Question de M. BOULAUD Didier (Nièvre - SOC) publiée le 18/07/2002

M. Didier Boulaud attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la décision de la banque Crédit agricole de cesser ses activités et ses investissements en Argentine, pays qui traverse une très grave crise économique. Après avoir bénéficié de leur prestige international et de la déréglementation du système financier local pour s'implanter en Argentine, les banques étrangères sont aujourd'hui victimes comme tous les acteurs économiques de ce pays du chaos financier argentin. Alors que certaines d'entre elles, dont la Société générale, s'apprêtent à recapitaliser leur filiale argentine, suggestion émise par le ministre de l'économie argentin, et soutiennent ce pays dans ses difficultés, le Crédit agricole a décidé de cesser ses investissements et ses activités en Argentine. Il était solidement implanté dans les plus riches régions agricoles et cette décision ternit, à elle seule, l'image de la France et des entreprises françaises en Amérique du Sud. Ce retrait précipité donne de la France et des pratiques françaises une image extrêmement négative. Il lui demande quelles mesures il compte prendre pour redorer le blason de la politique économique internationale de la France et contribuer à sortir l'économie argentine de ses difficultés.

- page 1602


Réponse du Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie publiée le 13/03/2003

L'Argentine a subi une crise économique, politique et sociale. Afin de permettre au Gouvernement argentin de restaurer la confiance des investisseurs et de stimuler l'activité, la France a participé activement, au sein des institutions financières internationales, à l'octroi de plus de 47 milliards de dollars d'aides financières à l'Argentine depuis la fin de l'année 2000. Le secteur financier a été particulièrement affecté par le contexte économique difficile. C'est dans ce contexte qu'est intervenue, le 17 mai 2002, la décision du Crédit agricole de se retirer définitivement du marché argentin et de transférer l'activité de ses filiales vers trois établissements de crédit argentins. Comme toute entreprise privée, le Crédit agricole est libre de ses décisions en matière d'implantation à l'étranger et il n'appartient pas au Gouvernement d'imposer des lignes directrices à cet établissement. Néanmoins, les services du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie ont veillé à ce que cette décision fasse l'objet d'une étroite concertation de la banque avec les autorités argentines. Il n'y a donc pas eu retrait sans consultation préalable des autorités argentines, notamment avec la Banque centrale de ce pays. Le 24 janvier dernier, le Conseil du FMI a approuvé un programme avec l'Argentine assorti d'un prêt du FMI de près de 3 milliards de dollars pour la période s'achevant au 31 août 2003. Cet accord entre l'Argentine et le FMI est un développement très positif qui illustre la volonté de ce pays de normaliser ses relations financières avec la communauté internationale. Les mesures prévues dans le programme devraient permettre à la situation argentine d'évoluer positivement.

- page 875

Page mise à jour le