Question de M. BLANC Jacques (Lozère - UMP) publiée le 20/11/2003
M. Jacques Blanc souhaite attirer tout particulièrement l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur les préoccupations exprimées par les agriculteurs bénéficiaires du dispositif d'aide aux éleveurs touchés par la sècheresse. Grâce à la solidarité nationale qui s'est pleinement exprimée, ils ont pu bénéficier, notamment, d'une indemnisation au titre des calamités complétée par une aide au transport des fourrages. Ces subventions exceptionnelles vont augmenter de manière tout à fait artificielle et temporaire le revenu de l'exploitation. Or le régime de protection sociale des exploitants agricoles implique un prélèvement de cotisation sur l'ensemble des revenus de l'exploitation. Ainsi, les aides reçues sont susceptibles d'être assujetties à cotisations. En raison de la gravité de la sécheresse, l'exonération des charges sociales des différentes aides serait fort opportune et compléterait le dispositif mis en oeuvre. Telle est la proposition, à son sens légitime, faite par les responsables agricoles qu'il se permet de relayer. Il lui demande donc quelles mesures il entend prendre en liaison avec M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité, pour prévoir cette exonération de charges sociales.
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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales publiée le 01/04/2004
Pour permettre aux agriculteurs de faire face aux problèmes de trésorerie résultant des effets de la sécheresse, de nombreuses mesures ont été mises en place. Parmi celles-ci, figure notamment sur le plan social, le dispositif de report de paiement au 15 décembre 2003 des cotisations sociales personnelles des non-salariés agricoles dans 74 départements touchés par la sécheresse. Pour ce qui est des modalités de calcul des cotisations sociales, en application de la législation actuelle, les cotisations des personnes relevant du régime de protection sociale des non-salariés agricoles sont assises sur les seuls revenus professionnels procurés par les différentes activités agricoles. Les revenus professionnels pris en compte pour la détermination de l'assiette des cotisations sociales agricoles sont les revenus nets professionnels retenus pour le calcul de l'impôt sur le revenu. Par conséquent, dès lors que les revenus exceptionnels résultant d'une indemnisation ou d'une aide sont pris en compte pour la détermination du bénéfice fiscal, ils doivent également être pris en compte dans l'assiette des cotisations agricoles dans les conditions définies aux articles L. 731-14 à L. 731-21 du code rural, ce qui est le cas des indemnisations et aides sécheresse. Il ne peut donc être dérogé à cette disposition législative. Toutefois, si les mesures prises en matière de report de paiement des cotisations sociales s'avèrent insuffisantes pour permettre à certains agriculteurs de faire face à leurs difficultés financières, ces derniers peuvent également solliciter auprès de leur organisme assureur un échéancier de paiement de leurs cotisations sociales voire une prise en charge partielle de celles-ci dans les situations les plus critiques puisque chaque caisse de mutualité sociale agricole est attributaire d'une enveloppe annuelle de crédits d'aide au paiement des cotisations sociales des exploitants agricoles. Ces crédits proviennent du chapitre 46-05 du budget annexe des prestations sociales agricoles. En outre, les crédits du fonds de solidarité des crises permettent également aux caisses de mutualité sociale agricole d'accorder des plans de paiement échelonné des cotisations sociales pour les chefs d'exploitation ou d'entreprise agricoles en difficulté du fait de crises sectorielles et conjoncturelles.
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