SEANCE DU 23 JANVIER 2002
M. le président.
« Art. 51. - Une concertation interadministrative est organisée par l'Etat sur
tout projet de travaux, d'aménagements ou d'ouvrages de l'Etat et de ses
établissements publics dépassant un seuil financier ou répondant à des critères
physiques ou géographiques fixés par décret en Conseil d'Etat.
« La concertation interadministrative portant sur les projets de l'Etat et de
ses établissements publics vise la conciliation de l'ensemble des intérêts
publics, civils ou militaires dont l'Etat a la charge avec le projet.
« Cette procédure se déroule préalablement à l'ouverture de l'enquête
publique.
« Les conclusions motivées sont jointes au dossier d'enquête publique. »
L'amendement n° 542 rectifié, présenté par MM. Leroy, Braye, César, Doligé,
Dufaut, Ginésy, Leclerc, Ostermann et de Richemont, est ainsi libellé :«
Rédiger ainsi le premier alinéa de l'article 51 :
« Les projets de travaux d'aménagements ou d'ouvrages de l'Etat et de ses
établissements publics dépassant un seuil financier ou répondant à des critères
physiques ou géographiques fixés par décret en Conseil d'Etat font l'objet
d'une concertation entre l'Etat et l'ensemble des collectivités territoriales
concernées financièrement, physiquement ou géographiquement par ces projets.
»
La parole est à M. Leclerc.
M. Dominique Leclerc.
Les projets de l'Etat et ceux des collectivités sont, dans l'exposé des motifs
de la loi, explicitement soumis au même régime.
Les articles 50 et 51 de ce projet de loi doivent donc comporter des
dispositions parallèles. Ainsi est-il proposé que le premier alinéa de
l'article 51 reprenne la rédaction prévue pour le premier alinéa de l'article
L. 1331-1 du code général des collectivités territoriales à l'article 50.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Le
Gouvernement est défavorable à cet amendement. Il s'agit d'une concertation
interne à l'administration, qui vise à s'assurer que le projet ne porte
atteinte ni à certains intérêts vitaux de l'Etat ni au respect de la loi.
L'Etat dialoguant en quelque sorte en son sein, il me semble normal que ce
dialogue n'ait lieu qu'au sein de ses services.
Par ailleurs, ce dispositif ne fait nullement obstacle aux concertations
prévues pour ce type de projets, par exemple à l'article L. 300-2 du code de
l'urbanisme, ni aux concertations que mène l'Etat pour les grands projets
d'infrastructures.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 542 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 150, présenté par M. Hoeffel, au nom de la commission des
lois, est ainsi libellé :
« Rédiger ainsi le troisième alinéa de l'article 51 :
« La procédure de concertation a une durée supérieure à six mois. L'enquête
publique ne peut être ouverte avant sa conclusion. »
Le sous-amendement n° 287, présenté par M. Lardeux, est ainsi libellé :
« Dans la première phrase du texte proposé par l'amendement n° 150, remplacer
les mots : "supérieure à" par les mots : "maximale de". »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 150.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Cet amendement vise à prévoir une durée identique pour la
concertation entre l'Etat et les collectivités territoriales et pour la
concertation interadministrative.
Nous le présentons à la condition expresse que l'erreur matérielle qu'il
comporte soit rectifiée par le sous-amendement n° 287 de M. Lardeux, qui
précise bien que cette concertation est d'une durée « maximale » de six mois et
non « supérieure » à six mois, sinon ce serait la négation de tout ce à quoi
nous sommes parvenus !
M. le président.
La parole est à M. Lardeux, pour présenter le sous-amendement n° 287.
M. André Lardeux.
Je n'ai rien à ajouter à la présentation de M. Hoeffel. Les collectivités
locales veulent travailler rapidement et n'entendent pas imposer de contraintes
particulières à l'Etat dans ce domaine.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement et sur le sous-amendement
?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Le
Gouvernement, cohérent avec lui-même sur la question des délais, ne peut
qu'être que défavorable à l'amendement n° 150 et au sous-amendement n° 287.
De plus, comme je l'ai dit lors de l'examen de l'amendement n° 148, cette
disposition est d'ordre réglementaire.
M. le président.
Je mets aux voix le sous-amendement n° 287, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix, modifié, l'amendement n° 150, repoussé par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de trois amendements identiques.
L'amendement n° 540 est présenté par M. Karoutchi.
L'amendement n° 582 est présenté par M. Loridant et les membres du groupe
communiste républicain et citoyen.
L'amendement n° 660 rectifié est présenté par M. Angels et les membres du
groupe socialiste.
Tous trois sont ainsi libellés :
« Compléter l'article 51 par un alinéa ainsi rédigé :
« Lorsqu'il s'agit d'un projet de transport relevant de la compétence du
Syndicat des transports d'Ile-de-France et devant faire l'objet d'une procédure
de déclaration d'utilité publique prononcée par le représentant de l'Etat, la
concertation interadministrative visée au premier alinéa est conduite par le
représentant de l'Etat. »
L'amendement n° 540 n'est pas soutenu.
La parole est à M. Le Cam, pour défendre l'amendement n° 582.
M. Gérard Le Cam.
Cet amendement se justifie par son texte même. Il s'agit de confier la
conduite de la concertation interadministrative au représentant de l'Etat en ce
qui concerne les transports en Ile-de-France.
M. le président.
La parole est à M. Peyronnet, pour présenter l'amendement n° 660 rectifié.
M. Jean-Claude Peyronnet.
Cet amendement est tout à fait dans la logique des discussions qui ont eu lieu
cet après-midi : il vise à permettre une plus grande rapidité des procédures,
une déconcentration et une meilleure efficacité. Je souhaite donc que nos
collègues lui réservent un sort favorable.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements identiques n°s 582 et 660
rectifié ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Yves Cochet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix les amendements identiques n°s 582 et 660 rectifié.
M. Jean-Pierre Schosteck.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Schosteck.
M. Jean-Pierre Schosteck.
Je souhaite simplement indiquer que mon collègue et ami Roger Karoutchi a
déposé un amendement identique. Comme l'ont dit les auteurs des deux autres
amendements, il s'agit de projets d'une telle importance que la coordination
nécessaire ne peut qu'être assurée par le représentant de l'Etat.
M. le président.
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 582 et 660 rectifié, acceptés
par la commission et par le Gouvernement.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président.
L'amendement n° 606, présenté par MM. Sueur et Bel, Mme Blandin, MM. Debarge,
Domeizel et Dreyfus-Schmidt, Mme Durrieu, M. Frécon, Mme Herviaux, MM.
Lagauche, Le Pensec, Marc, Masseret, Mauroy, Peyronnet, Picheral, Raoul, Teston
et les membres du groupe socialiste et apparentés, est ainsi libellé :
« Compléter
in fine
l'article 51 par un alinéa ainsi rédigé :
« Si l'Etat n'a pas remis ses conclusions six mois après l'ouverture de la
concertation interadministrative, sa position est réputée favorable au projet
présenté. »
La parole est à M. Sueur.
M. Jean-Pierre Sueur.
De manière symétrique à la position que nous avons adoptée sur l'amendement n°
605, nous considérons que l'adoption de l'amendement n° 150, modifié par le
sous-amendement n° 287, satisfait l'amendement n° 606. Par conséquent, nous le
retirons.
M. le président.
L'amendement n° 606 est retiré.
Je mets aux voix l'article 51, modifié.
(L'article 51 est adopté.)
Article 52