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Question de M. Jeanny Lorgeoux (Loir-et-Cher - Socialiste et républicain) publiée le 12/07/2017
Question posée en séance publique le 11/07/2017
M. Jeanny Lorgeoux. Après plusieurs mois de combats acharnés, le Premier ministre irakien, Haïder Al-Abadi, a annoncé la libération de Mossoul, l'ancienne Ninive, berceau des civilisations assyrienne et chaldéenne, qui a brillé de tant de feux et a donc suscité tant de convoitises.
Cette victoire est le fruit de la détermination des forces irakiennes et des peshmergas kurdes, qui, ensemble, en première ligne, ont subi des milliers de pertes pour se réapproprier les rives du Tigre. Elle est aussi le fruit de l'engagement, sans faille, des forces de la coalition internationale, dont la France, auprès des Irakiens.
La libération de Mossoul porte un coup, que nous espérons fatal, à l'État islamique et à sa folie destructrice. Saluons ici cette victoire comme le signal de la reconstruction de l'Irak et d'un Moyen-Orient qui a soif de paix et de stabilité.
Mossoul est libérée du joug de l'État islamique ; mais Mossoul n'est qu'un champ de ruines, et sa population sort de l'enfer. Aujourd'hui, des questions essentielles se posent : comment sauver ces vies hagardes, ces familles brisées, ces quartiers en lambeaux ? Comment réenclencher la vie ? Comment réenclencher l'économie ? La coalition a-t-elle réfléchi au volet humanitaire ?
Une autre question a trait à la position de la France. La reconquête de Raqqa, l'autre capitale des forces obscurantistes, semble en bonne voie, et sa future libération dessine un horizon nouveau pour la Syrie. À cet égard, je salue nos forces armées, leur expertise, leur dévouement et leur professionnalisme.
N'y a-t-il pas là, en Irak et en Syrie, une opportunité pour relancer un processus politique régional aujourd'hui complètement enlisé ? Comment la France, dont la position a évolué au cours du dernier mois, compte-t-elle y prendre sa part ?
M. le président. Il faut conclure !
M. Jeanny Lorgeoux. Je conclus, monsieur le président.
Quels partenariats régionaux, diplomatiques devons-nous nouer demain, pour la paix ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain. M. Alain Bertrand applaudit également.)
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Réponse du Ministère des armées publiée le 12/07/2017
Réponse apportée en séance publique le 11/07/2017
Mme Florence Parly, ministre des armées. Monsieur le sénateur, vous l'avez rappelé à l'instant, le Premier ministre irakien a annoncé dimanche une grande nouvelle : la libération de Mossoul, grâce à la reconquête, par les forces irakiennes et celles de la coalition, de cette ville qui était occupée par les djihadistes depuis que ceux-ci y avaient annoncé la proclamation d'un prétendu khalifat à l'été 2014.
Même s'il reste des poches de résistance à l'intérieur de Mossoul, c'est néanmoins une très grande victoire, que nous devons au courage, à la ténacité et à la détermination des forces irakiennes, lesquelles se sont battues au sol accompagnées des peshmergas. À mon tour, je tiens à leur rendre hommage.
Ces forces ont bénéficié d'un appui important : celui de la coalition internationale contre Daech, coalition au sein de laquelle la France a joué un rôle majeur.
Je rappelle que nous avons appuyé les forces irakiennes grâce à notre aviation, basée en Jordanie et aux Émirats arabes unis, et grâce à nos pièces d'artillerie, déployées en périphérie de Mossoul. Nous leur avons également fourni du matériel et des renseignements. Enfin, nous avons contribué à la formation d'un certain nombre d'unités, grâce à des instructeurs déployés à Bagdad et à Erbil.
Je souhaite, moi aussi, rendre un vibrant hommage aux forces françaises, à tous ces militaires déployés au Levant, qui ont pris une part active à cette reconquête.
Néanmoins, il reste beaucoup à faire.
M. Roger Karoutchi. C'est sûr !
Mme Florence Parly, ministre. La victoire finale n'est pas encore toute proche. Daech continue de contrôler un certain nombre de territoires, en Irak comme en Syrie. En ce moment même, tous nos efforts portent sur la reconquête de Raqqa, qui est, elle aussi, en bonne voie.
M. le président. Il faut conclure !
Mme Florence Parly, ministre. Je conclus, monsieur le président.
Monsieur Lorgeoux, vous avez raison, nous devons aussi garder à l'esprit que la reconquête ne sera pas seulement militaire : un processus politique et un accompagnement économique devront être organisés, sous l'égide de la coalition dont la France fait partie. (Applaudissements sur les travées du groupe La République en marche et du groupe socialiste et républicain, ainsi que sur quelques travées du RDSE.)
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