SEANCE DU 31 JANVIER 2002


M. le président. L'amendement n° 371, présenté par MM. de Broissia et Vasselle, est ainsi libellé :
« Avant l'article 1er, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Dans un délai de six mois à compter de la publication de la présente loi, le gouvernement présente devant le Parlement un bilan de l'application des dispositions de l'article L. 242-4 du code de l'action sociale et des familles présentant l'ensemble des difficultés rencontrées et les moyens d'y remédier. »
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle. Cet amendement a pour objet d'appeler une nouvelle fois l'attention du Gouvernement sur les effets négatifs de l'application de l'amendement Creton sur la vie des handicapés et de leur famille.
Les familles de handicapés attendent, en effet, avec impatience la fin de cette situation, qui ne devait avoir qu'un caractère transitoire et qui dure depuis 1989, c'est-à-dire depuis plus de douze ans.
Malgré l'intention généreuse qui a présidé à l'élaboration du dispositif, son application a entraîné d'importantes difficultés : engorgement des établissements d'éducation spécialisée, problèmes de prise en charge par les collectivités... C'est pourquoi, en amont de la réforme attendue des lois de 1975 à laquelle nous avons fait référence maintes fois au cours de ce débat, il apparaît nécessaire que le Gouvernement établisse rapidement un bilan de la situation matérielle et financière de l'application de l'amendement Creton. Ce sera au moins une base de départ sur laquelle nous pourrons travailler.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Francis Giraud, rapporteur. Les problèmes engendrés par l'application de l'amendement Creton sont aujourd'hui, pour l'essentiel, réglés, ou en voie de l'être. L'augmentation du nombre de places dans les structures pour adultes handicapés a permis de désengorger les structures d'accueil pour enfants handicapés. Le dépôt d'un bilan ne paraît donc pas s'imposer. En conséquence, la commission demande à M. Vasselle de bien vouloir retirer l'amendement n° 371.
M. le président. Monsieur Vasselle, accédez-vous à la demande de M. le rapporteur ?
M. Alain Vasselle. Je souhaiterais entendre l'avis du Gouvernement.
M. le président. Quel est donc l'avis du Gouvernement ?
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. Je tiens tout d'abord à remercier M. About d'avoir retiré son amendement n° 291, ce qui m'a évité la honte d'émettre un avis défavorable.
Oui, permettre aux malvoyants de voter en braille coûterait horriblement cher parce qu'il faudrait que tous les bulletins soient composés en braille. Il vaudrait mieux hâter l'arrivée des machines à voter.
A M. Vasselle, je dirai, moi aussi, que les problèmes suscités par l'amendement Creton sont pratiquement réglés. Je lui demande donc également de retirer son amendement.
M. le président. Monsieur Vasselle, l'amendement est-il retiré ?
M. Alain Vasselle. Comme je ne souhaite pas prolonger le débat, cet appel de M. le rapporteur et de M. le ministre va m'inciter à le retirer. Mais je le ferai sans enthousiasme parce que les arguments avancés ne sont pas de nature à me donner satisfaction. Je serais étonné que les élus des différents départements français admettent que l'amendement Creton ne s'applique pratiquement plus et que nous sommes sortis de ce dispositif transitoire.
En tout cas, tel n'est pas du tout mon sentiment. Ce n'est pas non plus celui des familles de handicapés ni celui des associations de handicapés du département de l'Oise et de la région Picardie que je représente.
M. Guy Fischer. Comme de tous les départements !
M. Alain Vasselle. Il y a aujourd'hui des listes considérables d'enfants qui attendent une place dans des foyers de vie ou des foyers « occupationnels ». Souvent, les conseils généraux, sur qui repose la charge de la construction de ces structures d'accueil sont confrontés à des problèmes financiers qui ne leur permettent pas de satisfaire aussi vite qu'ils le souhaiteraient aux besoins.
Monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, si vous m'aviez dit que le problème reste entier en dépit de quelques évolutions plutôt favorables et qu'il est urgent de procéder à une révision de la loi de 1975 pour mieux répondre aux attentes des handicapés, j'aurais retiré plus aisément cet amendement.
Ne laissons pas croire à l'opinion publique que les problèmes sont derrière nous et que l'on peut encore se donner un peu de temps avant de réformer la loi de 1975 ou tout au moins de prendre des dispositions pour résoudre les problèmes liés à l'amendement Creton.
M. le président. L'amendement n° 371 est retiré.

(M. Bernard Angels remplace M. Daniel Hoeffel au fauteuil de la présidence.)

PRÉSIDENCE DE M. BERNARD ANGELS
vice-président

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