Colloque sur la Hongrie



Un nouveau terrain d'investissements :

la recherche et développement en Hongrie

Miklos BODA
Président, Office nationale pour la Recherche et la Technologie

De nombreux chercheurs hongrois ont marqué l'histoire du savoir scientifique mondial. La Hongrie peut aujourd'hui, dans des termes nouveaux, redevenir un foyer de la recherche et développement européenne, pour plusieurs raisons. Au cours des quarante-cinq années ayant précédé la transition et le changement de régime, force est de constater que l'environnement scientifique hongrois s'est complètement désintéressé des applications de ses découvertes. Nous sommes aujourd'hui conscients de la nécessité de ne pas envisager la recherche sans le développement, et la Hongrie peut miser pour cela sur des compétences et savoirs hautement qualifiés dans de nombreux domaines scientifiques.

Le Gouvernement a mis en place un système de soutien de l'innovation, sur une base nationale, à travers un fonds de développement auquel contribuent l'ensemble des entreprises hongroises ne pouvant justifier d'activité de recherche et développement (à hauteur de 0,25 % de leur chiffre d'affaires). Le Gouvernement abonde par ailleurs ce fonds, qui va ainsi pouvoir être correctement doté, le faible niveau des ressources collectées auprès des entreprises hongroises laissent penser, par définition, que celles-ci seraient déjà fortement engagées pour la recherche et développement.

Plus largement, la loi pour l'innovation que nous avons adoptée vise à concentrer nos efforts sur le passage de la recherche à son application industrielle, afin de ne pas répéter les erreurs du passé. De grands groupes français comme Sanofi-Aventis ont déjà compris l'intérêt que représentait la Hongrie pour une recherche de haut niveau et très compétitive (du fait, par exemple, d'avantages fiscaux en proportion de l'effort de recherche et développement). Il s'agit aujourd'hui de convaincre également les petites et moyennes entreprises des atouts de notre territoire.

La présence française en Hongrie

Jean-René COUGARD

Chef de la Mission économique à Budapest

Les exportations françaises en Hongrie ont représenté 2,1 milliards d'euros en 2004. Nous sommes le sixième fournisseur de ce pays et les importations dépassent les exportations, créant un déficit qui a évolué entre 100 et 250 millions d'euros au cours des six dernières années. L'Allemagne (29,2 %) détient les plus fortes parts de marché en Hongrie, devant l'Italie (8,3 %), l'Autriche (5,7 %) et la Russie (5,5 %).

Les exportations françaises ont connu un ralentissement sensible au cours des cinq dernières années (+ 3 % par an), après avoir été très dynamiques dans les dix années précédentes. Surtout, comme cela a été souligné, la croissance des exportations est beaucoup plus faible que la croissance des achats hongrois à l'étranger au cours des cinq dernières années (+ 17 % par an). Les principales exportations françaises concernent notamment la chimie, le plastique, l'industrie automobile ou encore l'industrie pharmaceutique. Au total, l'on recensait 5 088 entreprises françaises exportatrices vers la Hongrie en 2004, pour une exportation moyenne de 180 000 euros.

Les investissements français en Hongrie sont le fait de 355 entreprises, qui emploient 57 000 salariés, pour un stock d'investissements de 3,5 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires consolidé des entreprises françaises implantées en Hongrie s'établissait à 7,5 milliards d'euros en 2003, situant la France au 4 ème ou au 5 ème rang des investisseurs étrangers en Hongrie. Le total des investissements directs étrangers (IDE) en Hongrie a représenté entre 40 et 45 milliards d'euros au cours des quinze dernières années. Il faut avoir conscience du fait que les investissements français en Hongrie ont été réalisés, pour l'essentiel, entre 1991 et 1995 ; ils ont le plus souvent été le fait de grandes entreprises, qui recherchaient une implantation locale mais qui souhaitaient aussi pouvoir servir le marché régional. Les implantations françaises en Hongrie, par secteur, montrent la part importante de l'industrie agroalimentaire (13,8 %), avec des acteurs tels que Bongrain et Bonduelle. Les services, l'ingénierie et les concessions représentent 24,2 % de ces implantations (en nombre d'entreprises).

La Hongrie offre de réelles perspectives aux opérateurs français, dans le cadre de projets adossés aux financements communautaires : ceux-ci représenteront 34 milliards d'euros sur la période 2004-2013, et impulseront ainsi un effet de levier qui s'appliquera sans nul doute à l'ensemble de l'économie. Outre la consolidation des investissements existants (Sanofi-Aventis, Michelin Oberthur, Schneider), les investissements en Hongrie viseront le renforcement de la présence française dans le secteur de la distribution. Les entreprises devraient par ailleurs prendre part aux opérations de privatisation en cours. Enfin, on peut imaginer l'insertion des investissements existants dans une démarche régionale, c'est-à-dire d'échelle géographique plus étendue.

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