Question de M. PENNE Guy (Français établis hors de France - SOC) publiée le 29/05/2003
M. Guy Penne souhaite attirer l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation alarmante des droits de l'homme en Colombie. Récemment, dix otages ont été exécutés par les rebelles armés des FARC, au mépris de toutes les règles humaines et internationales. Mme Ingrid Bétancourt, détenue depuis plus d'un an, est devenue pour l'opinion internationale le symbole des souffrances des Colombiens. Le pays subit un véritable état de guerre qui a entraîné, selon le Comité international de la Croix-Rouge, le déplacement de près de 180 000 personnes pour la seule année 2002. Il semble que les familles des otages s'organisent pour demander aux autorités colombiennes des négociations systématiques avec les groupes armés, ainsi que l'arrêt des interventions militaires qui mettent en danger la vie des otages. Dans cette perspective, les Colombiens attendent beaucoup de l'Europe, et en particulier de la France. En conséquence, il l'interroge sur les démarches entreprises par la France afin d'aider à la libération d'Ingrid Betancourt, mais aussi à celle de tous les autres otages détenus par les rebelles colombiens.
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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 28/08/2003
Le Gouvernement français accorde toute son attention au problème des personnes séquestrées par les groupes armés illégaux en Colombie. A cette fin, il a manifesté sa disposition à contribuer à faciliter la conclusion, par le gouvernement colombien et les FARC, d'un accord d'échanges entre otages et guérilleros emprisonnés. Cependant, les discussions menées à cette fin avec l'aide de l'Eglise colombienne et du Secrétaire général des Nations unies n'ont pour le moment rien donné. Elles butent sur la volonté des FARC d'utiliser cette négociation à caractère humanitaire pour obtenir des avantages politiques (obtention d'une zone démilitarisée, ouverture d'un processus de paix à leurs conditions) et sur un désaccord fondamental relatif au sort des guérilleros éventuellement libérés. Le Gouvernement français est gravement préoccupé par la situation humanitaire en Colombie et par les atteintes aux droits de l'homme et au droit humanitaire international. Il condamne régulièrement, en particulier, les enlèvements commis par les groupes armés illégaux et demande à ces derniers de renoncer à cette pratique et de libérer leurs otages. Le ministre des affaires étrangères l'a fait de manière solennelle lors du voyage à Bogota qu'il a effectué le 29 novembre 2002. La France appuie les efforts du président Uribe pour restaurer l'autorité de l'État et rétablir la paix, la sécurité et les conditions d'une vie démocratique normale. Elle se félicite de la volonté affirmée par M. Uribe de rechercher une solution négociée du conflit, la seule possible, à travers l'engagement de processus de paix avec les groupes armés illégaux. Elle soutient, dans ce contexte, les bons offices du Secrétaire général des Nations unies. Elle reste elle-même disposée à faciliter, en temps utile, comme elle l'a fait par le passé, les initiatives susceptibles de mettre en place un processus de paix avec les guérillas. Son approche est aussi celle des autres principaux partenaires de la Colombie, telle qu'ils l'ont formulée lors de la réunion qu'ils ont tenue à Londres, le 10 juillet 2003. La communauté internationale agit aujourd'hui, par conséquent, de manière coordonnée et cohérente en faveur de la paix en Colombie. La France, pour sa part, entend prendre toutes ses responsabilités dans la mobilisation de la communauté internationale, pour que le peuple colombien échappe enfin à la violence d'un conflit dont les enlèvements de personnes sont l'un des aspects les plus cruels.
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