- Appartenance politique :
- Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
- État civil :
- Né le 13 novembre 1888
Décédé le 2 mars 1965 - Profession :
- Agriculteur
- Département :
- Loire-Atlantique
-
Ancien sénateur de la Ve République
Ve République
BOUCHER (Albert)
Né le 13 novembre 1888 à Montbert (Loire-Inférieure)
Décédé le 2 mars 1965 à Montbert (Loire-Atlantique)
Sénateur de la Loire-Atlantique de 1959 à 1965
Issu d'une famille de petits fermiers, Albert Boucher quitte les bancs de l'école dès l'âge de onze ans pour aider ses parents dans leur exploitation. Mobilisé en 1914, il reste au front tout au long de la Première guerre mondiale. Ayant échappé à la mort alors que tant de paysans ont laissé leur vie dans les tranchées et sur les champs de bataille, il revient à Montbert après le conflit. Il afferme alors une terre plus importante, celle de Bois-Joly, sur laquelle il va mener toute sa carrière d'agriculteur. En 1925, il entre au conseil municipal de Montbert et y siège sans interruption jusqu'en 1959. A partir de 1951, il exerce la charge d'adjoint au maire. En récompense de cette action de conseiller municipal longue de trente-quatre années, il reçoit la médaille d'argent départementale et communale.
Mais c'est avant tout au service de l'agriculture du pays nantais qu'Albert Boucher donne sa pleine mesure. Pionnier de l'organisation agricole dans son département, il n'a de cesse de défendre les principes de solidarité et de coopération au sein du monde paysan. Il anime ainsi dès avant la Grande guerre un cercle de jeunes ruraux à Montbert. Par la suite, il s'emploie à promouvoir inlassablement la mutualité et le syndicalisme agricoles. Dans l'entre-deux-guerres, il organise une Mutuelle-bétail dans sa commune natale et préside à la fondation d'une caisse rurale, l'une des toutes premières créées en Loire-Inférieure.
En 1942, Albert Boucher est nommé syndic de la Corporation paysanne du département. Puis, peu de temps après la fin de la Seconde guerre mondiale, en juillet 1945, alors que les difficultés matérielles perdurent, il est porté à la présidence de la toute nouvelle fédération départementale des exploitants agricoles. Il la dirige pendant quatorze années consécutives, jusqu'à son élection au Sénat en 1959. En 1952, il est également choisi pour présider la chambre d'agriculture de Loire-Inférieure.
En assumant ces deux éminentes responsabilités à la tête de la fédération départementale et de la chambre d'agriculture, Albert Boucher apparaît comme l'acteur majeur du monde agricole de la Loire-Inférieure - devenue en 1957 le département de la Loire-Atlantique. Il ne cesse de parcourir sa région pour convaincre les paysans de la nécessité de présenter un front commun en des temps où l'agriculture française connaît de très profondes mutations.
En 1959, désireux d'inscrire son action au-delà de l'échelle départementale, Albert Boucher décide de se porter candidat à un mandat parlementaire : il sollicite un siège de sénateur de la Loire-Atlantique lors des premières élections à la Haute assemblée sous la Ve République, qui ont lieu le 26 avril 1959. Il se présente sur la liste d'Entente nationale et républicaine, soutenue par les Républicains indépendants et l'Union pour la nouvelle République (UNR), qui compte également trois sénateurs sortants : le président du Conseil général de la Loire-Atlantique Abel Durand, le maire de La Baule René Dubois, et le maire d'Erbray Michel de Pontbriand. Si ces trois sénateurs sont réélus dès le premier tour de scrutin, avec respectivement 788 voix, 866 voix et 915 voix, Albert Boucher n'obtient quant à lui que 720 voix sur 1 552 suffrages exprimés. Il doit donc se présenter de nouveau devant les grands électeurs. Elu au second tour avec 608 voix sur 1 550 suffrages exprimés, il permet à la liste d'Entente nationale et républicaine de remporter l'ensemble des sièges à pourvoir dans le département.
Peu de temps après son élection au Sénat, afin de se consacrer pleinement à son nouveau mandat, Albert Boucher démissionne du conseil municipal de Montbert et renonce à la présidence de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles. Il quitte également un peu plus tard, en 1964, la direction de la Chambre d'agriculture de Loire-Atlantique.
Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe des Républicains indépendants. Il est membre de la commission des affaires économiques, de 1959 à son décès en 1965. Il vote en février 1960 en faveur de la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, texte soumis à l'examen des parlementaires à la suite de la semaine des barricades à Alger.
Albert Boucher se montre en revanche d'une grande discrétion dans l'hémicycle au cours de son mandat. Il le reconnaît lui-même, invoquant, en novembre 1963, lors de sa seule prise de parole à la tribune du Sénat, un manque d'expérience oratoire : « Je ne suis pas un habitué de cette tribune ». Et encore, cette unique intervention en séance publique n'a-t-elle pour but que de remplacer Marcel Legros, sénateur de la Saône-et-Loire, absent, pour évoquer un problème relatif au degré alcoolique de certains vins. Albert Boucher s'excuse d'ailleurs de ne pas bien maîtriser ce sujet. Sa discrétion ne l'empêche cependant pas de jouer un rôle de conseil auprès de ses collègues sénateurs, comme en témoigne le président de la Haute assemblée Gaston Monnerville, dans l'éloge funèbre qu'il prononce le 6 avril 1965 : « Combien de fois le président de séance [...] n'a-t-il pas vu l'un ou l'autre de nos collègues quitter sa travée pour aller s'asseoir à côté d'Albert Boucher afin de recueillir son sentiment sur la question en cours de discussion, certain de trouver auprès de lui un avis averti. »
Les services éminents qu'il a rendus à la collectivité, et plus particulièrement au monde paysan de la Loire-Atlantique, valent à Albert Boucher d'être promu chevalier de la Légion d'honneur et chevalier du Mérite agricole.
Après une brève maladie, le « Père Albert », ainsi qu'il était familièrement surnommé à Montbert et dans les milieux agricoles de son département, s'éteint à l'âge de soixante-seize ans dans sa ferme de Bois-Joly. C'est Paul Guillard, conseiller général du second canton de Nantes et vice-président de la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique, qui lui succède au Sénat.
Elu le 26 avril 1959
Fin de mandat le 2 mars 1965 (décédé)
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Albert BOUCHER
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