Appartenance politique :
Membre du Groupe Union Centriste
État civil :
Né le 30 octobre 1926
Décédé le 30 août 2021
Profession :
Gérant de société
Département :
Mayotte
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


HENRY (Marcel)

Né le 30 octobre 1926 à Mtsapéré-Mamoudzou (Mayotte)

Décédé le 30 août 1921 Pamandzi (Mayotte)

Sénateur de Mayotte de 1977 à 2004

Marcel Henry voit le jour le 30 octobre 1926 à Mtsapéré, au nord-est de Mayotte. Après avoir travaillé dans l'administration de 1946 à 1951, il devient agent local de la Société commerciale des Comores, spécialisée dans le batelage et le transit maritime à Mayotte, puis représentant de la Société navale et commerciale havraise péninsulaire.

Il s'engage en politique en 1958 en rejoignant son oncle Georges Nahouda, membre fondateur de l'Union pour la défense des intérêts de Mayotte. En 1963, il prend part à la création du Mouvement populaire mahorais (MPM), parti favorable à l'appartenance de Mayotte à la France. Élu conseiller territorial des Comores en 1957, il est membre du gouvernement comorien à deux reprises : il est ministre des Régies financières en 1959, puis de la Production et des industries agricoles en 1962. Il est ensuite membre du Conseil économique et social de 1962 à 1969.

En 1976, la population mahoraise se prononce massivement, à sa grande satisfaction, en faveur du maintien de Mayotte dans la République française. L'année suivante, Marcel Henry est élu conseiller général du canton de Chirongui et conseiller municipal de Padmanzi.

Il se présente également aux élections sénatoriales du 25 septembre 1977. Candidat unique, il recueille l'intégralité des suffrages exprimés dès le premier tour, soit 126 voix. Il est ensuite réélu aux élections sénatoriales du 28 septembre 1986 : avec 92 des 128 suffrages exprimés au premier tour, il bat Ali Mohammed Boina, candidat soutenu par le Rassemblement par la République (RPR) qui obtient 36 voix. Puis, aux élections sénatoriales du 24 septembre 1995, il est une nouvelle fois aisément reconduit dès le premier tour : réunissant 181 des 267 suffrages exprimés, il défait le RPR Soibahadine Ibrahim Ramadani, sur lequel se portent 81 voix.

Il s'inscrit au groupe sénatorial de l'Union centriste. Membre de la commission des affaires étrangères de 1977 à 1998, il siège ensuite au sein de celle des affaires culturelles de 1998 à 2004.

Au Palais du Luxembourg, il se fait l'inlassable défenseur du maintien de Mayotte dans la République française. Dès sa première intervention en séance, en décembre 1977, il salue le choix des Mahorais fait lors du référendum de l'année précédente : « En choisissant nettement, sans la moindre ambiguïté de rester française, Mayotte a choisi la liberté1 ». Surtout, au Sénat, M. Henry devient « le défenseur acharné2 » de la départementalisation de l'archipel, selon les mots de Gérard Larcher lors de l'hommage qui lui est rendu en 2021. Dès novembre 1978, il le clame dans l'hémicycle : « Mayotte veut rester française et, pour être certaine de le rester, veut devenir département français3 ». Il affirme aussi, en mars 2000, lors de la discussion d'un projet de loi relatif à Mayotte : « La population mahoraise pense que cette première victoire [aÌ savoir le maintien dans la Reìpublique] doit être parachevée par l'accession au statut de département. Pour ma part, c'est la mission que j'ai reçue de ceux qui me font confiance depuis très longtemps et je ne m'en laisserai pas deìtourner4 ». À deux reprises, en 1986 et 1999, il dépose d'ailleurs une proposition de loi visant à prévoir la consultation de la population de Mayotte sur le choix de son statut définitif dans la République. Opposé à une départementalisation progressive de Mayotte soutenue par la majorité de son propre parti, il quitte le MPM en 1999 et fonde avec le député Henry Jean-Baptiste le Mouvement départementaliste mahorais.

Au Sénat, Marcel Henry s'intéresse plus largement à toutes les questions qui concernent Mayotte. Il se soucie régulièrement des difficultés de l'enseignement primaire dans l'archipel, regrettant aussi bien le manque d'instituteurs formés que celui des constructions face à la forte croissance démographique. Il déplore également l'insuffisance des liaisons aériennes et maritimes extérieures, de même que le mauvais état du réseau routier. Parmi ses autres sujets de préoccupation figurent le secteur agricole mahorais, qui emploie 80 % de la population active, l'immigration comorienne clandestine ou le développement touristique de l'archipel.

Il dépose par ailleurs en 1981 deux rapports relatifs à des conventions conclues entre la France et la République fédérale islamique des Comores.

Durant ses mandats sénatoriaux, il vote en faveur de la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, de la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982, de la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982, de la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988, de la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » (Maastricht) en 1992, de la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993, de la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998, de la loi constitutionnelle relative à l'égalité entre les femmes et les hommes en 1999, et de la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République en 2002. Il se prononce en revanche contre la loi portant abolition de la peine de mort en 1981.

Vingt-sept ans après avoir été élu à la Haute Assemblée pour y représenter Mayotte, il choisit de ne pas se représenter aux élections sénatoriales du 26 septembre 2004. Retiré de la vie publique, il joue toutefois un rôle actif en 2009 dans la campagne pour l'adoption du statut de département proposé par le président de la République Nicolas Sarkozy. Après l'approbation de ce statut par 95 % des votants le 29 mars 2009, Mayotte devient le 31 mars 2011 le cent-unième département de France. Marcel Henry assiste, le 3 avril 2011, à l'installation de Daniel Zaïdani comme premier président du conseil général de Mayotte.

Il s'éteint le 30 août 2021, à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans, à son domicile de Pamandzi. En 2022, l'aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi est baptisé à son nom.

1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 2 décembre 1977, p. 3436.

2 : Ibid., séance du 9 septembre 2021, p. 7955.

3 : Ibid., séance du 25 novembre 1978, p. 3712.

4 : Ibid., séance du 23 mars 2000, p. 1558.

Hommage lors de la séance du 9 septembre 2021. Journal officiel comptes rendus des débats du Sénat du 10 septembre 2021, p. 7954-7955.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Elu le 25 septembre 1977
Réélu le 28 septembre 1986
Réélu le 24 septembre 1995
Fin de mandat le 30 septembre 2004 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe Union Centriste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Marcel HENRY

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