SÉANCE

du mercredi 13 mars 2024

71e séance de la session ordinaire 2023-2024

Présidence de M. Gérard Larcher

Secrétaires : Mme Véronique Guillotin, M. Philippe Tabarot.

La séance est ouverte à 15 heures.

Le procès-verbal de la précédente séance, constitué par le compte rendu analytique, est adopté sous les réserves d'usage.

Hommage à l'amiral Philippe de Gaulle

M. le président.  - (Mmes et MM. les sénateurs se lèvent, ainsi que Mmes et MM. les membres du Gouvernement.) C'est avec une grande tristesse que nous avons appris la disparition de l'amiral Philippe de Gaulle.

Rendre hommage à l'amiral Philippe de Gaulle, c'est célébrer cette part d'Histoire de France qu'il incarnait. Cette part d'Histoire durant laquelle il a été non seulement le fils, mais le plus fidèle soutien d'un des plus grands hommes d'État qu'ait connu notre pays.

Il fut un acteur de notre Histoire au sein des Forces navales françaises libres et de la 2e DB lors de la Libération, participant activement à la campagne de Lorraine, aux batailles des Vosges et d'Alsace jusqu'à Berchtesgaden. C'est lui qui porta l'ordre de reddition aux Allemands retranchés à l'Assemblée nationale.

Son père lui dira après la guerre : « Tu es mon premier compagnon, mais je ne peux pas te décerner une décoration de l'ordre que j'ai créé. »

L'engagement de Philippe de Gaulle perdurera dans la marine nationale, où il poursuivra une brillante carrière jusqu'au grade d'amiral.

Le Général de Gaulle écrit en 1954 : « Je suis content et fier de la réussite reconnue de mon cher fils, de mon vieux garçon, en qui j'ai mis toutes mes espérances. »

Le Sénat le compta parmi ses membres les plus éminents au sein de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Sénateur de Paris de 1986 à 2004, siégeant au sein du groupe du Rassemblement pour la République, j'eus l'honneur de le côtoyer sur les bancs de cette assemblée où chacune de ses interventions était toujours écoutée avec respect et une forme de tendresse.

Il m'écrivait en janvier 2022, à propos de l'ouvrage Le Sénat dans la République que je lui avais fait porter : « Ce témoignage d'une grande et nécessaire institution de notre République me rend fier d'en avoir fait partie. »

Il fut enfin un auteur d'exception. De Gaulle mon père fut un immense succès de librairie qui nous permit d'entrer dans l'intimité du plus illustre des Français.

Philippe de Gaulle disait : « J'aurais préféré prêter un peu de ma longévité à mon père. » Après 102 ans d'une vie d'une richesse infinie, l'amiral Philippe de Gaulle rejoint Charles et Yvonne de Gaulle, ses soeurs Anne et Élisabeth, ainsi que son épouse, qu'il a tant aimés.

Il marquera à jamais notre assemblée et notre Histoire.

À ses enfants, à toute sa famille et à tous ceux qui ont partagé ses engagements, dont ses collègues de l'Amicale gaulliste du Sénat dont il était président d'honneur, je souhaite redire la part que le Sénat prend à leur tristesse et à leur chagrin. (Mmes et MM. les sénateurs, ainsi que Mmes et MM. les membres du Gouvernement, observent un moment de recueillement.)