LA MONGOLIE EN QUELQUES REPÈRES
• Avec 1 556 000 km², la Mongolie
s'étend sur une superficie de trois fois la France
. Enclavée
au coeur de l'Asie centrale entre la Sibérie au nord, le Kazakhstan
à l'ouest et la Chine au sud,
elle n'a aucun accès sur la
mer
. L'altitude moyenne est de 1 500 m.
Le climat, très continental et rigoureux, varie en moyenne entre environ
35° l'été et - 40° l'hiver.
• La Mongolie compte environ 2,4 millions d'habitants, soit 25 fois
moins que la France
.
Cette très faible densité démographique (moins de 1,5
ha/km²) est encore réduite par la concentration croissante dans la
capitale, Oulan-Bator, qui, avec environ 800 000 ha,
représente aujourd'hui le tiers de la population total du pays. En
pratique, la Mongolie est avant tout un pays de steppes et de déserts,
notamment le désert de Gobi.
• La population mongole est assez composite
: à
dominante majoritaire de Khalkas (77 %), elle regroupe également des
Derbets, des Bouriates, ainsi qu'environ 15 %
d'éléments d'origine non mongole (des Khazaks
1(
*
)
, etc.).
• La langue majoritaire est le mongol
, totalement différente
tant du russe que du chinois (elle appartient à la branche des langues
turco-mongoles).
Les Mongols utilisaient jadis une écriture alphabétique
spécifique,
le Soyombo
, codifiée au XVIIème
siècle par un moine érudit, Zanabazar.
L'écriture traditionnelle a été délaissée
sous la période communiste, au profit de l'écriture cyrillique.
Le gouvernement tente aujourd'hui de la réhabiliter, sans grand
succès pour le moment.
Néanmoins, une inscription en soyombo est devenue l'un des
emblèmes nationaux les plus populaires de Mongolie ;
stylisée selon un graphisme et des proportions officiellement
fixés par la Constitution mongole de 1992, cet emblème figure en
bonne place sur le drapeau du pays.
• La religion dominante est le bouddhisme tibétain,
teinté de chamanisme.
La Mongolie a longtemps vécu dans un régime de théocratie.
Le communisme a lutté contre les religions, mais depuis la
libéralisation du régime à partir de 1990, on constate une
nette remontée de la ferveur religieuse. La réouverture de
plusieurs monastères -le grand temple lamaïste de Gandan, à
Oulan Bator, notamment- et la réinstallation des lamas en sont la marque
perceptible.
Très minoritaire, l'Islam est pratiqué surtout à l'est du
pays (par les Khazaks, principalement), tandis qu'on observe, surtout dans les
ville, la percée de petites églises ou sectes d'origine
occidentale ou est-asiatique (près de 200 organisations religieuses sont
enregistrées auprès du ministère de la Justice et des
Affaires intérieures, dont 126 d'obédience bouddhiste et 65 de
confession chrétienne). Le catholicisme romain n'occupe qu'une place
marginale dans l'ensemble des religions pratiquées en Mongolie
2(
*
)
.
Autant qu'on puisse en juger, la reconnaissance publique du lamaïsme et la
reconstitution progressive d'un réseau de monastères n'ont pas
seulement une portée spirituelle, mais également une dimension
sociale et utilitaire importante ; en effet, selon les indications
recueillies par la délégation, il semble que ces institutions
religieuses soient en charge d'un certain nombre d'oeuvres sociales, comme
l'aide aux familles les plus défavorisées, les secours aux
indigents, etc.
• A partir de 1990, la Mongolie s'est résolument engagée
dans la démocratie politique.
Jadis alignée sur l'URSS, la
Mongolie a amorcé un processus de libéralisation (la
"mongolstroïka") dont les progrès ont été rapides :
démocratie politique (multipartisme, élections pluralistes,
etc.), libéralisme économique et marche vers l'économie de
marché.
• La Constitution de Mongolie du 13 janvier 1992 définit un
régime de type républicain, démocratique et
parlementaire
, avec un Chef d'État, un Premier ministre et un
Parlement monocaméral, le Grand Khoural.
Ce système a fonctionné correctement depuis lors, comme
l'illustrent les deux changements successifs de majorité parlementaire,
intervenus lors des élections législatives de 1996 et 2000.
• La situation économique de la Mongolie est franchement
mauvaise. Son PIB par habitant
est tombé à seulement 416
$ US en 2001, contre encore 650 $ en 1996. Le tiers de la
production est d'origine agricole (élevage nomadique,
notamment).
PRINCIPAUX INDICATEURS DE L'ÉCONOMIE MONGOLE |
|
PIB (2001),
dont :
|
1 000
million $ US
|
PIB/habitant (2001) |
416 $ US |
Déficit de la balance courante |
167 millions $ US |
Inflation |
8,8 % |
Taux de
chômage :
|
|
Dette extérieure |
930 millions $ US |
Dette publique |
878 millions $ US |
Ratio du
service de la dette
|
4,5 % |
Réserves en devises |
209 millions $ US |
Monnaie |
Tugrik (MNT) |
Taux de change (juillet 2002) |
1 067 MNT = 1 € |
Si,
selon la classification admise par les organisations internationales, la
Mongolie se range dans les pays « en voie de
développement », force est de constater que les conditions de
ce développement se révèlent des plus précaires.
Le pays traverse actuellement de grandes difficultés, accentuées
depuis deux ans par des aléas climatiques catastrophiques
(sécheresse estivale et vague de froid rigoureux) ayant provoqué
une pénurie de fourrage et
la mort de plusieurs millions de
têtes de bétail
.
Corollaire de la libéralisation politique, la libéralisation de
l'économie a en outre fait surgir ou aggravé des problèmes
sanitaires et sociaux naguère rares : alcoolisme, chômage
persistant, enfants abandonnés, mendicité, prostitution,
expansion urbaine anarchique en périphérie d'Oulan Bator, etc.
• S'agissant des échanges commerciaux,
la Mongolie demeure
très dépendante de deux de ses anciens partenaires de l'ex-URSS,
la Russie et le Kazakhstan. En dehors de cette zone, les mouvements les plus
notables s'établissent (par ordre décroissant) avec la Chine, les
États-Unis, la Corée du Sud et le Japon. Parmi les pays de
l'Union européenne, la RFA est la seule à entretenir des flux
significatifs avec la Mongolie.
• Les échanges économiques franco-mongols demeurent pour
le moment marginaux
. La France se situe au 12
e
rang des
importateurs en Mongolie, et au 20
e
rang des clients de la
Mongolie, pour seulement 0,5 % de parts de marché.
• L'aide bilatérale française directe à la
Mongolie
(sous forme de dons)
est très réduite :
seulement 150 000 € en 2001
(par comparaison, les mêmes
aides se sont élevées à 1,7 millions d'€ en
provenance d'Allemagne, à 10,3 millions d'€ en provenance du Japon
et à 16 millions d'€ en provenance des États-Unis).