Question de M. GOURNAC Alain (Yvelines - UMP) publiée le 04/04/2003

Question posée en séance publique le 03/04/2003

M. le président. La parole est à M. Alain Gournac.

M. Alain Gournac. Monsieur le président, mesdames et messieurs les ministres, mes chers collègues, le Sénat - et tout particulièrement notre collègue Lucien Neuwirth - a beaucoup milité en faveur d'une plus grande efficacité dans la lutte contre le cancer.

Les travaux de la mission d'information, mise en place il y a quelques années, avaient confirmé le constat que faisait la Cour des comptes dans son rapport sur la sécurité sociale de septembre 2000.

Cette mission attirait notamment l'attention du gouvernement de l'époque sur les insuffisances de la politique de lutte contre le cancer dans notre pays : manque de moyens humains manque de moyens financiers ; notamment dans le domaine de la recherche ; mauvaise coordination de l'ensemble des divers intervenants ; absence de prise en compte de la volonté des malades d'être des acteurs à part entière de leur propre maladie.

Au lendemain de sa réélection, le Président de la République a fait de la lutte contre le cancer une cause nationale.

La semaine dernière, le Président a dévoilé le plan national de lutte contre le cancer élaboré par le Gouvernement.

Les chiffres sont particulièrement préoccupants : 150 000 personnes décèdent chaque année du cancer, ce qui fait de celui-ci la première cause de mortalité dans notre pays.

Aussi, cette maladie conserve-t-elle, dans l'imaginaire des gens, un statut à part où se retrouvent l'impression de fatalité et le sentiment d'impuissance.

Dans la lutte contre le cancer, les pouvoirs publics ont à faire évoluer la perception de cette maladie.

En se donnant les moyens de combattre ce véritable fléau avec plus d'efficacité, le Gouvernement redonne espoir et combativité aux malades qui souffrent physiquement et psychologiquement.

M. René-Pierre Signé. La question !

M. le président. Veuillez poser votre question, monsieur Gournac.

M. Alain Gournac. Quant à la priorité donnée à la guerre au tabac, vous ne pouvez trouver en moi qu'un allié inconditionnel.

Mme Danièle Pourtaud. C'est beau !

M. René-Pierre Signé. Heureusement qu'il y a Chirac !

M. Alain Gournac. Pouvez-vous nous détailler, monsieur le ministre, les mesures concrètes de ce plan et nous faire connaître le calendrier précis de leur mise en place ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste.)

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 04/04/2003

Réponse apportée en séance publique le 03/04/2003

M. Jean-François Mattei, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées. Monsieur le sénateur, je m'associe à l'hommage que vous venez de rendre à Lucien Neuwirth, car il est vrai que le rapport d'information fait au nom de la commission des affaires sociales du Sénat sur la politique de lutte contre le cancer était en tout point remarquable, et il a d'ailleurs inspiré le plan qui vient d'être présenté.

Ce plan se différencie de tous les plans précédents par quatre particularités.

D'abord, c'est la première fois qu'un plan contre le cancer est porté par le chef de l'Etat lui-même au travers d'un engagement personnel.

M. René-Pierre Signé. Alors, c'est perdu !

M. Jean-François Mattei, ministre. Deuxièmement, ce plan prévoit une approche globale de la maladie et, plus encore, de la personne malade. Je parle ici de la vérité, de la transparence et de la notion d'accompagnement, qui est préférable à celle de prise en charge,...

M. René-Pierre Signé. Et le traitement de la douleur ?

M. Jean-François Mattei, ministre. ... toutes notions qui devront être mises en application dans la consultation d'annonce, dans le dossier communicant et dans le programme personnalisé de soins, tout simplement parce que, dans le cadre de la prise en charge psychosociale du malade, il faut susciter l'espoir de la guérison, mais il faut également poser la question de l'avenir après la guérison.

La troisième particularité du plan de lutte contre le cancer est qu'il comporte des objectifs quantifiés.

Mesdames, messieurs les sénateurs, on peut augmenter de 5 à 10 % le nombre de vies sauvées par une meilleure prévention et par un meilleur dépistage.

On peut gagner de 5 % à 10 % de vies par une meilleure coordination des soins. On peut gagner de 5 % à 10 % de vies par un meilleur traitement innovant et adjuvant. Les soixante-dix mesures inscrites dans le plan contre le cancer tendent vers un objectif : gagner en cinq ans 20 % de vies humaines !

M. Didier Boulaud. Il faut l'inscrire dans la Constitution !

M. René-Pierre Signé. On va mourir en bonne santé !

M. Jean-François Mattei, ministre. Enfin, quatrième particularité, un calendrier précis a été fixé sur les cinq ans à venir, avec un budget cumulé de 1,640 milliard d'euros,...

M. René-Pierre Signé. Le tout, c'est d'y croire !

M. Jean-François Mattei, ministre. ... soit 100 millions d'euros la première année, 200 millions d'euros la deuxième année, 300 millions d'euros la troisième année, 400 millions d'euros la quatrième année, puis 640 millions d'euros la dernière année financés par l'augmentation des taxes sur le tabac.

Enfin, une mission nationale de projet a été mise en place pour assurer la mise en oeuvre régulière et constante de ce plan. (Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

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