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Question de Mme Marie-Laure Phinera-Horth (Guyane - RDPI) publiée le 11/08/2022
Mme Marie-Laure Phinera-Horth attire l'attention de Mme la ministre de la transition énergétique sur le risque d'une rupture d'alimentation énergétique sur le territoire guyanais. En effet, voilà plus de dix ans que la mise à l'arrêt de la centrale de Dégrad-des-Cannes est évoquée. Pourtant, après 40 ans de bons et loyaux services, cette centrale, obsolète et hautement polluante, continue d'alimenter en électricité une partie du territoire guyanais. La centrale de Dégrad-des-Cannes doit son maintien en service à de multiples prolongations accordées par l'Europe, en dépit de rejets importants non-maîtrisés. La dernière dérogation obtenue prévoit une fermeture de la centrale au plus tard fin 2023.
Toutefois, EDF Guyane envisagerait aujourd'hui de maintenir en fonctionnement cette centrale au-delà de cette date afin de pouvoir apporter suffisamment d'électricité sur le territoire. Il existe pourtant un projet qui pourrait permettre de sécuriser l'alimentation électrique des Guyanais : la future centrale électrique du Larivot, dont les travaux sont à l'arrêt depuis plus d'un an à la suite de trois décisions du tribunal administratif de Cayenne. Aussi, le conseil d'État a fait droit à la demande d'annulation de cette décision, mais le tribunal administratif de Cayenne a invalidé une nouvelle fois le permis de construire au mois de juillet dernier.
Ces décisions interviennent alors que plusieurs millions d'euros ont déjà été investis dans ce projet, qui avec Ariane 6, représente l'un des grands chantiers pour une Guyane en manque d'activités.
Aussi, les différents reports sur le projet du Larivot engendreraient une mise en route en 2031, au mieux. Le système électrique guyanais ne peut supporter une telle attente.
Conséquence directe de l'évasion de l'Ukraine, l'Europe doit faire face à un éventuel black-out pour l'hiver prochain. Aussi, la France se dote d'ores et déjà de mesures de souveraineté.
Elle souhaite savoir ce qu'elle compte faire pour venir en aide à la population guyanaise et ainsi sécuriser l'alimentation électrique sur ce territoire.
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Réponse du Ministère de la transition énergétique publiée le 06/04/2023
La Cour administrative de Bordeaux a suspendu, le 7 octobre 2022, la décision du Tribunal administratif de Cayenne du 18 juillet 2022 qui annulait le permis de construire de la société EDFPEI pour la construction de la Centrale électrique du Larivot. Cela fait plus de deux fois que la Cour administrative de Bordeaux a donné raison au porteur du projet en considérant que les deux griefs à l'origine de l'annulation par le tribunal administratif n'étaient pas établis. Madame Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Monsieur Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer, demandent à l'opérateur de se mobiliser pour reprendre les travaux. En effet, ce projet de centrale est essentiel à la sécurité de l'approvisionnement en électricité en Guyane, dont l'épisode de black-out électrique qui s'est produit au mois d'août dernier a rappelé la fragilité, en raison notamment du vieillissement de la centrale thermique existante de Dégrad-des-Cannes. Le Gouvernement rappelle qu'il est prévu que la nouvelle centrale fonctionne, dès sa mise en service, aux biocarburants liquides et non plus au fioul léger comme le prévoyait le projet initial, jugé incompatible avec les objectifs de transition écologique et énergétique du territoire. Cette centrale est complémentaire des autres projets de centrales solaires ou à biomasse solide, qui poursuivent leur développement en Guyane.
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