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Question de M. Claude Dilain (Seine-Saint-Denis - SOC) publiée le 25/12/2014

M. Claude Dilain attire l'attention de Mme la secrétaire d'État, auprès de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion sur le fait qu'en novembre 2014, selon un sondage, 67 % des Français considéraient que l'État ne s'impliquait pas assez pour faire reculer les discriminations envers les personnes handicapées, et que 71 % reprochaient la même chose aux entreprises.

Pourtant, plusieurs textes ont fait avancer la cause des personnes handicapées et il l'interroge sur l'accessibilité des chiens d'assistance des personnes titulaires de la carte d'invalidité dans les établissements accueillant du public.

L'ordonnance n° 2014-1090 du 26 septembre 2014 relative à la mise en accessibilité des établissements recevant du public, des transports publics, des bâtiments d'habitation et de la voirie pour les personnes handicapées a permis de redéfinir les modalités de la mise en oeuvre du volet « accessibilité » de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Il souligne l'implication du ministère dans le suivi de ce texte.

Il est notamment mentionné, dans l'ordonnance, de faire reconnaître la spécificité de ces chiens-guides d'aveugles et d'assistance, c'est-à-dire de sensibiliser les magasins, notamment d'alimentation, et les sociétés de vigiles à cet accès mais de nombreuses plaintes concernant l'accès aux magasins continuent à être reçues et il faudra être très vigilant sur la réalité effective de cette mesure.

S'agissant de la loi de 2005 en ce qui concerne les écoles, il évoque, en outre, les difficultés que rencontrent de nombreux élèves pour y être accueillis avec leur chien d'assistance. Convenant que cette question concerne plusieurs ministères, qu'elle est complexe en termes d'accueil et d'aménagement et de sécurité pour les établissements scolaires, il observe que les bénéficiaires de ces chiens devraient pouvoir accéder de façon autonome à leurs lieux d'éducation.

Il souhaiterait, en conséquence, obtenir des précisions pour tous ces élèves et leurs parents qui veulent accéder à leur école.

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargé des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion publiée le 18/02/2015

Réponse apportée en séance publique le 17/02/2015

M. Claude Dilain. Madame la secrétaire d'État, au mois de novembre 2014, selon un sondage, 67 % des Français considéraient que l'État ne s'impliquait pas assez pour faire reculer les discriminations envers les personnes handicapées et 71 % reprochaient la même chose aux entreprises. Pourtant, plusieurs textes ont fait avancer la cause des personnes handicapées.

Ainsi, l'ordonnance du 26 septembre 2014 relative à la mise en accessibilité des établissements recevant du public, des transports publics, des bâtiments d'habitation et de la voirie pour les personnes handicapées a permis de redéfinir les modalités de la mise en oeuvre du volet« accessibilité » de la loi de 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Je me plais à souligner au passage votre implication dans le suivi de ce texte, madame la secrétaire d'État.

L'ordonnance prévoit notamment de faire reconnaître la spécificité des chiens-guides d'aveugles et d'assistance, c'est-à-dire d'y sensibiliser les magasins, notamment les magasins d'alimentation, et les vigiles assurant la surveillance de ces établissements. Or nous continuons à recevoir de nombreuses plaintes concernant l'accès aux magasins ; il nous faudra donc être très vigilants sur l'application effective de cette mesure.

Je veux également souligner les difficultés que rencontrent de nombreux élèves pour être accueillis avec leur chien d'assistance dans les écoles, malgré les dispositions de la loi de 2005. Je suis persuadé, madame la secrétaire d'État, que vous aurez l'occasion d'évoquer ce problème avec Mme la ministre de l'éducation nationale.

Si l'accueil, l'aménagement et la sécurité des établissements scolaires soulèvent nécessairement des questions complexes, il n'en reste pas moins que les élèves bénéficiant de l'aide d'un chien d'assistance doivent pouvoir accéder de façon autonome à leurs établissements.

L'ordonnance que j'ai évoquée ne fait pas mention de ce cas précis. C'est pourquoi, madame la secrétaire d'État, je souhaiterais obtenir des précisions pour tous ces élèves qui veulent accéder à l'école et pour leurs parents.

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Ségolène Neuville,secrétaire d'État auprès de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion. Monsieur le sénateur, je vous remercie de cette question qui porte sur un sujet essentiel : l'inclusion accompagnée à l'école des enfants en situation de handicap, en particulier les jeunes malvoyants qui ont besoin d'un chien-guide d'aveugle.

À l'heure actuelle, la loi prévoit que les chiens-guides d'aveugles ou d'assistance sont admis dans les locaux scolaires, dès lors que trois conditions sont réunies : premièrement, l'élève doit être titulaire d'une carte d'invalidité ou de priorité ; deuxièmement, l'animal doit être inscrit dans le plan de compensation du handicap établi par la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées et considéré par cette dernière comme devant être présent durant les temps de scolarisation ; troisièmement, pour être réputé chien-guide d'aveugles ou d'assistance, l'animal doit nécessairement avoir été formé dans un centre agréé. J'insiste sur ce dernier point, car c'est l'un des sujets sur lesquels nous avons récemment travaillé pour permettre la reconnaissance de ces chiens.

Plus largement, monsieur le sénateur, vous avez raison d'inscrire votre propos dans le contexte plus global de l'accessibilité de la ville et des transports aux personnes aveugles ou atteintes de déficience visuelle accompagnées d'un chien-guide ou d'assistance. Celle-ci est inscrite dans la loi depuis 1987 et a connu plusieurs améliorations. Néanmoins, dans certains secteurs, elle demeure imparfaitement assurée. Ainsi, certains conducteurs de taxi continueraient de se montrer réticents à la présence des chiens-guides d'aveugles ou d'assistance dans leur voiture.

Pour ce qui est des établissements de santé, on comprend bien que, dans les services où des soins sont pratiqués, l'accès soit interdit aux chiens pour des raisons d'asepsie. En revanche, dans les services où les raisons d'hygiène ne peuvent être invoquées, notamment dans les salles d'attente des cabinets médicaux, il faut que ces chiens puissent être admis.

La publication toute récente du guide de l'accueil des personnes en situation de handicap dans les services publics a justement pour objet de faire reconnaître tous ces droits.

C'est également à cette fin que, dans le cadre de la publication de l'ordonnance du 26 septembre 2014, nous avons rendu obligatoire l'acquisition de connaissances en matière d'accueil des personnes handicapées lors de la formation des personnels amenés à être en contact avec les usagers et les clients des lieux recevant du public.

Enfin, c'est l'ensemble de nos concitoyens que nous entendons mobiliser grâce à la grande campagne nationale relative à l'accessibilité universelle qui sera lancée au cours de l'année 2015 dans les médias nationaux.

M. le président. La parole est à M. Claude Dilain.

M. Claude Dilain. Madame la secrétaire d'État, je vous remercie de votre réponse et, surtout, de votre engagement dans ce dossier extrêmement important. Si les textes ont évolué dans le bon sens, l'application ne suit pas toujours, ou pas toujours suffisamment vite. J'espère que les mesures que vous avez prises dans ce domaine, notamment le guide et la campagne de communication, nous permettront de ne plus avoir à vous interroger à ce sujet.

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