BRETEUIL Achille-Charles-Stanislas-Émile Le Tonnelier

avant 1889

BRETEUIL (ACHILLE-CHARLES-STANISLAS-EMILE LE TONNELIER, COMTE DE),

neveu du précédent, pair de France et sénateur du Second Empire, né à Paris, le 29 mars 1781, mort à Paris, le 3 juin 1864, était élève au collège du Plessis en 1789; sa famille ne fut sauvée de l'échafaud que par le 9 thermidor. Admis à l'École polytechnique, le 26 brumaire an IX, il entra, en l'an XI, au ministère des relations extérieures, où il resta huit mois, fut attaché à l'administration établie à Mayence pour la liquidation générale des dettes de l'Empire, et nommé par Talleyrand secrétaire de légation à Stuttgard. Auditeur au Conseil d'État le 11 février 1809, il alla porter le travail des ministres à la signature de Napoléon à Vienne, fut nommé, en juillet de la même année, intendant de la Styrie, puis, en décembre, de la Carinthie, et, en janvier 1810, de la Basse Carniole, fut créé, le 9 mars 1810, baron de l'Empire, appelé, le 20 novembre 1810, à la préfecture de la Nièvre, et le 25 mars 1813, à celle des Bouches de l'Elbe. L'évacuation de Hambourg le l'amena en France (1814) ; Louis XVIII le nomma maître des requêtes, et lui confia successivement, le 12 juillet 1815, la préfecture d'Eure-et-Loir, le 2 août 1820, celle de la Sarthe, et, le 9 janvier 1822, celle de la Gironde. Promu pair de France, le 23 décembre 1823, il fut l'apporteur, en 1825, de la loi sur le sacrilège, qu'il qualifia d'attentat « déicide ». « Donnons aux tribunaux, disait-il, les moyens de venger la société, lorsqu'elle est attaquée dans l'objet de sa vénération, et ne craignons pas d'avouer que le plus grand des crimes est celui défini par l'art. 1^er du projet de loi. » Il siégea à la Chambre haute jusqu'à la révolution de 1848, et fut appelé, le 26 janvier 1852, au Sénat du Second Empire; dans l'une et l'autre assemblée, M. de Breteuil vota avec les différentes majorités dynastiques.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)