Question de M. COLLIN Yvon (Tarn-et-Garonne - RDSE) publiée le 17/07/2003
M. Yvon Collin attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les conséquences sociales et économiques du changement de stratégie du groupe Thomson. En effet, il semble que ce dernier modifie de manière structurelle sa politique de développement, privilégiant progressivement le contenant au contenu. Fort de 373 millions d'euros de bénéfices pour l'année 2002, Thomson vient d'acquérir plusieurs sociétés de production et de distribution, se tournant donc résolument vers les métiers de la communication, et ce au détriment de la fabrication des produits grand public tels les téléviseurs, Or, simultanément, Thomson France s'est récemment séparé de 450 salariés travaillant sur les sites industriels de Tonnerre, Moirans, Rennes et Angers. Cette décision du groupe n'ira pas sans répercussions humaines et industrielles. L'Etat, actionnaire principal avec 21 % des parts, engage de fait sa responsabilité dans le retrait progressif de Thomson de la filière électronique en France et en Europe. En conséquence, il lui demande ce qu'il envisage afin que la modification de la stratégie industrielle de ce prestigieux groupe hexagonal n'affecte pas durablement la situation de ses salariés, et ne pénalise pas davantage le secteur français de recherche et développement en électronique.
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Réponse du Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie publiée le 06/11/2003
L'Etat ne peut que se féliciter des progrès accomplis par Thomson depuis plusieurs années. Le redressement de la société a permis une amélioration constante des résultats. Le repositionnement du groupe vers des activités au profit des professionnels de l'image, à forte rentabilité, y a largement contribué. Les activités de recherche et développement, au travers des revenus générés par les brevets et licences, assurent également une large part de la rentabilité de la société. Cependant, depuis la fin de l'année 2002, Thomson doit faire face à des conditions de marché plus difficiles et doit affronter une concurrence accrue et toujours plus réactive. En particulier, les activités de l'électronique grand public et des composants subissent une baisse constante des prix. Thomson évolue dans des métiers très concurrentiels, notamment dans le domaine de l'électronique grand public, qui nécessitent une grande réactivité et une constante adaptation des moyens de l'entreprise à l'évolution du marché et de la concurrence. En tant qu'actionnaire, l'Etat se doit d'être soucieux du maintien de la compétitivité de l'entreprise, gage de sa pérennité. Il appartient à la direction de l'entreprise, dans le respect des orientations stratégiques fixées par le conseil d'administration, de déterminer les voies prometteuses de développement et d'orienter en conséquence ses efforts de recherche, ses moyens humains et industriels.
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