en accession
sociale à la propriété.
Il s'agit là d'une position forte, à laquelle nous sommes très attachés. Le
parcours résidentiel de chacun de nos concitoyens, y compris pour ceux qui
disposent de faibles revenus, doit pouvoir offrir le choix pour l'accession
sociale à la propriété. Au-delà, il faut aussi souligner que cette possibilité
est un élément fondamental pour la mise en oeuvre effective de la mixité
sociale.
Vous savez tous comme moi, mes chers collègues, que la présence, dans un même
îlot d'immeubles, voire au sein d'un immeuble, d'accédants à la propriété est
un élément essentiel de paix sociale et de cohabitation harmonieuse.
Sur les autres catégories de logements relevant du secteur locatif social,
nous aurons des propositions complétant le dispositif adopté par l'Assemblée
nationale, notamment pour tenir compte de certaines situations où la surcharge
foncière est lourde.
Nous avons ensuite privilégié une démarche contractuelle pour définir les
objectifs de réalisation des logements sociaux et le mécanisme d'une
contribution plutôt que celui d'un prélèvement, qui s'apparente, comme vous
l'avez tous remarqué, à une sanction.
Enfin, pour la réalisation des logements sociaux permettant d'atteindre le
seuil des 20 % fixés par la loi, la commission a retenu un critère
complémentaire fondé sur les flux de construction constatés dans la commune.
(Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants
et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. le président.
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski.
Je n'évoquerai que quelques points principaux dans ce propos liminaire, me
réservant d'évoquer d'autres thèmes lors de la discussion des amendements.
Tout d'abord, et je le dis très clairement, je suis, nous sommes très nombreux
à être tout à fait favorables à la mixité sociale.
M. Denis Badré.
Absolument !
M. Ladislas Poniatowski.
Nous sommes aussi favorables à la construction d'un plus grand nombre de
logements sociaux. En revanche, nous sommes très hostiles à la méthode qui a
été employée pour atteindre ces objectifs, que je qualifierai de « punitive »
et que je considère comme nocive parce qu'elle ne tient pas compte de la
réalité du terrain et de la liberté des communes.
Comme je viens de le dire, nous sommes très favorables à la mixité sociale.
Nous sommes très nombreux, à gauche comme à droite, à la pratiquer depuis
longtemps, c'est-à-dire bien avant que les termes de « mixité sociale » soient
devenus à la mode. Nous la pratiquons un peu comme M. Jourdain faisait de la
prose.
Depuis des décennies, tous les jours, dans nos villes respectives, nous
pratiquons donc la mixité sociale. Les élus de droite comme de gauche n'ont pas
intérêt à faire de leur commune une commune uniquement pavillonnaire ou une
commune constituée seulement de grands ensembles à populations à problèmes.
Nous veillons à réaliser des infrastructures de voirie et de transport, des
équipements culturels, sociaux, sportifs... et, en matière de logements, à
assurer un certain équilibre. Que nous soyons de droite ou de gauche, nous
veillons à ce qu'il y ait à la fois des logements collectifs et des logements
individuels, du locatif comme de l'accession à la propriété.
Je me permets de le dire parce que je suis maire d'un petit chef-lieu de
canton qui compte plus de 23 % de logements sociaux. Il est vrai que j'ai
hérité d'une situation. Il n'en demeure pas moins que j'ai contribué à
augmenter ce nombre. Je ne suis donc absolument pas concerné par ce texte de
loi et je ne serai soumis à aucune obligation.
J'ai construit des logements sociaux tant dans le collectif que dans
l'individuel. On ne peut donc pas me taxer d'être « antisocial ». Cependant,
tout au long de ce débat, je défendrai les communes qui n'ont pas ce capital de
départ.
Ce n'est pas forcément leur faute. Elles ont hérité d'une histoire urbaine,
d'une situation et les sanctionner me paraît injuste, alors qu'elle ne peuvent
ni foncièrement, ni financièrement répondre aux objectifs que vous leur
fixez.
Comme je l'ai déjà dit, je suis très favorable à la construction de logements
sociaux. Il se trouve que, comme un certain nombre d'entre vous, mes chers
collègues, je suis président d'un organisme d'HLM. Avec ses 16 000 logements
sociaux, cet organisme est propriétaire d'à peu près 45 % du parc de logements
sociaux dans le département.
Qu'ils soient de droite ou de gauche, les présidents d'organismes bailleurs de
logements sociaux n'oublient jamais qu'ils ont pour première mission, avant
même celles que leur impose la loi, de gérer le patrimoine.
Nous gérons ce patrimoine en tenant compte de la situation des habitants. Nous
nous efforçons d'améliorer leurs conditions d'existence. Nous rénovons les
appartements, les immeubles. Nous essayons aussi de diminuer les charges. En
effet, à une époque où, dans notre pays, les prélèvements sociaux atteignent
des records, il ne me paraît pas inutile de diminuer un peu les charges des
locataires.
C'est cela notre mission première et notre responsabilité première.
Notre seconde mission est, c'est vrai, de construire de nouveaux logements
sociaux pour permettre à nos concitoyens de vivre dans un logement décent.
Sur ce thème également, je critique très sévèrement la méthode utilisée.
N'oublions pas que les offices ne construisent pas ces logements seuls, ils
les construisent avec les communes. S'ils construisent un lotissement ou un
immeuble de logements sociaux, c'est parce que, au départ, une commune le
souhaite.
Autrement dit, les responsables des HLM travaillent en étroite liaison avec
les élus. Or, parmi les élus, il y a de tout. Il y a ceux qui sont tout à fait
convaincus qu'il faut construire des logements sociaux, ceux qui aimeraient en
construire plus, mais qui ne le peuvent pas. Voilà pourquoi je vous reproche
d'utiliser la contrainte au lieu de tenter de convaincre.
(Murmures sur les
travées socialistes.)
L'office d'HLM que je préside construit entre 300 et 350 logements sociaux
neufs par an, ce qui représente, sur un parc de 16 000 logements, plus de 2 %
d'augmentation. Ce n'est pas si mal.
Pour atteindre ce résultat, il me faut convaincre les communes et donc les
maires. Je prends le temps de le faire. Et des élus qui n'étaient pas
convaincus, voilà quelques mois ou quelques années, que le fait de construire
des logements sociaux permettrait de maintenir des jeunes à revenus faibles
dans leurs communes, finissent par accepter.
Je constate à ce sujet que le résultat du dernier recensement a été, pour un
certain nombre d'élus et de communes, un véritable électrochoc. Certains
pensaient qu'ils assuraient un développement équilibré de leurs communes, alors
que ce n'était pas le cas.
Monsieur le ministre, avec ce texte punitif, vous ne laissez pas le temps à
tous les responsables de convaincre les élus qu'il faut construire plus de
logements sociaux.
Pour terminer, j'exprimerai deux regrets.
Les logements sociaux, ce ne sont pas simplement les logements neufs, nous le
savons tous, ce sont aussi les logements anciens qu'il faut rénover, et là vous
ratez le coche. Vous n'abordez qu'un volet de la rénovation, un volet qui vous
tient à coeur à juste raison, car il est important, celui de la démolition.
Mais il n'y a pas que la démolition.
Je suis étonné de voir que, de temps en temps, lorsque se posent des problèmes
graves de violence, d'insécurité, de drogue, dans un quartier, on se dit : en
démolissant deux, trois ou quatre immeubles, on va régler le problème. Il est
vrai qu'en dédensifiant on améliore la situation. Encore faut-il ne démolir que
les logements les plus anciens. Or, on est parfois tenté de démolir des
logements tout à fait corrects pour régler un problème d'ordre social. C'est
une erreur.
Je regrette également que l'aide de l'Etat soit très insuffisante. Pour une
vaste opération de rénovation dans un quartier, qui implique la destruction de
certains immeubles et la rénovation d'autres, l'aide de l'Etat n'est que de
l'ordre de 8 % sur ce dernier élément. C'est tout à fait insuffisant. Il
faudrait que les aides à la rénovation soient doublées.
J'insisterai maintenant sur le problème de la vacance. Pourquoi des logements
sont-ils vacants ? Parfois, c'est parce qu'ils sont anciens, en mauvais état,
vétustes, insalubres. Mais la vacance, nous la rencontrons aussi dans des
logements neufs, parce que nos concitoyens ne veulent plus vivre dans certains
quartiers pour des raisons que vous, le ministre délégué à la ville, connaissez
mieux que d'autres : la peur de l'insécurité, de la violence, de la drogue.
De plus - ne pratiquons pas la langue de bois -, comme vous savez très bien
aussi, des parents ne veulent pas rester dans des quartiers dans lesquels le
pourcentage d'élèves étrangers atteint 60, 70, voire 80 % dans les écoles. Cela
existe, et les gens quittent ces quartiers ou ne veulent pas aller y vivre
alors que les logements y sont tous à fait corrects.
Cet aspect-là du problème n'est pas abordé du tout dans ce texte de loi. C'est
une erreur supplémentaire.
M. le président.
Veuillez conclure, monsieur Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski.
Si certains de nos amendements traduisent mes convictions en matière de
construction de logements sociaux, d'autres sont motivés par la nécessité de
défendre la liberté des communes.
(Applaudissements sur les travées des
Républicains et Indépendants, du RPR, de l'Union centriste, ainsi que sur
certaines travées du RDSE.)
M. le président.
La parole est à Mme Terrade.
Mme Odette Terrade.
Cet article est, de loin, celui qui a suscité le plus de réactions. A la
lecture de la presse, nos concitoyens ont parfois dû croire que ce projet de
loi se résumait à cet article 25, tant les maires et les élus de l'opposition
ont crié, parfois même hurlé, pour dénoncer le prétendu interventionnisme de
l'Etat en matière de construction de logements sociaux.
Vos propos, mes chers collègues, ont souvent été caricaturaux envers les
logements sociaux, que vous ne savez qualifier que de « tours » et de « barres
». Sachez, chers collègues de la majorité sénatoriale, qu'il est possible
aujourd'hui, si on en a la volonté, de construire des logements sociaux
agréables, bien intégrés dans l'environnement, des logements de qualité, qui
prennent souvent la forme de petits programmes excédant rarement quatre
étages.
Vos propos ont par ailleurs été insultants envers les populations qui y vivent
car vous les avez stigmatisées. Et finalement, vous refusez de les accueillir
et de leur proposer des logements adaptés à leurs besoins et à leurs
possibilités.
Vos propos ont enfin été insultants envers des communes la plupart du temps
animées par une volonté de solidarité, qui apparemment n'a pas cours partout,
et où le nombre des logements sociaux est important. Vous les avez qualifiées
de ghettos » !
Loin de moi l'idée d'idéaliser les logements sociaux construits pour répondre
à la grave crise que traversait le logement dans les années soixante ou
soixante-dix. Je suis précisément élue dans une commune de la région
parisienne, Orly, qui s'est considérablement étendue à cette période, car la
Ville de Paris y a construit de grandes cités afin de vider la capitale des
populations les plus modestes, sans s'inquiéter de leur sort ni des
conséquences pour ces villes de banlieue, qui étaient de petits villages à
l'époque. On ne reconnaissait alors à ces grandes cités que la fonction de «
villes-dortoirs ».
Le souci des équipes municipales successives, à Orly comme dans d'autres
communes de banlieue que je connais, a été de rendre ces quartiers humains et
agréables, notamment en favorisant les liens sociaux, en y créant des
équipements collectifs, en y installant des services publics. « Recoudre la
ville » : voilà bien la tâche qui a occupé et préoccupé la ville d'Orly durant
bien des années.
Je ne nie pas que ces logements, s'ils ont représenté un progrès qualitatif à
l'époque, ne sont plus aujourd'hui tous adaptés aux besoins et aux désirs des
populations. C'est d'ailleurs pourquoi j'insiste sur la pertinence des
programmes de démolition, mais aussi de reconstruction.
Je ne nie pas non plus que des tensions existent dans ces quartiers ni
qu'elles y sont parfois graves ! Cependant, dans un souci d'honnêteté,
reconnaissez avec moi que ces tensions sont, pour une grande part, liées aux
difficultés sociales que les populations rencontrent, tant elles sont touchées
par le chômage et la précarité.
L'étendue et la gravité de ces problèmes ne seront pas réglées par ce seul
projet de loi ! Toutefois, je salue la volonté exprimée dans cet article 25 qui
s'inspire du pacte républicain et qui impose une répartition équilibrée des
différents types d'habitats sur l'ensemble du territoire.
Un seul point noir reste au dispositif proposé : la possibilité pour les
communes regroupées au sein d'un EPCI de se dégager de leurs obligations de
construction si le taux de logements sociaux, sur le périmètre intercommunal,
répond aux objectifs.
Cette possibilité pourrait s'avérer perverse et contribuer au développement
d'une coopération intercommunale d'aubaine, dans l'unique but d'échapper à la
construction de logements sociaux.
Evidemment, la majorité sénatoriale s'engouffre dans cette faille et propose,
par voie d'amendements, que le dispositif de l'article 25 soit applicable, dans
son ensemble, au niveau intercommunal.
C'est en réalité le moyen de ne pas rejeter le principe de « mixité sociale »,
qui reçoit un avis favorable d'une grande majorité de nos concitoyens, tout en
le rendant quasiment inopérant.
Pourtant, le mécanisme proposé est loin d'être autoritaire, les communes
s'engageant sur des programmes triennaux de réalisation. Le prélèvement ne
s'applique qu'à partir de 2002. De plus, il est modulé en fonction de la
richesse des communes. L'Etat n'intervient qu'en cas d'immobilisme absolu.
Donc, contrairement aux affirmations de nos collègues, il n'y a rien
d'autoritaire dans le texte.
Le Gouvernement a pris ses responsabilités. Reste à parvenir à une réalisation
effective et cela relève de la responsabilité des collectivités locales, de
leurs groupements et du maintien, voire de l'augmentation des financements.
Comme l'a dit M. le ministre Jean-Claude Gayssot, la solidarité doit être une
valeur nationale. Nos concitoyens sont attachés à l'expression et au
rayonnement de cette valeur. Afin qu'ils vérifient qu'elle n'est pas seulement
une déclaration d'intention, elle doit également se matérialiser dans les
faits, partout et de façon équilibrée ! C'est ce à quoi je vous invite, mes
chers collègues de la majorité sénatoriale.
(Applaudissemetns sur les
travées du groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que sur les travées
socialistes.)
M. le président.
La parole est à M. Calmejane.
M. Robert Calmejane.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le projet de
loi conditionne durablement, par sa portée, la vie des gens et le développement
de notre cadre de vie. C'est pourquoi il est particulièrement regrettable que
la préparation de ce texte ait été bâclée, sans que puisse s'exercer une réelle
concertation entre tous les acteurs. Et pour cause ! Il est l'illustration de
l'esprit dogmatique qui anime l'actuelle majorité politique du pays : changer
la société à tout prix sans prendre en compte les réalités qui dérangent, en
bafouant au besoin les principes du droit.
L'article 25 révèle en lui-même toute la méthode autoritaire de M. Gayssot,
méthode dont le parti communiste est coutumier.
(Mme Terrade proteste.)
La finalité de mixité sociale est érigée en dogme, détournée de son objet
urbanistique pour en faire une machine de guerre politique. Selon la vieille
rengaine : les riches doivent payer !
Maire d'une ville moyenne de la Seine-Saint-Denis de 1964 à 1999, j'ai
toujours cherché à concilier un habitat de qualité, incluant 32 % de logements
sociaux, avec la préservation du tissu pavillonnaire traditionnel.
Si quelques rares communes de mon département ont su conserver un cadre de vie
agréable à leurs administrés, ce n'est pas le cas de la plupart des villes
gérées par des municipalités de gauche
(Exclamations sur les travées
socialistes ainsi que sur les travées du groupe communiste républicain et
citoyen.)...
M. Christian Demuynck.
C'est bien vrai !
M. Robert Calmejane.
... qui, au fil des années, ont volontairement bétonné, densifié, à seule fin
de perpétuer un électorat populaire que les communistes embrigadaient à grand
renfort de mobilisation militante.
Mme Odette Terrade.
Ces propos sont excessifs !
M. André Vezinhet.
Arrêtez de pratiquer l'anathème ! Ce n'est pas possible d'être aussi méprisant
!
M. Robert Calmejane.
Mais, peu à peu, les populations ouvrières, dont la condition s'améliorait,
ont quitté ces cités pour accéder à la propriété dans des communes plus
agrestes.
Alors, c'est vrai, ces cités-dortoirs sans âme qui, tels de grands vaisseaux
fantômes, jalonnent nos villes des noms évocateurs de Lénine, Karl Marx ou
Stalingrad s'en sont allées à la dérive d'une ghettoïsation.
M. André Vezinhet.
Il faut les rebaptiser Charles-de-Gaulle !
M. Robert Calmejane.
C'est cet univers-là que le présent projet de loi veut systématiser dans les
communes qui, par la volonté et le bon sens de leurs édiles, constituent
aujourd'hui une scandaleuse exception au modèle collectiviste.
C'est cet univers-là que la loi va faire prévaloir contre la volonté des
populations, contre l'intérêt d'un urbanisme à dimension humaine et le souci
d'une qualité de vie de plus en plus attendue des habitants.
Cet article 25 bafoue la liberté des communes de s'administrer librement.
M. Christian Demuynck.
Eh oui !
M. Robert Calmejane.
Il est également une négation des lois de décentralisation puisque, sous
couvert de régulation sociale, il autorise les préfets à imposer des
constructions là où les maires ne l'auront pas souhaité, par voie de
préemption, ou en déférant aux tribunaux administratifs tel plan d'occupation
des sols jugé non conforme au nouveau schéma de cohésion territoriale. Le
jacobinisme revient au galop !
La coercition fiscale est destinée à faire peur, à forcer la main des élus
récalcitrants, mais elle pose de réels problèmes juridiques. Quand la
compétence en matière de logement a été déléguée dans le cadre d'une
intercommunalité, il y a lieu de considérer que c'est l'agglomération qui est
le niveau pertinent de contribution. Mais le présent projet de loi méconnaît ce
principe de droit et fait porter aux communes la pleine responsabilité
financière. On risque ainsi de voir une commune imposée alors que
l'établissement public auquel elle appartient, et à qui elle a transféré sa
compétence, dépasse largement le taux de 20 % de logements sociaux.
Arbitraire, ce projet de loi est aussi injuste dans sa définition de
l'habitat. En effet, pourquoi restreindre le concept de logement social aux
seuls HLM et en exclure le parc locatif privé conventionné, les appartements du
ressort de la loi de 1948, les immeubles réhabilités de certains
centres-villes, dans lesquels des aides communales ont permis de maintenir les
familles modestes qui y vivaient ?
Comment ne pas prendre en compte les copropriétés dégradées, dont la
population constitue l'essentiel des attributaires des prestations sociales ?
Ainsi, Les Bosquets, à Clichy, et Montfermeil seraient des résidences
bourgeoises sous le prétexte qu'elles n'ont pas la forme juridique d'un office
d'HLM ? On nage en plein délire...
M. Christian Demuynck.
Eh oui !
M. Robert Calmejane.
De même, pourquoi méconnaître le rôle éminemment social des diverses formes
d'accession à la propriété, que ce soient certains lotissements mutualistes,
comme il en existe quelques-uns depuis 1936 dans ma commune de Villemomble, les
petits pavillons de nos banlieues construits à partir de 1928 dans le cadre de
la loi Loucheur ou, plus évidemment encore, les appartements d'HLM vendus à
leurs locataires à partir de la loi de 1971 ?
Ce refus d'imaginer une accession sociale à la propriété, pourtant désirée
avec opiniâtreté par les populations les plus laborieuses au prix d'efforts, de
travail et d'épargne, dénote dans la démarche gouvernementale le parti-pris de
niveler par le bas l'habitat social.
De nombreuses familles très modestes aspirent à posséder une maison bien à
elles. Certaines communes ont ainsi choisi de favoriser par différentes voies
cet épanouissement de l'individu au travers de l'accession sociale à la
propriété, source de mixité justement. Un cadre de vie à dimension humaine ne
doit pas, c'est l'évidence, être l'apanage des nantis face aux populations plus
défavorisées, qui n'auraient pour tout univers que le béton gris et les centres
sociaux des quartiers en déshérence. Cette politique-là, qui génère le mal de
vivre, nous n'en voulons pas ; c'est celle contre laquelle nous luttons depuis
cinquante ans en Seine-Saint-Denis !
Et puis cette loi arbitraire, injuste, est aussi irréaliste. Comment faire
pour construire des logements sociaux supplémentaires lorsque le tissu urbain
est saturé, qu'il n'existe pas de réserve foncière, qu'y figurent parfois des
secteurs sauvegardés, des zones inconstructibles du fait des nuisances sonores
ou de l'existence d'anciennes carrières ? Ce sont là des réalités objectives
que l'aveuglement dogmatique méconnaît gravement.
Devra-t-on demain abandonner un projet d'espace vert indispensable au
bien-être des citoyens, la réalisation d'un équipement collectif ou celle d'une
zone d'activités économiques pour faire place à plus de logement social ?
Devra-t-on exproprier par centaines pavillons et jardins de nos banlieues pour
mieux densifier le tissu urbain ?
(Mme Odette Terrade proteste.)
Un dernier point retiendra notre attention dans l'article 25. La contribution
forcée imposée aux communes aura pour conséquence inéluctable une hausse de la
fiscalité locale. Qui en seront les premières victimes ? Je crains que ce ne
soient les familles les plus modestes qui, ayant fait le choix d'une certaine
qualité d'environnement, n'auront d'autre solution que de retourner dans ces
grands ensembles hideux qu'elles avaient cherché à fuir, cela parce qu'un
Gouvernement frileux a, une fois pour toutes, paré les cités d'HLM des vertus
de l'égalitarisme social.
C'est là l'aveu d'une incapacité à promouvoir une réelle politique sociale de
l'habitat, favorisant l'accession à la propriété et contribuant ainsi à
l'épanouissement de chacun. C'est l'utilisation démagogique de l'alibi social
au mépris des préoccupations véritables de la population. A l'image de ce qui a
été fait et a échoué en Seine-Saint-Denis, on croit pouvoir faire le bonheur
des gens sans leur demander leur avis.
Je profite de mon intervention pour vous demander, monsieur le ministre, de
rectifier une erreur concernant la commune des Lilas. Les services de
l'équipement lui reconnaissent 2 928 logements sociaux et non 1 408, soit un
taux de 31 % et non de 16,1 %. Je vous remercie par avance, monsieur le
ministre, et je compte sur vous.
(Applaudissements sur les travées du RPR,
des Républicains et Indépendants et de l'Union centriste.)
M. le président.
La parole est à M. Demuynck.
M. Christian Demuynck.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, d'aucuns
estiment aujourd'hui que le clivage gauche-droite est bel et bien mort, et que
la vie politique est gangrenée par ce consensus mou qui éloigne les Français de
la chose publique.
M. André Vezinhet.
Eh bien non !
(Sourires.)
M. Christian Demuynck.
L'article 25 de ce projet de loi exprime, s'il en était d'ailleurs encore
besoin, tout ce qui peut séparer la gauche plurielle de l'opposition nationale,
les jacobins des girondins, les partisans aveugles d'un centralisme autoritaire
des partisans d'une démocratie locale vivante, proche des citoyens.
Disons-le clairement, le Gouvernement s'est efforcé d'enrober du miel de la
mixité et de la promotion du logement social la pilule amère de l'autoritarisme
et de la recentralisation.
Autoritarisme, en effet, quand le seuil des 20 % de logements sociaux sera
imposé sans prise en considération des réalités locales, dans le secret d'un
cabinet parisien, par des idéologues qui n'ont sans doute jamais vécu en
banlieue. Ont-ils pensé un seul instant aux problèmes sociologiques provoqués,
dans une commune de 20 000 habitants, par l'arrivée massive de 2 000 nouveaux
venus,...
M. André Vezinhet.
Il parle de La Paillade !
M. Christian Demuynck.
... à accueillir, à intégrer, à socialiser, à instruire, mais surtout - c'est
le plus important, monsieur le ministre - à faire vivre décemment ?
De plus, de nombreuses communes ne pourront appliquer ce quota inique, pour
des raisons budgétaires et financières évidentes.
Que le logement social soit encouragé et fasse l'objet d'une réelle
concertation avec les acteurs locaux, nous n'avons jamais rien souhaité
d'autre, contrairement à ce que vous propagez dans les médias et l'opinion
publique. Dans ce sens, je défendrai d'ailleurs un amendement visant à
conditionner à une étude d'impact la décision du préfet de procéder aux
constructions jugées nécessaires. Cette étude, élaborée par le conseil
départemental de l'habitat, viendrait définir la faisabilité du programme prévu
par l'Etat. Son objet serait également de faire en sorte que la promotion du
logement social ne tourne pas - ce que je crains, comme mon collègue Robert
Calmejane - au « bétonnage » de nos villes, parce que vous ne pourrez pas faire
autrement, compte tenu des problèmes fonciers que vous remontrerez.
Autoritarisme donc, mais aussi recentralisation. En effet, alors que les
articles relatifs au schéma de cohérence territoriale et au plan local
d'urbanisme, en imposant un cadre très flou, au demeurant propice à tous les
délires idéologiques, pouvaient nous laisser penser à un simple accroissement
des pouvoirs du préfet, l'article 25 ne nous permet plus de doute sur les
intentions réelles du Gouvernement, à savoir revenir subrepticement sur le
principe à valeur constitutionnelle de libre administration des collectivités
territoriales. Pis, nous voici revenus aux temps maudits de la tutelle et d'un
jacobinisme des plus vieillots.
Les préfets retrouvent, en effet, ce pouvoir de substitution d'action qui
ôtera aux maires la maîtrise du sol de leur commune. Sur cette question, à mon
sens vitale pour l'avenir de la démocratie locale, je proposerai de supprimer
ces dispositions scandaleuses. N'aurait-il pas été préférable, monsieur le
ministre, d'établir entre les représentants de l'Etat et les élus un lien fort
fondé sur la concertation ? Sans doute avez-vous souhaité marquer à votre
manière le 200e anniversaire de l'institution préfectorale !
Allons plus avant dans l'analyse de ce texte : avec la fin des pouvoirs du
maire en matière d'urbanisme, pourra-t-on encore parler de démocratie locale
dès lors que le suffrage universel ne permettra plus d'élire un maire
responsable ni de choisir une politique du logement ? Le préfet pourra ainsi
passer outre le choix du peuple souverain.
Pour toutes ces raisons, j'estime que le texte, dans son entier, notamment son
article 25, est socialement dangereux. J'amenderai donc ce dernier afin que
soit garantis la démocratie locale et l'équilibre sociologique de nos villes.
(Applaudissments sur les travées du RPR.)
M. André Vezinhet.
On vit un grand moment d'éloquence par la puissance des arguments !
M. le président.
La parole est à M. Fournier.
M. Bernard Fournier.
Monsieur le ministre, mes chers collègues, le nombre important d'orateurs qui
se sont inscrits sur cet article témoigne, si besoin en était, que nous sommes
parvenus au coeur du débat que le projet de loi dit « Gayssot » soulève.
L'article 25 de ce texte relatif à la solidarité et au renouvellement urbains
constitue, à mes yeux, l'expression même de la philosophie qui a présidé à sa
rédaction : une conception centralisatrice, dogmatique et, somme toute,
permettez-moi de le dire, monsieur le ministre, irréaliste.
L'urgence que vous avez cru devoir déclarer sur ce texte - et que le
Gouvernement auquel vous appartenez ne manque pas d'utiliser chaque fois qu'il
s'agit de légiférer sur un texte primordial - est largement préjudiciable à la
qualité des travaux parlementaires. L'Association des maires de France s'en est
d'ailleurs émue, comme de nombreux autres partenaires.
Je crois que sur un article comme celui-là, la navette aurait permis la
recherche d'un consensus, chacun s'accordant à considérer la mixité sociale et
urbaine comme une nécessité.
Au lieu d'accepter le jeu démocratique, vous mettez la représentation
nationale au pied du mur. Nous avons décidé de nous plier aux règles du jeu que
vous avez fixées, mais les électeurs jugeront.
M. André Vezinhet.
Ils ont déjà jugé !
M. Bernard Fournier.
J'en viens au corps même de l'article 25. Il me paraît dangereux pour deux
raisons : îl est imprécis et il est incomplet.
Il est imprécis quant à la définition du logement social qu'il pose. Elle est
bien plus restrictive que celle que nous connaissons aujourd'hui. En en
excluant les logements hébergeant des personnes handicapées, des personnes
âgées, des jeunes travailleurs ou des migrants, vous oubliez tout l'aspect
insertion ou réinsertion qui est la raison d'être de ces catégories de
logements. Par là même, vous méconnaissez la réalité du principe du logement
social.
Cet article est incomplet, car il ignore l'accession à la propriété comme
élément du logement social. Vous avez fait le choix du tout-locatif. C'est un
parti pris, mais il est, à mes yeux, erroné.
Le tout-locatif ignore la notion de parcours résidentiel, à laquelle nous
sommes, pour notre part, attachés, c'est-à-dire l'amélioration de la condition
sociale des ménages modestes. C'est une question politique qui fonde la
différence essentielle entre vous et nous, entre l'assistanat et la
responsabilité.
Cet article est également incomplet en ce qu'il ignore les efforts importants
qui ont été développés par les municipalités - et cela depuis longtemps - pour
augmenter le parc social ; je crains que nous ne découragions toutes les
initiatives qui ont été prises depuis le vote de la loi d'orientation pour la
ville.
Je veux maintenant vous dire pourquoi je considère que la disposition qui nous
est soumise me paraît dépassée, d'un autre temps. Notre collègue M. Carrez, à
l'Assemblée nationale, parlait de retour du
Gosplan. (Exclamations sur les
travées socialistes.)
Il est à craindre qu'il n'ait été dans le vrai !
Vous remettez gravement en cause l'esprit des lois de décentralisation. Depuis
le vote de ces lois, gauche et droite semblent avoir pris des chemins inverses,
et de manière assez paradoxale ! Nous étions frileux en 1982, je le reconnais,
mais nous défendons aujourd'hui la décentralisation contre les coups de boutoir
d'une vague recentralisatrice qui nous paraît quelque peu rétrogade.
En organisant le retour du préfet comme vous le faites, en favorisant la
contrainte plutôt que la concertation dans la mise en oeuvre de l'objectif des
20 % de logements sociaux, en écartant le rôle que pourraient jouer les
établissements publics de coopération intercommunale, comment votre projet
va-t-il s'articuler avec la loi Chevènement ?
Je crains, en fait, que ce texte ne soit un gage donné à une fraction de la
majorité plurielle.
Que l'Etat ait son rôle à jouer, personne ne le conteste, mais ce rôle doit
être délimité, défini. Privilégier le dialogue avec les élus plutôt qu'inscrire
une sanction financière au budget d'une commune, voilà qui serait novateur !
Par ailleurs, cet article 25 me paraît irréaliste, car il ne tient pas compte
de l'histoire urbaine d'une commune, ni des contraintes urbanistiques qui
limitent sa liberté d'action. Je pense notamment au périmètre de classement en
zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, ou
ZPPAUP.
Pourtant, je vous rejoins sur un point : l'objectif de mixité sociale. Nous
devons être inventifs pour l'atteindre.
M. André Vezinhet.
Ah ça, c'est le sommet !
M. Bernard Fournier.
Devons-nous pour autant faire fi des réalités ? Etre contraignant, comme vous
entendez l'être, c'est prendre le risque de créer des zones de spécialisation
urbaine comme celles que nous avons connues dans les années 1970. C'est aussi,
je crois, méconnaître l'article 72 de notre Constitution, qui pose le principe
de libre administration des collectivités territoriales.
A ce sujet - bien que je connaisse déjà la position du Premier ministre sur ce
point, je tiens à l'évoquer - j'aimerais savoir quel est le sens de l'avis que
le Conseil d'Etat a rendu sur votre texte ? En effet, à mes yeux, sa
constitutionnalité est douteuse. Le Palais-Royal vous a-t-il alerté sur ce
point ?
M. le président.
La parole est à M. Lassourd.
M. Patrick Lassourd.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je souhaite
évoquer trois points.
Le premier a trait à la définition du logement social.
Ce qui me choque dans le projet de loi qui nous est proposé, c'est la
non-prise en compte de l'accession sociale à la propriété. Cela me paraît grave
parce que, quelque part, cela exprime un certain mépris pour le souhait des
Français. On sait bien qu'une très grande proportion de nos concitoyens
souhaite accéder à la propriété. C'est une aspiration fondamentale.
Mais je me demande si, en définitive, derrière cette exclusion de l'accession
à la propriété et cet amour immodéré que vous avez pour le locatif, monsieur le
ministre, il n'y a pas chez vous la crainte de voir nos concitoyens, en
accédant à la propriété, devenir moins malléables, moins perméables à certaines
idéologies.
Cela révèle aussi un mépris du parcours résidentiel. Le locatif n'est pas une
fin en soi : il est un passage correspondant, pour un ménage, à une période
d'instabilité, notamment professionnelle. La fin en soi, c'est, bien entendu,
l'accession à la propriété.
De même, vous ne tenez pas compte des efforts de certaines collectivités, de
droite comme de gauche d'ailleurs, qui ont très clairement fait le choix de
l'accession sociale, je dirai même de l'accession très sociale à la propriété,
qui se sont même plus ou moins spécialisées dans ce domaine. Par choix, elles
n'ont pas nécessairement fait beaucoup de locatif. Or elles ont beaucoup
investi pour réaliser cet objectif.
Eh bien, votre projet de loi ne tient absolument pas compte de ces communes
qui ont réalisé de tels efforts.
Chacun sait que certaines communes n'arrivent pas à favoriser l'accession
sociale à la propriété si elles ne consentent pas un effort financier qui
consiste à vendre des terrains en dessous de leur prix réel. Je trouve tout à
fait déplorable que l'on ne prenne pas cela en considération.
J'ajouterai que vous allez provoquer des difficultés pour les organismes
d'HLM.
En effet, nous réalisons de plus en plus des programmes mixtes. Président d'un
OPAC départemental, en Ille-et-Vilaine, je puis vous assurer que, en milieu
rural, on ne peut plus - ou on ne le peut que très difficilement - réaliser du
locatif sans l'associer à de l'accession à la propriété de façon que la charge
foncière de la commune reste raisonnable. Dans mon office, on donne 25 000
francs par terrain. Certains ne donnent rigoureusement rien ! Les communes
consentent des efforts considérables. Avec un petit programme d'accession à la
propriété associé au programme locatif, on arrive à alléger sensiblement le
poids de ces efforts.
Mais je veux aussi évoquer le milieu urbain. A Rennes, où nous nous sommes
rencontrés il y a deux mois pour le contrat de ville, l'office que je préside
gérait depuis quarante ou cinquante ans, en plein centre-ville, un parc de 450
logements. J'ai procédé à une restructuration complète de ce quartier. En quoi
cela a-t-il consisté ? Il s'est agi, premièrement, de faire un peu de
démolition, deuxièmement, de réhabiliter totalement 300 logements en PLA - on a
atteint 150 000 à 160 000 francs par logement - et, troisièmement, de réaliser
des logements neufs : quatre petits immeubles comportant au total 84 logements
en PLA, dont un quart en PLATS, puis deux autres petits immeubles, de dix-huit
PLI chacun, puis encore deux petits immeubles, de dix-huit accessions sociales
à la propriété chacun. C'est cela la mixité sociale !
MM. André Vezinhet et Jean-Pierre Plancade.
Mais c'est très bien !
M. Ladislas Poniatowski.
Eh oui, c'est cela la mixité !
M. Patrick Lassourd.
Or le projet de loi que vous nous présentez ne permet pas à un OPAC de faire
de l'accession à la propriété d'une façon aussi importante. Nous, nous l'avons
fait au nom du principe de mixité et aussi pour des raisons budgétaires, parce
que la ville de Rennes, avec ses sentiments très altruistes, ne nous fait aucun
cadeau en matière de charge foncière.
En ce qui concerne, maintenant, les collectivités compétentes, qui constituent
mon deuxième point, je ne vais pas reprendre ce qui a déjà été dit. Il va y
avoir, à cet égard, une confrontation néfaste avec les éléments de la loi
Chevènement. Vous privilégiez le niveau de la commune, alors que les EPCI,
notamment les communautés d'agglomération, ont la compétence obligatoire en
matière d'habitat. Et je pense que les communautés de communes à taxe
professionnelle unique prendront de plus en plus cette compétence.
Pour éviter la confusion, il aurait été préférable - et c'est le sens de
l'amendement de la commission, que je soutiens totalement - de traiter ces
problèmes au niveau de la communauté d'agglomération et non des communes.
J'en viens à mon troisième point : le taux de 20 %.
Monsieur le ministre, il faut en finir avec les discours manichéens que l'on a
pu entendre.
Je trouve absolument déplorable que des municipalités ne fassent pas de
logements sociaux. C'est pourquoi, j'estime totalement ridicules et infondés
les propos qui ont été tenus pendant des semaines, opposant la droite et la
gauche, les riches et les pauvres, etc.
M. André Vezinhet.
Mais c'est une réalité !
M. Patrick Lassourd.
Non, ce n'est pas ainsi que ça se passe ! Je condamne les communes qui ne font
pas de logements sociaux...
M. André Vezinhet.
Elles sont surtout de droite !
M. Patrick Lassourd.
Il y en a à droite comme à gauche.
M. Alain Gournac.
Absolument !
M. Patrick Lassourd.
Vous trouvez peut-être cela étonnant, mais c'est ainsi !
En tout cas, ce constat ne justifie pas les propositions que vous nous faites,
monsieur le ministre.
Avec la sanction financière, que va-t-il se passer ? Les communes riches vont
acheter leur droit à ne pas construire. Cela leur sera très facile ! Leur
contribution est plafonnée à 5 % des recettes de fonctionnement. Or, 5 % de ces
recettes dans une commune où les recettes fiscales par habitant sont de 2 000
francs et dans une commune où elles sont de 10 000 francs, cela ne pèse pas le
même poids !
Quant aux communes pauvres, elles risquent de construire à marche forcée pour
échapper à cette sanction financière. Et cette marche forcée aboutira à de la
concentration, à de la densification, au mépris des principes d'urbanisme, avec
une qualité architecturale très moyenne. Et la mixité sociale ne sera peut-être
même pas assurée ! En fait, nous retrouverons un urbanisme que nous avons déjà
vu dans les années passées.
Il serait préférable de raisonner non pas sur les stocks de logements sociaux
mais sur les flux...
M. Ladislas Poniatowski.
Bien sûr !
M. Patrick Lassourd.
... et d'obliger toutes les communautés d'agglomération où il n'existe pas une
moyenne de 20 % de logements sociaux à réserver 25 % de toutes les réalisations
de résidences principales à venir à des logements sociaux.
M. Denis Badré.
Exactement !
M. Patrick Lassourd.
Cela permettrait à chaque commune de suivre son rythme naturel, de ne pas
aller à marche forcée vers des aberrations en matière d'urbanisme.
Bien sûr, il doit y avoir une sanction financière pour les communes qui ne
suivent pas. Mais au lieu de reverser le produit de cette sanction à d'autres
structures, il pourrait être inscrit d'office par le préfet sur le budget de la
commune concernée à des fins de réalisation de logements sociaux.
Tels sont, monsieur le ministre, les trois points sur lesquels je tenais à
exprimer mes convictions, à propos de cet article 25.
(Applaudissements sur
les travées du RPR, de l'Union centriste et des Républicains et
Indépendants.)
M. le président.
La parole est à M. Leclerc.
M. Dominique Leclerc.
A vouloir assurer une offre d'habitat diversifiée et de qualité ne passe pas
forcément par un projet de loi, et encore moins par un texte que nous trouvons
réducteur et qui défait les règles d'urbanisme actuellement reconnues, tout en
restreignant les libertés communales et en imposant des quotas, cette fois-ci
en matière de logements.
Une telle démarche, monsieur le ministre, ne peut qu'être pénalisante par
rapport à l'objectif que vous vous êtes vous-même fixé.
Nous souhaitons, tout comme vous, que chaque Français puisse bénéficier d'un
logement de qualité. Mais notre démarche ne s'inscrit pas du tout dans la même
logique.
Contrairement à vous, nous ne voulons pas accentuer la densification actuelle,
qui est tout à fait contraire à la mixité sociale que vous recherchez.
Pour atteindre cet objectif que vous vous êtes fixé, vous auriez été mieux
inspiré en définissant une politique qui s'attaque véritablement à tous les
problèmes de densification dans les villes dont le parc immobilier est
majoritairement constitué d'HLM.
C'est dans ces villes, dans ces quartiers, qu'il aurait convenu de rétablir en
priorité la mixité en rendant possible que l'ensemble des couches sociales se
côtoient, grâce à une offre diversifiée et de qualité.
Pour cela, il aurait fallu accepter de revoir votre conception par trop
restrictive, et de surcroît archaïque, du logement social.
Fallait-il donc réduire le logement social, comme vous le faites, au seul
logement collectif et social ? Pourquoi avoir exclu de cette définition les
titulaires de logements locatifs privés qui ont des loyers inférieurs à ceux
des HLM et qui sont, eux aussi, dans des situations graves ?
Je pense notamment au parc privé social de fait, constitué de logements
occupés souvent par des jeunes, des étudiants, des personnes âgées et des
jeunes ménages.
De même, l'ensemble des logements conventionnés au titre de la loi Besson ou
financés par les PLI doivent être considérés comme une offre de logements
destinés aux ménages modestes.
Par ailleurs, je lis dans
Actualités HLM
du 30 janvier dernier, que «
la mixité sociale nécessite aussi une accession à la propriété à destination
des classes moyennes et des classes modestes qui permette d'assurer le parcours
résidentiel des familles en leur offrant le choix du statut d'occupation de
leur logement. Cette activité est, elle aussi, d'intérêt général ».
Répondre à cette aspiration des Français d'accéder à la propriété un jour -
aspiration que certains ont pu réaliser grâce au PAP - est en effet un facteur
de vraie mixité entre locataires et propriétaires.
Vous auriez pu également chercher à définir une nouvelle politique qui aurait
proposé de nouveaux aménagements de l'espace susceptibles d'introduire, non
seulement, une meilleure mixité entre emploi et logement, mais aussi un volet
économique, car la mixité s'entend également par rapport au développement des
commerces et des services de proximité dans les villes.
Vous auriez pu faire en sorte, enfin, que les logements sociaux soient
insérés, en petit nombre, dans les quartiers de nos villes. Le meilleur
logement social est en effet celui qui ne se distingue pas des autres.
Malheureusement, vous n'avez pas fait ce choix, et, sur un sujet aussi
sensible, c'est fortement regrettable.
Au lieu de cela, vous avez fait preuve d'autoritarisme et, encore une fois, de
dogmatisme.
Au lieu de laisser la place aux contrats, comme nous le faisions jusqu'à
présent, vous avez fait le choix d'une loi uniforme, coercitive, contraignante,
qui utilise la même toise et applique les mêmes ratios à toutes les communes
sans tenir compte de la diversité des situations locales.
C'est totalement aberrant.
En premier lieu, vous condamnez des villes qui, selon vous, n'atteignent pas
le quota de logements sociaux.
En second lieu, vous privilégiez d'autorité une gestion économe de l'espace
par rapport à une gestion équilibrée.
L'image de la ville que vous nous proposez est celle d'une ville dense,
compacte, qui doit se développer sur elle-même en priorité par rapport à toute
extension ou à toute urbanisation nouvelle.
Croyez-vous que cet objectif réponde à l'aspiration des Français ?
A l'heure actuelle, nous le savons, 5 % à peine du territoire national
abritent plus des trois quarts de la population. Fallait-il réellement
accentuer cette situation déjà catastrophique pour ceux qui ont à la subir ?
Et pour satisfaire à cette obligation, encore faut-il que les communes aient
des terrains constructibles et disponibles. Que faites-vous de celles qui n'en
ont plus ?
Là, j'avoue ne pas comprendre votre attitude à l'Assemblée nationale. En
effet, vous avez accepté que les communes dont plus de la moitié du territoire
urbanisé est soumis à une inconstructibilité résultant d'une situation en zone
A, B ou C d'un plan d'exposition au bruit ou d'une servitude relative aux
installations classées par la protection de l'environnement puissent ne pas
être soumises à cette obligation.
En revanche, vous avez refusé que les communes dont le territoire est en
grande partie
non aedificandi
puissent bénéficier de cette
dérogation.
Mais que faites-vous, alors, des communes qui, comme la mienne, sont
totalement inondables et viennent d'être classées, suite à un pic lié aux
inondations, en aléa fort ou en aléa moyen sur la totalité de leur territoire
mais qui ont vu aussi certaines réserves foncières devenir inconstructibles
pour répondre, en cas de rupture de digues, à des bassins d'expansion de crues
?
Ne croyez-vous pas que ma commune, comme bien d'autres, aurait pu bénéficier
d'un aménagement de la loi, alors qu'aujourd'hui, engagée elle aussi dans un
parcours social vers l'accession à la propriété, elle compte sur son territoire
plus de 25 % de pavillons qui ont bénéficié des opérations PAT et 15 % de
logements locatifs sociaux ? Comment fera-t-elle, à moins d'exproprier, comme
certains l'ont dit, de démolir et de construire en hauteur, ce qui n'est pas du
tout indiqué ? Il est vrai qu'il s'agit de faire face à une obligation, je le
répète, dogmatique et aveugle.
Pour conclure, j'aimerais revenir sur le fait que cet article remet en cause,
comme bien d'autres, les pouvoirs des maires.
En effet, cette mesure ne manquera de déstabiliser les maires qui, pour la
plupart d'entre eux, ont fait le choix de s'inscrire dans l'intercommunalité
que préconise la loi Chevènement qu'ils perçoivent comme une loi porteuse de
progrès. Cette dernière les oblige à la réalisation de PLH communautaires, ce à
quoi ils adhèrent. Or, dans le même temps, votre texte fixe un pourcentage pour
chaque commune prise individuellement ! Pouvez-vous me dire où est la cohérence
dans tout cela ?
Vous l'aurez compris, monsieur le ministre, je ne peux cautionner une démarche
qui ne tient pas compte des spécificités de chaque commune et qui, encore une
fois, impose, au lieu de laisser la place aux contrats locaux et aux
initiatives locales.
(Applaudissements sur les travées du RPR.)
M. le président.
La parole est à M. Gournac.
M. Alain Gournac.
La définition des logements sociaux telle qu'elle résulte de la nouvelle
rédaction de l'article L. 302-5 diffère sur de nombreux points de l'actuelle
définition et s'avère beaucoup plus restrictive.
Les maires sont perplexes, inquiets, en colère pour beaucoup, et on les
comprend. Qu'est-ce que cette mixité sociale dont la nature varie au gré des
textes ?
Le maire de Voisins-le-Bretonneux, dans les Yvelines, m'expliquait qu'en 1990
sa commune avait un taux de logements sociaux de 21 %, puis, selon les critères
de la loi d'orientation pour la ville, un taux de 19 %. Avec ce projet de loi,
elle n'en compte plus que 8 % !
Autre exemple : à La Celle-Saint-Cloud la part des logements sociaux s'élève
actuellement, selon les chiffres de la direction générale des collectivités
locales du ministère de l'intérieur, à 31,2 % du parc. Selon les nouveaux
critères, la part des logements sociaux ne serait plus que de 1 %, ce qui
obligerait le maire à construire plus de 1 500 logements sociaux, sous peine de
payer une amende de 1,5 million de francs. Tout cela parce que 2 500 logements
à caractère social, pour une partie à caractère très social, ne sont pas pris
en compte par les nouveaux critères que vous proposez !
Dernier exemple, à Viroflay il n'y aurait que 7 % de logements sociaux.
Comment en est-on arrivé à ce taux ? Mystère ! Mais ce mystère se dissipe en
partie quand on sait que les logements intermédiaires, les logements communaux,
les logements d'instituteurs, les logements de la loi 1948 ont été décrétés
logements de personnes aisées, puisque non contrôlés par le système HLM.
Obligation est donc faite à cette commune - c'est vrai pour beaucoup d'autres
- de construire 837 logements sociaux en plus de ceux qui existent. Qui paye
?
Ensuite, la projection montre que 837 logements sociaux, c'est 2 100 habitants
en plus dans une commune qui en compte 15 000.
Qui paye les infrastructures supplémentaires - crèches, écoles, gymnases,
centre de loisirs - les réaménagements de voirie, l'ouverture de lignes de
transport, et j'en passe ?
Par ailleurs, cette ville, dont la densité de population est de 10 000
habitants au kilomètre carré, est entièrement construite. Que faire, en ce cas
?
Monsieur le ministre, quand les technocrates comprendront-ils que nos
concitoyens n'ont jamais rêvé d'habiter dans des pourcentages ?
Ils souhaitent vivre dans des villes où règne, bien sûr, la mixité sociale,
mais la vraie, celle où fleurit l'urbanité. Ce mot est, certes, un peu passé de
mode, il a été remplacé par la « citoyenneté », mais il disait bien les
choses.
Sans le souci de créer des conditions propices à l'urbanité entre nos
concitoyens, vos critères seront créateurs non pas de mixité sociale, mais de
concentration sociale.
Cette mixité sociale que les élus locaux prônent sur le terrain a besoin
d'être élaborée dans la continuité et sur le long terme. Or vous découragez
ceux qui, depuis neuf ans, ont joué le jeu du programme local d'habitat. J'en
fais partie !
Comment voulez-vous, monsieur le ministre, qu'ils puissent, dans de telles
conditions, conduire sereinement une politique et une gestion municipales ?
Les collectivités qui ont supprimé le plafond local de densité, qui ont engagé
des opérations programmées d'amélioration de l'habitat, sont à la même enseigne
que les autres : comme au jeu de l'oie, retour à la case départ !
Il y a, derrière ce texte, de nouveau, un manque de confiance du Gouvernement
en nos maires, comme une suscpicion, même. Ce n'est pas acceptable ! C'est le
pouvoir républicain du maire qui, peu à peu, texte après texte, est défait. Il
faut des doigts plus délicats pour toucher le tissu social, monsieur le
ministre.
De même que l'on ne tire pas sur l'herbe pour la faire pousser, on ne décrète
pas la solidarité à coup de quotas.
Il faut substituer le contrat à la contrainte, contrat entre l'Etat, les
collectivités locales et les EPCL, afin de favoriser la mixité sociale sur
l'ensemble du territoire, en ville et à la campagne.
« La vraie vie est absente », disait le poète. Les maires, eux, vous disent,
par notre voix, monsieur le ministre, qu'avec cet article 25, tel qu'il nous
est proposé, c'est la vraie ville qui est absente de votre texte !
(Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants
et de l'Union centriste.)
M. le président.
La parole est à M. Fréville.
M. Yves Fréville.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la mixité
sociale est une belle idée, mais elle n'est ni de droite ni de gauche et, pour
qu'elle se concrétise, il ne suffira pas simplement de disperser des logements
sociaux dans toutes l'aire urbaine. Il faudra également, et ce sera là la
résussite d'une vraie politique de la ville, que les classes moyennes puissent
revenir dans les cités qui ne les accueillent pas actuellement. Tel était
l'objectif des années soixante-dix, qui a été mis en échec avec la dégradation
des grands ensembles. Il ne faut pas croire que seule la dispersion des
logements sociaux résoudra les problèmes.
Quant à l'objectif - rigide - que vous fixez en exigeant que chaque commune
ait 20 % de logements sociaux, je reprendrai à mon compte l'exemple que vous
avez cité, M. le ministre, celui de Rennes.
Vous avez reconnu que cette ville, après avoir été dirigée par une
municipalité de droite, puis par une municipalité de gauche, comptait 24 % de
logements sociaux. Certes, mais il ne faut pas oublier le reste de ce qui a
fait le développement urbain de Rennes, monsieur le ministre. Toutes les
communes périphériques n'atteignent pas le seuil de 20 % de logements sociaux,
et elles seront pénalisées.
Or s'agit-il uniquement de communes peuplées de représentants des classes
élevées et supérieures ? Pas du tout ! Je pense à l'une d'elles, qui compte sur
son territoire une usine automobile employant 10 000 ouvriers. Eh bien, elle
n'atteint pas le pourcentage de logements sociaux requis. Et il faudra aller
expliquer à son maire ainsi qu'aux maires des communes voisines qu'ils ne font
pas de politique sociale, qu'ils n'ont pas assez de logements sociaux et que
c'est pour cela qu'ils sont pénalisés ? Ils nous riront au nez, monsieur le
ministre !
Car qu'ont-elles fait, ces communes ? Elles ont accueilli, avec l'aide de
toute l'agglomération, des logements en accession à la propriété pour des
ouvriers qui venaient soit des grandes HLM de Rennes, soit de fermes où ils ne
jouissaient pas du confort de la périphérie, et ce au taux de 20 % ou 30 %.
Elles ne comprendront pas. Voilà en quoi votre objectif est rigide et pourquoi
il ne sera pas compris.
J'en viens aux moyens utilisés. Monsieur le ministre, en imposant les ménages
des communes membres d'une communauté d'agglomération, vous semblez
complètement oublier que, dorénavant, la taxe professionnelle est perçue par
l'échelon supérieur. Comment des communes pourront-elles payer une somme qui ne
sera pas de 1 000 francs par logement, parce qu'elle sera indexée sur un
potentiel fiscal dont, par ailleurs, elles ne disposent plus ?
Chose extraordinaire, vous allez leur imposer de payer la taxe d'habitation et
la taxe foncière, au titre des logements qu'elles auront construits, à une
communauté qui perçoit déjà la taxe professionnelle. Il y a là une ineptie,
pardonnez-moi d'employer ce mot un peu fort, dans votre système de
financement.
Monsieur le ministre, parce que c'est une grande idée, il faut y introduire de
la souplesse et, pour ce faire, il convient d'abord de raisonner non pas sur le
stock mais sur les flux. Acceptez un effort de rattrapage de 25 %, et nous
pourrons nous retrouver au moins sur cette donnée.
Nous pourrions également faire un effort pour que la construction ne soit pas
uniquement concentrée dans la zone périurbaine dense. Dans le cas contraire,
cela confinerait à l'absurde : la ville de Rennes ne pourrait même plus
construire les logements sociaux qui lui sont nécessaires dans les nouveaux
quartiers, ni même plus loin.
Monsieur le ministre, acceptez les amendements de la commission, car une
grande politique sociale est d'abord faite pour la France.
(Applaudissements sur les travées de l'Union centriste.)
M. le président.
La parole est à M. Franchis.
M. Serge Franchis.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, l'article 25
va étendre la portée des dispositions de l'article L. 302-5 du code de
l'urbanisme dont la mise en application a pourtant démontré la complexité et
les limites.
Les difficultés tiennent, pour une part, au fait que chaque parc locatif,
chaque quartier, chaque grand ensemble, nonobstant des traits communs, ne
s'inscrit pas dans un contexte urbain rigoureusement identique - l'histoire
locale n'est pas semblable - et n'appelle pas tout à fait le même
traitement.
Pour définir l'agglomération, il serait prudent et raisonnable de s'en tenir à
l'unité urbaine au sens du recensement général de la population, c'est-à-dire
au sens de l'INSEE.
Dans le cadre élargi des structures intercommunales, la réussite du
renouvellement urbain relèvera d'une exigence plus difficile.
Certes, des initiatives pourraient être prises dans un tel cadre, mais
seulement à titre volontaire, contractuel, et non pas obligatoire.
Deuxième observation : le logement locatif social que réaliseront les
communes, qui y seront contraintes, présentera, nous le savons tous, des
caractéristiques plus évoluées, plus attrayantes que la plupart des HLM
anciennes.
D'où l'attention toujours plus grande que nous aurons à porter aux parcs
anciens. Qui croirait, en effet, que, par centaines de milliers, les HLM qui
viennent d'être réhabilitées à grand frais vont disparaître ?
C'est dans les ensembles anciens, qu'on le veuille ou non, que,
proportionnellement à leur nombre, subsisteront les familles les plus fragiles.
Elles ne participeront que résiduellement au peuplement des nouvelles
réalisations.
La mixité sociale, certes insuffisante dans les quartiers et zones sensibles,
dans les zones de redynamisation urbaines est néanmoins réelle. Parfois, des
copropriétés de très bon standing voisinent avec des HLM, et une cohabitation
acceptable se poursuit dans un équilibre que la vigilance des bailleurs sociaux
et des municipalités tend à préserver.
Le risque de renforcer l'effet de ghetto ou de ségrégation, là où il existe,
n'est pas à négliger. Il est à craindre, monsieur le ministre.
C'est à l'intérieur de chaque quartier, quartier par quartier, qu'une
politique de mixité sociale doit être définie. Naturellement, chaque ville,
chaque agglomération s'y retrouvera dans un schéma d'ensemble.
Si obsession il y a, elle doit être non pas celle d'un taux, mais celle de la
réalité de chaque zone sensible dont il ne faut pas aggraver les faiblesses il
faut, bien au contraire, en atténuer les causes et les effets.
En ce qui concerne le taux, l'amendement que présentera notre collègue M.
Badré et qui vise à substituer un taux de 25 % du total des logements
construits au taux de 20 % des résidences principales est intéressant.
Enfin, et pour conclure, j'ajoute que la population attend de l'Etat d'être
préservée des violences urbaines. L'urbanisme, à juste titre critiqué, n'est
pas la seule cause de ces violences, et M. Ladislas Poniatowski l'a démontré
tout à l'heure. La modification des règles d'urbanisme, aussi fondée soit-elle,
ne peut exonérer le Gouvernement de ses obligations à cet égard.
M. le président.
La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance.
6
MODIFICATION DE L'ORDRE DU JOUR
M. le président.
J'informe le Sénat que, à la suite de la confirmation de la présence du
ministre, la question orale avec débat n° 22 de M. Jean-Pierre Fourcade à M. le
Premier ministre sur les régimes de retraite peut être maintenue à l'ordre du
jour de la séance du 11 mai.
La durée globale du temps dont disposeront les groupes dans le débat
consécutif à cette question pourrait être de deux heures.
Il n'y a pas d'opposition ?...
Il en est ainsi décidé.
En conséquence, la question orale de M. Fourcade est inscrite en dernier point
de l'ordre du jour de jeudi 11 mai 2000 et la durée globale du temps impartie
aux groupes est de deux heures.
7
NOMINATION
DE MEMBRES DE COMMISSIONS
M. le président.
Je rappelle au Sénat que le groupe socialiste a présenté des candidatures pour
la commission des affaires culturelles et pour la commission des affaires
économiques.
Le délai prévu par l'article 8 du règlement est expiré.
La présidence n'a reçu aucune opposition.
En conséquence, je déclare ces candidatures ratifiées et je proclame :
- M. Daniel Percheron membre de la commission des affaires culturelles, en
remplacement de M. Jean-Louis Carrère, démissionnaire.
- M. Jean-Louis Carrère membre de la commission des affaires économiques et du
Plan, en remplacement de M. Daniel Percheron, démissionnaire.
8
TRANSMISSION D'UN PROJET DE LOI
M. le président. J'ai reçu, transmis par M. le Premier ministre, un projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, portant habilitation du Gouvernement à adapter par ordonnance la valeur en euros de certains montants exprimés en francs dans les textes législatifs.
Le projet de loi sera imprimé sous le n° 330, distribué et renvoyé à la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le règlement.9
TRANSMISSION D'UNE PROPOSITION
DE LOI CONSTITUTIONNELLE
M. le président.
J'ai reçu de M. le président de l'Assemblée nationale une proposition de loi
constitutionnelle, adoptée par l'Assemblée nationale, visant à accorder le
droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales aux étrangers non
ressortissants de l'Union européenne résidant en France.
La proposition de loi constitutionnelle sera imprimée sous le n° 329,
distribuée et renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de
législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale,
sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les
conditions prévues par le règlement.
10
ORDRE DU JOUR
M. le président.
Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment
fixée au mardi 9 mai 2000 :
A dix heures :
1. Suite de la discussion du projet de loi (n° 279, 1999-2000), adopté par
l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, relatif à la solidarité et
au renouvellement urbains.
Rapport (n° 304, 1999-2000) de M. Louis Althapé, fait au nom de la commission
des affaires économiques et du Plan.
Avis (n° 307, 1999-2000) de M. Pierre Jarlier, fait au nom de la commission
des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du
règlement et d'administration générale.
Avis (n° 306, 1999-2000) de M. Jacques Bimbenet, fait au nom de la commission
des affaires sociales.
Le délai limite pour le dépôt des amendements est expiré.
A seize heures et le soir :
2. Eloge funèbre de Jean-Jacques Robert.
3. Suite de l'ordre du jour du matin.
Délais limites pour les inscriptions de parole
et pour le dépôt des amendements
- Conclusions de la commission des lois sur la proposition de loi de MM.
Jacques Oudin, Jean-Paul Amoudry, Philippe Marini, Patrice Gélard, Joël
Bourdin, Paul Girod et Yann Gaillard tendant à réformer les conditions
d'exercice des compétences locales et les procédures applicables devant les
chambres régionales des comptes (n° 325, 1999-2000) :
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale :
mercredi 10 mai 2000, à dix-sept heures ;
Délai limite pour le dépôt des amendements : mercredi 10 mai 2000, à dix-sept
heures.
- Question orale avec débat n° 22 de M. Jean-Pierre Fourcade à M. le Premier
ministre sur les régimes de retraite :
Délai limite pour les inscriptions de parole dans le débat : mercredi 10 mai
2000, à dix-sept heures.
Personne ne demande la parole ?...
La séance est levée.
(La séance est levée à dix-neuf heures cinquante.)
Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON
ORDRE DU JOUR
DES PROCHAINES SÉANCES DU SÉNAT
établi par le Sénat dans sa séance du jeudi 4 mai 2000
à la suite des conclusions de la conférence des présidents
Mardi 9 mai 2000 :
A
10 heures :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
A
16 heures
et le soir :
2° Eloge funèbre de Jean-Jacques Robert.
Ordre du jour prioritaire
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mercredi 10 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
15 heures
et le soir :
Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
Jeudi 11 mai 2000 :
Ordre du jour réservé
A
9 h 30 :
1° Question orale européenne avec débat n° QE-9 de M. Hubert Haenel sur la
charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
(La discussion de cette question orale européenne s'effectuera selon les
modalités prévues à l'article 83
ter
du règlement.)
2° Conclusions de la commission des lois sur la proposition de loi de MM.
Jacques Oudin, Jean-Paul Amoudry, Philippe Marini, Patrice Gélard, Joël
Bourdin, Paul Girod et Yann Gaillard tendant à réformer les conditions
d'exercice des compétences locales et les procédures applicables devant les
chambres régionales des comptes (n° 325, 1999-2000).
(La conférence des présidents a :
- fixé au mercredi 10 mai 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- fixé à deux heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mercredi 10 mai 2000.)
A
15 heures :
3° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de
la séance avant 11 heures.)
4° Suite de l'ordre du jour du matin.
5° Question orale avec débat n° 22 de M. Jean-Pierre Fourcade à M. le Premier
ministre sur les régimes de retraite.
(En application des premier et deuxième alinéas de l'article 82 du
règlement, la conférence des présidents a fixé à deux heures la durée globale
du temps dont disposeront dans le débat les orateurs des groupes ou ne figurant
sur la liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mercredi 10 mai 2000.)
Mardi 16 mai 2000 :
A
9 h 30 :
1° Dix-huit questions orales (l'ordre d'appel des questions sera fixé
ultérieurement) :
- n° 767 de M. Xavier Darcos à M. le ministre de l'intérieur (Insécurité des
biens et des personnes à Périgueux) ;
- n° 777 de M. Patrice Gélard à M. le ministre de l'éducation nationale
(Rattachement des écoles du canton de Goderville à l'inspection académique
d'Yvetot) ;
- n° 778 de M. Gérard Delfau à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(Malaise du corps des inspecteurs du travail) ;
- n° 779 de M. Gérard César à M. le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie (Mesures fiscales en faveur des sylviculteurs victimes des
intempéries de décembre 1999) ;
- n° 781 de M. Denis Badré à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
(Prévention des risques liés à l'exposition aux rayonnements des
antennes-relais de téléphone) ;
- n° 782 de M. Fernand Demilly à M. le ministre de l'éducation nationale (Mise
en place des sections d'enseignement général et professionnel adapté) ;
- n° 783 de M. Gérard Cornu à M. le ministre de l'intérieur (Conséquences des
« raves parties ») ;
- n° 784 de M. Dominique Leclerc à M. le ministre de l'économie, des finances
et de l'industrie (Taxe professionnelle concernant les titulaires des bénéfices
non commerciaux employant moins de cinq salariés) ;
- n° 785 de M. Rémi Herment à M. le secrétaire d'Etat à la défense chargé des
anciens combattants (Stationnement réservé aux invalides à 80 %) ;
- n° 786 de M. Jean-Pierre Demerliat à M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie (Conséquences de l'extension de la TGAP) ;
- n° 787 de M. Georges Mouly à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux
handicapés (Insertion professionnelle des handicapés) ;
- n° 788 de M. Léon Fatous à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux
handicapés (Politique d'équipements hospitaliers) ;
- n° 791 de M. Daniel Goulet à M. le ministre de l'économie, des finances et
de l'industrie (Application de la TVA à taux réduit aux travaux effectués dans
les logements de plus de deux ans) ;
- n° 792 de M. Ivan Renar à Mme le ministre de la culture et de la
communication (Statut des professeurs d'enseignement artistique) ;
- n° 793 de M. Simon Sutour à M. le ministre de l'équipement, des transports
et du logement (Travaux d'aménagement sur la liaison routière Nîmes-Alès) ;
- n° 796 de M. Michel Doublet à M. le ministre de l'économie, des finances et
de l'industrie (Notification de la DGF 2000) ;
- n° 798 de M. Lucien Lanier à M. le ministre de l'éducation nationale
(Situation du collège Elsa-Triolet à Champigny-sur-Marne) ;
- n° 799 de M. Roland Courteau à M. le ministre de l'intérieur (Politique de
lutte contre l'insécurité).
A
16 heures
et la nuit :
2° Election d'un juge titulaire à la Haute Cour de justice en remplacement de
M. Michel Duffour.
(Le scrutin se déroulera dans la salle des conférences. En application de
l'article 2 de l'ordonnance n° 59-1 du 2 janvier 1959 portant loi organique sur
la Haute Cour de justice, l'élection d'un juge à la Haute Cour de justice est
acquise à la majorité absolue des suffrages exprimés.)
Ordre du jour prioritaire
3° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (n° 279,
1999-2000).
Mercredi 17 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
15 heures
et le soir :
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif à la chasse (n° 298, 1999-2000).
(La conférence des présidents a :
- fixé au mardi 16 mai 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- fixé à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mardi 16 mai 2000.)
Jeudi 18 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
9 h 30,
à
15 heures
et le soir :
Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif à la chasse (n° 298, 1999-2000).
Mardi 23 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
10 heures,
à
16 heures
et le soir :
Deuxième lecture du projet de loi, adopté avec modifications par l'Assemblée
nationale en deuxième lecture, modifiant la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986
relative à la liberté de communication (n° 286, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au lundi 22 mai 2000, à 17 heures, le
délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
Mercredi 24 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
15 heures
et le soir :
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif aux nouvelles régulations économiques (n° 321, 1999-2000).
(La conférence des présidents a :
- fixé au mardi 23 mai 2000, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des
amendements à ce texte ;
- fixé à quatre heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la
discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la
liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mardi 23 mai 2000.)
Jeudi 25 mai 2000 :
A
9 h 30 :
Ordre du jour prioritaire
1° Suite du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration
d'urgence, relatif aux nouvelles régulations économiques (n° 321,
1999-2000).
A
15 heures
et, éventuellement, le soir :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de
la séance avant 11 heures.)
Ordre du jour prioritaire
3° Suite de l'ordre du jour du matin.
Mardi 30 mai 2000 :
A
9 h 30 :
1° Questions orales.
A
16 heures
et le soir :
Ordre du jour prioritaire
2° Sous réserve de leur dépôt, conclusions de la commission mixte paritaire
sur le projet de loi renforçant la protection de la présomption d'innocence et
les droits des victimes.
3° Deuxième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée
nationale, tendant à préciser la définition des délits non intentionnels (n°
308, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au lundi 29 mai 2000, à 17 heures, le
délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
4° Conclusions de la commission mixte paritaire ou nouvelle lecture du projet
de loi organique tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux
mandats de membre des assemblées de province et du Congrès de la
Nouvelle-Calédonie, de l'Assemblée de la Polynésie française et de l'Assemblée
territoriale des îles Wallis-et-Futuna.
5° Deuxième lecture de la proposition de loi, modifiée par l'Assemblée
nationale, interdisant les candidatures multiples aux élections cantonales (n°
301, 1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au lundi 29 mai 2000, à 17 heures, le
délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
6° Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, instaurant une
journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites
de l'Etat français et d'hommage aux « Justes » de France (n° 244,
1999-2000).
(La conférence des présidents a fixé au lundi 29 mai 2000, à 17 heures, le
délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
Mercredi 31 mai 2000 :
Ordre du jour prioritaire
A
10 h 30 :
1° Nouvelle lecture, sous réserve de sa transmission, du projet de loi
modifiant la loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la
promotion des activités physiques et sportives (AN, n° 2239).
(La conférence des présidents a fixé au mardi 30 mai 2000, à 17 heures, le
délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte.)
A
15 heures :
2° Suite de l'ordre du jour du matin.
A
16 h 30
et, éventuellement, le soir :
3° Déclaration du Gouvernement, suivie d'un débat, sur les orientations de la
présidence française de l'Union européenne.
(La conférence des présidents a :
- fixé à quinze minutes le temps réservé au président de la commission des
affaires étrangères et au président de la délégation pour l'Union européenne
;
- fixé à quatre heures la durée globale du temps dont disposeront, dans le
débat, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun
groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort et les
inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17
heures, le mardi 30 mai 2000.)
A N N E X E
a)
Question orale avec débat européenne
inscrite à l'ordre du jour du jeudi 11 mai 2000
N° QE 9. - M. Hubert Haenel demande à M. le ministre délégué chargé des affaires européennes quelle vocation le Gouvernement souhaite assigner à la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne sur laquelle le Conseil européen devra se prononcer en décembre prochain. Il lui demande en particulier si le Gouvernement estime que cette charte doit seulement réunir les droits fondamentaux en vigueur au niveau de l'Union de manière à leur donner une plus grande visibilité ; si elle ne doit comprendre que des droits justiciables ou si elle peut également inclure des droits affirmant des objectifs et appelant des actions de l'Union européenne ; si, selon lui, cette charte doit, à terme, être incluse dans les traités ; enfin, si le Gouvernement juge souhaitable que l'Union européenne adhère à la Convention européenne des droits de l'homme.
b)
Question orale avec débat
inscrite à la séance du jeudi 11 mai 2000
N° 22. - M. Jean-Pierre Fourcade demande à M. le Premier ministre de préciser les orientations qu'il vient d'annoncer sur les perspectives des régimes de retraite dans les prochaines années. Il l'interroge sur les modalités techniques et financières du rapprochement entre les régimes de base et les régimes spéciaux et sur la juxtaposition des mécanismes de répartition avec ceux de l'épargne salariale.
c)
Questions orales sans débat
inscrites à la séance du mardi 16 mai 2000
767. - M. Xavier Darcos souhaite attirer l'attention de M. le ministre de
l'intérieur sur les problèmes de la délinquance et de l'insécurité constante
qui sévissent à Périgueux, ville dont il est le maire. Il rappelle que la
sécurité des biens et des personnes constitue une garantie constitutionnelle
fondamentale visée aux articles 12, 13 et 16 de la Déclaration des droits de
l'homme reprise dans le Préambule de la Constitution. La ville de Périgueux a
signé avec l'Etat un contrat local de sécurité dont les effets ne présentent
aucun résultat significatif. Le sentiment d'insécurité est donc profond dans la
population et les interventions qu'il a pu faire, en sa qualité de maire,
auprès du préfet, du procureur de la République ou du commissaire principal de
police de Périgueux ne se sont traduites par aucune amélioration de la
sécurité. Il est donc urgent d'augmenter les effectifs de police à Périgueux et
il lui demande de lui faire connaître les mesures qu'il envisage de prendre
afin de garantir la protection des administrés de cette ville.
777. - M. Patrice Gélard attire l'attention de M. le ministre de l'éducation
nationale sur la décision de l'inspecteur d'académie de Seine-Maritime de
rattacher les écoles du canton de Goderville, qui, jusqu'alors, dépendaient de
l'inspection académique de Fécamp, à l'inspection académique d'Yvetot. Cette
mesure tend à accroître les difficultés rencontrées par les enseignants en
augmentant la distance entre les écoles et l'inspection académique dont ils
dépendent. En effet, ces communes sont toutes plus proches de la ville de
Fécamp que de celle d'Yvetot, distante de plus de 40 kilomètres. Alors que la
plupart des services de l'Etat ainsi que les collèges et les lycées dont
dépendent ces communes sont situés à Fécamp, les écoles maternelles et
primaires dépendront d'Yvetot. Cette décision, qui ne peut être justifiée ni
par un souci de rationalisation ni de plus grande efficacité, est contraire au
principe de proximité du service public. Il souhaiterait donc connaître les
mesures qu'entend adopter le Gouvernement pour remédier à cette décision peu
empreinte de bon sens.
778. - M. Gérard Delfau attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et
de la solidarité sur le profond malaise qu'éprouve le corps des inspecteurs du
travail devant l'évolution des conditions d'exercice de leur métier et face au
projet de changement de statut prévu par la réforme des services déconcentrés
du travail et de l'emploi. S'agissant de leur profession, ils constatent une
pression toujours plus grande sur les salariés des entreprises. S'y opposer et
faire appliquer les règles du code du travail devient pour eux une mission très
difficile. Eux qui exercent une véritable magistrature sociale se voient même,
parfois, traînés en justice par un patronat qui n'accepte pas de frein à sa
recherche du rendement et de la productivité. Au moment où revient la
croissance, ne serait-il pas opportun pour le Gouvernement de rappeler que
l'efficacité économique doit se conjuguer avec le respect du personnel ? Quant
à la refonte de la grille d'avancement des agents des directions
départementales du travail, ne doit-elle pas tenir compte des responsabilités
particulières de ce corps placé au coeur des conflits sociaux ? Ils n'ont pas
le sentiment que leur fonction spécifique soit reconnue dans la nouvelle
organisation. C'est pourquoi il souhaite connaître comment le ministère du
travail entend répondre à cette double inquiétude.
779. - M. Gérard César attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie sur les mesures fiscales annoncées par le Premier
ministre, dans le cadre du « plan tempêtes », en faveur des sylviculteurs
sinistrés. En effet, ceux-ci pourront bénéficier de la déduction des charges
exceptionnelles dues à la tempête de leurs revenus professionnels. Or,
l'interprétation actuellement retenue par Bercy enlève toute pertinence à cette
mesure puisque la déduction ne serait permise que pour une seule année et que
sur les seuls bénéfices agricoles. Mais cette lecture restrictive aboutit au
résultat inverse à celui envisagé car plus un sylviculteur est sinistré, plus
il a de pertes et moins il peut déduire de charges. Aussi il lui demande de
bien vouloir lui indiquer si les promesses faites par le Gouvernement seront ou
non appliquées.
781. - M. Denis Badré appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de
la solidarité sur les risques pour la santé des populations liés à l'exposition
du public aux champs électromagnétiques diffusés par les antennes-relais
utilisées pour les téléphones cellulaires. Il rappelle à cet égard que, jusqu'à
4 mètres, les dispositions générales de l'urbanisme ne peuvent être opposées à
une installation. Le problème est bien réel puisque, par recommandation du 12
juillet 1999, la Commission européenne a pris parti dans le sens d'une
limitation de l'exposition du public aux champs électromagnétiques. Lors de la
discussion de cette recommandation devant le Parlement européen, le rapporteur
a d'ailleurs proposé plusieurs amendements portant sur les effets
potentiellement nocifs des rayonnements, les conditions de mise en oeuvre du
principe de précaution, ou la fixation de distances minimales de sécurité. A
l'heure actuelle, la généralisation très rapide du téléphone cellulaire
entraîne l'installation de nombreuses antennes-relais à proximité des
habitations alors que, par lettre du 2 février 1999, le directeur général de la
santé écrivait au directeur de l'habitat et de la construction que « ... si
aucune pathologie objective n'a pu être mise en évidence à la suite de
l'exposition au long cours du public à ces installations, il ne peut être
établi qu'il n'existe aucun risque, compte tenu du développement récent de
telles technologies et du manque de recul ». Il lui demande si elle entend
prendre des dispositions concernant le regroupement des antennes-relais des
différents opérateurs sur un seul site, proposer de fixer une distance minimum
entre les antennes-relais et les habitations, mettre en oeuvre le principe de
précaution à travers des valeurs limites d'exposition du public.
782. - M. Fernand Demilly appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation
nationale sur les SEGPA (Sections d'enseignement général et professionnel
adapté) des collèges qui se substituent aux SES (Sections d'enseignement
spécialisé). Dans le cadre de la mise en place des SEGPA, le département de la
Somme doit entreprendre une importante modification des structures existantes,
mais des fermetures et des suppressions de postes et de spécialités ont été
annoncées début février, puis gelées provisoirement. Or ces mesures ont des
conséquences importantes pour les collectivités concernées : sur les transports
scolaires, sur la programmation en cours des travaux dans les collèges, sur les
travaux réalisés laissant à penser qu'ils deviennent inutiles ! -, sur la
participation des communes, antérieure à cette année, calculée sur les
effectifs scolarisés lors des travaux, alors que les élèves ne fréquenteront
plus l'établissement. En conséquence, il lui demande quelles mesures il entend
prendre pour éviter de tels errements.
783. - M. Gérard Cornu attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur
les conséquences des rassemblements de « raveurs » qui se multiplient dans le
département d'Eure-et-Loir, perpétrant des actes de dégradation irréparables.
Depuis le début de l'année, quatre manifestations de ce type ont eu lieu dans
le département. Dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mars, 2 000 « raveurs
» ont investi les bâtiments du Séminaire des Barbelés du Coudray et dévasté le
musée dédié à la mémoire de l'Abbé Franz Stock. Des documents historiques
inestimables ont été volés ou saccagés. Les forces de l'ordre n'ont pu
intervenir faute de moyens humains. Il lui demande quelles mesures le
Gouvernement envisage de prendre pour prévenir ce type d'infractions et
empêcher que ces rassemblements « clandestins » ne viennent porter atteinte à
la sécurité des biens et des personnes.
784. - M. Dominique Leclerc souhaite attirer l'attention de M. le ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie sur l'exclusion des titulaires des
bénéfices non commerciaux employant moins de cinq salariés du bénéfice de la
baisse de la taxe professionnelle votée dans la loi de finances pour 1999.
Cette situation lui paraissant particulièrement inéquitable, il lui demande de
bien vouloir lui faire savoir s'il envisage de donner satisfaction à la requête
des professions libérales qui vise à obtenir l'abrogation de ce dispositif
pénalisant.
785. - M. Rémi Herment attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la
défense, chargé des anciens combattants, au sujet du stationnement réservé aux
invalides de guerre. Le code des pensions militaires d'invalidité dispose en
son article L. 322 le droit de stationnement sur l'emplacement réservé aux
invalides, intitulé ainsi : « Droit de priorité ». Il ressort que le droit de
stationnement concerne les titulaires de la carte d'invalidité, quel qu'en soit
le taux, par la mention « station débout pénible », et non seulement pour les
détenteurs de carte grand invalide de guerre (GIG) ou grand invalide civil
(GIC). Or, malgré cette disposition, il arrive que les invalides de guerre
reconnus au taux de 80 %, pour blessures et maladies tropicales, par exemple,
malgré l'apposition sur leur carte de la mention « station debout pénible »,
soient invités par les agents de la force publique à ne pas stationner leur
véhicule précisément sur les endroits réservés. Il serait souhaitable que les
intéressés puissent posséder une vignette à apposer sur la vitre arrière de
leur véhicule, vignette qui serait délivrée sous contrôle des offices
départementaux des anciens combattants, disposition qui éviterait, sans doute,
les désagréments soulignés. L'intitulé de cette vignette pourrait être : IG -
station debout pénible - article L. 322, suivi du numéro de la carte des ayants
droit. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer ce qu'il est possible
de réaliser à cet égard et selon quel calendrier.
786. - M. Jean-Pierre Demerliat souhaite attirer l'attention de M. le ministre
de l'économie, des finances et de l'industrie sur les conséquences de
l'extension de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) aux
consommations intermédiaires d'énergie des entreprises. La création de la TGAP
à l'occasion de la loi de finances pour 1999, ainsi que la définition du volet
économique d'une véritable politique de lutte contre les pollutions, est en
effet un progrès car elle permet, non seulement de dissuader les agents
d'adopter des comportements jugés à risques pour l'environnement, mais aussi de
dégager des ressources budgétaires pour diminuer les prélèvements sur le
travail. Toutefois, une extension de cette taxe aux consommations d'énergie
pourrait être très préjudiciable à la compétitivité des entreprises de certains
secteurs, de l'industrie lourde notamment (papeterie, chimie, etc.), grosses
consommatrices d'énergie. C'est pourquoi il lui demande de lui indiquer à quel
stade en sont aujourd'hui les négociations sur l'extension de la taxe. Il
aimerait notamment savoir si l'application d'une éco-taxe ne serait pas plus
pertinente au niveau de l'Union européenne afin d'éviter des distorsions de
concurrence et dans quelle mesure elle devrait prendre en compte la spécificité
de certains secteurs de l'industrie en prévoyant des mécanismes d'exemption.
787. - M. Georges Mouly appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la
santé et aux handicapés sur le fait que le projet de loi relatif à la réforme
des institutions sociales doit être présenté cette année au Parlement, que ce
projet de loi est attendu impatiemment par les partenaires et que le
Gouvernement vient de présenter le plan pluriannuel « d'accès en milieu de vie
ordinaire des personnes handicapées ». Il souligne la nécessité de permettre
aux centres d'aide par le travail (CAT) d'assurer dans les meilleures
conditions possibles, non seulement les missions qui leur sont
traditionnellement confiées par la loi, mais également d'atteindre les nouveaux
objectifs fixés par simple circulaire budgétaire relative à un objectif de
placement en milieu ordinaire. Il lui demande dans quelle mesure il lui est
possible d'entendre les propositions émanant de la profession relatives à la
production sociale, la pluralité des formes d'insertion professionnelle et
sociale, la qualité des prestations, et d'envisager toutes mesures tendant à
favoriser l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés.
788. - M. Léon Fatous souhaiterait connaître les intentions de Mme le
secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés en matière d'équipements
techniques hospitaliers. Il aimerait, en effet, savoir si le centre hospitalier
d'Arras sera doté d'un système d'imagerie par résonance magnétique (IRM) fixe
dans les prochains mois.
N° 791. - M. Daniel Goulet appelle l'attention de M. le ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie sur le problème spécifique rencontré
par les entreprises artisanales du bâtiment dans le cadre de l'application de
la taxe sur la valeur ajoutée à taux réduit aux travaux dans les logements de
plus de deux ans. En effet, bien que ces professionnels reconnaissent bien
volontiers que ce dispositif suscite une certaine relance de l'activité, ils ne
sont pas tout à fait satisfaits des modalités de remboursement actuelles. Comme
on pouvait s'y attendre, ce dispositif génère un crédit de TVA, parfois très
important, pour ces entreprises artisanales du bâtiment. Pourtant les artisans
relevant du régime du réel normal peuvent au mieux envisager un remboursement
trimestriel, alors que ceux relevant du régime du réel simplifié ne pourront
obtenir la restitution du crédit de TVA ne résultant pas d'immobilisation
qu'après le dépôt de leur déclaration annuelle. Parce que beaucoup de ces
entreprises artisanales du bâtiment ne disposent pas de trésorerie suffisante
pour faire face à cette avance, elles se trouvent alors lourdement pénalisées
dans leur volonté d'embaucher. Au moment où s'engagent de nombreux débats sur
les recettes fiscales du pays, les artisans du bâtiment s'interrogent... Quand
les entreprises artisanales du bâtiment seront-elles autorisées à obtenir le
remboursement mensuel de ce crédit de TVA ? En conséquence, il lui demande de
bien vouloir lui faire connaître quelles mesures de remboursement appropriées
il envisage de prendre pour remédier à ce problème qui freine les embauches
dans le secteur du bâtiment.
N° 792. - M. Ivan Renar attire l'attention de Mme le ministre de la culture et
de la communication sur le statut des professeurs d'enseignement artistique
dans les écoles d'art. La multiplicité des structures d'enseignement
artistique, l'absence de statut conforme aux qualifications de ces personnels,
sont responsables d'une grande précarité qui n'est pas de nature à assurer la
pérennité de l'enseignement artistique, pourtant de qualité, dans notre pays.
Aussi, il souhaiterait connaître l'avancement de cette question au sein du
ministère de la culture.
N° 793. - M. Simon Sutour attire l'attention de M. le ministre de
l'équipement, des transports et du logement sur le souhait des élus et de la
population que soit réalisée au plus vite la deuxième tranche de travaux sur la
2 × 2 voies Nîmes-Alès. Un premier tronçon Alès-Boucoiran, financé dans le
cadre du XIe contrat de plan, a été achevé et mis en service en juin 1998. Les
statistiques sur la sécurité démontrent, au-delà de la volonté affichée de
désenclaver le bassin alésien, la pertinence d'un tel investissement. Les
accidents sur le tronçon Alès-Boucoiran sont sensiblement moins nombreux que
par le passé. La liaison Boucoiran-Nîmes nécessite donc d'être finalisée au
plus vite, et plus particulièrement le tracé Boucoiran-La Calmette, où les
accidents sont fréquents. A cet effet, il paraît judicieux, comme l'attendent
les élus locaux et les usagers de cet axe, de mettre rapidement en sécurité les
deux principaux carrefours de ce tracé. Le premier qui, semble-t-il, est déjà
programmé est l'échangeur nord de La Calmette, qui assurera notamment les
dessertes des communes de La Calmette et La Rouvière à l'intersection de la RD
114 et de la RN 106. Le second, qui constitue le principal accès à la commune
de La Calmette par la RD 22, est en cours d'étude ; son financement dans le
cadre du XIIe contrat de plan n'est, à ce jour, pas acquis. Il lui demande de
le rassurer quant aux intentions de l'Etat d'intégrer l'aménagement du
carrefour de la RD 22 et de la RN 106 dans le tracé Boucoiran-La Calmette. Et,
enfin, de lui préciser l'échéancier retenu pour les travaux précités, dont
l'urgence, motivée par des raisons de sécurité, n'est plus à démontrer.
N° 796. - M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie sur la situation que rencontrent les
communautés de communes au regard de la dotation globale de fonctionnement pour
l'année 2000. En effet, un certain nombre de communautés de communes n'ont pas
reçu la notification de leur DGF et celles qui l'ont reçue viennent d'être
informées que celle-ci contenait des erreurs qui doivent être rectifiées par le
ministère dans les semaines qui viennent. Cette situation n'est pas tenable car
les collectivités concernées seront fin avril dans l'incertitude financière la
plus totale. En conséquence, il lui demande quelles mesures il compte prendre
afin de mettre un terme à cette situation.
N° 798. - M. Lucien Lanier appelle l'attention de M. le ministre de
l'éducation nationale sur la situation du collège Elsa-Triolet, à
Champigny-sur-Marne, qui est depuis 1981 classé « collège sensible » en « zone
d'éducation prioritaire », et plus récemment en « zone catégorie 4 violence ».
Or, la rentrée 2000 s'est traduite pour cet établissement par une baisse
importante des moyens mis à sa disposition. Cet exemple ponctuel illustre le
cas des collèges en situation similaire. Ne méritent-ils pas un traitement
raisonnable et adapté susceptible d'améliorer les conditions de leur
enseignement ?
N° 799. - M. Roland Courteau expose à M. le ministre de l'intérieur que la
sécurité est un droit fondamental, un droit pour tous, qui doit être garanti,
dans les mêmes conditions, quelle que soit la commune ou quel que soit le
quartier. Il se réjouit que le Gouvernement, qui a fait de la sécurité
quotidienne la priorité de son action, après l'emploi, ait décidé, pour
répondre aux demandes exprimées et faire reculer la délinquance et les
incivilités, d'orienter la lutte contre l'insécurité, au plus près du terrain.
La réforme engagée, qui se traduit par le développement de la police de
proximité, va dans ce sens. L'expérimentation a démontré que c'est, en effet,
la meilleure façon de répondre aux besoins des habitants qui attendent de la
police qu'elle soit à l'écoute de leurs problèmes, plus visible, et donc plus
présente, mieux reconnue et plus efficace. Par ailleurs, l'objectif d'une
police qui ne doit pas seulement réagir, mais anticiper, selon le souhait du
Gouvernement, mérite aussi d'être souligné. Pour cela, les contrats locaux de
sécurité lancés par le Gouvernement en octobre 1997 constituent un excellent
outil de par le partenariat qu'ils impliquent et leur adaptabilité aux
situations spécifiques locales. C'est donc vers une profonde transformation de
la police nationale que l'on s'oriente, qui va nécessiter formation et moyens
supplémentaires. Plus précisément et concernant la ville de Narbonne (Aude), il
lui indique qu'une première série de mesures a été mise en oeuvre, notamment
dans les quartiers ouest, répondant aux objectifs du Gouvernement pour le
développement d'une police plus proche des habitants. C'est pourquoi il lui
demande, dans ce cadre, de quels moyens en général, et notamment en effectifs,
le commissariat de Narbonne pourra disposer, afin d'assurer une présence de la
police plus soutenue, y compris nocturne, sur la voie publique. Par ailleurs,
la réforme engagée devant faire l'objet d'une généralisation en trois phases,
pour couvrir tout le territoire national en 2002, il lui demande s'il entend
agir pour que la situation de Narbonne et de ses quartiers sensibles soit prise
en compte dans le cadre de la mise en place de la première phase prévue,
d'avril à décembre 2000 ?
NOMINATION DE MEMBRES
DE COMMISSIONS PERMANENTES
Dans sa séance du jeudi 4 mai 2000, le Sénat a nommé :
M. Daniel Percheron membre de la commission des affaires culturelles, en
remplacement de M. Jean-Louis Carrère, démissionnaire ;
M. Jean-Louis Carrère membre de la commission des affaires économiques et du
Plan, en remplacement de M. Daniel Percheron, démissionnaire.
NOMINATION DE RAPPORTEURS
COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET DU PLAN
M. Pierre Hérisson a été nommé rapporteur pour avis du projet de loi n° 321 (1999-2000), adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, relatif aux nouvelles régulations économiques dont la commission des finances est saisie au fond.
COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES
M. Guy Fischer a été nommé rapporteur de sa proposition de loi n° 309
(1999-2000) tendant à instituer une journée nationale du souvenir des victimes
civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combattants du Maroc et de
Tunisie.
M. Jean Chérioux a été nommé rapporteur pour avis du projet de loi n° 321
(1999-2000), adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif aux nouvelles régulations économiques dont la commission des finances
est saisie au fond.
COMMISSION DES LOIS CONSTITUTIONNELLES, DE LÉGISLATION, DU SUFFRAGE UNIVERSEL,
DU RÈGLEMENT ET D'ADMINISTRATION GÉNÉRALE
M. Christian Bonnet a été nommé rapporteur de la proposition de loi n° 277
(1999-2000) de M. Jean-Claude Gaudin et plusieurs de ses collègues tendant à
permettre aux conseillers d'arrondissement de siéger au conseil d'une
communauté urbaine dont la commission des lois est saisie au fond.
NOMINATION
D'UN RAPPORTEUR POUR AVIS
COMMISSION DES LOIS CONSTITUTIONNELLES, DE LÉGISLATION, DU SUFFRAGE UNIVERSEL,
DU RÈGLEMENT ET D'ADMINISTRATION GÉNÉRALE
M. Luc Dejoie a été nommé rapporteur pour avis du projet de loi n° 321
(1999-2000), adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif aux nouvelles régulations économiques dont la commission des finances
est saisie au fond.
Le Directeur du service du compte rendu intégral, DOMINIQUE PLANCHON QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Conditions d'accompagnement de l'arrêt de Superphénix
803.
- 4 mai 2000. -
M. Jean Boyer
attire l'attention de
M. le secrétaire d'Etat à l'industrie
sur les conditions d'accompagnement de l'arrêt de Superphénix. En 1998, un
programme d'accompagnement économique et social avait été annoncé par le
Gouvernement. Or, depuis cette date, aucune aide spécifique n'a été versée au
canton de Morestel, particulièrement touché par l'arrêt de la centrale, et la
cellule de reclassement des prestataires de Superphénix vient d'être fermée.
Que compte faire le Gouvernement pour tenir ses engagements à la suite d'une
décision politique dont il n'a pas su anticiper les conséquences économiques
locales.
Développement du service de gériatrie
du centre hospitalier général de Tulle
804.
- 4 mai 2000. -
M. Georges Mouly
demande à
Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés
s'il ne peut être envisagé d'accorder au centre hospitalier général de Tulle
(Corrèze) des crédits supplémentaires afin de doter le service de gériatrie de
moyens lui permettant de développer une prise en charge tant qualitative que
quantitative des patients âgés dans un département où les personnes âgées
représentent une part importante de la population.
ANNEXES AU PROCÈS-VERBAL
de la séance
du jeudi 4 mai 2000
SCRUTIN (n° 58)
sur l'amendement 273 rectifié, présenté par M. Louis Althapé au nom de la
commission des affaires économiques tendant à insérer un article additionnel
après l'article 19
bis
du projet de loi, adopté par l'Assemblée
nationale après déclaration d'urgence, relatif à la solidarité et au
renouvellement urbains (dérogation aux dispositions de l'article L. 111-1 :
implantation de constructions nouvelles).
Nombre de votants : | 309 |
Nombre de suffrages exprimés : | 223 |
Pour : | 206 |
Contre : | 17 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (17) :
Contre :
17.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
17.
Abstentions :
5. _ MM. François Abadie, Jean-Michel Baylet, André
Boyer, Yvon Collin et Gérard Delfau.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Paul Girod, qui présidait la
séance.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (98) :
Pour :
95.
Abstention :
1. _ M. Philippe François.
N'ont pas pris part au vote :
2. _ MM. Christian Poncelet, président du
Sénat, et Alain Vasselle.
GROUPE SOCIALISTE (77) :
Abstentions :
76.
N'a pas pris part au vote :
1. _ Mme Claire-Lise Campion.
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
49.
Abstentions :
3. _ MM. Denis Badré, Yves Fréville et Daniel
Hoeffel.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
45.
Abstention :
1. _ M. Ambroise Dupont.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (8) :
N'ont pas pris part au vote :
8.
Ont voté pour
Nicolas About
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Michel Bécot
Claude Belot
Georges Berchet
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jacques Bimbenet
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Christian Bonnet
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
Jean Boyer
Louis Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Auguste Cazalet
Charles Ceccaldi-Raynaud
Gérard César
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cleach
Jean Clouet
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Jean-Paul Delevoye
Jacques Delong
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Charles Descours
André Diligent
Jacques Dominati
Michel Doublet
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Jean-Léonce Dupont
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Hubert Falco
Pierre Fauchon
Jean Faure
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Serge Franchis
Jean François-Poncet
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Philippe de Gaulle
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
Bernard Joly
André Jourdain
Alain Joyandet
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Alain Lambert
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Kléber Malécot
André Maman
Max Marest
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Paul Masson
Serge Mathieu
Louis Mercier
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Georges Mouly
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Philippe Nogrix
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Lylian Payet
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Jean Pépin
Jacques Peyrat
Xavier Pintat
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Yves Rispat
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Michel Rufin
Jean-Pierre Schosteck
Raymond Soucaret
Michel Souplet
Louis Souvet
Martial Taugourdeau
Henri Torre
René Trégouët
François Trucy
Maurice Ulrich
Jacques Valade
André Vallet
Albert Vecten
Jean-Pierre Vial
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Ont voté contre
Jean-Yves Autexier
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Danielle Bidard-Reydet
Nicole Borvo
Robert Bret
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Gérard Le Cam
Pierre Lefebvre
Paul Loridant
Hélène Luc
Roland Muzeau
Jack Ralite
Ivan Renar
Odette Terrade
Paul Vergès
Abstentions
François Abadie
Guy Allouche
Bernard Angels
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Robert Badinter
Denis Badré
Jean-Michel Baylet
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Besson
Pierre Biarnès
Marcel Bony
André Boyer
Yolande Boyer
Jean-Louis Carrère
Bernard Cazeau
Monique Cerisier-ben Guiga
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Yvon Collin
Gérard Collomb
Raymond Courrière
Roland Courteau
Marcel Debarge
Bertrand Delanoë
Gérard Delfau
Jean-Pierre Demerliat
Dinah Derycke
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
Claude Domeizel
Michel Dreyfus-Schmidt
Ambroise Dupont
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Claude Estier
Léon Fatous
Philippe François
Yves Fréville
Serge Godard
Jean-Noël Guérini
Claude Haut
Roger Hesling
Daniel Hoeffel
Roland Huguet
Alain Journet
Philippe Labeyrie
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Dominique Larifla
Louis Le Pensec
André Lejeune
Claude Lise
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
François Marc
Marc Massion
Pierre Mauroy
Gérard Miquel
Michel Moreigne
Jean-Marc Pastor
Guy Penne
Daniel Percheron
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Paul Raoult
Roger Rinchet
Gérard Roujas
André Rouvière
Claude Saunier
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Simon Sutour
Michel Teston
Pierre-Yvon Tremel
André Vezinhet
Marcel Vidal
Henri Weber
N'ont pas pris part au vote
M. Philippe Adnot, Mme Claire-Lise Campion, MM. Philippe Darniche, Jacques
Donnay, Hubert Durand-Chastel, Alfred Foy, Alain Hethener, Bernard Seillier,
Alex Türk et Alain Vasselle.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Paul Girod, qui présidait la
séance.
Les nombres annoncés en séance ont été reconnus, après vérification, conformes
à la liste de scrutin ci-dessus.
SCRUTIN (n° 59)
sur l'amendement n° 919, présenté par M. Pierre Hérisson, tendant à insérer un
article additionnel après l'article 20
ter
du projet de loi, adopté par
l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, relatif à la solidarité et
au renouvellement urbains (limitation des missions des Architectes des
bâtiments de France).
Nombre de votants : | 310 |
Nombre de suffrages exprimés : | 293 |
Pour : | 293 |
Contre : | 0 |
Le Sénat a adopté.
ANALYSE DU SCRUTIN
GROUPE COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN (17) :
Abstentions :
17.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT DÉMOCRATIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN (23) :
Pour :
22.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Paul Girod, qui présidait la
séance.
GROUPE DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (98) :
Pour :
97.
N'a pas pris part au vote :
1. _ M. Christian Poncelet, président du
Sénat.
GROUPE SOCIALISTE (77) :
Pour :
76.
N'a pas pris part au vote :
1. _ Mme Claire-Lise Campion.
GROUPE DE L'UNION CENTRISTE (52) :
Pour :
52.
GROUPE DES RÉPUBLICAINS ET INDÉPENDANTS (46) :
Pour :
46.
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (8) :
N'ont pas pris part au vote :
8.
Ont voté pour
François Abadie
Nicolas About
Guy Allouche
Louis Althapé
Jean-Paul Amoudry
Pierre André
Bernard Angels
Philippe Arnaud
Jean Arthuis
Henri d'Attilio
Bertrand Auban
François Autain
Robert Badinter
Denis Badré
José Balarello
René Ballayer
Janine Bardou
Bernard Barraux
Jacques Baudot
Jean-Michel Baylet
Michel Bécot
Jean-Pierre Bel
Jacques Bellanger
Claude Belot
Georges Berchet
Maryse Bergé-Lavigne
Jean Bernadaux
Jean Bernard
Daniel Bernardet
Roger Besse
Jean Besson
Pierre Biarnès
Jacques Bimbenet
Jean Bizet
Paul Blanc
Maurice Blin
Annick Bocandé
André Bohl
Christian Bonnet
Marcel Bony
James Bordas
Didier Borotra
Joël Bourdin
André Boyer
Jean Boyer
Louis Boyer
Yolande Boyer
Jean-Guy Branger
Gérard Braun
Dominique Braye
Paulette Brisepierre
Louis de Broissia
Guy-Pierre Cabanel
Michel Caldaguès
Robert Calmejane
Jean-Pierre Cantegrit
Jean-Claude Carle
Jean-Louis Carrère
Auguste Cazalet
Bernard Cazeau
Charles Ceccaldi-Raynaud
Monique Cerisier-ben Guiga
Gérard César
Gilbert Chabroux
Michel Charasse
Marcel Charmant
Jacques Chaumont
Jean Chérioux
Marcel-Pierre Cleach
Jean Clouet
Yvon Collin
Gérard Collomb
Gérard Cornu
Charles-Henri de Cossé-Brissac
Raymond Courrière
Roland Courteau
Jean-Patrick Courtois
Charles de Cuttoli
Xavier Darcos
Marcel Debarge
Désiré Debavelaere
Luc Dejoie
Robert Del Picchia
Jean Delaneau
Bertrand Delanoë
Jean-Paul Delevoye
Gérard Delfau
Jacques Delong
Jean-Pierre Demerliat
Fernand Demilly
Christian Demuynck
Marcel Deneux
Gérard Deriot
Dinah Derycke
Charles Descours
Rodolphe Désiré
Marie-Madeleine Dieulangard
André Diligent
Claude Domeizel
Jacques Dominati
Michel Doublet
Michel Dreyfus-Schmidt
Paul Dubrule
Alain Dufaut
Xavier Dugoin
André Dulait
Ambroise Dupont
Jean-Léonce Dupont
Josette Durrieu
Bernard Dussaut
Daniel Eckenspieller
Jean-Paul Emin
Jean-Paul Emorine
Michel Esneu
Claude Estier
Hubert Falco
Léon Fatous
Pierre Fauchon
Jean Faure
André Ferrand
Hilaire Flandre
Gaston Flosse
Jean-Pierre Fourcade
Bernard Fournier
Serge Franchis
Philippe François
Jean François-Poncet
Yves Fréville
Yann Gaillard
René Garrec
Jean-Claude Gaudin
Philippe de Gaulle
Patrice Gélard
Alain Gérard
François Gerbaud
Charles Ginésy
Francis Giraud
Serge Godard
Daniel Goulet
Alain Gournac
Adrien Gouteyron
Francis Grignon
Louis Grillot
Georges Gruillot
Jean-Noël Guérini
Hubert Haenel
Emmanuel Hamel
Claude Haut
Anne Heinis
Marcel Henry
Pierre Hérisson
Rémi Herment
Roger Hesling
Daniel Hoeffel
Jean Huchon
Jean-Paul Hugot
Roland Huguet
Jean-François Humbert
Claude Huriet
Jean-Jacques Hyest
Pierre Jarlier
Pierre Jeambrun
Charles Jolibois
Bernard Joly
André Jourdain
Alain Journet
Alain Joyandet
Roger Karoutchi
Christian de La Malène
Philippe Labeyrie
Jean-Philippe Lachenaud
Pierre Laffitte
Serge Lagauche
Roger Lagorsse
Alain Lambert
Lucien Lanier
Jacques Larché
Gérard Larcher
Dominique Larifla
Patrick Lassourd
Robert Laufoaulu
Edmond Lauret
René-Georges Laurin
Henri Le Breton
Jean-François Le Grand
Louis Le Pensec
Dominique Leclerc
Jacques Legendre
André Lejeune
Guy Lemaire
Serge Lepeltier
Marcel Lesbros
Claude Lise
Jean-Louis Lorrain
Simon Loueckhote
Roland du Luart
Jacques Machet
Philippe Madrelle
Jacques Mahéas
Kléber Malécot
André Maman
François Marc
Max Marest
Philippe Marini
René Marquès
Pierre Martin
Marc Massion
Paul Masson
Serge Mathieu
Pierre Mauroy
Louis Mercier
Michel Mercier
Lucette Michaux-Chevry
Gérard Miquel
Jean-Luc Miraux
Louis Moinard
René Monory
Aymeri de Montesquiou
Michel Moreigne
Georges Mouly
Bernard Murat
Philippe Nachbar
Paul Natali
Lucien Neuwirth
Philippe Nogrix
Nelly Olin
Paul d'Ornano
Joseph Ostermann
Georges Othily
Jacques Oudin
Jean-Marc Pastor
Lylian Payet
Michel Pelchat
Jacques Pelletier
Guy Penne
Jean Pépin
Daniel Percheron
Jacques Peyrat
Jean-Claude Peyronnet
Jean-François Picheral
Xavier Pintat
Bernard Piras
Jean-Pierre Plancade
Bernard Plasait
Jean-Marie Poirier
Guy Poirieux
Ladislas Poniatowski
André Pourny
Danièle Pourtaud
Gisèle Printz
Jean Puech
Jean-Pierre Raffarin
Henri de Raincourt
Paul Raoult
Jean-Marie Rausch
Victor Reux
Charles Revet
Henri Revol
Henri de Richemont
Philippe Richert
Roger Rinchet
Yves Rispat
Louis-Ferdinand de Rocca Serra
Josselin de Rohan
Gérard Roujas
André Rouvière
Michel Rufin
Claude Saunier
Jean-Pierre Schosteck
Michel Sergent
René-Pierre Signé
Raymond Soucaret
Michel Souplet
Louis Souvet
Simon Sutour
Martial Taugourdeau
Michel Teston
Henri Torre
René Trégouët
Pierre-Yvon Tremel
François Trucy
Maurice Ulrich
Jacques Valade
André Vallet
Alain Vasselle
Albert Vecten
André Vezinhet
Jean-Pierre Vial
Marcel Vidal
Xavier de Villepin
Serge Vinçon
Guy Vissac
Henri Weber
Abstentions
Jean-Yves Autexier
Marie-Claude Beaudeau
Jean-Luc Bécart
Danielle Bidard-Reydet
Nicole Borvo
Robert Bret
Guy Fischer
Thierry Foucaud
Gérard Le Cam
Pierre Lefebvre
Paul Loridant
Hélène Luc
Roland Muzeau
Jack Ralite
Ivan Renar
Odette Terrade
Paul Vergès
N'ont pas pris part au vote
M. Philippe Adnot, Mme Claire-Lise Campion, MM. Philippe Darniche, Jacques
Donnay, Hubert Durand-Chastel, Alfred Foy, Alain Hethener, Bernard Seillier et
Alex Türk.
N'ont pas pris part au vote
MM. Christian Poncelet, président du Sénat, et Paul Girod, qui présidait la
séance.
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants : | 309 |
Nombre de suffrages exprimés : | 292 |
Majorité absolue des suffrages exprimés : | 147 |
Pour l'adoption : | 292 |
Contre : | 0 |
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés, conformément à la liste ci-dessus.