SEANCE DU 23 JANVIER 2002
M. le président.
« Art. 46
quater
. - Une convention annuelle entre les services
départementaux d'incendie et de secours et les sociétés concessionnaires
d'ouvrages routiers ou autoroutiers fixe les conditions de prise en charge des
interventions effectuées sur le réseau concédé.
« Elle prévoit également les conditions de mise à disposition des services
départementaux d'incendie et de secours de l'infrastructure routière ou
autoroutière pour les interventions à effectuer en urgence dans le département.
»
L'amendement n° 229, présenté par M. Mercier, au nom de la commission des
finances, est ainsi libellé :
« Remplacer le premier alinéa de l'article 46
quater
par deux alinéas
ainsi rédigés :
« L'article L. 1424-42 du code général des collectivités territoriales est
complété par trois alinéas ainsi rédigés :
« Les interventions effectuées par les services d'incendie et de secours sur
le réseau routier et autoroutier concédé font l'objet d'une prise en charge par
les sociétés concessionnaires d'ouvrages routiers ou autoroutiers.
« Les conditions de cette prise en charge sont déterminées par une convention
entre les services départementaux d'incendie et de secours et les sociétés
concessionnaires d'ouvrages routiers et autoroutiers, selon des modalités
fixées par arrêté conjoint du ministre chargé de l'intérieur et du ministre
chargé des finances. »
La parole est à M. Mercier, rapporteur pour avis.
M. Michel Mercier,
rapporteur pour avis.
Cet amendement prévoit les conditions de prise en
charge, qui sont déterminées par une convention, des interventions effectuées
par les services départementaux d'incendie et de secours sur le réseau routier
et autoroutier concédé, les modalités étant fixées par arrêté conjoint du
ministre de l'intérieur et du ministre de l'économie et des finances.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
La commission émet un avis favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement maintient sa position initiale
et ne peut émettre un avis favorable. Comprenant toutefois le souci de M.
Michel Mercier, le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. Jean-Jacques Hyest.
C'est vrai pour les gendarmes et les CRS ! Il n'y a aucune raison que ça ne le
soit pas pour les pompiers !
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 229.
M. Michel Charasse.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse.
Les sociétés concessionnaires d'ouvrages routiers et autoroutiers, bien
qu'elles soient sous la tutelle étroite de l'Etat, sont des organismes
privés.
Même si je suis tout à fait d'accord avec l'amendement de notre collègue
Michel Mercier, je me demande ce qui se passera si la discussion sur la
convention s'éternise ou n'aboutit jamais. Personne ne peut obliger la société
à signer. La possibilité de faire approuver d'office une convention par le
ministre chargé de l'équipement, des transports, qui a la tutelle des ces
sociétés d'autoroutes, n'a en effet pas été prévue.
Monsieur Mercier, je ne m'interroge sur ce point que pour qu'on pense à
ajuster le tir lors de la réunion de la commission mixte paritaire. Si ce
n'était pas le cas, nous risquerions en effet d'avoir des surprises avec
certaines sociétés, qui peuvent être très réticentes non pas sur le principe de
la convention mais sur ses modalités d'application, sur la tarification en
particulier.
M. Michel Mercier,
rapporteur pour avis.
Tout à fait ! Il faudrait prévoir un traité de
concession.
M. Charles Revet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Revet.
M. Charles Revet.
La logique veut qu'on adopte cet amendement. C'est une question de cohérence,
monsieur le ministre, et votre opposition m'étonne quelque peu.
Lorsque les gendarmes ou les policiers interviennent, les frais sont pris en
charge par les sociétés d'autoroutes. Pour quelles raisons les services
départementaux d'incendie et de secours, qui sont, eux, à la charge des
départements et des communes, ne bénéficieraient-ils pas des mêmes conditions ?
Pourquoi devraient-ils assumer une charge supplémentaire à la place des
sociétés d'autoroute ?
M. Jean-Pierre Schosteck.
Tout à fait !
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 229, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 577 rectifié, présenté par M. Bret, Mmes Beaufils, Borvo,
Mathon et les membres du groupe communiste, républicain et citoyen, est ainsi
libellé :
« Compléter l'article 46
quater
par trois alinéas ainsi rédigés :
« Une convention entre chaque société à risque et le service départemental
d'incendie et de secours dans le périmètre d'intervention duquel il se situe
fixe les conditions de prise en charge des coûts de prévention du risque induit
par la seule présence de cette dernière.
« Une convention entre les services départementaux d'incendie et de secours et
les compagnies d'assurance fixe les conditions de prise en charge des
interventions effectuées par les services départementaux d'incendie et de
secours au titre des actions et visites de prévention effectuées auprès des
assurés.
« Les dispositions du présent article sont applicables à la brigade des
sapeurs-pompiers de Paris et au bataillon de marins-pompiers de Marseille. »
La parole est à Mme Mathon.
Mme Josiane Mathon.
L'article 46
quater
du projet de loi, à l'instar de l'article 46
ter
, a pour objet la recherche de nouveaux financements, en prévoyant,
cette fois-ci, une prise en charge par les sociétés concessionnaires d'ouvrages
routiers ou autoroutiers des interventions effectuées sur le réseau concédé.
Toutefois, on peut regretter que le texte n'ait pas exploré d'autres pistes de
financement.
Je pense en particulier à la mise à contribution des structures qui
bénéficient des interventions des SDIS ou qui présentent des risques plus
grands pour la sécurité, telles les compagnies d'assurances et les sociétés à
risques.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
En dehors des dispositions relatives à Marseille et Paris,
prises en comptes précédemment, la commission n'est pas favorable aux autres
dispositions prévues dans l'amendement n° 577 rectifié pour les raisons
précédemment évoquées.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Le financement des services départementaux
d'incendie et de secours est assuré par les collectivités locales, les
entreprises à risques participant à ce financement par le biais de la taxe
professionnelle qu'elles versent aux communes, ainsi que je l'ai dit tout à
l'heure.
En tout état de cause, ces propositions méritent d'être examinées. Mais elles
nécessitent une expertise approfondie dont les conclusions pourront être
examinées à l'occasion de la discussion du projet de loi qui sera bientôt
présenté en conseil des ministres relatif à la modernisation de la sécurité
civile.
Puisqu'il n'est pas vraiment possible d'adopter ce soir cet amendement, dont
je demande le retrait, je vous propose, madame le sénateur, de revoir cette
question à ce moment-là.
M. le président.
Madame Mathon, l'amendement est-il maintenu ?
Mme Josiane Mathon.
Non, je le retire, monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 577 rectifié est retiré.
Je mets aux voix l'article 46
quater,
modifié.
(L'article 46
quater
est adopté.)
Articles additionnels après l'article 46 quater