BOURÉE Nicolas-Prosper

avant 1889

BOURÉE (NICOLAS-PROSPER), sénateur du Second Empire, né à Boulogne-sur-Mer (Pas- de-Calais), le 26 mars 1811, mort le 9 juillet 1886, était issu d'une ancienne famille de magistrats au Parlement de Bourgogne. Il fit son droit et entra au ministère des Affaires étrangères en 1836 ; puis il suivit la carrière, devint en 1840 consul à Beyrouth, en 1846 consul général à la même résidence, en 1851 il était chargé d'affaires au Maroc et, comme tel, après le bombardement de la ville de Salé par le capitaine de Gueydon, il imposait aux autorités de Tanger les satisfactions réclamées par la France. Ministre en Chine (1852), chargé de missions d'exploration dans la Turquie en 1853 et 1854, il eut part à d'importantes négociations en vue de la guerre de Crimée, et stipula même, en 1855, comme ministre à Téhéran, le concours offensif et défensif du shah de Perse pour le cas où la guerre contre la Russie serait portée en Asie. Plus tard, il s'acquitta avec succès d'une autre mission en Allemagne, relative à la guerre d'Italie. Après la conclusion de la paix de Villafranca, il devint ministre en Grèce (1860), et occupa ce poste au moment de l'établissement de la dynastie danoise qui remplaça le roi Othon sur le trône. Il négocia encore diverses conventions avec le Portugal, où il représenta la France en 1864, avant d'être envoyé comme ambassadeur à Constantinople (1866). Le rôle de M. Bourée auprès du sultan Abdelaziz ne fut pas sans importance : il le poussa dans la voie des réformes, et obtint de lui, non seulement sa présence à l'Exposition universelle de 1867, a Paris, mais aussi un traité en vertu duquel les Français avaient le droit d'acquérir des propriétés dans l'empire ottoman. Grand officier de la Légion d'honneur, du 15 août 1861, M. Bourée fut le dernier sénateur nommé par l'Empire; le décret est daté du 20 juin 1870. Il a été admis à la retraite, comme ambassadeur le 21 janvier 1872. - Son fils, qui est entré à son tour dans la carrière diplomatique, où il s'est distingué, occupe aujourd'hui le poste d'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire en Belgique.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)