- Appartenance politique :
- Membre du Groupe Union pour un Mouvement Populaire
- État civil :
- Née le 5 mars 1929
Décédée le 9 septembre 2021 - Profession :
- Avocate
- Département :
- Guadeloupe
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
MICHAUX-CHEVRY (Lucette)
Née le 5 mars 1929 à Saint-Claude (Guadeloupe)
Décédée le 9 septembre 2021 à Gourbeyre (Guadeloupe)
Députée de la Guadeloupe en 1986 et de 1988 à 1993
Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de la francophonie du 20 mars 1986 au 10 mai 1988
Ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, chargée de l'action humanitaire et des droits de l'homme du 30 mars 1993 au 11 mai 1995
Sénatrice de la Guadeloupe de 1995 à 2011
Lucette Michaux-Chevry voit le jour le 5 mars 1929 à Saint-Claude, sur l'île de Basse-Terre, en Guadeloupe. Après une licence de droit, elle s'inscrit au barreau de Basse-Terre en 1954. En 1959, elle se présente à sa première élection et devient conseillère municipale de Saint-Claude. Mais elle doit démissionner quelques mois plus tard après le décès brutal de son époux, Henri Michaux, afin d'élever ses deux enfants.
Lucette Michaux-Chevry ne débute réellement sa carrière politique qu'en 1976, lorsqu'elle devient conseillère générale du canton de Saint-Claude. D'abord engagée au sein du Parti socialiste, elle soutient Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle en 1981 avant de rejoindre le Rassemblement pour la République (RPR) de Jacques Chirac, dont elle devient une fidèle.
De 1982 à 1985, elle est élue présidente du conseil général de la Guadeloupe, devenant ainsi la première femme à diriger un département. Elle préside également le conseil régional de la Guadeloupe de 1992 à 2004, et siège quatorze ans au sein de cette assemblée (1986-1988 et 1992-2004). Lucette Michaux-Chevry est maire de Gourbeyre (1987-1995), puis de Basse-Terre (1995-2001 et 2008-2014). Elle exerce les fonctions de présidente de la communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbe de 2012 à 2019.
Figure majeure en Guadeloupe, elle s'engage dans la vie politique nationale. Elle se présente ainsi aux élections législatives du 16 mars 1986, à la tête de la liste divers droite-RPR. Cette liste remportant deux sièges avec 35,46 % des suffrages exprimés, Dès le 20 mars 1986, elle exerce des fonctions ministérielles : elle est nommée secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de la francophonie dans le gouvernement de Jacques Chirac. Elle occupe ce poste durant toute la première cohabitation, jusqu'au 10 mai 1988.
De nouveau candidate aux élections législatives des 5 et 12 juin 1988 dans la quatrième circonscription de la Guadeloupe, elle est réélue au second tour avec 62,94 % des suffrages exprimés, contre 36,06 % des voix pour Jérôme Cléry, candidat apparenté au Parti communiste guadeloupéen.
À l'Assemblée nationale, elle s'inscrit au groupe du RPR et siège à la commission de la production et des échanges de 1988 à 1992.
C'est à l'outre-mer qu'elle consacre l'essentiel de son mandat de députée. En 1990, elle dépose une proposition de loi tendant à supprimer les contrôles de police pour les citoyens français entre la métropole et les départements d'outre-mer. En 1991, elle présente une proposition de résolution tendant à créer une commission d'enquête sur les conditions d'utilisation des moyens destinés à la reconstruction de la Guadeloupe après le cyclone Hugo. De même, ses interventions en séance publique concernent principalement les départements et territoires d'outre-mer : elle prend la parole à propos du séjour des étrangers dans les Antilles (1989), des mouvements indépendantistes (1989), du droit au logement (1989), de l'égalité sociale et du développement économique (1990), des prestations familiales (1991) et de l'octroi de mer (1992). Chaque année, la députée de la Guadeloupe s'exprime aussi lors de l'examen du budget des départements et territoires d'outre-mer.
Par ailleurs, elle dépose en 1989 une proposition de loi visant à la création d'études surveillées après la fermeture des classes et une autre sur l'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles. Elle vote en faveur de la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988 et se prononce contre la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » (Maastricht) en 1992.
Aux élections législatives de mars 1993, elle est très aisément réélue dès le premier tour avec 79,66 % des suffrages exprimés.
Elle exerce alors des fonctions ministérielles pour la seconde fois : elle est nommée ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, chargée de l'action humanitaire et des droits de l'homme dans le gouvernement d'Édouard Balladur. Elle détient ce portefeuille ministériel jusqu'au 11 mai 1995, avant de se voir confier par le président de la République Jacques Chirac une mission de réflexion sur la coopération entre les Antilles-Guyane et les États de la région.
Elle se présente aux élections sénatoriales du 24 septembre 1995. Candidate du RPR, elle est élue dès le premier tour avec 435 des 831 suffrages exprimés. Elle retrouve ensuite son siège de sénatrice aux élections du 26 septembre 2004 et ce dès le premier tour avec 430 des 846 suffrages exprimés.
Au Palais du Luxembourg, elle siège au sein du groupe du RPR de 1995 à 2002, puis à celui de l'Union pour un mouvement populaire de 2002 à 2011. D'abord membre de la commission sénatoriale des affaires économiques (1995-1997), elle rejoint ensuite la commission des affaires étrangères (1997-1998 et 1999-2008) et celle des lois (1998-1999 et 2000).
L'outre-mer occupe de nouveau l'essentiel de son action parlementaire. Elle représente ainsi le Sénat au sein du comité directeur du Fonds pour l'emploi dans les départements d'outre-mer et la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon (1995-2011), de la commission des comptes économiques et sociaux des départements d'outre-mer et de suivi de la loi d'orientation pour l'outre-mer (2002-2010), ainsi que du comité directeur du fonds d'investissement des départements d'outre-mer (2001-2004).
En 1997, elle présente un rapport sur le projet de loi autorisant la ratification de la convention créant l'Association des États de la Caraïbe. La même année, elle cosigne une proposition de loi relative au régime juridique applicable à Saint-Barthélémy et à Saint-Martin.
Lucette Michaux-Chevry intervient lors des discussions de textes législatifs relatifs au statut et à l'organisation des départements et territoires d'outre-mer : projet de loi relatif au statut administratif, douanier et fiscal de Saint-Barthélémy (1996), projet de loi d'orientation pour l'outre-mer (2000), projet de loi de programme pour l'outre-mer (2003), projet de loi organique portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer (2006), projet de loi pour le développement économique de l'outre-mer (2009) et projet de loi relatif aux collectivités de Guyane et de Martinique (2011).
La sénatrice s'exprime fréquemment en séance publique au Palais du Luxembourg et sur de multiples sujets: l'aménagement et la protection de la zone dite des cinquante pas géométriques (1995), le taux réduit du droit à la consommation au rhum traditionnel (1995), l'emploi (1997), l'application d'une couverture médicale universelle (1999), la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité (2000), l'octroi de mer (2004), les aéroports (2005) et l'immigration clandestine (2006).Intervenant également lors de l'hommage solennel à Victor Schoelcher en 1998, elle appelle à ne pas « se contenter d'un devoir de mémoire », à ne plus « persister dans cette vision restrictive limitée à l'Hexagone et à la Corse » et à « en finir avec toutes les attitudes de paternalisme généreux, trop évocateur de domination1 ».
Lucette Michaux-Chevry rapporte par ailleurs en 1997 le projet de loi autorisant la ratification du protocole sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des mines, pièges et autres dispositifs. Elle prend également positions sur la répression du terrorisme (1996), la réforme de certaines professions judiciaires et juridiques (1997) et l'autorité parentale (2001).
Elle vote en faveur de la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998, de la loi relative au pacte civil de solidarité en 1999, de la loi constitutionnelle relative à l'égalité entre les femmes et les hommes en 1999, de la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République en 2002, la loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution (Constitution européenne) en 2005, de la loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l'Union européenne, le traité instituant la Communauté européenne et certains actes connexes en 2008, de la loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République en 2008, de la loi généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d'insertion en 2008 et de la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet en 2009.
Ne se représentant pas aux élections sénatoriales du 25 septembre 2011, elle conserve le mandat de maire de Basse-Terre jusqu'en 2014. Elle continue de siéger au conseil municipal comme adjointe à la nouvelle maire, sa fille Marie-Luce Penchard.
En 2019, elle quitte la vie politique en démissionnant de la présidence de la communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbe et en renonçant à son mandat de conseillère municipale de Basse-Terre.
Celle qui était surnommée « la Dame de fer des Caraïbes » s'éteint le 9 septembre 2021 à l'âge de quatre-vingt-douze ans.
1 : Journal officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 28 avril 1998, p. 1925.
Hommage lors de la séance du 21 septembre 2021. Journal officiel n° 88 du 22 septembre 2021, p. 8002-8003.
Sources
Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.
Bibliographie
Grugeaux-Etna (Marie-France) et Guillerm (François-Xavier), Lucette Michaux-Chevry, la Dame de fer de la Caraïbe française, Caraïbéditions, 2024.
Elue le 24 septembre 1995
Réélue le 26 septembre 2004
Fin de mandat le 30 septembre 2011 (ne se représente pas)
Secrétaire d'État
Députée
Membre du Groupe Union pour un Mouvement Populaire
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Lucette MICHAUX-CHEVRY
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