Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 27/02/2003
Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur le monopole des taxis parisiens sur l'emprise de l'aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle. Elle lui fait remarquer que ce monopole a été confirmé par arrêté pris en juillet 2001 par le préfet de police de Paris. Elle lui fait remarquer que cette exclusivité de service des taxis parisiens constitue un véritable privilège, contrevient à la liberté du commerce et constitue une discrimination que rien ne justifie. Elle lui fait remarquer aussi qu'une telle interdiction pour les taxis val-d'oisiens de charger des clients nuit à de nombreux hôteliers du Val-d'Oise, ne pouvant pas accueillir une partie de leur clientèle potentielle. Elle lui fait remarquer que la venue de touristes en plus grand nombre et le développement du trafic aérien de 2 à 3 % annuellement en Ile-de-France ne font qu'accentuer des dysfonctionnements pénalisants pour la corporation des chauffeurs de taxis mais aussi pour toute l'économie val-d'oisienne. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures qu'il envisage de prendre pour faire cesser un monopole archaïque et injuste dans l'organisation du service public de taxis respectueux de la liberté de concurrence et du droit au travail pour tous.
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Réponse du Ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales publiée le 24/04/2003
L'honorable parlementaire appelle l'attention du ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur l'arrêté interpréfectoral du 31 juillet 2001 interdisant aux artisans taxis des communes du Val-d'Oise de prendre en charge la clientèle sur l'emprise de l'aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle. En vertu des articles L. 213-2 et R. 213-6 du code de l'aviation civile, les autorisations de stationnement aux abords des aérodromes sont délivrées par le préfet du département où se situe l'aéroport. Le dépôt de ces demandes ne préjuge pas de la décision qui sera prise par le préfet en toute opportunité. Le décret n° 72-997 du 2 novembre 1972 relatif à l'organisation de l'industrie du taxi précise cependant que lorsque la région prévue par l'article 1er de la loi du 13 mars 1937, ayant pour objet l'organisation de l'industrie du taxi, s'étend sur le territoire de plusieurs départements, un arrêté du ministre de l'intérieur fixe les limites de la région considérée et désigne le préfet chargé d'exercer, après consultation des autres préfets territorialement compétents, les attributions énumérées audit article, à l'exception de celles relatives au tarif de location des voitures par la clientèle. En ce qui concerne l'aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle qui s'étend sur le département du Val-d'Oise (commune de Roissy-en-France) et sur le département de la Seine-Saint-Denis (commune de Tremblay-en-France), le ministre de l'intérieur a, dans ce cadre, par arrêté du 10 novembre 1972, modifié le 19 février 1974, portant organisation de l'industrie du taxi dans la région parisienne, chargé le préfet de police de Paris d'exercer les attributions énumérées par l'article 1er de la loi du 13 mars 1937 à l'exception de celles relatives au tarif de location des voitures. Cet arrêté réserve donc au préfet de police le pouvoir de délivrer les autorisations de stationnement des taxis sur l'aéroport de Roissy. Dans ce contexte, les taxis communaux n'ont pas été admis à stationner dans l'enceinte de l'aéroport, du fait notamment qu'ils ne sont pas soumis au même régime tarifaire que les taxis parisiens. Ils perçoivent ainsi un droit de retour alors que les taxis parisiens n'ont pas cette possibilité. Leur présence sur l'aéroport serait en outre source de conflits préjudiciables aux usagers. A cet égard, l'expérience faite à Roissy de mars à septembre 1974, période durant laquelle taxis communaux et taxis parisiens ont desservi en même temps l'aéroport de Roissy, a été particulièrement éclairante. Il convient, en outre, de rappeler que les taxis parisiens doivent charger à l'aéroport de Roissy pour toute destination demandée et ainsi prendre en charge les touristes souhaitant se rendre dans des hôtels valdoisiens. Les conducteurs qui refuseraient de prendre en charge des clients sont passibles de sanctions administratives pouvant aller de l'avertissement au retrait définitif de la carte professionnelle de conducteur de taxi dans le cadre de la commission de discipline des taxis parisiens. Chaque année un certain nombre de chauffeurs sont sanctionnés pour un tel motif. Les services du ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales veilleront à la stricte application de la réglementation en la matière. Ils resteront attentifs à toute évolution de la situation sur cette question qui justifierait de réfléchir à nouveau sur l'opportunité d'autres solutions à lui apporter.
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