3. Un exemple réussi de francophonie en Australie : le lycée franco-australien de Canberra
A l'initiative de l'Ambassade de France à Canberra, la délégation s'est également rendue au lycée franco-australien de Canberra (LFAC), créé à la suite d'un accord intergouvernemental entre la France et l'Australie en 1984, pour voir un exemple de partenariat réussi et susceptible d'être développé.
Comme l'a souligné son dynamique directeur, M. Jean-Paul CLÉMENT, c'est une structure originale, binationale et bilingue, intégrée au sein d'une école publique australienne.
Chaque année, environ 600 élèves, essentiellement australiens , sont accueillis dans l'établissement. On compte 20 % de Français, et 10 % d'enfants de diplomates de nationalités très diverses, enfants ayant souvent suivi auparavant une scolarité dans différents lycées français à l'étranger.
Une centaine de ces élèves suivent ce que M. CLÉMENT a nommé le « courant français » (« french stream »), consistant en un enseignement totalement bilingue et biculturel qui connaît un vif succès. En effet, chaque année, des élèves sont refusés (une centaine pour l'entrée en grande section de maternelle et une autre centaine pour l'entrée en cinquième, nous a-t-on précisé).
Ce succès est dû, sans conteste, à la qualité de la formation qui y est proposée et sa notoriété, acquise au fil des ans, notamment grâce aux résultats extrêmement satisfaisants obtenus au brevet des collèges (+ de 95 % de réussite) et au baccalauréat toutes filières confondues (+ de 90 %). Il convient de souligner que cette structure est actuellement la seule à offrir pour toute l'Australie un enseignement en terminale S.
Environ 500 autres élèves sont également scolarisés à Telopea, dans ce qui est appelé le « courant australien » (« australian stream »), où ces élèves poursuivent une formation essentiellement australienne mais bénéficient d'un environnement biculturel.
Le lycée franco-australien de Canberra est également un établissement unique en son genre par sa structure juridique : le personnel enseignant, bien que détaché au Ministère de l'Education nationale, est « géré » comptablement par l'État australien.
Le proviseur n'a pas caché sa fierté liée au rayonnement du lycée, comme en témoigne le nombre de demandes d'inscription ou bien encore les parcours de ses bacheliers au sein des Universités françaises et australiennes.
Cette vitrine exceptionnelle de la culture française dans le domaine de l'enseignement manque pourtant de moyens financiers et techniques adaptés aux défis actuels. A l'heure actuelle, l'Australie prend à sa charge 70 % des frais de fonctionnement et de personnels du lycée franco-australien de Canberra, les 30 % restant étant financés par la France.
Comme l'a précisé le proviseur, il serait souhaitable qu'une forme de partenariat facilitant l'accès des enseignants français à l'établissement, qu'il s'agisse tant de la procédure de recrutement que de la gestion de leur carrière, et ce quel que soit leur statut, soit mise en place, ainsi que le renforcement de l'équipe administrative.
La sensibilité de ce sujet est telle qu'elle a retenu l'attention de la presse locale qui a couvert la visite sénatoriale 24 ( * ) .
LE LYCÉE FRANCO-AUSTRALIEN DE CANBERRA (en quelques chiffres) 29 divisions, de la grande section de maternelle à la terminale. Evolution du nombre d'élèves scolarisés dans le courant bilingue : 57 en 1984, 521 en 1994, 593 en 2004, 610 en septembre 2006. Nationalité des élèves (en 2006) : 20 % de Français, 70 % d'Australiens et 10 % de diverses nationalités. 95 % de reçus au Brevet national des collèges et au Baccalauréat, en moyenne, depuis quinze ans. En moyenne, 64 % des bacheliers poursuivent leurs études supérieures en France. En sixième, les résultats des évaluations nationales sont supérieurs à ceux obtenus dans la zone Pacifique-Asie. Les élèves bénéficient d'un volume horaire annuel équivalent à celui dispensé en France. Les élèves suivent : - en français, par des enseignants détachés de l'Education nationale : les cours de français, de mathématiques, d'histoire-géographie, d'éducation civique, d'économie, de sciences physiques et de sciences de la vie et de la terre ; - en anglais, par des enseignants australiens appartenant au service public d'éducation du territoire de la capitale australienne : les cours d'arts, de technologie, d'EPS et de langues vivantes (anglais, espagnol, italien, allemand, japonais, indonésien). Le LFAC est le seul établissement où l'enseignement d'une seconde langue vivante est obligatoire pendant 4 ans. |
* 24 Le Canberra Times a fait paraître un article dans son édition du vendredi 3 août relatant la visite de la délégation à l'école Telopea (voir annexe).