Question de M. RENAR Ivan (Nord - CRC) publiée le 15/07/2004
M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la fermeture du Capes d'arabe pour la session 2005 annoncée dans le Bulletin officiel du 24 juin dernier (BO spécial n° 6). Il s'inquiète des conséquences d'une telle mesure : en effet, réduire le nombre d'enseignants d'arabe, alors même que la demande est forte, conduira bon nombre de jeunes à se tourner vers les structures associatives ou privées dont certaines ne cachent pas leurs orientations communautaristes. Ce phénomène, qui existe déjà depuis quelques années, n'est pas à sous-estimer : on pouvait encore lire, récemment, dans un grand quotidien national, que seuls 15 % des élèves étudiant l'arabe l'apprennent dans le cadre de l'éducation nationale, contre 85 % hors du système éducatif public. Considérant qu'il faut au contraire encourager l'enseignement de la langue arabe au sein des établissements scolaires publics et laïcs et, par ailleurs, faire en sorte que nos concitoyens d'origine arabe et/ou de culte musulman puissent vivre leur culture et leur religion dans le respect des lois de la République, il lui demande donc de lui indiquer les mesures qu'il entend prendre afin de remédier à cette situation avant la rentrée prochaine.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 21/10/2004
L'enseignement de l'arabe est traditionnellement implanté dans le tissu associatif. Dans l'enseignement scolaire, il est concentré dans les ELCO. En collège et lycée, il ne concerne que quelques milliers d'élèves. Cette situation conduit à un sous-emploi des professeurs recrutés. Pour la rentrée 2004, vingt-six professeurs d'arabe, recrutés aux concours 2003, vont prendre leurs fonctions alors que les académies n'ont exprimé aucun besoin nouveau dans cette discipline. Les surnombres de professeurs d'arabe vont donc encore augmenter pour représenter l'équivalent de près de quatre-vingts professeurs, soit 40 % des effectifs totaux de la discipline. Pour tenir compte de cette situation, les postes aux concours externes 2004 ont été diminués. Pour la session 2005 et malgré les surnombres, le choix a été fait d'ouvrir le concours de l'agrégation externe d'arabe, afin de maintenir un débouché pour les étudiants des filières universitaires d'arabe. Plus globalement, le maintien de l'agrégation s'inscrit dans une démarche visant à développer l'enseignement de l'arabe au sein de l'école publique. Ainsi une réflexion a été lancée pour faire évoluer les ELCO vers un enseignement de langue vivante à part entière. En outre, les recteurs ont été sensibilisés afin d'encourager l'ouverture d'options de langue dans les établissements scolaires. Cette approche volontariste qui s'inscrit dans la durée permettra seule de garantir un flux annuel de postes au concours.
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