Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
État civil :
Né le 10 février 1897
Décédé le 24 janvier 1980
Profession :
Ingénieur
Département :
Deux-Sèvres

Travaux parlementaires

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

COUDÉ DU FORESTO (Yvon)

Né le 10 février 1897 à Piedicroce (Corse)

Décédé le 24 janvier 1980 à Niort (Deux-Sèvres)

Conseiller de la République, puis Sénateur des Deux-Sèvres de 1946 à 1948, puis de 1952 à 1958

Sous-Secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 26 novembre 1947 au 26 juillet 1948

Secrétaire d'Etat au Ravitaillement du 26 juillet 1948 au 5 septembre 1948

Secrétaire d'Etat aux Affaires économiques et au Ravitaillement du 5 septembre 1948 au 20 novembre 1948

Yvon Coudé du Foresto obtient en 1914 son baccalauréat scientifique au lycée Fontanes de Niort, d'où sa famille est originaire.

Engagé volontaire au 8e Dragon, le 10 février 1915, il est bientôt affecté dans l'armée de l'air, du fait de ses connaissances en matière de radio ; il devient ainsi l'instructeur de l'escadrille C 134, mais doit être évacué à la fin de 1917 après un bombardement par gaz.

Son état de santé ne lui permet de reprendre ses études qu'à la fin de 1918 : il obtient alors les diplômes d'ingénieur de l'Ecole spéciale de mécanique et d'électricité, et de l'Ecole supérieure d'électricité.

Il entre ensuite à la Compagnie Thomson-Houston, puis aux Usines Alsthom, où il travaille de 1921 à 1942. Ayant alors hérité d'une entreprise de minoterie et d'aliments du bétail dans les Deux-Sèvres, il abandonne sa carrière d'ingénieur pour se consacrer à la gestion de cette affaire. Ses nouvelles fonctions professionnelles le conduisent à présider de nombreux organismes techniques ou corporatifs : groupement national des fabricants d'aliments pour le bétail, chambre de commerce des Deux-Sèvres, syndicat intercommunal d'électricité de ce département, entre autres.

A la Libération, il entre dans la vie politique, dans les rangs du MRP : élu au conseil municipal de Niort en 1945, il remporte dans les Deux-Sèvres le siège à pourvoir dans le cadre départemental aux élections du 8 décembre 1946 au Conseil de la République. Il recueille alors 333 voix sur 721 suffrages exprimés.

Membre des Commissions de l'agriculture, et de la production industrielle, il prend part, dès son élection, à de nombreux débats, essentiellement sur les problèmes agricoles et alimentaires, qui sont alors cruciaux pour la vie du pays : mise en place des engrais de printemps, impôts sur les bénéfices agricoles, mesures tendant à remédier au déficit en céréales, statut du fermage et du métayage, réglementation du temps de travail dans les professions agricoles.

Aussi Robert Schumann lui confie-t-il le poste délicat du ravitaillement dans le cabinet qu'il constitue en novembre 1947 ; il est reconduit dans cette fonction par André Marie et Henri Queuille.

Le responsable du ravitaillement est voué à l'impopularité, dans un pays où les circuits de production et de distribution ont été durablement perturbés par la guerre et l'occupation; Yvon Coudé du Foresto n'échappe pas à ce sort, notamment pour avoir rétabli le rationnement de la viande de boucherie, et demandé aux agriculteurs de réduire certains de leurs prix. Il est ainsi battu aux sénatoriales du 7 novembre 1948, ne remportant que 157, puis 144 voix aux deux tours sucessifs, sur respectivement 946, puis 945 suffrages exprimés.

Il démissionne alors du Gouvernement. Mais il retrouve aisément son siège aux élections du 18 mai 1952, où il obtient au deuxième tour, sous l'étiquette Républicain indépendant, 511 voix sur 948 suffrages exprimés.

Il rejoint alors le groupe du Centre républicain, et siège à la Commission des finances et à la Commission de la production industrielle.

Parlementaire très actif, il est chargé de plusieurs rapports par la Commission des fmances, et intervient également en son nom propre dans nombre de débats budgétaires et fiscaux, ainsi que dans les grandes discussions sur les questions énergétiques : Communauté européenne du charbon et de l'acier (1952), application de la loi de nationalisation de l'électricité et du gaz (1954), plan de développement de l'énergie atomique, Euratom (1957), notamment.

Il est d'ailleurs élu, en octobre 1955, à la présidence de la Commission de coordination et de contrôle chargée de suivre l'exécution du traité de la CECA, et représente le Parlement au Conseil supérieur de l'électricité et du gaz à partir de juillet 1956 ; de même est-il nommé, en avril 1958, au Comité consultatif de l'utilisation de l'énergie. Observateur attentif de l'évolution de la recherche scientifique, il accède, en octobre 1955, à la vice-présidence de la Commission de coordination de la recherche scientifique et du progrès technique, après avoir été nommé, en décembre 1954, membre du Conseil supérieur de la recherche scientifique et du progrès technique.

Les 2 et 3 juin 1958, il se prononce en faveur des pleins pouvoirs, et de la révision constitutionnelle, puis conserve sans difficulté son siège aux élections du 8 Juin, où il est élu dès le premier tour, comme candidat isolé, par 574 voix sur 943 suffrages exprimés.

Il est réélu aux sénatoriales d'avril 1959.

Ve République

COUDÉ du FORESTO (Yvon)

Né le 10 février 1897 à Piedicroce (Corse)

Décédé le 24 janvier 1980 à Niort (Deux-Sèvres)

Conseiller de la République puis sénateur des Deux-Sèvres de 1946 à 1948, puis de 1952 à 1977

Sous-Secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 26 novembre 1947 au 26 juillet 1948

Secrétaire d'Etat au Ravitaillement du 26 juillet 1948 au 5 septembre 1948

Secrétaire d'Etat aux Affaires économiques et au Ravitaillement du 5 septembre 1948 au 20 novembre 1948

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, p. 203-204)

Représentant les Deux-Sèvres au Conseil de la République, Yvon Coudé du Foresto sollicite le renouvellement de son mandat lors des premières élections sénatoriales de la Ve République le 26 avril 1959. A la tête d'une liste d'Union, il conserve très aisément son siège dès le premier tour : il obtient 626 voix sur 943 suffrages exprimés. Son colistier, le maire indépendant de Thouars Jacques Ménard, est reconduit avec 613 voix. Peu de temps après, en juillet 1959, Yvon Coudé du Foresto est également élu membre du Sénat de la Communauté. Il est encore plus confortablement réélu lors des élections sénatoriales du 22 septembre 1968 : les grands électeurs des Deux-Sèvres lui apportent 646 voix sur 947 suffrages exprimés. Comme en 1959, la liste d'Entente centriste qu'il conduit remporte les deux sièges à pourvoir dans le département : avec 644 voix, Jacques Ménard est lui aussi réélu.

Au Sénat, Yvon Coudé du Foresto s'inscrit au groupe des Républicains populaires, devenu celui de l'Union centriste des démocrates de progrès (UCDP) à la suite des élections de septembre 1968. Farouche défenseur des prérogatives de la Haute assemblée, il fait ardemment campagne pour le « non » au référendum du 27 avril 1969 sur la régionalisation et la réforme du Sénat.

Tout au long de son mandat, il siège au sein de la commission des finances. Il y exerce même de très importantes fonctions. Il en est ainsi vice-président de 1964 à 1971. Surtout, en octobre 1971, il est nommé rapporteur général, succédant au sénateur du Vaucluse Marcel Pellenc qui assumait cette charge depuis 1954. Yvon Coudé du Foresto l'exerce quant à lui pendant quatre ans, jusqu'en juin 1975. A cette date, son état de santé et son âge le contraignent à démissionner et à laisser la place au sénateur de la Vienne René Monory.

Dans cette fonction essentielle au sein des assemblées parlementaires, dont il a lui-même jugé qu'elle avait constitué la tâche la plus « exaltante » qu'il ait eue à remplir au cours de sa longue carrière politique, Yvon Coudé du Foresto est avant tout chargé de rapporter l'ensemble des lois de finances. Lors de ses interventions sur ces textes, il ne cesse à partir de l'automne 1973 de mettre en garde les responsables gouvernementaux sur les conséquences du choc pétrolier sur l'économie française. En décembre 1973, craignant que « le réveil ne soit pénible » en raison de la grave crise énergétique mondiale à laquelle la France s'avère particulièrement vulnérable, il reproche au gouvernement de Pierre Messmer « d'endormir l'opinion publique » et « de ne pas lui dire la vérité », qui « est que rien ne redeviendra comme avant ». De même, déplore-t-il en 1974 qu'il ne soit pas assez tenu compte de l'importance de l'inflation et de la pénurie de devises nécessaires aux importations de matières premières essentielles.

Portant un grand intérêt aux questions énergétiques à propos desquelles il est souvent intervenu à la tribune du Sénat, il juge nécessaire dès l'hiver 1973 de consacrer le maximum de moyens à la recherche de nouvelles sources d'énergie et de suspendre certains projets comme les programmes autoroutiers. L'ancien secrétaire d'Etat au ravitaillement suggère même la mise en place de tickets de rationnement pendant cette période de crise.

En tant que rapporteur général de la commission des finances, il rapporte également tous les textes législatifs ayant une incidence financière ou budgétaire, tel celui qui institue un prélèvement conjoncturel ayant pour objet de prévenir les comportements inflationnistes des entreprises, en octobre 1974. Il s'emploie notamment à tenter d'obtenir davantage de clarté dans l'élaboration et la présentation de ces textes.

Très actif, il présente plusieurs rapports au nom de la commission des finances au cours de son mandat, aussi bien sur la compagnie Air France en 1960 que sur la Cour des Comptes en 1967, l'aménagement de la taxe professionnelle et le fonctionnement et l'évolution du Commissariat à l'énergie en 1977. Il rapporte de même les projets de lois de programme relatives aux équipements militaires en 1964, 1970 et 1976.

Il intervient en outre fréquemment en séance publique sur des questions variées, telles que l'aménagement du territoire (1963), l'exercice du droit syndical dans les entreprises (1968), la pollution des mers par les hydrocarbures (1969), le service national (1970) ou les personnes handicapées (1975). Ancien sous-secrétaire d'Etat à l'agriculture, il continue aussi de se soucier des problèmes agricoles, spécialement lors de la discussion de la loi de finances. Il porte de même un intérêt prononcé à l'aéronautique.

Il participe aux scrutins sur les principaux projets de loi hormis celui sur la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973 : il vote pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie en 1960, pour la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965, pour la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967, pour la loi portant création et organisation des régions en 1972, pour la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974 et pour la loi portant réforme du divorce en 1975. Il est en revanche l'un des quatre sénateurs à se prononcer contre la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974.

Agé de quatre-vingts ans, il décide de ne pas se représenter aux élections sénatoriales du 25 septembre 1977. Il se retire ainsi de la vie politique après avoir passé vingt-sept années, dont vingt-cinq consécutives au Palais du Luxembourg. Nommé sénateur honoraire, il est décoré en mai 1978 de la croix d'officier de la Légion d'honneur par le président du Sénat Alain Poher, auquel il avait apporté son soutien lors de l'élection présidentielle de 1969.

Grièvement blessé dans un accident de la route en novembre 1978, il voit sa santé déjà chancelante se dégrader. Il met fin à ses jours chez lui, à Niort, dans sa quatre-vingt-troisième année.

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 22 septembre 1968
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)

Rapporteur général de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation

Membre de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Yvon COUDE du FORESTO

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