Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - UMP) publiée le 06/03/2003

M. René Trégouët rappelle à l'attention de Mme la ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies la surprise causée par l'ampleur du séisme qui a secoué une grande partie du nord de la France le 22 février dernier. Il a surpris par le fait d'avoir été ressenti très loin de son épicentre, jusqu'en région parisienne. Déjà, le 30 septembre dernier, un séisme d'une magnitude de 5,4 sur l'échelle de Richter avait été localisé en Bretagne. Les deux séismes se sont donc produits à des dates rapprochées. Ses services ont-ils une explication à ces séismes récents ? Est-on actuellement capable de prévoir de futurs phénomènes de ce type (où en sont les progrès de la recherche en sismologie aujourd'hui) ?

- page 770


Réponse du Ministre délégué à la recherche et aux nouvelles technologies publiée le 17/04/2003

La France (à l'exception de l'arc des Antilles) est caractérisée par une sismicité modérée. Alors qu'on observe environ 1000 tremblements de terre de magnitude supérieure à cinq par an de par le monde, il ne se produit, en moyenne, qu'un séisme de magnitude supérieure à cinq tous les deux ans en France métropolitaine. L'occurrence de deux séismes d'une telle magnitude en l'espace de six mois est donc relativement rare, mais pas exceptionnelle d'un simple point de vue statistique. Les séismes de magnitude supérieure à cinq peuvent être ressentis à plusieurs centaines de kilomètres, malgré la faible amplitude du mouvement du sol (inférieure au centimètre) à cette distance. Dans ce cas, des ondes sismiques se propagent et sont mesurées dans des bassins sédimentaires ou au sommet d'immeubles de plusieurs étages, où leurs effets peuvent être amplifiés d'un facteur supérieur à dix. Les sismologues, malgré les progrès spectaculaires accomplis au cours du 20e siècle à travers notamment la théorie de la tectonique des plaques, sont encore incapables de prédire les tremblements de terre à une échelle de temps inférieure à la décennie. C'est pourquoi, ils privilégient la prévention plutôt que la prédiction des séismes. Ils ont pu définir des règles de constructions parasismiques et établir les cartes d'effets attendus et donc de risques encourus. Si ces règles sont appliquées rigoureusement, elles permettent de diminuer de façon très significative le nombre de victimes et les dégâts conséquents. Afin d'améliorer la construction des bâtiments, et de progresser dans la limitation des effets destructeurs des séismes, les sismologues travaillent à l'heure actuelle à la compréhension fine des phénomènes de rupture sismique, ainsi qu'à la propagation des ondes sismiques en milieu complexe et leurs effets sur l'environnement urbain.

- page 1354

Page mise à jour le