Question de M. GAUDIN Christian (Maine-et-Loire - UC) publiée le 13/05/2004
M. Christian Gaudin souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'écologie et du développement durable sur l'insuffisance des moyens mis à la disposition des bénévoles dans la lutte contre la prolifération des ragondins. Cet animal, soumis à la réglementation sur les animaux nuisibles, fait l'objet de campagnes de luttes collectives, qui font appel aux piégeages, aux battues au fusil ou à l'empoisonnement. La capture des ragondins de moeurs aquatiques s'effectue dans les zones favorables à son habitat, notamment dans les cours d'eau. Les actions de destruction au fusil s'y avèrent très efficaces tout particulièrement pendant la montée des eaux des rivières car les ragondins ne peuvent alors plus se réfugier dans leur terrier. Toutefois, quand les rivières sont hautes, le courant est fort et il n'est pas facile de manoeuvrer à la rame. Avec plus de 4 000 kilomètres de rivières, le réseau hydrographique de Maine-et-Loire est très dense, et les cours d'eau ne sont pas de longs fleuves tranquilles, puisque, à titre d'exemple, les débits de la Loire peuvent varier de 60 mètres cubes/seconde à 6 000 mètres cubes/seconde. L'usage, jusqu'à présent interdit du bateau à moteur, assurait, dans pareil cas, une plus grande sécurité aux bénévoles en charge des battues et permettrait une lutte plus efficace dans l'éradication de cet animal. En conséquent, il le remercie de bien vouloir lui préciser si le Gouvernement envisage l'utilisation du bateau à moteur dans la lutte contre les ragondins, sachant que cet animal peut être porteur de nombreuses maladies transmissibles tant à l'homme qu'à d'autres espèces, et qu'il cause de réels dégâts entraînant un véritable préjudice financier pour les collectivités en charge des ouvrages d'art détériorés.
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Réponse du Ministère de l'écologie et du développement durable publiée le 14/10/2004
Le ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative à l'utilisation de bateaux à moteur en période de crues pour la destruction des ragondins par tir ou par piégeage. L'utilisation de bateaux ainsi équipés est d'une bonne efficacité lorsque la hauteur de l'eau ne permet plus aux animaux de se réfugier dans leurs terriers ; par ailleurs, elle présente l'avantage d'éviter les opérations d'empoisonnement aveugle et contribue à réduire le coût et l'insécurité des opérations de régulation. Pour ces raisons, l'arrêté du 1er août 1986 modifié relatif à divers procédés de chasse, de destruction des animaux nuisibles et à la reprise du gibier vivant dans un but de repeuplement (dont l'article 6 interdit l'utilisation de bateaux à moteur) sera prochainement modifié. Ces nouvelles dispositions facilitant le contrôle du ragondin seront étendues au rat musqué. Elles prendront place au sein du dispositif actuel, qui prévoit la surveillance de l'évolution de leurs population, des méthodes préventives de lutte visant à gêner leur installation ou leur réinstallation, et l'utilisation de certaines techniques de destruction ; tir, piégeage et déterrage. L'utilisation de toxiques n'y est autorisée qu'à titre exceptionnel, et seulement pendant une période transitoire qui prendra fin le 30 septembre 2006. Ce dispositif vise au contrôle et non à l'éradication du ragondin et du rat musqué. Afin d'éviter toute ambiguïté avec la chasse du gibier d'eau, un encadrement strict sera prévu pour limiter et fixer le nombre et l'identité des pratiquants, les zones autorisées et les jours où les bateaux à moteur pourront être utilisés pour ces opérations.
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