Le résumé
La fin des quotas va renouveler profondément le paysage laitier européen. Certains pays affichent leurs ambitions de compétitivité et de conquête. « Produisez tout ce que vous pouvez, on prend tout » disent les laiteries allemandes aux éleveurs. L'Irlande et les Pays-Bas se positionnent déjà sur le marché mondial annoncé comme porteur (environ 2 pourcents de croissance).
La France est dans une position plus prudente, voire plus ambigüe. Les éleveurs français furent sans doute parmi les plus attachés au système d'encadrement des volumes. Le nouveau contexte suscite beaucoup d'appréhensions. Le changement annoncé depuis 15 ans ne semble pas avoir été sérieusement anticipé et suscite plus de craintes que d'espoirs : crainte d'un mauvais positionnement des produits, crainte d'une volatilité des prix, crainte d'un « lâchage » des industriels et des pouvoirs publics, déception vis-à-vis des contrats et des autres dispositifs censés assurer la transition... Les motifs d'inquiétude sont nombreux. Un pessimisme bien français !
Ce nouveau contexte est un défi que les éleveurs et les fabricants de produits laitiers peuvent relever. À condition d'avoir une stratégie de filière, de s'y tenir, de renoncer aux illusions, d'accompagner les dynamiques laitières.
La France a le potentiel pour rester au premier rang de la compétition laitière mondiale. Grâce à son histoire, à son savoir-faire et à ses terroirs, elle a une réputation d'excellence. Sa diversité est son principal atout, car elle peut tout faire : de la poudre de lait banalisée comme des produits à très haute valeur ajoutée (indications géographiques, produits de haute technologie, certaines marques...).
Le nouveau contexte est un défi que les Français doivent relever et peuvent gagner, bien entendu.