SEANCE DU 5 AVRIL 2001
QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Insécurité publique en Guyane
1048.
- 3 avril 2001. -
M. Georges Othily
attire l'attention de
M. le ministre de l'intérieur
sur la situation extrêmement difficile que connaît la Guyane sur le plan de la
sécurité publique. Les personnes âgées hésitent à se rendre en ville à partir
d'une certaine heure, les jeunes se voient proposer en permanence des
substances illicites, les phénomènes de prostitution se développent. Les
services de police, en particulier dans l'île de Cayenne, ont du mal à faire
face à l'accroissement d'une délinquance de plus en plus violente et ce
d'autant plus que les effectifs manquent ou ne sont pas adaptés aux tâches de
police de proximité. En effet, le nombre actuel de policiers en service en
Guyane ne semble pas tenir compte de la densité réelle de population dans une
région où la porosité des frontières favorise l'immigration clandestine. Dans
les zones urbanisées, la mise en place de la police de proximité nécessite une
fidélisation des personnels et une connaissance approfondie du terrain. En
Guyane, cela suppose de limiter autant que faire se peut le recours à des
personnels qui vivent leur affectation comme une expatriation, ou une
expérience exotique limitée dans le temps, et qui ne restent en poste que deux
ou trois ans avant de retourner en métropole. Or, ce retour se fait au moment
même où la maîtrise du terrain d'intervention se réalise. Il lui semblerait
plus judicieux de faire appel à des fonctionnaires originaires de la Guyane et
qui, pour la plupart, souhaitent retourner dans leur département d'origine.
L'efficacité de la police de proximité en Guyane serait renforcée par la
présence de femmes et d'hommes connaissant tout particulièrement le terrain. La
formation du personnel dans la pratique des langues guyanaises (créole,
brésilien, taki-taki, sranatango...) serait de nature à faciliter et à
renforcer l'efficacité des actions sécuritaires. En tant qu'élu de Guyane, il
est souvent sollicité par ces fonctionnaires dont l'administration connaît les
voeux de mutation. Il est convaincu que l'avenir harmonieux de la Guyane, au
sein de la République, passe par une amélioration sensible de la sécurité.