Question de M. GIRAUD Francis (Bouches-du-Rhône - UMP) publiée le 19/12/2002
M. Francis Giraud appelle l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la forte recrudescence de toutes les maladies sexuellement transmissibles (MST). Si des campagnes d'information sur la prévention du sida ont régulièrement lieu, notamment à la télévision, peu est fait pour celle des autres MST, et notamment de l'herpès, en augmentation dans notre pays de plus de 50 % en dix ans. L'on sait que les virus HSV1 et HSV2, responsables de cette infection, excessivement contagieux, ne peuvent être éradiqués de l'organisme une fois contaminé. Il est par ailleurs établi que l'herpès favorise l'infection par d'autres MST, et notamment par le sida. Enfin, l'herpès néonatal constitue, quant à lui, une pathologie extrêmement grave, pouvant entraîner la mort de nouveau-nés ou des séquelles neurologiques irréversibles. En conséquence, il lui demande si les campagnes d'information sur la sexualité et la prévention du sida ne pourraient pas également et systématiquement mettre en garde contre les risques de toutes les MST, et notamment de l'herpès, qui demeure une affection mal connue du public et mal identifiée par les médecins.
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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 27/02/2003
En France comme dans d'autres pays, la recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST) ne concerne que certaines de ces infections et touche des populations ayant des pratiques sexuelles à risques ou provenant de pays à forte prévalence pour l'une de ces infections. L'augmentation la plus importante, actuellement observée, concerne la syphilis chez les homosexuels. La surveillance de la gonococcie dans le réseau Renago réalisée par l'Institut national de veille sanitaire (INVS) montre au contraire pour 2001 une diminution des gonococcies chez les hommes. Pour répondre à la recrudescence observée des cas de syphilis, une campagne d'incitation au dépistage simultané et anonyme de la syphilis et du VIH chez toute personne à risques a été organisée par le ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées en lien avec la ville de Paris dès mai 2002. Les résultats de l'évaluation de cette campagne, publiés en septembre, ont conduit le ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées à l'étendre aux plus grandes villes de France, en novembre. L'INVS a mis en place un réseau de surveillance de cette IST sur la base d'une notification volontaire des cas par les médecins. S'agissant de l'herpès, le Conseil supérieur d'hygiène publique de France a recommandé de réactiver un réseau de surveillance pour l'herpès néonatal. Il a également proposé d'intégrer l'information sur l'herpès dans les actions de prévention des IST et de réaliser un dépistage clinique chez les femmes proches du terme de l'accouchement. La conférence de consensus de février 2001 a recommandé un traitement prophylactique pour les femmes enceintes porteuses de cette infection, avant l'accouchement. En 2002, la direction générale de la santé, en lien avec l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), a réalisé trois livrets d'information sur les IST qui sont actuellement diffusés aux jeunes de quinze à dix-huit ans et en population homosexuelle. D'autres mesures sont également prévues, notamment l'élaboration d'un guide de bonnes pratiques de dépistage des IST, destiné aux médecins, l'élaboration de campagnes de prévention et d'incitation au dépistage des IST.
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