État civil :
Né le 29 août 1780
Décédé le 14 janvier 1867
Profession :
Peintre
IInd Empire

Ancien sénateur du Second Empire

Elu le 25 mai 1862
Fin de mandat le 14 janvier 1867

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

INGRES (JEAN-AUGUSTE-DOMINIQUE), sénateur du Second Empire, né à Montauban (Tarn-et-Garonne) le 15 septembre 17801, mort à Paris le 14 janvier 1867, était fils d'un artiste à la fois peintre et musicien, qui cultiva de préférence en son fils le goût de la musique et lui fit pousser assez loin l'étude du violon. On dit même qu'il se fit applaudir, tout enfant, au théâtre de Toulouse. Mais une vocation plus marquée l'entraîna à quinze ans vers la peinture; son premier maître fut M. Roques, il prit ensuite des leçons du paysagiste Briant et vint à Paris, où il fréquenta l'atelier de David. Après quatre ans d'études, M. Ingres l'emporta, en 1800, le second grand prix de peinture, et, l'année suivante, le premier grand prix; le sujet du concours était des plus classiques l'Arrivée dans la tente d'Achille des ambassadeurs envoyés par Agamemnon pour apaiser la colère du fils de Pélée. Exacte et originale tout ensemble, la composition de M. Ingres fut très remarquée. Avant de partir pour Rome, il exposa, en 1802, une Baigneuse et un Portrait de femme, deux de ses meilleures oeuvres, en 1804 un Portrait du premier consul et son propre portrait, et, en 1806, un Portrait de l'Empereur acquis pour les Invalides. Après cette exposition, qui lui valut les premières sévérités de la critique, il partit pour la patrie de Raphaël, son maître de prédilection. Il trouva dans ses oeuvres l'idéal qu'il cherchait et se pénétra de sa manière. Pendant ses quatre années d'études officielles il envoya en France une Baigneuse, une Dormeuse, OEdipe et le Sphinx, une seconde Baigneuse, et Jupiter et Thétys. Ses derniers envois ayant été accueillis avec quelque froideur, M. Ingres, au lieu de rentrer à Paris, résolut de rester à Rome, au milieu des chefs-d'oeuvre des maîtres; il s'y maria, eu 1813, avec une de ses cousines. Cette atmosphère imprégnée d'art, si favorable au travail recueilli et solitaire, lui convenait admirablement. Il s'y fortifia dans le silence, loin des coteries et des systèmes, et se fit de son atelier une sorte de cloître où n'arrivaient pas les bruits du monde. Les épreuves de la vie d'artiste ne lui manquèrent pas : à Florence, il fut obligé pour vivre de faire des portraits à des prix dérisoires, et il n'en trouvait pas toujours. C'est pourtant l'époque de sa plus grande fécondité, car il produisait en même temps de nombreuses toiles dont quelques-unes sont comptées aujourd'hui parmi les meilleures : Raphaël et la Fornarina, Romulus vainqueur d'Acron, le Sommeil d'Ossian, etc. L'Odalisque couchée, commandés en 1813 par la reine Caroline de Naples, fut la première toile qui attira l'attention sur le maître ignoré dans sa patrie. Remontant aux premiers temps de la Renaissance italienne, le peintre s'inspirait d'André Mantegna, de Léonard de Vinci, du Pérugin : il allait représenter une des faces du romantisme, dont Eugène Delacroix traduisit l'autre. Françoise de Rimini ; Philippe V, roi d'Espagne, donnant la Toison d'or; l'Epée de Henri IV ; la Mort de Léonard de Vinci ; Roger délivrant Angélique ; Henri IV en famille, tous ces tableaux, produits de 1814 à 1832, qui faisaient à l'artiste français une grande réputation en Italie, eurent chez nous un succès moins brillant. Le Voeu de Louis XIII, auquel Ingres travailla trois ans, força enfin l'admiration rebelle. En 1824, Ingres fut décoré de la Légion d'honneur et, en 1825, admis à l'Institut (Académie des Beaux-Arts) comme successeur du baron Denon. L'Apothéose d'Homère, au Salon de 1827, où figuraient la Naissance de Henri IV, d'Eugène Déveria, et le Sardanapale de E. Delacroix, consacra la gloire de l'artiste si longtemps méconnu. Il fut ardemment soutenu par les romantiques, car il ne servait aucune idée, et nul n'était plus fidèle que lui à la « couleur locale ». Son Entrée de Charles V à Paris ressemble à une tapisserie gothique; sa Francesca de Rimini paraît détachée d'un manuscrit à miniatures ; son Roger et Angélique a la grâce chevaleresque du poème de l'Arioste. Cependant le dénigrement fut extrême comme l'enthousiasme, et les moindres travaux de M. Ingres provoquèrent d'orageuses discussions. Le Martyre de Saint- Symphorien, particulièrement, souleva les contestations les plus vives. Affligé et décourage par la brutalité de certaines attaques, le peintre n'exposa, de 1832 à 1834; que les portraits de

M. Bertin aîné et du comte Molé, et fut heureux d'être envoyé à Rome, comme directeur de la villa Médicis. Il fit copier, sous sa direction, les fresques de Raphaël au Vatican, et envoya en France plusieurs toiles nouvelles : la Vierge à l'hostie, Stratonice, pour le duc d'Orléans, dont

il vint exécuter le Portrait à Paris. Il composait en même temps (1843) le portrait mythologique de Cherubini inspiré par la Muse. Son second retour de Rome avait été pour M. Ingres un triomphe. L'enthousiasme se ses compatriotes ne lui faisait plus défaut. Il donna depuis : la Naissance de Vénus Anadyomène ; Jésus au milieu des docteurs ; Jeanne d'Arc au sacre de Charles VII ; le portrait de Madame de Rothschild, etc. En outre il travailla à la décoration du château de Dampierre, pour le duc de Luynes, fut chargé de diverses peintures pour la Chambre des pairs, et exécuta des cartons pour les vitraux de la Sainte-Chapelle de Paris et pour ceux de la chapelle de Dreux. Enfin, sous le second Empire, il exécuta à l'hôtel de ville un plafond représentant l'Apothéose de Napoléon Ier avec cette légende : In nepote redivivus : l'oeuvre fut transportée à Saint-Cloud et l'artiste reçut dès lors les faveurs impériales. A l'Exposition universelle de 1855, M. Ingres put réunir des points les plus éloignés ses principales toiles, et un salon leur fut exclusivement réservé : il reçut du jury international, en même temps que son rival Delacroix, une des grandes médailles d'honneur. Appelé, le 25 mai 1862, à faire partie du Sénat impérial, il y vota jusqu'à sa mort conformément aux voeux du pouvoir. Grand-officier de la Légion d'honneur.

1 Archives nationales, Base Léonore, dossier Ingres LH/1335/27 : né le 29 août 1780.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean-Auguste-Dominique INGRES

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