Séance du 24 mai 2000






RAPPEL AU RÈGLEMENT

M. Jean-Claude Carle. Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président. La parole est à M. Carle.
M. Jean-Claude Carle. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, voilà quelques jours, de ces mêmes travées, notre collègue Nicolas About faisait un rappel au règlement à propos de la visite du secrétaire général du parti communiste vietnamien.
Je ne reviendrai pas sur les motifs de ce rappel au règlement qui avait provoqué notre étonnement, pour ne pas dire notre interrogation. En effet, si les réalités économiques doivent être prises en compte, la morale et l'éthique ne peuvent pas pour autant être ignorées. Et tout le sens de notre combat est de tenir compte à la fois des réalités et de l'éthique.
La réalité, plusieurs d'entre nous l'ont vécue ce matin : en effet, dans notre enceinte, espace symbolisant la liberté, l'égalité et la fraternité, valeurs de notre République, ces dernières ont été sérieusement bousculées dans tous les sens du terme. En effet, une jeune femme, probablement d'origine vietnamienne, a été arrêtée avec un déploiement de force impressionnant, mise à terre, menottée sous nos yeux, puis embarquée sans ménagement dans une voiture de police.
Pourquoi un tel débordement d'énergie ? L'explication fournie est que cette jeune femme souffrirait de troubles psychologiques et qu'elle aurait été arrêtée sur la demande de sa famille.
Peut-être est-ce vrai, mais la situation ne justifiait pas un tel déploiement de force.
Par ailleurs, les raisons qui nous sont fournies pour son arrestation nous rappellent étrangement celles qui sont invoquées par des régimes, qu'ils soient rouges ou bruns, pour justifier de l'arrestation, de la détention ou de la déportation d'un opposant ; cela, monsieur le président, nous ne pouvons l'accepter.
Nous ne pouvons accepter que de tels actes soient perpétrés dans notre enceinte, symbole de la liberté et du respect de la personne humaine.
Nous attendons bien sûr d'autres explications que celles qui nous ont été fournies. Et, pour manifester notre indignation, je vous demande, monsieur le président, au nom du groupe des Républicains et Indépendants, une suspension de séance symbolique de cinq minutes.
M. le président. Nous allons donc interrompre nos travaux pendant cinq minutes.
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à quinze heures dix, est reprise à quinze heures quinze.)