Question de M. HÉRISSON Pierre (Haute-Savoie - UMP) publiée le 17/07/2003
M. Pierre Hérisson appelle l'attention de Mme la ministre de l'écologie et du développement durable sur les difficultés rencontrées par les organismes en charge des réserves naturelles françaises notamment au regard du gel des crédits budgétaires. Les réserves naturelles sont l'un des deux outils majeurs de protection du patrimoine naturel de la France, sous la responsabilité de l'Etat. Trois cent quinze sites représentant plus de 550 000 hectares protégés emploient près de 600 personnes. Les moyens humains et financiers sont toutefois insuffisants et de surcroît mis en danger par les mesures gouvernementales de gel des crédits budgétaires. En effet, le dispositif " emploi-jeune " avait jusqu'alors permis de pallier momentanément ce manque de moyens. Avec la suppression de ce dispositif, c'est près d'un quart de la capacité d'intervention des réserves naturelles qui risque de disparaître. La situation s'est aggravée par l'application de la convention collective nationale de l'animation à l'ensemble des personnels des associations de protection de la nature. Cette mesure, qui représente certes une avancée sociale non négligeable pour ces personnels, accentue néanmoins considérablement le coût des charges de personnel des structures gestionnaires. Aussi, il lui demande quelles mesures elle entend prendre pour assurer aux réserves naturelles. françaises la pérennité de leur action.
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Réponse du Ministère de l'écologie et du développement durable publiée le 09/10/2003
La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, des questions relatives aux conséquences des mesures de maîtrise de la dépense publique, décidées par le Gouvernement, sur les missions confiées par l'Etat aux gestionnaires de réserves naturelles nationales pour la mise en oeuvre de la politique de protection de la nature. Le rôle joué par les réserves naturelles comme outils irremplaçables pour la protection et la gestion concertée du patrimoine naturel est souligné à juste titre. Elles sont aussi des laboratoires de suivi de l'évolution du patrimoine. Elles contribuent par ailleurs à valoriser les territoires sur lesquels elles sont implantées chaque fois que l'ouverture au public est compatible avec leur objectif prioritaire de protection. La conjoncture économique internationale défavorable et la nécessité d'une plus grande maîtrise des dépenses de l'Etat ont conduit le Gouvernement à prendre des mesures de régulation budgétaire. Les enveloppes déléguées aux préfets de région au cours du premier semestre ont tenu compte de ces décisions. Dans les récentes discussions avec le ministre chargé du budget, il a été fait état des difficultés que ces arbitrages budgétaires causaient, dans un secteur particulièrement fragile, aux gestionnaires des réserves naturelles nationales, notamment associatifs, et à la mise en oeuvre de la politique de protection de la nature. Une des toutes premières priorités de la ministre de l'écologie et du développement durable a concerné le manque de crédits de paiements qui pénalise gravement les gestionnaires qui ont engagé des investissements avec l'accord de l'Etat, mais ne peuvent obtenir le versement à concurrence des subventions. Suite à ces discussions, la ministre a obtenu du Premier ministre un arbitrage sur le dégel de l'intégralité des crédits de fonctionnement des réserves naturelles nationales. Par ailleurs, des crédits de paiements supplémentaires seront mis en place prochainement pour permettre aux directions régionales de l'environnement (DIREN) d'honorer les engagements du ministère en matière d'investissement dans les réserves, en donnant la priorité aux situations d'urgence et à la mise en oeuvre des plans de gestion approuvés. Cet arbitrage va permettre aux réserves naturelles de remplir en 2003 les missions qui leur sont confiées. Il ne doit pas pour autant faire oublier l'impératif de rigueur dans la gestion des dépenses publiques. Pour 2004, les propositions de la ministre de l'écologie et du développement durable traduisant son engagement au bénéfice de la gestion des espaces naturels seront présentées en octobre au Parlement dans le projet de loi de finances 2004.
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