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Question de Mme Agnès Constant (Hérault - LaREM) publiée le 28/11/2019
Question posée en séance publique le 27/11/2019
Mme Agnès Constant. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme la ministre du travail.
Madame la ministre, jeudi dernier, vous avez lancé l'application numérique mobile « Mon compte formation ». Ce nouvel outil doit permettre à quelque 28 millions d'actifs de choisir, depuis leur smartphone, une formation pour obtenir des compétences supplémentaires, voire se reconvertir. Ce sont aussi 25 millions d'euros mis à la disposition des Français.
J'ai testé cette application : effectivement, en moins de cinq minutes, munis du numéro de sécurité sociale, nous sommes informés du crédit en euros dont nous disposons pour financer une formation de notre choix, ainsi que des organismes agréés les plus proches, et ce sans demander d'autorisation spécifique ou remplir de longs formulaires.
Si les Français s'en saisissent, une telle application pourrait permettre à la France d'investir dans ce qui fait le succès des pays aujourd'hui : les compétences. De surcroît, nos concitoyens auront la possibilité de s'épanouir en enrichissant leur parcours professionnel ou de réaliser enfin la formation rêvée. Cette démarche correspond à notre époque, où les citoyens veulent prendre leur avenir en main et ne plus se laisser dicter par d'autres la formation qui leur conviendrait le mieux.
Avec cet outil, la formation devient, comme la santé, un droit fondamental. Le progrès technologique est plus que jamais il faut vous en féliciter un progrès social et économique.
L'outil est là ; les Français doivent s'en servir. Aussi, madame la ministre, qu'a prévu le Gouvernement pour que les Français, notamment les moins qualifiés d'entre eux, se saisissent de cette opportunité ? Qu'en est-il pour les travailleurs indépendants, notamment dans le monde agricole : pourront-ils également utiliser cette application ? (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)
Réponse du Ministère du travail publiée le 28/11/2019
Réponse apportée en séance publique le 27/11/2019
Mme Muriel Pénicaud, ministre du travail. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice Agnès Constant, voilà un peu plus d'un an, vous votiez la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui a permis cette transformation, j'ose dire cette révolution : la formation professionnelle.
Depuis jeudi dernier, nous avons lancé, avec le Premier ministre, « Mon compte formation ». C'est un droit qui arrive directement à 25 millions de nos concitoyens. Aujourd'hui, ce sont les salariés et les demandeurs d'emploi ; en avril, ce seront aussi les 3 millions d'indépendants.
Oui, c'est une révolution, car, aujourd'hui, il n'y a qu'un salarié sur trois dans les petites entreprises qui accède à la formation. Alors qu'un métier sur deux va se transformer dans les dix ans qui viennent, cet accès à la compétence, c'est la protection contre le chômage ; c'est la possibilité d'avoir une évolution de carrière, de changer de métier, de changer d'entreprise, de mener sa vie professionnelle.
Oui, cette application répond à ces besoins en étant très simple, comme vous l'avez dit. En quelques clics, on peut découvrir ses droits, plus de 1 000 euros en moyenne. La moitié des Français disposent déjà de 1 400 euros. Ils auront 500 euros de plus chaque année, 800 euros s'ils ont un handicap ou s'ils n'ont pas de diplôme. On peut découvrir l'offre de formations : il y en a déjà plus de 140 000. Dans l'Hérault, votre département, 3 600 offres de formation sont déjà en ligne. Cela permet aussi, comme vous l'avez dit, de décider sans intermédiaire. C'est essentiel pour le futur.
Comment le faire connaître ? D'abord, je voudrais dire que les Français ont répondu immédiatement très fortement. Il y a déjà eu 280 000 téléchargements à la Caisse des dépôts, qui est l'opérateur du ministère du travail dans les lancements d'applications de nouveaux services publics. C'est extrêmement élevé, et cela augmente d'heure en heure.
Nous avons aussi prévu, avec Pôle emploi et Cap emploi, pour les demandeurs d'emploi, des conseils en évolution professionnelle gratuits, partout sur le territoire. Nous avons une campagne de médias, télévision et presse, qui démarre dimanche prochain. Enfin, les réseaux vont se mobiliser. Hier, par exemple, les chambres de métiers, qui représentent, à l'échelon national, 1,3 million d'employeurs, ont déclaré que c'était un élément clé pour que, partout sur le territoire, les salariés des artisans puissent se former.
M. le président. Il faut conclure.
Mme Muriel Pénicaud, ministre. La France est le premier pays au monde à créer ce droit universel. Ensemble, faisons-le connaître sur le terrain. (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)
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