SEANCE DU 20 NOVEMBRE 2002
M. le président.
L'amendement n° 142, présenté par Mme Beaudeau, M. Fischer, Mme Demessine, M.
Muzeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi
libellé :
« Après l'article 38, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 432-3 du code de la sécurité sociale est abrogé. »
La parole est à M. Roland Muzeau.
M. Roland Muzeau.
Cet amendement a déjà été défendu.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Alain Vasselle,
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Ameline,
ministre déléguée.
Défavorable.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 142.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 143, présenté par Mme Beaudeau, M. Fischer, Mme Demessine, M.
Muzeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen est ainsi
libellé :
« Après l'article 38, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 432-5 du code de la sécurité sociale est abrogé. »
La parole est à M. Roland Muzeau.
M. Roland Muzeau.
Cet amendement a déjà été défendu.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Alain Vasselle,
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Ameline,
ministre déléguée
Défavorable.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 143.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 151, présenté par Mme Beaudeau, M. Fischer, Mme Demessine, M.
Muzeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi
libellé :
« Après l'article 38, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - L'article L. 434-17 du code de la sécurité sociale est ainsi rédigé
:
«
Art. L. 434-17. -
Les rentes mentionnées à l'article L. 434-15 du
code du travail sont revalorisées en application d'un coefficient fixé en
fonction de l'évolution constatée des prix. »
« II. - La perte des recettes est compensée par le relèvement à due
concurrence des contributions sociales visées aux articles L. 136-6 et L. 136-7
du code de la sécurité sociale. »
La parole est à M. Roland Muzeau.
M. Roland Muzeau.
L'objet du présent amendement est de mettre un terme à l'application décidée,
par la loi du 22 juillet 1993, de l'indexation sur l'évolution des prix des
rentes et pensions servies au titre du livre IV du code de la sécurité sociale
pour les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Rien, en effet, ne saurait justifier l'application de ce dispositif à des
victimes d'accidents du travail et de maladies professionnelles qui,
physiquement comme moralement, payent déjà assez cher le prix de leur activité
dans le monde du travail, ou plutôt le prix de la négligence de leurs
employeurs.
Il est particulièrement injuste de les exclure une fois de plus en les
maintenant dans un système d'indexation de leurs rentes et pensions sur les
prix et non plus sur les salaires. D'un point de vue juridique et humain,
l'indexation de ces prestations sur l'indice financièrement plus favorable pour
les victimes que constitue l'évolution des salaires paraît totalement
justifiée.
Ces victimes n'ont pas demandé à subir leur accident ou leur maladie ni, par
voie de conséquence, à se voir parfois contraintes de cesser toute activité
salariée. Il est donc logique qu'elles ne subissent pas, en plus, une
indexation de leurs prestations sur les prix. Je vous invite donc, mes chers
collègues, à voter cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Alain Vasselle,
rapporteur.
Défavorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Ameline,
ministre déléguée.
Défavorable.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 151.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 152, présenté par Mme Beaudeau, M. Fischer, Mme Demessine, M.
Muzeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi
libellé :
« Après l'article 38, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« A la fin du quatrième alinéa de l'article L. 461-1 du code de la sécurité
sociale sont supprimés les mots : "et au moins égal à un pourcentage
déterminé". »
La parole est à M. Roland Muzeau.
M. Roland Muzeau.
L'article 7-1 de la loi n° 93-121 du 27 janvier 1993 est venu ajouter au
système des tableaux de maladies professionnelles un système complémentaire de
reconnaissance des pathologies d'origine professionnelle dans deux cas de
figure, décrits aux alinéas 3 et 4 de l'article L. 461-1 du code de la sécurité
sociale.
Ce système s'applique soit lorsque la maladie est désignée dans un tableau de
maladie professionnelle « si une ou plusieurs conditions tenant au délai de
prise en charge, à la durée d'exposition ou à la liste limitative des travaux
ne sont pas remplies », soit lorsque la maladie n'est prévue dans aucun tableau
mais qu'il « est établi qu'elle est essentiellement ou directement causée par
le travail habituel de la victime et qu'elle entraîne le décès de celle-ci ou
une incapacité permanente » supérieure à 25 %, ainsi que l'établit le code de
la sécurité sociale.
Dans la mesure où l'objet majeur de cette disposition est l'établissement de
la preuve du lien direct et essentiel entre le travail et la maladie, il est
tout à fait injuste d'y adjoindre la clause restrictive d'un seuil de gravité
ouvrant droit à réparation.
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2002 a abaissé ce seuil de
66,6 % à 25 %. C'est une avancée importante, mais qui reste insuffisante et
dont ne peuvent se contenter les victimes du travail.
Pourquoi, en effet, ce seuil arbitraire de 25 % ? Je crois tout à fait
nécessaire de supprimer totalement ce seuil discriminatoire, qui entraîne
inégalités et injustices dans la reconnaissance et la réparation des
pathologies d'origine professionnelle et des préjudices subis par les victimes.
Le professeur Claude Got, dans le rapport qu'il a rendu en 1998 sur l'amiante,
a d'ailleurs confirmé que ce seuil était injuste et arbitraire, et l'a présenté
comme un frein au bon fonctionnement du système complémentaire.
Observons par exemple les statistiques pour 1999, diffusées en juillet 2001
par la CNAMTS. Que constate-t-on ? Seules treize maladies d'origine
professionnelle sont reconnues au titre du quatrième alinéa de l'article L.
461-1 du code de la sécurité sociale. Rendez-vous compte, mes chers collègues !
Voilà bien un chiffre tout à fait dérisoire, irréaliste et insignifiant eu
égard à la réalité des accidents du travail et des maladies professionnelles
qui existent et se développent chaque année dans notre pays ! Ces chiffres sont
une nouvelle preuve, madame la ministre, que cette disposition législative est
inopérante et doit être réformée. Sa rédaction est actuellement bien trop
restrictive pour permettre à la loi du 27 janvier 1993 de s'appliquer
pleinement.
Je tiens enfin à rappeler que certains parmi les députés et sénateurs de
droite comme de gauche - dont Mme Bachelot, par exemple, devenue ministre
depuis -, se sont engagés au nom de leurs formations politiques, à l'unanimité,
lors d'une table ronde de la Fédération nationale des accidentés du travail et
des handicapés, à Tulle, au mois de septembre 2001, à faire disparaître ce
seuil. Je souhaite donc croire que vous voterez à l'unanimité aujourd'hui en
faveur de cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Alain Vasselle,
rapporteur.
Je peux confirmer à M. Muzeau que je n'étais pas à Tulle.
(M. Alain Gournac rit.)
L'avis de la commission est défavorable.
M. Roland Muzeau.
Vous ne pouvez pas vous défausser comme ça ! Il faut être solidaire !
M. Alain Gournac.
On ne peut pas être partout !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Ameline,
ministre déléguée.
Le seuil venant tout juste d'être abaissé, il me
paraît utile de laisser s'appliquer cette mesure et d'en évaluer les effets.
Donc, à ce stade, le Gouvernement émet un avis défavorable.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 152.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 150, présenté par Mme Beaudeau, M. Fischer, Mme Demessine, M.
Muzeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi
libellé :
« Après l'article 38, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Les prestations servies au titre du livre IV du code de la sécurité
sociale font l'objet d'une revalorisation exceptionnelle de 5 %.
« II. - La perte des recettes est compensée par le relèvement à due
concurrence des contributions sociales visées aux articles L. 136-6 et L. 136-7
du code de la sécurité sociale. »
La parole est à M. Roland Muzeau.
M. Alain Gournac.
Encore !
M. Roland Muzeau.
Je sais, monsieur Gournac, cela vous fatigue, mais c'est comme ça !
M. Alain Gournac.
Non, c'est long !
M. Roland Muzeau.
Le présent amendement a pour objet de revaloriser exceptionnellement les
rentes et pensions versées en réparation d'un accident du travail ou d'une
maladie professionnelle à hauteur de 5 %, en rattrapage des pertes entraînées
par leur indexation sur les prix et non sur les salaires depuis la loi du 22
juillet 1993 relative aux pensions de retraite.
L'application de cette modalité d'indexation à l'ensemble des prestations
sociales, dont celles qui sont perçues par les victimes du travail, fait en
effet perdre à celles-ci la parité d'évolution entre les rentes et les
salaires. De nombreuses associations de victimes du travail ont, dès le départ,
dénoncé ce dispositif, qui aboutit à une double pénalisation des victimes du
travail.
Je vous invite donc, mes chers collègues, à voter cet amendement visant à
corriger l'injustice créée par le système de la loi du 22 juillet 1993 et le
dispositif d'indexation sur les prix qu'elle instaure, qui, nul ne l'ignore, ne
sert pas les intérêts des victimes.
Je ferai un dernier commentaire en réponse aux bruissements d'une partie de
notre hémicycle.
Nous avons déjà discuté d'une quarantaine d'amendements sur les accidents du
travail et les maladies professionnelles. Je regrette très vivement qu'aucun de
nos amendements - qu'il ait été financier, réglementaire, législatif ou qu'il
n'ait eu aucune incidence sur le plan budgétaire - n'ait été accueilli
favorablement par la majorité de droite. C'est un constat terrible et désolant.
(M. Alain Gournac proteste.)
Oui, monsieur Gournac, je sais, cela vous fatigue.
M. Alain Gournac.
Beaucoup !
M. Roland Muzeau.
Mesdames, messieurs les sénateurs, nous parlons de centaines de milliers de
salariés qui souffrent dans leur chair et dans leur âme. Or, sur de telles
questions, vous n'avez même pas levé le petit doigt pour voter le moindre
amendement.
M. Alain Gournac.
Nous n'avons pas de coeur !...
M. Roland Muzeau.
Vous aurez tous remarqué que nous avons voté sans aucun état d'âme
l'amendement - parce qu'il était juste - relatif aux salariés agricoles, qui a
été déposé par M. César. Vous auriez été bien inspirés, mesdames, messieurs les
sénateurs, de voter quelques-uns de nos amendements ! La dernière occasion vous
est donnée avec celui-ci, et j'espère que vous saurez saisir cette chance.
(Rires sur les travées du groupe CRC et du groupe socialiste.)
Mme Nelly Olin.
Ce sera votre dernier mot ?
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Alain Vasselle,
rapporteur.
Je ferai simplement remarquer à notre collègue que six
amendements ont quand même été adoptés, ce qui n'est pas négligeable.
Par ailleurs, je rappelle que nos collègues du groupe CRC avaient déposé
l'année dernière exactement le même amendement, si ce n'est que le taux de
revalorisation, qu'ils avaient fixé à 10 %, a été ramené cette année à 5 %.
L'année prochaine, ce sera éventuellement 0 % et, l'année d'après, peut-être
demanderont-ils à ce que l'on diminue les rentes et pensions !
Mme Michelle Demessine.
On fait des efforts et cela ne sert à rien !
M. Alain Vasselle,
rapporteur.
Plus sérieusement, j'ajouterai, sans développer longuement
les raisons qui le justifient, que l'avis de la commission des affaires
sociales est défavorable sur cet amendement. Vous feignez de ne pas comprendre
ces raisons, que vous connaissez pourtant parfaitement. Je vous renvoie aux
explications que j'avais fournies lors de l'examen des amendement n°s 56 et
141, qui seules comptent : il s'agit d'observations fondées auxquelles adhèrent
les partenaires sociaux.
(Non ! sur les travées du groupe CRC.)
M. Alain Gournac.
Très bien !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Nicole Ameline,
ministre déléguée.
Défavorable.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 150.
(L'amendement n'est pas adopté.)
Article 39