- Appartenance politique :
- Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
- État civil :
- Né le 15 mai 1904
Décédé le 23 mai 1986 - Département :
- Indre-et-Loire
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
MOREAU (Roger, Isidore, Léon)
Né le 15 mai 1904 à Montrésor (Indre-et-Loire)
Décédé le 23 mai 1986 à Amboise (Indre-et-Loire)
Sénateur d'Indre-et-Loire de 1975 à 1983
C'est à Montrésor, petite commune d'Indre-et-Loire au riche passé, que Roger Moreau voit le jour. Il grandit au sein d'une famille de commerçants en boucherie. Après avoir obtenu son certificat d'études primaires, il décide d'embrasser à son tour la profession de boucher à Montrésor. Mobilisé en septembre 1939, il est renvoyé à la vie civile au lendemain de la campagne de France, en juillet 1940. C'est sous l'Occupation que commence sa vie publique. Montrésor et son canton appartiennent jusqu'en novembre 1942 à la zone libre, mais sont situés à proximité immédiate de la ligne de démarcation. Le régime de Vichy désigne des délégations spéciales pour assurer la gestion des communes placées sous son autorité : Roger Moreau appartient à cette autorité municipale à Montrésor. Les membres des délégations ont souvent pour souci principal de défendre les intérêts de leurs concitoyens face aux forces d'Occupation. Les qualités d'administrateur de Roger Moreau reçoivent l'onction du suffrage universel à la Libération. Il est en effet élu maire de Montrésor lors des municipales du printemps 1945. Roger Moreau préside aux destinées de cette cité pendant trente-deux années consécutives. Il siège également à l'Assemblée départementale comme conseiller général de Montrésor jusqu'en mars 1979. Il n'adhère apparemment à aucune des différentes formations qui prétendent incarner le gaullisme politique sous la IVe, puis au début de la Ve République. Le département d'Indre-et-Loire compte avec Michel Debré, qui représente le département au Palais du Luxembourg de 1948 à 1958, une personnalité gaulliste de premier plan. Le maire de Montrésor est toutefois plus proche de la droite modérée et du Centre national des Indépendants et paysans (CNIP) de Roger Duchet dans les années 1950.
La solide carrière d'élu local de Roger Moreau ne prend un « virage » parlementaire que sur le tard, alors qu'il est déjà septuagénaire. Il est en effet le suppléant de Raymond Villatte, candidat isolé aux élections sénatoriales du 22 septembre 1974. Neuf ans plus tôt, les grands électeurs d'Indre-et-Loire avaient choisi le gaulliste Marcel Fortier et l'indépendant Jacques Vassor pour représenter le département à la Haute Assemblée. Seul Marcel Fortier sollicite le renouvellement de son mandat en septembre 1974. Le retrait de Jacques Vassor semble ouvrir la voie à un candidat issu de la droite modérée. C'est de cette famille que se réclame Raymond Villatte. Président de la Chambre d'agriculture, il est bien connu des élus locaux mais ne détient aucun mandat électif. Le choix comme suppléant d'un édile expérimenté lui permet de compenser cette « faiblesse ». Le scrutin du 22 septembre 1974 est très disputé entre les différentes personnalités qui se réclament du gaullisme, des Indépendants ou du Centre. Au second tour, Marcel Fortier est réélu avec 610 voix sur 1 061, cependant qu'une majorité relative (355 suffrages sur 1 061) permet à Raymond Villatte de le rejoindre au Sénat.
Le maire de Montrésor succède à Raymond Villatte comme sénateur d'Indre-et-Loire lorsque ce dernier décède, en juillet 1975. Roger Moreau effectue donc huit des neuf années de mandat d'un sénateur. Au Palais du Luxembourg, il siège à la commission des affaires culturelles. Alors que Raymond Villatte appartenait au groupe des Républicains indépendants d'action sociale (RIAS), Roger Moreau se rapproche des gaullistes dès son entrée au Sénat. Il s'apparente en effet au groupe de l'Union des démocrates pour la République (UDR), devenu groupe du Rassemblement pour la République (RPR) après la fondation de ce mouvement en décembre 1976. Il devient membre à part entière de cette formation parlementaire en 1977 et y retrouve Marcel Fortier. C'est du reste au nom de son collègue d'Indre-et-Loire que Roger Moreau effectue son unique intervention dans l'hémicycle du Sénat, le 8 juin 1978. Il se fait l'écho des observations que Marcel Fortier souhaitait formuler au sujet d'un projet de loi relatif à la formation et à la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle. Le sénateur d'Indre-et-Loire indique en conclusion de son propos que le groupe RPR du Sénat est décidé à soutenir ce texte. Que Roger Moreau prenne la parole à ce sujet, même pour remplacer un autre sénateur, n'en est pas moins significatif. L'ancien commerçant semble s'être particulièrement intéressé à la politique de l'emploi et de la formation professionnelle entre 1975 et 1983. Il est nommé membre suppléant de plusieurs commissions mixtes paritaires ayant à trouver un accord entre les deux Chambres sur des textes de lois qui abordent ces questions, à la fin des années 1970. Au lendemain de la victoire de la gauche aux élections présidentielles du printemps 1981, Roger Moreau s'associe à Marcel Fortier pour critiquer la politique agricole du nouveau pouvoir. Au début de l'année 1982, les deux sénateurs adressent ainsi une lettre aux maires de leur département afin de dénoncer le montant et la répartition de l'aide de solidarité correspondant aux pertes de revenus subies par les exploitants agricoles en 1981. Roger Moreau approuve la loi « sécurité et liberté » (19 décembre 1980) et s'oppose à l'abolition de la peine de mort (30 septembre 1981). S'il s'exprime en faveur de la loi de décentralisation préparée par le ministre de l'Intérieur Gaston Defferre, c'est dans la version que la Haute assemblée a amendée, et que les sénateurs socialistes rejettent (26 janvier 1982).
Roger Moreau quitte la mairie de Montrésor en 1977. Candidat aux élections cantonales de mars 1979, il se trouve en ballottage défavorable à l'issue du premier tour. 24,9% des suffrages exprimés se portent en effet sur son nom à cette occasion, contre 36,6% pour son concurrent issu de la droite modérée, Jean Lévêque. Roger Moreau préfère se retirer avant le scrutin décisif et Jean Lévêque lui succède comme conseiller général de Montrésor. L'ancien suppléant de Raymond Villatte ne sollicite pas la confiance des grands électeurs d'Indre-et-Loire lors des élections sénatoriales du 25 septembre 1983.
Il meurt à Amboise, peu après son 82e anniversaire.
Sénateur le 23 juillet 1975 (en remplacement de M. Raymond VILLATTE, décédé)
Fin de mandat le 2 octobre 1983 (ne se représente pas)
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Roger MOREAU
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