- Appartenance politique :
- Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
- État civil :
- Né le 10 août 1903
Décédé le 28 juin 1984 - Profession :
- Notaire
- Département :
- Martinique
-
Ancien sénateur de la Ve République
Ve République
DUVAL (François)
Né le 10 août 1903 au Vauclin (Martinique)
Décédé le 28 juin 1984 à Fort-de-France (Martinique)
Sénateur de la Martinique de 1968 à 1977
Né en 1903 en Martinique, François Duval devient, après ses études secondaires, contremaître à l'usine du Simon puis clerc de notaire et enfin notaire. Après la Seconde guerre mondiale, il s'affirme comme une personnalité importante du parti socialiste local fondé au début du siècle par Joseph Lagrosillière. Sous l'étiquette Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), il est élu en 1945 conseiller général du canton du St-Esprit et prend en 1948 la présidence du Conseil général de la Martinique. Il conserve cette fonction jusqu'en 1953 avant de la retrouver de 1964 à 1970. Elu conseiller général du canton du François en 1949, il le quitte pour celui de Case-Pilote/Bellefontaine en 1951 avant de s'implanter de nouveau dans le canton du François en 1958 dont il reste le conseiller général jusqu'en 1976. La plupart des Martiniquais le connaissent comme le maire du François, mandat qu'il conserve de 1956 à 1971. En 1957, conseiller de l'Union française pour la Martinique, il rejoint le comité d'honneur du Comité d'action sociale en faveur des originaires des départements d'outre-mer en métropole (CASODOM) présidé par Gaston Monnerville. Il se présente aux législatives de 1958 mais est battu par Victor Sablé, assimilationniste proche des Békés, représentant de la droite martiniquaise et farouche adversaire de toute idée d'autonomie ou d'indépendance.
L'année 1968 marque une rupture pour François Duval. Inquiet devant la radicalisation d'une partie de la gauche locale (surtout après les violents incidents de la fin mars 1967 en Guadeloupe où les forces de l'ordre avaient tiré sur des manifestants), déçu par l'attitude des socialistes antillais lors de la crise de mai, conscient aussi que les législatives de juin 1968 avaient renforcé l'emprise gaulliste dans une Martinique où la majorité des maires et conseillers généraux étaient membres de l'Union pour la défense de la République (UDR), François Duval rejoint le camp gaulliste. Il se rapproche de Camille Petit, fondateur du mouvement gaulliste local en 1958, secrétaire général de l'Union pour la nouvelle République (UNR) martiniquaise de 1958 à 1965 et député à partir de 1967. Les gaullistes antillais défendent l'assimilation complète des deux îles à la France et le statut de département. C'est donc sous la nouvelle étiquette UDR qu'il est élu sénateur le 22 septembre 1968, dès le premier tour, en tandem avec le sénateur sortant Georges Marie-Anne. Son programme, très centré sur l'économie (meilleur accès au crédit, défense des productions agricoles traditionnelles, restructuration de l'industrie sucrière, développement de la pêche, fondation d'une chambre des métiers) se termine par une ode à « cette Grande Nation Française à laquelle nous sommes heureux et fiers d'appartenir ». Son revirement lui vaut la colère de l'opposition de gauche et notamment des communistes très remontés contre le « notable d'un système colonialiste discrédité ».
Au Sénat, François Duval rejoint dès octobre 1968 la commission des affaires économiques et sociales ainsi que le groupe gaulliste. Il profite des questions orales et écrites comme des interventions lors des discussions de textes de loi pour se faire l'ardent défenseurs des intérêts économiques de son département, des Antilles de manière plus générale et, par extension, de l'ensemble de l'Outre-mer. Lors des discussions sur le projet de loi de finances, il évoque ainsi la crise sucrière et la nécessaire restructuration de la filière concernée, la réforme foncière, les difficultés d'écoulement sur le marché métropolitain et européen des fruits tropicaux (ananas et bananes), la concurrence avec les pays africains dans le cadre des accords de Lomé. Il se montre particulièrement sensible aux enjeux socio-économiques de la question de l'énergie aux Antilles. Alors que le revenu moyen en Martinique représente le tiers de l'équivalent métropolitain, l'électricité y est trois fois plus chère. Il milite donc pour une réduction de ces écarts qui se traduisent pas des injustices sociales et un retard économique. Il souhaite notamment l'extension aux départements d'Outre-mer (DOM) de la nationalisation de l'électricité acquise en Métropole au sortir de la guerre. La crise énergétique qui touche la France à partir de 1973 rend le sujet encore plus sensible dans la mesure où les Antilles disposent surtout à l'époque de centrales thermiques fonctionnant au fuel dont le prix augmente alors beaucoup. Après chaque cataclysme, le sénateur sollicite aussi l'aide gouvernementale, comme en 1970 après le passage dévastateur de la tempête « Dorothée ». Mais ce défenseur de la Martinique sait aussi se rappeler qu'il est notaire et défend régulièrement les professions judiciaires. A compter de mars 1972, il est nommé délégué représentant la France à l'Assemblée unique des Communautés européennes.
A partir de 1972-1973, François Duval, sans se désintéresser totalement des dossiers économiques, concentre désormais son attention sur les sujets d'ordre culturel (enseignement, médias). Il est nommé en octobre 1974 membre de la commission des affaires culturelles. Il intervient à plusieurs reprises à propos de l'enseignement primaire aux Antilles et du traitement local de l'information. Inquiet devant les progrès électoraux des indépendantistes antillais dans les années 1970 (en 1973, leur chef de file Alfred Marie-Jeanne fonde le mouvement « La parole au peuple » qui deviendra en 1978 le Mouvement indépendantiste martiniquais), il rend hommage au Sénat, en 1975, à « l'oeuvre de progrès économique, social et culturel accomplie par la France dans les départements d'outre-mer ». Attaché à la défense de la culture française, il s'inquiète également de « l'envahissement du parler créole sur les ondes locales ». A la fin 1976, le parlementaire rejoint le nouveau groupe du Rassemblement pour la République (RPR) du Sénat.
Au cours de son mandat, François Duval approuve la loi du 5 juillet 1972 portant création et organisation des régions, la loi Royer du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat, la loi du 5 juillet 1974 fixant à 18 ans l'âge de la majorité, la loi Veil du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse et la loi du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce.
François Duval, qui ne se représente pas aux cantonales de mars 1976, n'est pas non plus candidat aux sénatoriales de septembre 1977. Il se retire de la vie politique, et meurt en 1984, âgé de 80 ans.
Elu le 22 septembre 1968
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de François DUVAL
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