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Question de M. Jean-François Picheral (Bouches-du-Rhône - SOC) publiée le 26/04/2001
M. Jean-François Picheral attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la difficile généralisation de l'apprentissage des langues étrangères à l'école primaire. En effet, un plan ambitieux a été annoncé permettant à tous les élèves de 6e d'apprendre deux langues vivantes, l'une commencée à l'école primaire, l'autre débutée au collège. Des moyens financiers considérables semblent avoir été dégagés à cet effet. Ainsi, sur le budget 2000, ce sont 36,6 MF qui vont venir abonder les enveloppes financières servant au recrutement d'intervenants extérieurs collaborant à l'enseignement des langues vivantes. Pour 2001, une nouvelle enveloppe de 63,6 MF est prévue pour soutenir ces mesures. Pourtant, malgré ce dispositif, qui fait du développement de l'enseignement des langues vivantes une véritable priorité, la direction de la programmation et du développement (DPD) vient de publier une étude (nº 01-18, avril 2001) qui met en avant des résultats mitigés et souligne certaines difficultés. Si 80 % des élèves de CM2 des écoles publiques ont suivi (contre 88 % dans les écoles privées) des cours de langues étrangères pendant l'année 1999-2000, ce pourcentage tombe à 56 % en CM1 (contre 80 % dans le privé). Au total, seulement 28,4 % des élèves du 1er degré se sont essayés à l'apprentissage d'une langue étrangère l'année dernière. Enfin, la carte de France de l'apprentissage des langues en primaire apparaît très disparate. Le pourcentage d'élèves concernés varie d'une académie à l'autre. Ainsi 23,5 % des élèves de l'académie de Bordeaux contre 40 % à Strasbourg ont suivi des cours de langues étrangères. En conséquence, il lui demande quels sont les moyens supplémentaires qui pourraient être mis en oeuvre pour renforcer et accélérer la généralisation de l'enseignement des langues étrangères dans les écoles primaires.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 02/08/2001
L'enseignement des langues vivantes à l'école primaire fait l'objet d'un plan ambitieux, annoncé le 20 juin 2000, qui est mis en oeuvre pour que dans les cinq ans, tous les élèves, de la grande section de l'école maternelle au CM2, apprennent une langue vivante à l'école primaire. Dès l'année scolaire 2000-2001, l'apprentissage d'une première langue vivante est généralisée dans toutes les classes de CM2. Il faudra une année supplémentaire pour atteindre cet objectif dans les classes de CM1. Les statistiques de la note d'information n° 01-18 d'avril 2001 de la direction de la programmation et du développement sont issues d'une enquête globale sur l'ensemble des élèves du premier degré lors de l'année scolaire 1999-2000. Pour la rentrée scolaire 2000, une enquête rapide effectuée au mois d'octobre 2000, portant exclusivement sur l'enseignement des langues vivantes en CM1 et en CM2, a ainsi permis de constater une forte progression du taux de couverture de ces classes entre 1999 et 2000. Désormais, plus de 94 % des classes de CM2 homogènes et de CM1-CM2 des écoles publiques bénéficient d'un réel enseignement des langues vivantes. La couverture des classes de CM1 homogènes évolue également de manière positive puisque plus de 60 % de ces classes apprennent une langue vivante. Une deuxième enquête, plus complète, dont les résultats sont en cours d'analyse, permettra d'effectuer un bilan précis de l'année scolaire 2000-2001. Elle permettra également d'apprécier les évolutions par académie et département. L'initiation aux langues, dont la possibilité a été donnée en 1989, s'était plus ou moins développée au cours de la dernière décennie, ce qui explique les différences actuelles entre académies et départements. Ces écarts sont en voie de comblement pour les cours moyens en particulier. S'agissant des moyens dégagés pour parvenir à la généralisation de l'enseignement des langues vivantes en cours moyen à la prochaine rentrée scolaire, toutes les ressources en intervenants qualifiés sont mobilisées. Si, à terme, cet enseignement doit reposer sur la majorité des enseignants du premier degré, trois autres catégories de personnels peuvent ainsi participer à la généralisation de cet enseignement à l'école. Les professeurs de langues vivantes du second degré peuvent, sur la base du volontariat, effectuer des heures supplémentaires d'enseignement dans les écoles. De plus, s'ajoutant aux 1 400 postes d'assistants de langue vivante d'ores et déjà affectés dans l'enseignement primaire à la rentrée scolaire 2000, 500 nouveaux postes seront consacrés à cet enseignement à la prochaine rentrée scolaire, soit un total de 1 900 personnes. Enfin, des intervenants extérieurs (locuteurs natifs, diplômés en langues, personnes ayant effectué des séjours à l'étranger...) peuvent également être recrutés par les inspections académiques, qui disposent d'une enveloppe budgétaire de 63,6 millions de francs pour 2001. L'effort de formation initiale et continue des instituteurs et des professeurs des écoles est poursuivi et accentué grâce aux nouvelles mesures qui vont être mises en oeuvre dès 2001. Ainsi, dans le cadre de la formation initiale, l'objectif de prise en charge de l'enseignement des langues vivantes à l'école par les enseignants du premier degré nécessite la mise en place par les IUFM d'une formation linguistique et pédagogique des futurs professeurs des écoles dès la rentée scolaire 2001. A partir de l'année scolaire 2001-2002, les stagiaires ayant un intérêt particulier pour cette discipline pourront choisir une " dominante " langue vivante. A compter de 2003, tous les candidats aux concours de recrutement des professeurs des écoles devront être titulaires du certificat de langues de l'enseignement supérieur niveau 2 ou du diplôme de compétence en langue niveau 3, ou d'un certificat équivalent. Par ailleurs, la formation continue en langue vivante des enseignants du premier degré déjà en exercice fera l'objet d'un plan pluriannuel qui sera élaboré dans chaque département. Cet effort sera renforcé par la création d'une option langues vivantes pour le certificat aux fonctions d'instituteur et professeur des écoles maître formateur (CAFIPEMF) au cours de l'année scolaire 2001-2002, permettant de disposer dans chaque département de conseillers pédagogiques spécialisés en langue vivante à la rentrée scolaire 2002.
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