Question de M. KAROUTCHI Roger (Hauts-de-Seine - UMP) publiée le 14/02/2003
Question posée en séance publique le 13/02/2003
M. Roger Karoutchi. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, ma question sera, j'en suis sûr, très consensuelle.
Les médias relaient, depuis plusieurs jours, les positions des uns et des autres sur la candidature éventuelle de Paris, de l'Ile-de-France - et donc de la France - pour l'organisation des jeux Olympiques de 2012.
Le choix de la ville candidate se fera, normalement, en juillet 2005. Nous avons donc « apparemment » du temps, mais pas tant que cela !
Dans la pratique, nous avons déjà été candidats pour l'organisation des jeux Olympiques de 2008 à Paris. En juillet 2001, à Moscou, le Comité international olympique, le CIO, a préféré Pékin pour des raisons plus géopolitiques que purement sportives, car je maintiens, comme beaucoup, que nous avions le meilleur dossier technique, tant en matière d'équipements sportifs que d'infrastructures ou de conditions d'accueil.
Certes, la candidature est d'abord celle d'une ville, Paris. Mais l'Etat et la région doivent et devront contribuer à l'élaboration du dossier, comme à la réalisation des équipements qui seront ensuite nécessaires.
Le Président de la République, Jacques Chirac, a marqué son intérêt pour une nouvelle candidature de Paris. Le maire de Paris semble être sur la même ligne.
M. Paul Raoult. Mais à quel prix !
M. Roger Karoutchi. Nous y sommes tous favorables.
M. Paul Raoult. Il faut de l'argent !
M. Roger Karoutchi. Je rappelle que Paris n'a pas organisé les jeux Olympiques depuis 1924, que nos équipements sont parmi les meilleurs du monde - même s'ils doivent être améliorés -, qu'il y a eu pour 2008 et qu'il y aura, j'en suis sûr, pour 2012 un accord autour de cette candidature, dépassant largement tous les clivages politiques.
Monsieur le ministre, vous avez, vous aurez à jouer un rôle central dans cette candidature éventuelle. Pouvez-vous aujourd'hui nous dire, en fonction de tous vos contacts, en France comme à l'étranger, où nous en sommes et comment nous pouvons envisager les prochaines étapes ?
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Réponse du Ministère des sports publiée le 14/02/2003
Réponse apportée en séance publique le 13/02/2003
M. Jean-François Lamour, ministre des sports. Monsieur Karoutchi, en tant qu'ancien sportif, je suis particulièrement sensible à la question que vous venez de poser.
Ceux qui ont organisé cet événement unique, exceptionnel, ceux qui y ont participé, assisté ont pu effectivement mesurer ce que les jeux Olympiques peuvent apporter à une nation et à un mouvement sportif. Je pense que ce serait effectivement une chance pour le mouvement sportif tricolore et pour notre pays que de pouvoir organiser les jeux Olympiques d'été.
Cela dit, il nous faut bien évidemment tirer les leçons de l'échec cuisant de Moscou en juillet 2001, lorsque nous n'avions pas réussi à convaincre les membres du CIO, le Comité international olympique, de la qualité de notre dossier, et ce pour un certain nombre de raisons que vous avez rappelées tout à l'heure. (Exclamations amusées sur les travées du groupe socialiste.)
Quelles conditions devront être réunies pour présenter un nouveau dossier ? Elles sont au nombre de trois : tout d'abord, une population française enthousiaste à l'égard de cette candidature, ensuite, un dossier de grande qualité et, enfin, la volonté comune de l'ensemble des intervenants - collectivités territoriales, mouvement sportif et Etat - sur une nouvelle candidature.
Concernant l'enthousiasme des Français, après la grande victoire de la coupe du monde de football... (Nouvelles exclamations amusées sur les travées socialistes.) Je parlais de 1998, bien évidemment !
Concernant l'enthousiasme des Français, disais-je, je ne doute pas un instant que nos concitoyens sauront à nouveau se mobiliser pour un aussi bel événement.
S'agissant de notre dossier technique, il était de bonne qualité pour 2008. Il faudra certainement le modifier sur un certain nombre de points mais, là aussi, si la ville de Paris a tout intérêt à améliorer un certain nombre d'équipements, je pense que la région d'Ile-de-France saura également porter ce dossier.
M. René-Pierre Signé. M. Karoutchi en sera peut-être le président !
M. Jean-François Lamour, ministre. Enfin, il faudra évidemment que tous, collectivités, mouvement sportif, acteurs économiques, portent cette candidature avec l'Etat, avec la même force et le même dynamisme.
Vous l'avez rappelé, M. le Président de la République s'est exprimé tout à fait favorablement à ce sujet. Je me mobiliserai, comme le Gouvernement, pour soutenir cette candidature. Il nous reste maintenant à déterminer un calendrier.
Chacun des intervenants procède à des consultations à l'échelon national et international.
Comme vous l'avez dit, monsieur Karoutchi, il serait bon que la décision soit prise dans le courant du premier semestre 2003. Cela nous laisserait le temps de préparer un nouveau dossier et de défendre nos chances, en juillet 2005, devant les membres du CIO.
Chacun aura sa place pour défendre ce dossier. Un certain nombre de noms ont été cités ces derniers jours. Je pense que chacun a ses qualités propres. En tout cas, je veillerai à ce que chacun soit à sa place et soit reconnu comme un interlocuteur, un intervenant de grande qualité.
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