SEANCE DU 22 JANVIER 2002
M. le président.
La parole est à M. Cleach, auteur de la question n° 1223, adressée à Mme le
ministre de l'emploi et de la solidarité.
M. Marcel-Pierre Cleach.
Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, 1 %
de la population française est placée sous mesure de protection ; environ 600
000 majeurs protégés se trouvent sous tutelle ou curatelle, 300 000 environ
sont confiés à leur famille et 300 000, par délégation de l'Etat et par
convention avec les DDASS, les directions départementales des affaires
sanitaires et sociales, à des associations qui rendent un service véritablement
reconnu.
Malheureusement, ces associations sont toutes - et c'est particulièrement le
cas de l'UDAF, l'union départementale des associations familiales, de la Sarthe
- dans une situation de trésorerie difficile, en raison de plusieurs facteurs.
Le premier d'entre eux est l'insuffisance de la dotation qui leur est consacrée
pour chaque mesure de tutelle ; le deuxième tient aux versements tardifs par
les DDASS des avances en cours d'exercice ; le troisième est lié à la fixation
très tardive des taux de revalorisation annuelle de la dotation.
Dans la Sarthe - vous le savez, puisque la question vous a déjà été posée à
l'Assemblée nationale -, l'arrêté préfectoral fixant la dotation au 1er janvier
de l'exercice 2001 a été pris le 13 décembre 2001, c'est-à-dire onze mois et
demi après le début de l'exercice ! La situation, vous l'avouerez, est assez
ubuesque.
Il serait vraiment dommage que des mesures ne soient pas adoptées rapidement
pour mettre fin à cette situation, puisque ces associations, particulièrement
l'UDAF de la Sarthe, sont obligées de compenser cette insuffisance financière
par des découverts ou des emprunts bancaires, ce qui s'apparente aux moyens
ruineux interdits par la jurisprudence civile et pourrait entraîner une
cessation d'activité de l'association concernée, voire un dépôt de bilan.
Dès lors, monsieur le secrétaire d'Etat, comptez-vous réformer le système,
s'agissant notamment des versements en cours d'exercice ? Par ailleurs,
s'agissant plus spécifiquement de l'UDAF de la Sarthe, envisagez-vous
d'instaurer une dotation complémentaire compensatrice compte tenu du manque à
gagner que supporte l'association en raison de la non-rétroactivité de l'arrêté
préfectoral du 3 décembre 2001 qui a fixé le taux pour 2001 ?
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Monsieur le sénateur, comme
vous l'avez rappelé à l'instant, j'ai eu l'occasion de répondre sur le même
thème à votre collègue M. Guy-Michel Chauveau, député de la troisième
circonscription de la Sarthe.
Vous vous interrogez sur les difficultés financières rencontrées par l'UDAF de
la Sarthe, gestionnaire des services de tutelle d'Etat. Vous indiquez que
celles-ci seraient dues aux modalités adoptées par l'Etat pour indemniser
l'association en contrepartie des mesures de tutelle qu'elle exerce. Selon
vous, au titre des exercices 1998, 2000 et 2001, l'Etat serait redevable à
l'UDAF d'environ 390 000 euros.
En l'état actuel, les services du ministère font état d'un retard de paiement,
concernant l'année 2001, d'un montant de 110 000 euros.
Pour autant, il est vrai que l'UDAF de la Sarthe rencontre des difficultés de
trésorerie, au-delà du montant précité, qui sont imputables à deux facteurs.
Le premier fait suite à la suppression du bénéfice des produits financiers
dégagés par les « comptes pivots » en 1998. En effet, ces comptes permettaient
à l'UDAF de retirer des produits financiers liés à la fusion en un seul compte
bancaire des comptes individuels de chaque majeur protégé. Il est clair que
cette pratique, vous en conviendrez, ne pouvait pas durer puisqu'elle était
illégale et portait atteinte aux droits des majeurs protégés, qui devaient être
les légitimes bénéficiaires desdits intérêts, ainsi que l'a justement souligné
dans son rapport le groupe de travail interministériel sur le dispositif de
protection des majeurs.
La deuxième difficulté est survenue en 2000, lors de la reprise de l'activité
de l'association tutélaire des inadaptés de la Sarthe par l'UDAF de la Sarthe.
En effet, cette opération a été déficitaire, car nombre de mesures de tutelle
prenant la forme de prestations sociales - mesures qui sont mieux rémunérées -
n'ont pas été renouvelées à leur expiration par le juge des tutelles. Dès lors,
n'ont subsisté que des ressources liés aux mesures de tutelle ou de curatelle
d'Etat.
Il est bien évident que certaines mesures ne dépendaient pas directement des
services qui, aujourd'hui, sont appelés à rééquilibrer les comptes. C'est
pourquoi, au titre de l'année 2001 - tardivement, sans doute, mais encore
fallait-il que nous prenions acte d'un certain nombre de décisions qui ne
dépendaient pas toutes des mêmes services - et après l'adoption par le
Parlement de la loi de finances rectificative, une délégation de crédits par
anticipation, visée par le contrôleur financier le 18 décembre 2001, a été
attribuée à la DDASS de la Sarthe, dont la quasi-totalité sera versée très
prochainement à l'UDAF de la Sarthe pour lui permettre de combler le déficit
généré par la gestion des mesures de tutelle et de curatelle d'Etat.
Par ailleurs, en vue d'augmenter le niveau de la rémunération accordée - de
3,61 % pour les UDAF - un arrêté a été adopté le 13 décembre 2001 puis publié
au
Journal officiel
du 14 décembre 2001, de manière à pouvoir redresser
la situation.
Soyez assuré, en tout cas, que les services de la DDASS de la Sarthe ont reçu
des consignes claires pour faire face à la situation.
M. Marcel-Pierre Cleach.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Cleach.
M. Marcel-Pierre Cleach.
Je vous remercie, monsieur le secrétaire d'Etat, de ces précisions. Je vais,
bien sûr, surveiller l'arrivée des délégations de paiement dans le
département.
MISE EN OEUVRE
DE LA PROGRAMMATION FSE 2000-2006