Question de M. LESBROS Marcel (Hautes-Alpes - UMP) publiée le 22/04/2004

M. Marcel Lesbros attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur les inquiétudes des jeunes agriculteurs concernant la mise en oeuvre de la réforme de la PAC (politique agricole commune) adoptée à Luxembourg en juin 2003. Le comité de gestion " paiements directs ", où siègent les représentants des administrations des 15 Etats membres, se réunit régulièrement à Bruxelles pour rédiger les modalités de mise en oeuvre de la réforme de la PAC adoptée en juin 2003, et notamment les règles sur la gestion des droits à paiement. L'objectif de la Commission européenne est d'adopter des règlements d'application le plus rapidement possible. Depuis l'annonce faite par le gouvernement, le 18 février dernier, sur les choix de la France concernant la mise en oeuvre de cette réforme, il apparaît désormais clairement que l'on se dirige vers des droits à paiement payants et un marché quasiment sans règle pour gérer les transferts de droits. Les jeunes agriculteurs craigent qu'une telle perspective condamne l'installation en agriculture. Afin de limiter au maximum les effets négatifs de cette réforme sur le revenu des paysans et l'installation des jeunes, il est essentiel d'éviter à tous prix la spéculation sur la valeur des droits et d'empêcher la déprise agricole pour pouvoir continuer à installer des jeunes en agriculture. En conséquence, il lui demande quelles sont les mesures envisagées par le Gouvernement pour les jeunes agriculteurs qui, surtout dans les zones de montagne, attendent avec impatience que des règles claires encadrent le marché des droits à paiement.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales publiée le 26/08/2004

En date du 18 février 2004, le Gouvernement français a pris position en faveur d'un marché encadré des droits de paiement des aides, afin notamment de limiter les comportements spéculatifs. Les dispositions du règlement d'application communautaire sur ces droits, publié le 30 avril 2004, fournissent le cadre juridique pour un tel encadrement du marché. A l'intérieur de ce cadre, le Conseil supérieur d'orientation et de coordination de l'économie agricole et alimentaire, que le ministre chargé de l'agriculture a réuni le 18 mai 2004, a défini les principales règles qui s'appliqueront en France. Elles s'articulent selon trois principes : la stabilisation juridique des transactions foncières : les évolutions structurelles qui sont intervenues jusqu'à présent (15 mai 2004) pourront être prises en compte pour le calcul des droits à paiements ; un dispositif pour lutter contre la spéculation : les échanges de droits à paiement ne pourront se faire qu'à l'intérieur d'un département. Les ventes de droits à paiement déconnectées du foncier feront l'objet d'un prélèvement de 50 % des droits transférés. Ce taux dissuasif permettra de créer un lien étroit entre le foncier et les droits, et donc de faciliter les évolutions structurelles des exploitations. L'installation des jeunes agriculteurs : l'exonération de tout prélèvement lors d'un transfert de droits lorsque celui-ci est destiné à un jeune qui s'installe répond à cette préoccupation. Par ailleurs, un régime de taxation des transferts de droits avec foncier (taux de base de 3 %, porté à 10 % lorsque l'acquisition débouche sur des exploitations dont la taille est supérieure à un seuil qui sera défini pour chaque département) permettra d'alimenter une réserve utilisée prioritairement en faveur de l'installation. Les droits de la réserve qui seront attribués aux installés ne seront pas limités à la moyenne régionale des droits, ce qui aurait été très pénalisant pour certaines installations. En créant un lien étroit entre les droits à paiement et le foncier, support premier de l'activité agricole, les conditions d'un encadrement efficace du marché des droits à paiement sont ainsi réunies. Ces dispositions doivent permettre d'assurer aux jeunes agriculteurs des conditions favorables au développement de leur activité. Plus généralement, elles permettront à notre agriculture de poursuivre son adaptation et son développement. A cette fin, le ministre chargé de l'agriculture prévoit d'engager dans les toutes prochaines semaines les travaux préparatoires à la loi de modernisation agricole annoncée par le Premier ministre.

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