Question de Mme BOYER Yolande (Finistère - SOC) publiée le 10/10/2002

Mme Yolande Boyer appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur la déclaration de M. le Premier ministre du 10 septembre 2002 relative à la mise en place d'un dispositif s'inspirant des contrats territoriaux d'exploitation. Si la reconnaissance par le nouveau Gouvernement de la nécessité de soutenir les agriculteurs dans l'évolution de leurs pratiques et de leur métier en renouvelant un tel dispositif lève partiellement les vives inquiétudes de suppression de ces contrats qu'avait suscitées la décision de suspension de l'examen des dossiers en août dernier, plusieurs interrogations demeurent. En conséquence, alors qu'une simplification administrative des démarches est également annoncée, Mme Boyer demande quels moyens seront mis en oeuvre pour garantir que les objectifs de soutien à l'emploi, de qualité des produits, d'environnement et d'occupation des territoires qui fondent l'intérêt des CTE demeureront ceux du nouveau dispositif ? Elle demande notamment quels moyens de contrôle le Gouvernement entend mettre en oeuvre ?

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales publiée le 05/12/2002

Au cours de l'été dernier, la suspension de la procédure des contrats territoriaux d'exploitation (CTE) a dû être entreprise en raison de la grande complexité du dispositif et de sa faible efficacité environnementale ainsi que de son caractère inéquitable qui s'est traduit par des montants d'aides très différents d'une région, d'un département, voire d'une zone à l'autre. L'absence de tout encadrement financier a conduit enfin à un dérapage de la dépense qui risquerait, si rien n'était fait, de conduire à un arrêt pur et simple de la mesure, ce qui priverait beaucoup d'agriculteurs de l'accès à ce dispositif. Pour autant, ce moratoire ne signifie évidemment pas suppression du dispositif, car il convient de favoriser aussi bien une démarche contractuelle qu'une approche qui consiste à rémunérer les services rendus par les agriculteurs à la fois en matière économique mais aussi pour l'entretien des espaces, la préservation de l'environnement et l'amélioration de la qualité des produits. C'est la raison pour laquelle il est temps, en présence d'un état des lieux précis, de relancer la procédure. En ce qui concerne les agriculteurs dont l'instruction était terminée par les directions départementales de l'agriculture et de la forêt (DDAF), leur dossier sera examiné par la commission départementale d'orientation de l'agriculture (CDOA) sans modification de leur architecture d'ensemble. Toutefois, il devra respecter un montant moyen pour le département de 27 000 euros. Compte tenu des difficultés qui peuvent résulter pour les producteurs de ce délai supplémentaire, instruction a été donnée aux services départementaux afin que l'examen par les CDOA puisse reprendre très rapidement. Ce régime transitoire restera en vigueur jusqu'à la parution du nouveau dispositif. Sont également concernés par ces dispositions : les jeunes en cours d'installation dont le CTE conditionne une aide à la transmission ou à l'installation, les dossiers dont le report ferait perdre la participation financière prévue par une collectivité locale ou territoriale dans le cadre des CTE, et enfin les demandeurs qui ont déjà réalisé leur investissement. S'agissant des agriculteurs engagés dans la démarche visant à signer un contrat territorial d'exploitation mais dont l'instruction n'avait pas été finalisée par la DDAF, leur dossier sera examiné au regard de nouvelles règles qui sont en cours de définition en concertation avec les organisations professionnelles agricoles représentatives. Le nouveau dispositif, qui prendra le relais des anciens CTE, devra être à la fois plus simple, plus équitable, plus efficace sur le plan environnemental et mieux encadré sur le plan budgétaire. Sur le plan environnemental, il s'agira de définir, territoire par territoire, les enjeux prioritaires et de traduire ceux-ci en des mesures types qui seront proposées aux agriculteurs. Le nouveau dispositif devra être élaboré rapidement, de manière que les services départementaux concernés puissent reprendre l'instruction des dossiers dans les meilleurs délais.

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