Question de M. LORIDANT Paul (Essonne - CRC) publiée le 04/12/2003

M. Paul Loridant attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur la procédure de donation de terrains agricoles aux gens du voyage par les propriétaires fonciers. En effet, de nombreuses communes sont confrontées à l'acquisition, par voie de donation, de terrains agricoles par des propriétaires fonciers à des gens du voyage semi-sédentarisés. Ces acquisitions se font parfois sur des parcelles situées dans des sites protégés. Or, les communes ne peuvent, dans ce cas, appliquer le droit de préemption urbain ou rural par l'intermédiaire de la SAFER. La plupart du temps, les transactions ainsi réalisées ne sont pas connues des maires concernés. Le Gouvernement a manifesté, à plusieurs reprises, son intérêt pour traiter la question des gens du voyage dans un cadre légal au travers des schémas départementaux d'accueil des gens du voyage. C'est pourquoi, il lui demande ce qu'il compte faire pour endiguer ce phénomène qui risque de devenir rapidement problématique.

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Transmise au Ministère de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer


Réponse du Ministère de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer publiée le 29/07/2004

Tout propriétaire foncier peut disposer de ses biens, dans les limites définies par les lois et règlements. Ainsi, aucune disposition d'ordre public n'interdit la donation de terrains entre personnes de droit privé, dès lors qu'elle est consentie librement et que le droit des tiers (notamment les héritiers) est respecté. En la matière, la législation applicable relève du code civil. Par ailleurs, aucun droit de préemption ne peut intervenir dès lors que la cession n'est pas consentie à titre onéreux. Enfin, l'utilisation des droits de préemption fondée sur le seul motif d'écarter une catégorie de personnes de la propriété foncière serait illégale. Le problème évoqué relève en fait du droit des sols applicable aux terrains concernés au regard des règles locales (carte communale, plan local d'urbanisme...) ou générales (servitudes, sites protégés...). A travers un PLU ou une carte communale, la commune dispose des moyens d'interdire des aménagements de terrains, dès lors qu'il s'agit d'une raison d'urbanisme (protection des espaces naturels ou agricoles...). Interdire, par ce biais, l'installation de telle ou telle catégorie de la population, serait un détournement de pouvoir. En effet, les autorisations d'aménager un terrain familial (au sens de l'article L. 443-3 du code de l'urbanisme) sont délivrées dans les mêmes conditions que les autorisations d'urbanisme, c'est-à-dire dans le respect des règles et des servitudes applicables au terrain objet de la demande. Elles sont également soumises aux mêmes sanctions si l'utilisation du sol n'est pas conforme au droit applicable ou à l'autorisation accordée, ou si l'autorisation nécessaire n'a pas été demandée, notamment par la possibilité de poursuites pénales, sans préjudice des pouvoirs de police du maire.

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