SEANCE DU 2 DECEMBRE 2002
« Crédits de paiement : 537 978 000 euros. »
La parole est à M. Roger Rinchet.
M. Roger Rinchet.
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, faire de la
politique, c'est assurer le quotidien, certes, mais c'est surtout essayer de
voir à dix, vingt ou cinquante ans ce que sera la vie de notre planète. C'est
essayer de penser loin, tâche difficile, mais exaltante et indispensable.
L'avenir de la planète en matière environnementale, on en parle beaucoup. On
en a parlé savamment à Rio, à Kyoto, à Johannesburg. On en parle à Paris. On en
parle partout.
Mais il faut aussi encourager et soutenir tous ceux qui ont la volonté d'agir,
de changer concrètement les choses en matière d'environnement et de
développement durable.
La France et l'Europe doivent être, dans ce domaine, les fers de lance de ce
vrai combat écologique, celui des actes, des réalisations, si modestes
soient-elles, qui permettront, dans les décennies à venir, de renverser les
tendances actuelles et ainsi de sauver du désastre écologique irrémédiable
notre petite planète qui, ne l'oublions pas, aura doublé sa population d'ici à
2050 !
Les bonnes volontés et les initiatives existent, nombreuses, tant chez les
citoyens que chez les élus, en matière d'élimination des déchets, de
dépollution ou d'énergies renouvelables naturelles et propres.
Mais tout ce qui est mis en place aujourd'hui coûte très cher en ce qui
concerne les énergies renouvelables, apparemment plus onéreuses et donc moins
compétitives que les énergies classiques.
Les pionniers en énergies renouvelables doivent avoir les moyens de faire
partager leur foi par le plus grand nombre, ce qui passe par une aide
importante des pouvoirs publics, faute de quoi les réalisations actuelles
seront sans lendemain et les grands projets qui se préparent resteront dans les
cartons.
M. Roland Courteau.
Exactement !
M. Roger Rinchet.
C'est pourquoi je voudrais brièvement évoquer l'Agence de l'environnement et
de la maîtrise de l'énergie, l'ADEME, son budget, son avenir, son rôle
essentiel dans le « décollage » des énergies renouvelables.
Certes, madame la ministre, les crédits de votre ministère en faveur de
l'ADEME sont en nette augmentation. Nous l'apprécions. Mais, à y regarder de
plus près, nous nous rendons compte que, globalement, les moyens qui lui sont
dévolus sont en diminution, en particulier ceux qui proviennent du ministère de
l'écologie et du développement durable, alors que les missions de l'ADEME se
sont alourdies, notamment avec l'élimination des stocks de farines animales.
Je connais bien l'argument souvent invoqué pour justifier les diminutions des
crédits dans les budgets qui consiste à souligner la sous-consommation des
crédits alloués l'année précédente. Or cette sous-consommation est due non pas
au manque de dossiers à financer, mais plutôt à la complexité des formalités
administratives qui paralyse la vie de nos institutions.
Alors, oui à une simplification et à une accélération des procédures, et nous
assisterons à une consommation bien supérieure des crédits, car les dossiers en
attente sont nombreux.
Il ne faudrait pas, en réduisant les moyens alloués à l'ADEME, afficher un
manque de volonté de promouvoir les énergies renouvelables au moment où, à
travers le pays, se développe une prise de conscience de l'importance de ces
nouvelles énergies, et alors que de nombreux pays ont pris sur nous, en matière
d'énergies renouvelables, une très large avance sur le plan tant de la
recherche que des réalisations pratiques. L'Allemagne, l'Autriche et même la
Scandinavie ont pris sur nous une avance considérable dans le domaine de
l'énergie solaire, alors que ces pays sont moins généreusement ensoleillés que
ne l'est la France. Il y a vraiment, dans ce domaine, matière à réflexion et à
action.
Ne brisons pas cet élan que nous avons eu tant de mal à susciter. Ce serait
une catastrophe pour la grande politique environnementale dont tous les hommes
et les femmes de bonne volonté se recommandent aujourd'hui.
Ne laissons pas gagner l'idée, trop souvent répandue par les incrédules ou par
certains lobbies des énergies classiques, que les énergies renouvelables sont
des chimères et leurs promoteurs des Don Quichotte.
Pour être convaincu de la nécessité de maintenir les aides publiques à leur
niveau actuel, il conviendrait de procéder à une étude comparée de la globalité
des coûts, directs et indirects, des différentes énergies. Les marées noires à
répétition, les menaces sur la couche d'ozone, les conséquences du
réchauffement de la planète ou les mesures de protection contre toutes les
pollutions devraient faire pencher radicalement la balance en faveur des
énergies renouvelables. Maire depuis trente ans d'une petite commune de quatre
mille habitants qui développe, depuis vingt ans, l'énergie solaire, je ne pense
pas être un rêveur. Je pourrais, si nous en avions le temps, comme je le fais
régulièrement dans tous les colloques consacrés à l'énergie en France ou en
Europe, vous dire tout ce que l'énergie solaire a déjà pu nous apporter sur le
plan tant économique qu'écologique.
Nous pourrions aussi imaginer tout ce que les énergies nouvelles pourraient
apporter sur le plan politique au monde, qui deviendrait tellement moins
dépendant des quelques pays détenteurs d'énormes réserves d'énergies fossiles,
avec tous les dérèglements majeurs de l'équilibre du monde que cela induit.
L'indépendance politique dépend grandement, dans notre pays moderne, de
l'indépendance énergétique.
C'est pourquoi, madame la ministre, je vous demande de faire en sorte que
l'ADEME puisse être dotée de moyens accrus. Pourront alors être aidés, dans des
délais plus réduits, tous ces projets émanant de citoyens, d'entreprises ou de
collectivités publiques qui devraient nous permettre, dans un premier temps, de
respecter nos engagements à l'égard du protocole de Kyoto - 2010, c'est demain
! - et, plus durablement, d'améliorer la vie sur notre planète pour ce siècle
qui commence et qui sera celui de nos enfants et nos petits-enfants ! C'est
peut-être là le vrai sens du développement durable.
(Applaudissements sur
les travées du groupe socialiste et du groupe CRC).
M. le président.
La parole est à M. Jean-Pierre Bel.
M. Jean-Pierre Bel.
A ce moment de nos travaux, madame la ministre, mon intervention portera,
au-delà des orientations de notre politique industrielle, de l'aide et du
soutien apportés à nos PME et à nos PMI, sur les actions que vous comptez
mettre en place pour enrayer le déclin continu de l'industrie textile.
En prenant connaissance des débats qui ont eu lieu à l'Assemblée nationale,
j'ai été frappé de constater que même le rapporteur spécial du budget,
appartenant à la majorité, M. Novelli, reconnaissait que « la politique
industrielle à mener n'apparaît pas clairement dans ce budget ». Pour l'avenir
de nos entreprises, pour le maintien de l'activité et de l'emploi, très
sincèrement, j'espère qu'il se trompe.
Je ne voudrais pas que soient corroborées les craintes, exprimées par beaucoup
d'observateurs, à un moment où la conjoncture internationale est incertaine et
où la consommation des ménages faiblit, de voir démantelés les outils
générateurs de politiques actives en faveur de l'emploi.
Il n'est pas nécessaire d'être un économiste éclairé pour constater que la
liste des plans sociaux s'allonge et que les licenciements économiques se
multiplient. Ces évidences sont, malheureusement, confortées quand nous
entendons des discours officiels opposer de façon caricaturale les « emplois
non marchands » aux « emplois marchands ».
En effet, même si cela ne dépend pas directement de votre ministère - c'est
tout de même son environnement ! - l'affaiblissement des outils de l'insertion
par l'économique et des dipositifs d'aide au travail, permettez-moi de le dire
ici, ne nous rassure pas sur l'avenir.
Pour les 6 millions de salariés qui sont concernés comme pour leurs
entreprises, il est essentiel de savoir si vous avez gardé l'ambition d'une
vraie politique industrielle.
Certains, comme, semble-t-il, M. le ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie, pensent que « l'industrie n'a pas besoin qu'on s'occupe d'elle ou
qu'on l'aide ». C'est une façon de voir. Mais que serait-il advenu alors, pour
prendre un exemple qui concerne ma région, de l'aéronautique ou du secteur
spatial sans les politiques volontaristes du début de la Ve République ?
Nous aimerions croire, madame la ministre, aux intentions que vous affichez
pour développer une politique active en faveur des PMI par le soutien à
l'innovation et à la recherche, mais il faudra plus que de bonnes intentions,
certainement plus que ce qui a déjà été dévoilé pour obtenir des résultats
significatifs. C'est vrai pour la métallurgie, la sidérurgie et l'automobile ;
c'est particulièrement vrai pour les industries du textile et de
l'habillement.
Nous l'avons rappelé au moment de la discussion de la question orale relative
au textile posée par le président du Sénat, M. Christian Poncelet, le 10
octobre : près de 450 000 salariés sont concernés directement ou indirectement
dans 3 000 entreprises, soit une perte de 55 % de l'effectif en cinq ans. Il
faudra plus que l'annonce de la constitution d'une zone
pan-euro-méditerranéenne pour donner des chances de survie à l'industrie
textile !
Il n'y a plus de temps à perdre pour adopter des mesures offensives et d'abord
pour l'aide à l'innovation et à la recherche ; il faut doter les Réseaux
innovation textile habillement de réels moyens, favoriser la mise en place de
chargés de mission en matière d'innovation, améliorer et simplifier les
conditions d'utilisation des crédits d'impôt recherche. En avons-nous les
moyens ? On peut en douter quand on constate le recul des dotations allouées à
la recherche et à l'innovation inscrites au chapitre 66-01 et la stagnation des
subventions à l'investissement dans le chapitre 66-02.
Nous savons tous que la matière première du futur est, plus que jamais, la
matière grise alliée à la connaissance ; elle seule peut garantir demain la
valeur ajoutée des entreprises.
Par ailleurs, nous savons bien aussi que, pour le développement des PMI, la
diffusion des technologies s'effectue dans les contrats de plan Etat-régions.
La participation des régions permet sensiblement d'amplifier ces fonds, et nous
nous en félicitons. Nous sommes néanmoins préoccupés de voir le soutien à
l'investissement matériel des entreprises - le fonds de développement des PMI,
le FD-PMI -, qui, le plus souvent, profite aux plus petites entreprises,
connaître une très nette baisse, puisqu'il diminue de près de 2,5 millions
d'euros.
Pour terminer, madame la ministre, j'aimerais vous interroger sur les
déclarations qu'a faites votre collègue ministre de l'intérieur au sujet de
l'avenir du textile. Je ne suis pas de ceux qui s'étonneraient de ce que,
décidément, M. Sarkozy s'intéresse à tout et s'exprime sur tout, d'autant que
je n'ignore pas sa très grande proximité avec le président de l'Union des
industries textiles, M. Guillaume Sarkozy...
Que M. Nicolas Sarkozy connaisse bien les problèmes du textile, je m'en
félicite !
Mais je m'interroge quand le même Nicolas Sarkozy, de passage à Troyes, dans
l'Aube, le 19 novembre dernier - soit à peine plus d'un mois après la
discussion au Sénat de la question sur le textile à l'occasion de laquelle vous
nous aviez apporté un certain nombre de réponses, madame la ministre -, annonce
que M. le Premier ministre, M. Jean-Pierre Raffarin, est très préoccupé par le
textile et qu'il prépare des mesures. Ou il en a trop dit, et il n'est pas bon
de susciter de faux espoirs, ou ses propos sont fondés sur du concret et des
éléments fiables, et alors, madame la ministre, il vous appartient sans plus
attendre, à vous qui avez la charge de ce ministère, de nous en faire part.
Madame la ministre, pour tout un secteur jadis fleuron de l'économie
nationale, pour des centaines de milliers de femmes et d'hommes qui osent
encore y croire, pour des régions entières qui sont à nouveau prêtes à se
mobiliser, l'heure n'est plus aux voeux pieux ou aux déclarations d'intention
mais, au contraire, à une politique d'accompagnement de nos industries.
C'est en fonction de vos réponses que nous vérifierons si vous croyez encore
en ces femmes et en ces hommes, en leur capacité et en leur savoir-faire, ou si
vous vous résignez à sacrifier un pan entier de notre économie.
(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe
CRC.)
M. le président.
La parole est à M. Jean-Pierre Sueur.
M. Jean-Pierre Sueur.
Madame la ministre, je souhaite à mon tour appeler votre attention sur les
difficultés importantes que connaît l'entreprise CIT-Alcatel où, vous le savez,
1 000 licenciements ont été annoncés, sur les 8 000 emplois que compte cette
entreprise sur divers sites en France. Je me permets de vous interroger après
avoir étudié de manière approfondie cette question avec les salariés de
l'entreprise CIT-Alcatel d'Ormes, dans le département du Loiret, et avec les
dirigeants de cette société.
Comme vous l'avez dit à l'instant, madame la ministre, ces difficultés sont
directement liées au surendettement des principaux opérateurs européens et
mondiaux dans ce domaine, et tout particulièrement de France Télécom.
Les solutions qui doivent être trouvées relèvent à la fois de la France et de
l'Europe.
Pour ce qui est de l'Europe, une action particulière doit être engagée pour
alléger le coût des licences UMTS payées par les opérateurs qui est - vous
l'avez dit, madame la ministre - l'une des principales causes des difficultés
de ces entreprises donneuses d'ordres.
Mais ces solutions passent aussi par un développement de l'accès au haut débit
et à l'ADSL dans notre pays.
L'extension de l'accès large bande est, en effet, susceptible de relancer
l'investissement dans ce secteur. La progression de l'équipement des lignes
téléphoniques en accès large bande peut avoir des effets d'entraînement sur de
nombreuses autres activités qui dépendent en partie des télécommunications.
L'ADSL, qui rend les communications plus rapides, peut susciter un
développement du commerce électronique, notamment la vente de musique ou de
vidéogrammes sur internet et une offre de services beaucoup plus riche.
L'ADSL permet également un accès plus large des consommateurs aux services
électroniques. Si, aujourd'hui, les services proposés sur internet ne
concernent que ceux d'entre nous qui possèdent un ordinateur, l'ADSL en fera
bénéficier davantage de personnes grâce à la possibilité, demain, d'une
connexion par le téléviseur.
Enfin, l'ADSL ouvre de nouvelles opportunités aux entreprises et aux
administrations publiques. D'une part, l'ADSL permet l'extension du télétravail
et rend possible les échanges par vidéo-conférence entre plusieurs personnes.
D'autre part, son développement peut être un facteur de réduction de la coupure
entre les villes et le monde rural.
En 2002, 13 millions de lignes téléphoniques seulement étaient équipées de
l'accès large bande en Europe, contre 18 millions en Amérique du Nord. Pour
résorber ce retard européen, il faudrait équiper environ 7 % de lignes par an,
étant donné que 4 % à 6 % des lignes sont équipées annuellement en Amérique du
Nord.
Rattraper ce retard en France et en Europe, c'est incontestablement la réponse
la plus efficace qui peut être apportée aux salariés d'une entreprise comme
CIT-Alcatel et au groupe Alcatel. Cela suppose une politique nationale. L'Etat
et ses services peuvent donner l'exemple en investissant massivement dans
l'ADSL pour la formation, pour les services aux usagers, pour
l'administration.
Comme vous le savez, madame la ministre, il n'y a pas une seule école au
Canada qui ne soit dotée d'un accès à Internet par large bande. Ce qui est
possible à Terre-Neuve doit donc l'être en France. D'ailleurs, le Premier
ministre, M. Jean-Pierre Raffarin, vient d'afficher son ambition d'atteindre 10
millions d'abonnés à l'ADSL en cinq ans.
C'est pourquoi je souhaite vous demander, madame la ministre, quels moyens
concrets vous comptez dégager, à court terme, pour atteindre cet objectif de 10
millions d'abonnés en cinq ans.
Cela étant, il est, bien entendu, essentiel, comme vous l'avez déjà indiqué,
qu'une action concertée soit menée et qu'un plan de relance de l'ADSL et du
haut débit soit défini au plan européen.
Vous avez souligné l'importance du conseil des ministres européens auquel vous
allez participer les 4 et 5 décembre prochain. Il est vrai que les décisions
qui seront prises lors de ce conseil sont attendues par les salariés de
CIT-Alcatel et du secteur. Je vous remercie, par avance, de bien vouloir nous
tenir informés, peut-être de manière plus précise que ce que vous avez indiqué
tout à l'heure, des orientations que vous comptez défendre, au nom de la
France, lors de cette réunion décisive.
(Applaudissements sur les travées du
groupe socialiste et du groupe CRC.)
M. le président.
La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Nicole Fontaine,
ministre déléguée.
J'apprécie que M. Rinchet partage l'intérêt de notre
gouvernement pour le développement durable, en général, et pour les énergies
nouvelles, en particulier. Je dois dire que je préfère l'expression « énergies
nouvelles » à celle d'« énergies renouvelables ». Je la trouve beaucoup plus
dynamique. J'ai souhaité, d'ailleurs, que le débat national dont j'ai la charge
et que je vais engager très prochainement porte sur les énergies et non pas sur
l'énergie. En cela même, il y a toute une réponse à votre question, monsieur le
sénateur.
S'agissant des crédits de l'ADEME, vous savez parfaitement, monsieur Rinchet,
qu'à l'Assemblée nationale j'ai combattu un amendement qui tendait à le
réduire. Je suis sûre que cela ne vous a pas échappé. Je n'ai pas besoin de
multiplier les commentaires, vous aurez compris à quel point les missions de
l'ADEME sont, à mes yeux, plus que jamais nécessaires dans le contexte que nous
connaissons.
M. Bel a évoqué tant de sujets qu'il me faudrait beaucoup de temps pour lui
répondre.
Monsieur le sénateur, l'accompagnement des mutations industrielles est
véritablement, comme je vous l'ai déjà dit, et ce n'est pas un hasard, un axe
fondamental de la politique que je souhaite mener. Je me permets de vous
renvoyer à l'intervention que j'ai faite devant cette même assemblée, le 10
octobre dernier, s'agissant plus particulièrement du textile, que vous avez
évoqué. A titre de complément, je vous invite également à prendre connaissance
des initiatives très concrètes que j'ai d'ores et déjà lancées dans l'un des
départements...
M. Jean-Pierre Bel.
Ce n'est pas le seul !
Mme Nicole Fontaine,
ministre déléguée.
... - je dis bien : « dans l'un des départements » -
qui se trouvent plus particulièrement affectés par la crise du textile.
Mme Odette Terrade.
Et le Nord ?
Mme Nicole Fontaine,
ministre déléguée.
Je me suis rendue dans les Vosges, et je suis prête à
aller dans les autres départements touchés pour réaffirmer ma détermination et
ma foi dans l'avenir du textile et pour la concrétiser en proposant un travail
de terrain. Je suis persuadée qu'il s'agit non pas d'un secteur en déclin, mais
d'un secteur en pleine mutation que nous avons tout lieu de soutenir.
Monsieur Sueur, je vous remercie du soutien que vous avez apporté à l'action
du Gouvernement, action qui traduit les propositions et suggestions du
Président de la République en faveur du développement des
télécommunications.
Vous avez rappelé que l'objectif du Gouvernement, certes ambitieux mais
néanmoins réalisable, visait à relancer le réseau à haut débit et à attirer 10
millions d'abonnés sur cinq ans. Le temps dont je dispose ne me permet pas de
vous exposer les moyens qui nous permettront d'atteindre cet objectif très
important.
S'agissant du conseil des ministres européens des télécommunications, je ne
vous cache pas que l'exercice ne sera pas facile. Amener nos partenaires
européens à partager le constat que nous faisons et à accepter que la
Commission européenne présente des propositions sur la base de ce constat ne
serait pas un mince résultat, car il nous donnerait une base de départ, une
rampe de lancement pour une véritable politique industrielle européenne des
télécommunications.
C'est dans ce cadre que nous devons, ensemble, là aussi, rechercher des
solutions positives aux difficultés de ce secteur qui est en crise -
provisoirement, je l'espère - et que le Gouvernement a bien l'intention de
relancer.
M. le président.
En accord avec la commission des finances, j'appelle en discussion
l'amendement n° II-31 tendant à insérer un article additionnel après l'article
68
bis
.
Article additionnel après l'article 68 bis