SEANCE DU 10 OCTOBRE 2001
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Monsieur le président, je demande l'examen par
priorité de l'amendement n° 72.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de priorité ?
M. François Patriat,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement y est favorable.
Il considère que l'objectif de la commission, qui est d'assurer l'indépendance
des médiateurs, est légitime et que les modalités prévues par l'amendement n°
72 sont particulièrement adaptées en ce qu'elles permettront, dès la
promulgation de la loi, au comité de la médiation bancaire de fixer les règles
de déontologie applicables à l'ensemble des médiateurs bancaires.
Je n'ai pas assez souligné tout à l'heure l'apport de la première lecture au
Sénat et le caractère enrichissant de cette dernière. C'est un apport commun,
et je remercie M. le rapporteur général de ses positions mesurées. L'amendement
n° 72 contribuera à enrichir encore le texte.
M. le président.
La priorité est ordonnée.
J'appelle donc en discussion l'amendement n° 72, présenté par M. Marini, au
nom de la commission.
Cet amendement est ainsi libellé :
« Après la première phrase du premier alinéa du II du texte proposé par le 2
du I de l'article 6 pour l'article L. 312-1-3 du code monétaire et financier,
insérer une phrase ainsi rédigée :
« Ce comité est également chargé de préciser les modalités d'exercice de
l'activité des médiateurs, en veillant notamment à garantir leur indépendance.
»
M. le secrétaire d'Etat a, par avance, exprimé l'avis favorable du
Gouvernement.
Je donne maintenant la parole à M. le rapporteur général pour présenter cet
amendement.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je suis très sensible aux propos de M. le secrétaire
d'Etat. Nous nous efforçons en effet de travailler à l'amélioration des textes
dans l'intérêt général, et souvent nous y parvenons ensemble.
M. le secrétaire d'Etat a, en réalité, présenté l'amendement de la commission
en même temps qu'il indiquait son avis favorable. Il s'agit, je le rappelle,
d'encadrer en quelque sorte les activités des médiateurs, en particulier en
permettant au comité de la médiation bancaire de déterminer les critères
d'indépendance qui doivent prévaloir en la matière.
M. le secrétaire d'Etat a bien voulu considérer que c'était un ajout utile, et
je souhaite donc, monsieur le président, que nos sentiments convergents
puissent être confirmés par le Sénat.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 72, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
L'amendement n° 19, présenté par M. Marini, au nom de la commission, est ainsi
libellé :
« Supprimer le deuxième alinéa du I du texte proposé par le 2 du I de
l'article 6 pour l'article L. 312-1-3 du code monétaire et financier. »
L'amendement n° 52, présenté par M. Badré et les membres du groupe de l'Union
centriste, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le deuxième alinéa du I du texte proposé par l'article 6
pour l'article L. 312-1-3 du code monétaire et financier :
« Ces médiateurs ne reçoivent au titre de leurs fonctions que des indemnités
et dédommagements versés par les établissements de crédit concernés. »
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur général, pour présenter l'amendement n°
19.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La commission estime qu'il n'y a pas lieu de
maintenir la modification apportée par l'Assemblée nationale et elle souhaite
en revenir à son texte de première lecture.
M. le président.
La parole est à M. Badré, pour défendre l'amendement n° 52.
M. Denis Badré.
Un peu dans le même esprit que la commission, mais sans aboutir complètement à
la même conclusion pour l'instant, nous pensons que la création d'un fonds
mutuel de la médiation bancaire risque d'affaiblir la responsabilité et la
motivation du médiateur comme de l'entreprise bancaire. C'est pourquoi cet
amendement tend à ce que chaque établissement prenne en charge les frais liés à
l'exercice de cette fonction.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La commission, considérant que l'intention de M.
Denis Badré est très proche de celle qu'elle défend elle-même avec l'amendement
n° 19, apprécierait que l'amendement n° 52 soit retiré.
M. le président.
Monsieur Badré, l'amendement n° 52 est-il maintenu ?
M. Denis Badré.
Non, je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 52 est retiré.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 19 ?
M. François Patriat,
secrétaire d'Etat.
L'amendement n° 72 ayant été adopté, le Gouvernement
est favorable à la suppression du fonds mutuel de rémunération des médiateurs
bancaires.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 19, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 53, présenté par M. Badré et les membres du groupe de l'Union
centriste, est ainsi libellé :
« Après la première phrase du premier alinéa du II du texte proposé par
l'article 6 pour l'article L. 312-1-3 du code monétaire et financier, insérer
la phrase suivante :
« Il est informé des modalités et du montant des indemnités et dédommagements
versés aux médiateurs par les établissements de crédit. »
La parole est à M. Badré.
M. Denis Badré.
Cet amendement vise, dans un souci de transparence, à informer le comité de la
médiation bancaire des modalités et du montant des indemnités et dédommagements
versés aux médiateurs par les établissements de crédit.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur.
Sagesse favorable !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. François Patriat,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 53, pour lequel la commission et le
Gouvernement s'en remettent à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 54, présenté par M. Badré et les membres du groupe de l'Union
centriste, est ainsi libellé :
« Compléter la seconde phrase du second alinéa du II du texte proposé par
l'article 6 pour l'article L. 312-1-3 du code monétaire et financier par les
mots suivants : "dont l'une serait désignée par la Fédération bancaire
française parmi les banquiers en activité". »
La parole est à M. Badré.
M. Denis Badré.
Cet amendement vise à mieux équilibrer la représentation du secteur bancaire
et financier au comité de la médiation bancaire.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La commission souhaiterait entendre le Gouvernement
avant de se prononcer.
M. le président.
Quel est donc l'avis du Gouvernement ?
M. François Patriat,
secrétaire d'Etat.
La composition du comité de médiation bancaire
proposée dans le texte initial du Gouvernement est équilibrée. Le Gouvernement
est donc défavorable à toute modification.
M. le président.
Quel est, en définitive, l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Peut-être faudrait-il approfondir davantage cette
question, et sans doute plusieurs textes nous permettront-ils de le faire dans
les prochains mois.
Dans l'intervalle, la commission préconise le retrait de l'amendement.
M. le président.
Monsieur Badré, l'amendement est-il maintenu ?
M. Denis Badré.
Souhaitant que cet approfondissement intervienne rapidement, je retire mon
amendement.
M. le président.
L'amendement n° 54 est retiré.
Je mets aux voix, modifié, le texte proposé pour l'article L. 312-1-3 du code
monétaire et financier.
(Ce texte est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 20, présenté par M. Marini au nom de la commission est ainsi
libellé :
« Dans la première phrase du troisième alinéa du texte proposé par le 2 du II
de l'article 6 pour l'article L. 351-1 du code monétaire et financier,
supprimer les mots : "s'il l'estime nécessaire,". »
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Il s'agit de supprimer une modification non
indispensable apportée par l'Assemblée nationale.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. François Patriat,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement vise à supprimer une disposition que le
Gouvernement, la considérant bonne, a défendue en première lecture à
l'Assemblée nationale. Par conséquent, je ne peux émettre qu'un avis
défavorable sur cet amendement.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 20, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'ensemble de l'article 6.
M. Thierry Foucaud.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Foucaud.
M. Thierry Foucaud.
Nous constatons sans surprise que M. le rapporteur général tente de revenir
sur le texte de l'article 6 tel qu'il a été adopté par l'Assemblée
nationale.
Il apparaît, à la lumière des débats, que les amendements que nous avions
présentés lors du précédent examen du projet de loi ici-même ont pour une large
part été intégrés dans le texte adopté par l'Assemblée nationale, ce dont nous
ne pouvons que nous féliciter, quand bien même quasiment aucun de ces
amendements n'a été retenu ici.
Que l'on ne s'y trompe pas ! Ce qui est ici en question est relativement
simple : d'un côté, une orientation défendue par M. le rapporteur général, qui
fait largement place aux seules attentes de la profession bancaire,
c'est-à-dire qui tend à dénier la légitimité des organisations de
consommateurs, lesquelles représentent les intérêts du plus grand nombre
;...
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Spéculations !
M. Thierry Foucaud.
... de l'autre, une orientation plus équilibrée, traduite dans le texte voté
par l'Assemblée nationale, orientation que nous avions portée dans le débat en
comptant bien que cette initiative connaîtrait les prolongements souhaités au
Palais-Bourbon.
C'est bien parce que le texte adopté par l'Assemblée nationale répond
largement à notre attente que nous voterons sans la moindre hésitation contre
l'ensemble des amendements qui ont été déposés par la commission, dont, une
fois de plus, nous apprécions la constance à sa juste valeur.
M. le président.
Je mets aux voix l'ensemble de l'article 6, modifié.
(L'article 6 est adopté.)
Article 6 bis