Question de M. GOULET Daniel (Orne - UMP) publiée le 14/11/2003

Question posée en séance publique le 13/11/2003

M. Daniel Goulet. Je suis parfaitement conscient, monsieur le président, mes chers collègues, de l'importance des problèmes franco-français qui nourrissent l'actualité et qui, de ce fait, suscitent prioritairement l'intérêt.

Pour autant, je pense que nous devons aussi porter notre regard sur l'actualité au-delà de nos frontières. Je viens d'effectuer deux missions pour le compte du Conseil de l'Europe, au titre de rapporteur de la commission ad hoc d'observation des élections présidentielles en Azerbaïdjan.

Entouré de puissants voisins - la Russie au nord, l'Iran au sud -, l'Azerbaïdjan suscite de nombreuses convoitises, y compris celle des Etats-Unis, tant en raison de sa situation géostratégique que de ses très importantes ressources en gaz et en pétrole.

Par ailleurs, la stabilité de toute la région peut être remise en cause à tout instant, tant que ne sera pas réglée la question du Haut-Karabakh.

Or le président élu, M. Hahm Aliev, est un européen convaincu, et la France a un rôle déterminant à jouer pour soutenir sa volonté d'ancrage européen. Chacun sait que les six premiers mois d'un nouveau mandat sont les plus déterminants.

Monsieur le ministre des affaires étrangères, la France a-t-elle l'intention, dans le cadre d'accords bilatéraux, de proposer à l'Azerbaïdjan des coopérations techniques, notamment en matière d'infrastructures ou de formation par exemple, besoins que j'ai nettement ressentis chez mes interlocuteurs, qui attendent beaucoup de notre pays ?

La France a-t-elle l'intention de reprendre l'initiative au sein du groupe de Minsk afin de résoudre le problème du Haut-Karabakh et de permettre ainsi à tous les Etats du Caucase de se développer de manière durable et stable ? L'Azerbaïdjan est en effet appelée à jouer un rôle majeur dans cette région, et ce n'est pas le président Poncelet qui me démentira !

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 14/11/2003

Réponse apportée en séance publique le 13/11/2003

M. Dominique de Villepin, ministre des affaires étrangères. Monsieur le sénateur, nous avons été attentifs au déroulement des élections présidentielles en Azerbaïdjan. Grâce à vous, grâce au Conseil de l'Europe, notre pays a été impliqué dans l'observation de ces élections. Le Président de la République a été l'un des premiers à féliciter le président Aliev qu'il avait reçu au printemps dernier à Paris. Il l'a d'ailleurs invité à se rendre en visite officielle en France dès que possible.

La France est aux côtés de l'Azerbaïdjan pour l'appuyer dans ses efforts de développement économique, et nous sommes décidés à renforcer notre coopération bilatérale, déjà active avec ce pays.

Nos entreprises du secteur pétrolier et parapétrolier sont présentes dans les domaines de l'exploitation et du transit des hydrocarbures. Nous mettons en place des programmes de formation pour les cadres du pays, notamment dans le domaine administratif, et je tiens à saluer ici le concours que le Sénat apporte à cette coopération.

La France est décidée à accorder son appui au nouveau président afin que celui-ci puisse relever les nombreux défis qui se présentent à lui : celui, bien sûr, des réformes démocratiques, à travers, notamment, la nécessaire ouverture d'un dialogue avec l'opposition, celui de la paix, qui conditionne le développement de la région. La France qui, vous l'avez rappelé, copréside le groupe de Minsk avec les Etats-Unis et la Russie, réaffirme qu'elle est disponible pour contribuer à une solution pacifique au conflit du Haut-Karabakh.

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