Question de M. PENNE Guy (Français établis hors de France - SOC) publiée le 12/06/2003

M. Guy Penne attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la gravité de la situation en Algérie, suite au tremblement de terre survenu le mercredi 21 mai 2003. L'accueil houleux qu'a reçu le président Bouteflika, samedi 24 mai, lors d'une visite aux sinistrés, montre le désarroi et la colère d'une population qui s'estime insuffisamment soutenue dans l'épreuve qu'elle traverse. La catastrophe est de grande ampleur ; certaines estimations feraient état de 3 000 victimes. La difficulté d'organiser efficacement les secours, mais aussi les conditions de vie catastrophiques des survivants appellent un soutien fort de la France. Outre l'aide d'urgence et les secours apportés par les sauveteurs français - dont le travail est salué par la population - la reconstruction nécessitera une coopération accrue avec la France. Le problème du non-respect des normes parasismiques, chronique en Algérie, mériterait ainsi de faire l'objet de propositions de la part du Gouvernement français. En conséquence, il souhaite connaître les intentions de la France concernant les mesures qui pourraient être prises pour aider durablement le peuple d'Algérie, c'est-à-dire pour travailler à prévenir de nouvelles catastrophes.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 31/07/2003

Le bilan du terrible séisme qui a frappé l'Algérie le 21 mai est particulièrement lourd : plus de 2 200 morts et 11 000 blessés, 2 000 à 3 000 disparus, plus de cent mille personnes sans abri. Les dégâts matériels sont considérables. Dès l'annonce de la catastrophe, le Gouvernement s'est mobilisé pour apporter à l'Algérie une aide d'urgence. La France a ainsi été la première à envoyer sur place sauveteurs, médecins et experts (plus de 140 personnes au total), ainsi que d'importants moyens matériels. Un hôpital de campagne a été installé à Boumerdès, qui a permis de réaliser plus de 900 consultations, 30 opérations chirurgicales d'urgence et plusieurs centaines d'examens. Ce dispositif a été complété par une aide non gouvernementale dont l'importance doit être soulignée. Le gouvernement algérien a annoncé le 29 mai un vaste programme de reconstruction et de réhabilitation, qui doit notamment permettre la construction de 20 000 logements sociaux. D'autres mesures ont récemment été annoncées qui visent à réduire le risque sismique, notamment par un renforcement du contrôle de conformité des constructions. Dans cette phase de reconstruction, la France reste et restera résolument aux côtés de l'Algérie. Le Gouvernement a demandé à l'Agence française de développement de mettre en place un prêt de 30 à 50 millions d'euros qui sera affecté aux opérations d'aménagement urbain et de réparation des réseaux. La Banque européenne d'investissement, dont la France est l'un des principaux actionnaires, a par ailleurs annoncé qu'elle accordait un prêt de 250 millions d'euros à des conditions préférentielles à l'Algérie. Enfin, à l'initiative de la France, des propositions d'assistance financière à l'Algérie sont actuellement examinées par les ministres des finances du G 8. Le mouvement de solidarité doit se poursuivre. En liaison avec l'ambassade de France à Alger, la Fondation de France a identifié des projets prioritaires qu'elle financera avec les fonds qu'elle a recueillis. Le ministère des affaires étrangères a également ouvert son fonds de concours aux dons destinés à l'Algérie en provenance de collectivités locales ou d'organismes qui souhaitent contribuer à la reconstruction.

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