SEANCE DU 16 JANVIER 2001


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Liaisons aériennes avec le Burkina Faso

997. - 11 janvier 2001. - M. François Gerbaud souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur une décision regrettable qui affecte le trafic aérien de l'aéroport Marcel-Dassault de Châteauroux-Déols. En dépit du succès de la demi-douzaine de vols qu'elle a déjà effectués entre cet aéroport et Ouagadougou, la compagnie burkinabée Faso-Airways s'est vu refuser l'attribution de droits de trafic aérien Nord-Sud, alors même qu'il s'agit d'un transporteur officiellement désigné par les autorités du Burkina Faso. En conséquence, Faso-Airways a transféré ses vols vers Ostende. La situation engendrée par cette décision est aberrante à tous égards : il s'agit d'un non-sens logistique, qui ne fait aucun cas de la vocation spécifique de l'aéroport de Châteauroux et de sa situation géographique privilégiée par rapport à Paris et Rungis. Cet épisode illustre par ailleurs les distorsions introduites par un protectionnisme persistant du transport aérien français, fatalement sanctionné par la politique inverse d'« open sky » mise en oeuvre dans des pays voisins tels que la Belgique. Nos propres aéroports ne peuvent que pâtir de ces distorsions. Enfin, la décision prise à l'encontre de Faso-Airways est difficilement défendable alors même que la France contribue officiellement à lutter contre le sous-développement des pays du tiers monde, notamment en promouvant une forme de « commerce équitable » destiné à des pays particulièrement défavorisés. Pour l'ensemble de ces raisons, il lui demande s'il ne pourrait pas s'engager à ce que soit révisée la position de ses services et qu'en conséquence des droits de trafic soient attribués à la compagnie Faso-Airways ?

Fonctionnement des services de l'équipement
chargés de l'instruction des permis de construire

998. - 11 janvier 2001. - M. Ambroise Dupont appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur le fonctionnement des services chargés de l'instruction des permis de construire. En effet, il n'y a plus assez de personnel pour instruire les permis de construire et appeler les taxes. De ce fait, des retards importants dans l'instruction des permis sont constatés, des taxes ne sont pas appelées et il est impossible d'obtenir des informations cohérentes sur les rendements de taxes à espérer. Outre les retards préjudiciables pour les pétitionnaires demandeurs de permis de construire, les communes, les départements et les établissements (Rivages de France et Conseils d'architecture, d'urbanisme et d'environnement [CAUE]) bénéficiaires des taxes ne sont pas en mesure de prévoir un budget. Il faut rappeler la situation financière particulièrement difficile des CAUE, la très forte fluctuation annuelle de la taxe départementale CAUE rendant toute prévision budgétaire aléatoire puisque celle-ci, comme les autres taxes d'urbanisme, est soumise aux variations de la construction. Si les taxes ne sont appelées que partiellement ou avec retard, les difficultés de ceux-ci ne pourront que s'accentuer. Il lui demande donc ce qu'il entend faire pour remédier aux manques constatés.

Création de centres sportifs de formation
dans les zones rurales

999. - 12 janvier 2001. - M. Aymeri de Montesquiou appelle l'attention de Mme le ministre de la jeunesse et des sports sur la nécessité de développer des centres sportifs de formation dans les zones rurales. Si notre pays a la chance de posséder actuellement de très grands sportifs qui constituent des exemples pour notre jeunesse, la relève se prépare dès aujourd'hui en repérant de nouveaux talents sur l'ensemble du territoire, par exemple dans les sports collectifs comme le rugby, le basket, le football qui développent à la fois l'esprit de compétition et de solidarité. Or, dans les zones rurales, et malgré les compétences et le dévouement des entraîneurs dans les écoles de sport des petits clubs, les jeunes talents issus de la ruralité ne bénéficient pas des mêmes chances que ceux issus des grands centres urbains. Afin qu'ils puissent mieux concilier entraînement intensif et scolarité, il serait donc utile de créer des centres sportifs de formation de niveau intermédiaire dans les zones rurales. Il lui demande si elle est favorable à la création de tels centres et si elle entend prendre les moyens nécessaires.

Déficit d'équipements en imagerie et en radiothérapie
dans la Loire et conséquences pour la lutte contre le cancer

1000. - 16 janvier 2001. - M. Lucien Neuwirth attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur l'important déficit d'équipements de radiothérapie et d'imagerie médicale dont souffre le département de la Loire, plus spécialement dans le cadre de la lutte contre le cancer. La vétusté du parc des appareils en hôpitaux publics ou participant au service hospitalier public est reconnue par tous les professionnels de santé concernés : par exemple, quatre accélérateurs sur cinq sont âgés de plus de quinze ans, leur taux de panne est très fréquent, la fiabilité des appareils très aléatoire, à la merci d'une panne définitive. L'institut de cancérologie de la Loire est en attente de sa mise en service depuis plusieurs années, et les deux nouveaux accélérateurs linéaires promis pour fin 2000, pour remplacer les appareils de radiothérapie déficients et actuellement totalement saturés, ne sont pas au rendez-vous ; un troisième IRM s'avérerait d'ailleurs indispensable. Les deux seules autorisations de chambre de curiethérapie du département de la Loire ne semblent pas être reconduites. Aucun pet-scan n'est encore installé, ni d'appareil de radiothérapie équipé d'un système d'imagerie portable pour répondre aux besoins nouveaux et faciliter les diagnostics précoces. Une telle situation fait perdre aux patients cancéreux de la Loire des chances de guérison et ce, malgré les efforts et le dévouement du personnel médical et soignant. Il lui demande quand elle compte mettre un terme à cette situation.

Accès aux cycles de formation de l'ANPE

1001. - 16 janvier 2001. - M. Pierre Laffitte demande à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité si les services de l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) qui réservent l'accès à des cycles de formation professionnelle aux seuls chômeurs percevant des indemnités depuis plus de douze mois sont dans leur droit ou appliquent des directives. Cette situation, qui ne semble pas exceptionnelle, puisqu'elle existe dans les Hautes-Pyrénées et les Alpes-Maritimes par exemple, lui paraît très préjudiciable à une réinsertion rapide. Il est des cas inadmissibles où les cycles existent et correspondent à des métiers, par exemple chauffeurs de poids lourds ou aides-soignants, pour lesquels des employeurs ne peuvent trouver des candidats. Il souhaiterait savoir s'il ne conviendrait pas qu'une circulaire ministérielle rappelle aux membres de l'ANPE qu'ils doivent respecter la détresse des chômeurs réellement en quête d'emploi et, à tout le moins, motiver les décisions de refus d'inscription non par un « principe » qui n'a jamais reçu l'aval du Parlement à sa connaissance mais, par exemple, par l'impossibilité de trouver les cycles de formation demandés. Dans ce dernier cas qui peut exister notamment en technologies de l'information et de la communication, l'ANPE et l'association pour l'emploi des cadres (APEC) ne devraient-elles pas établir des relations pluriannuelles avec des associations ou fondations compétentes ? Le secteur souffre d'un grand manque d'éléments formés même à des niveaux de compétence moins élevés que ceux d'ingénieurs ou de techniciens et il est, d'après une étude émanant du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, hautement porteur de croissance donc d'emplois, directs ou induits.

Aides financières aux handicapés

1002. - 16 janvier 2001. - M. Georges Mouly attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le double problème de discrimination que connaissent les personnes handicapées du point de vue de leur situation financière. La première est celui de l'application de la notion de « retour à meilleure fortune » qui entraîne une possibilité de récupération des sommes versées au titre de l'allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP) dès lors que l'héritage, au décès de leurs parents, modifie leur situation fiscale, ce qui n'est pas le cas des bénéficiaires du revenu minimum d'insertion (RMI) en situation comparable. La seconde est celle de la prise en compte de l'allocation adulte handicapé dans l'appréciation des ressources pour l'attribution de l'allocation veuvage. Il lui demande quelles mesures elle envisage de prendre pour supprimer ces deux dispositions dont souffre la population handicapée et, plus généralement, toutes autres mesures pour offrir une véritable compensation du handicap à cette partie de la population.

Modalités de l'allocation de vétérance
aux sapeurs-pompiers

1003. - 16 janvier 2001. - M. Louis Souvet attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le montant de l'allocation de vétérance accordée aux anciens sapeurs-pompiers. Du fait de la fixation d'une date butoir en deçà de laquelle les soldats du feu ne peuvent prétendre à bénéficier de la part variable, il est créé une discrimination absolument infondée au sein des anciens sapeurs-pompiers. Il lui demande si les pouvoirs publics entendent mettre fin par les moyens appropriés à cet état de fait.